Troisième histoire : La naissance du Mal

Une minute de lecture

Lucifer s'ennuyait.

Son rôle était simple : détruire le Bien et faire triompher le Mal.

Sauf que les hommes étaient cons, vraiment cons, crétins et ignares, bref ils étaient bons, irrémédiablement bons !

Or, pour faire le Mal, il faut un minimum de malice : Lucifer ne servait à rien.

Il prit le téléphone rouge et interpella Dieu :

« Bon, ton défi c'est de la triche, tes créatures sont stupides (il voulait dire cons, mais bon faut pas se fâcher avec le boss), et moi je m'emmerde ! »

Comme d'habitude Dieu ne répondit pas : il était occupé à peaufiner sa création.

Rien ne faisait plus rager Lucifer : cela faisait quinze milliards d'années que le boss avait lancé son big Bang et il continuait à fignoler.

Mais Lucifer se rendit compte que les hommes changeaient : ils regardaient les étoiles, ils inventaient le feu. Super, Dieu avait inventé la connaissance et les couillons d'humains voulaient découvrir le monde et le comprendre .

Sauf qu'ils restaient bons : ils avaient les connaissances mais ils doutaient de tout ces crétins, et c'était Tintin pour le Mal.

Il reprit le téléphone rouge et interpella Dieu :

« Bon, ton défi c'est toujours de la triche, tes créatures sont moins stupides (il voulait dire cons, mais bon faut pas se fâcher avec le boss), mais ils doutent tout le temps et moi je m'emmerde ! »

Donc, un jour, Dieu dit :
« Je ne veux plus des coups de fil de Satan : les hommes, tous les hommes vont connaître la vérité. »

Un jour, en enfer, un diablotin affolé courut vers Lucifer :

« — Maître, maître !
— Que de hâte, petit diable !
— Maître, c'est affreux !
— Petit, ici, personne n'est innocent !

— Maître, sur Terre !
— Là bas aussi, je serai le maître !
— Maître, ils ont découvert la vérité ... »

Alors, le diable éclata d'un rire si puissant qu'il fit trembler les enfers et provoqua sur notre planète des tremblements de terre.

« Ce n 'est pas grave, diablotin, nous en ferons un dogme. »

Le Mal était enfin né !

Et Lucifer alluma le feu, pour rôtir l'ancien auteur à succès qui donnait de si bons conseils pour mener une vie vertueuse et heureuse.

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