Dimanche 17 février 2019

Une minute de lecture

On pense toujours ce qu'on dit. J'insiste : ON PENSE TOUJOURS CE QU'ON DIT.

L'un des grands mensonges qu'on puisse dire ou croire, de ceux avec lequel on se laisse le plus volontairement leurrer, de ceux avec lequel on s'abuse soi-même, c'est "Mais je ne pensais pas ce que j'ai dit."

J'ai cette phrase en horreur. Elle ne contient absolument aucune vérité. Elle ne sert qu'à se dédouaner et éviter de prendre ses responsabilités. Peu importe les "Tu n'es qu'une salope", "Tu es nulle", "Tu es une bonne à rien.". Il suffit alors d'un "Non mais je ne le pensais pas.", "C'était sous le coup de la colère", "Ma bouche à dépasser ma pensée" pour que tout soit pardonnable.

Genre quoi ? Ton cerveau est débranché et ta bouche fonctionne en mode zombie ? Quoi les mots se formeraient directement dans la bouche sans passer par l'esprit avant ?

Mais comment on peut gober cette excuse-là ? Je dis ça, je suis la première à me faire avoir... Et depuis le temps qu'il s'en sert, Gaston doit sérieusement penser que je suis un lapin de trois semaines, ce n'est pas possible autrement.

Qu'on soit bien clair : Tout et je bien TOUT, ce qui passe dans notre bouche est littéralement, biologiquement passé AVANT dans notre cerveau.

Donc fondamentalement, on pense absolument tout ce qu'on dit.

Par contre, on ne pense pas forcément à se contrôle et à ne pas le dire. Et en vrai, c'est ça que ça veut dire "Désolée mais je ne voulais pas le dire à voix haute". Forcément, l'excuse sonne tout de suite beaucoup moins bien. Elle est même carrément bancale. C'est plus rassurant de penser que n'était pas ce qu'il voulait dire. On peut se rendormir, oublié l'horreur qui a été dite, ne rien changer, privilégier une illusion bien anesthésiante.... par habitude ou par peur .. peu importe.

Mais oui quand quelqu'un nous manque de respect, nous maltraite ou nous insulte, peu importe le terme ou l'opinion exprimée…s'il le dit alors, oui, oui et OUI il le pense !

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