Chapitre 7

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- Sirius, assis-toi.

Il obtempéra, visiblement contrarié, tout en gardant une moue plaquée sur son visage. Je croisai les bras et m'adossai au canapé.

- Pourquoi elle est là ?

Je levai les yeux au ciel.

- Adhara est ici car je le lui ai demandai.

Curieusement, mon père appuya un peu plus que de normal sur mon prénom. Et encore plus étrangement, une lueur s'alluma dans le regard de mon petit frère qui en oublia de bouder.

- Adhara ? Genre... Adhara, Adhara ?

Cette fois ci ce fut moi qui oubliai de bouder tant ma surprise était grande.

- Comment ça Adhara Adhara ?

- Ca fait des années que je demande à te rencontrer ! s'exclama Sirius.

- Euh... ?

Comment ça ? Je me tournai vers mon père qui semblait impassible, comme toujours. Il soupira.

- Sirius, on doit partir, et tu viens avec nous.

- Partir où ?

- Une maison sûre.

Hum, cette conversation commençait à tourner au déjà vu. Je les coupai tous les deux et me levai.

- Quelqu'un peut m'expliquer ? Pourquoi lui il me connait ? demandai-je en aggitant un doigt vers Sirius, et pourquoi toi tu n'expliques jamais rien ?

Ma dernière question était pour mon père mais il n'avait pas l'air de se sentir concerné. Il regardait un peu dans le vide. C'était perturbant. Mais Sirius intervint trop rapidement pour que je m'interroge. Il posa sa main sur mon bras pour attirer mon attention.

- Papa m'a raconté que j'avais un frère et une soeur et qu'un jour je pourrais les voir pour de vrai. Ca fait longtemps que j'attends.

Apparemment, nous n'avions vraiment pas été logé à la même enseigne. Lui dans cet internat luxueux et chaleureux, moi dans un pensionnat ordinaire, lui sachant qu'il avait une famille, moi croyant que je n'avais que mon père.

Je dégageai mon bras.

- Papa, tu m'expliques ?

Il était toujours immobile. Puis il s'anima. Il sauta sur ses pieds et nous tira hors de la pièce. Sirius lâcha un cri mêlant surprise et douleur. Quant à moi, je ne pensai même pas à résister tant j'étais stupéfaite. Il nous poussa dehors.

- Partez ! Prenez la voiture et partez !

- Mais papa...

- Partez !

Il se retourna d'un coup, comme si il avait entendu quelque chose.

- Ils sont déjà là. Pourquoi vous n'êtes pas encore dehors ?

Je décidai de ne pas plus réfléchir. Je pris la main de Sirius qui fut trop surpris pour répliquer et nou sortîmes en courant. Pourquoi ? Je n'en savais rien, mais la dernière fois que mon père avait réagi ainsi, je m'étais par la suite faite attaquer dans ma propre cuisine. Pas envie de retenter le coup. Chaque pas tirait sur mon dos, rouvrant les plaies encore fraîches. Je serrai les dents mais continuai jusqu'à la voiture. Quand enfin nous vîmes Hilasmus se tourner vers nous, l'air de ne rien comprendre, le bâtiment le plus proche de nous explosa, nous projettant en avant.

Le souffle me jetta plusieurs mètres plus loin. Je heurtai une des grosses beines (mon jour de chance, si j'avais frappé le mur d'enceinte, je me serais probablement brisé tous les os) puis glissai à terre. Mon dos frappa en premier les dalles, puis mon crâne. Tout tournait autour de moi. Mes oreilles sifflaient, je ne pouvais bouger aucun muscle. De petites lumières dansaient derrière mes paupières. Des tambours faisaient vibrer mon pauvre cerveau. Quand je tentai de me lever, quelques minutes plus tard, une main douce mais ferme m'empêcha.

- Ne bouge pas. On va vous mettre en sécurité.

- Mes... mes frères...

Ma voix âpre me fit sursauter.

- Ils sont déjà partis. Calme toi.

Je sentis comme un pic dans mon bras, une sensation de chaleur se répandit puis le noir, peu à peu m'emporta.

.

Quand je me réveillai, j'étais dans un lit tout ce qu'il y a de plus confortable. Une couverture un peu rêche frottait contre mes pieds et sous mes paumes. Je voulus me redresser mais je ne pouvais pas bouger. J'ouvris un oeil, le refermai quand la lumière heurta ma pupille. Peu à peu je m'habituai à la luminosité. J'étais dans une pièce d'un joli bleu pâle. Pas le moindre meuble ormis un petit sur lequel divers objets étaient posés. Je n'arrivais pas à les reconnaître depuis ma position allongée mais ils étaient du métal brillant qu'ont les instruments médicaux.

Je me concentrai sur mon gros orteil, bien décidée à bouger. Après quelques secondes, il frémit. Je lâchai un soupir de soulagement. Bon. Plus qu'à réaliser la même chose avec les neuf autres. Alors que je fixais mon attention, la porte s'ouvrit. La jeune infirmière sourit en me voyant éveillée.

Elle s'approcha.

- Comment allez-vous ?

Je tentai de lui rendre son sourire mais lui donnai une grimace, la peau de mon visage étant douloureux à tendre.

- J'ai vu mieux.

- C'est bien compréhensible. Mais vous n'avez rien qui ne se remet pas. Vous en aurez bien pour quelques semaines mais vous pourrez reprendre votre vie d'ici une semaine ou deux.

Ma vie ? Je ne savais plus trop ce qu'était ma vie ces derniers temps, entre l'attaque, la fuite, la découverte des frères, le langage mystérieux de mon père... Une vie ? Oui, bien sûr. Tiens d'ailleurs, à ce propos...

- Où est mon père ? Et mes frères ?

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