La révélation

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-- Bien sûr que si, tu y arriveras. Tu n'as pas le choix.

Voilà comment se termina la brève discussion que Margot avait osé entamer avec sa Maîtresse. Blottie sous son escalier, le corps meurtri de coups et de lacérations reçus au fil des jours de sa formation, Margot avait appelé sa Maîtresse d'une voix plaintive. Cette dernière l'avait écoutée en lui caressant le front. Elle ne l'avait pas coupée, alors que sa Servante lui disait qu'elle n'arriverait pas à supporter sa dernière journée. C'est pourtant avec fierté qu'elle s'apprêtait à l'amener à ce qu'elle appelait le "gang bang final".

Margot avait montré une force de caractère à toute épreuve. Une journée entière, elle avait été dans les cordes de Monsieur Bond. Par trois fois, elle avait subi de courtes séances de fouet. Sans compter les séances de fessées, d'humiliations diverses. Madame Solange lui faisait boire tous les matins son urine, depuis le début de la deuxième semaine. Cela ne faisait que deux jours que Margot ne rechignait plus à la boire, mais ça n'entamait pas la fierté qu'elle ressentait à la voir accueillir chaque épreuve avec un certain enthousiasme.

Madame Solange n'était pas dupe. Elle savait que c'était sa douceur à elle qui faisait que sa Servante se montrait de plus en plus aimante. Parce que chaque intervenant montrait une cruauté qui allait crescendo. Ce vendredi-là, Margot avait dû subir Monsieur Grimm, celui-là même qu'il l'avait envoyée dans la salle latex. Cela n'avait duré que deux heures, mais il était ce qu'elle appellerait plus tard "son examen final".

Durant tout le temps que Margot était restée dans cette maison, elle avait subi les choses les unes après les autres. Avec Monsieur Grimm, c'était devenu comme un grand oral, où toutes les matières se mêlaient. Elle devait sautiller pour le suivre d'une pièce à l'autre, tout en étant tirée par une laisse, elle devait subir son sadisme sans borne, devant retenir ses cris de douleur comme elle l'avait appris. Serrer les dents était devenu son quotidien. Il ne l'avait même pas baisée. Il s'était contenté de lui éjaculer dessus par trois fois. Et Margot n'avait compris qu'après-coup que c'était à chaque fois qu'elle tentait de le supplier d'arrêter.

Après son départ, Madame Solange l'avait autorisée à se reposer dans son petit placard. Elle avait pleuré pendant une bonne heure avant de réussir à s'assoupir. Elle ne savait pas combien de temps elle avait dormi, mais la nuit n'était pas encore tout à fait tombée. Et maintenant qu'elle entendait la réponse de sa Maîtresse, elle sentit les sanglots la gagner à nouveau.

Car avec ces derniers mots, Margot se souvenait pourquoi elle avait fini par accepter sa situation: Madame Solange avait menacé l'ensemble de sa famille. Cette même famille qui ne semblait pourtant pas s'inquiéter de son absence. Mais sûrement que sa Maîtresse s'était assurée que ces derniers ne soient pas étonnés. Qu'avait-elle trouvé à leur dire pour qu'ils ne se posent pas de question alors qu'elle quittait si soudainement son travail et la région?

Madame Solange avait cependant raison. Elle n'avait pas le choix. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était retrouver quelques forces et supporter à nouveau de n'être qu'un objet sexuel, pas plus qu'un gode, qu'on ne prend même pas la peine de nettoyer et de ranger dans son étui après s'en être servi. La seule personne à avoir pour elle des gestes de tendresse, c'était Madame Solange. Elle était devenue à la fois son bourreau, sa tortionnaire, son réconfort, son espoir... elle était devenue son monde. Petit à petit, il n'y avait plus qu'elle. Et comme à son habitude, chaque soir, Madame Solange s'assit sur le canapé et invita Margot à s'y allonger, la tête reposant sur ses cuisses.

Elle lui caressait les cheveux, comme à une petite fille que l'on réconforte, tout en téléphonant à Valérie pour prendre des nouvelles et lui en donner. Une fois qu'elle raccrochait, Margot devait poser son visage entre les cuisses qui s'ouvraient. En usant uniquement de sa bouche et de sa langue, elle faisait jouir sa Maîtresse avec douceur.

Et Margot aimait ça, de plus en plus. Elle connaissait par cœur les réactions de Madame Solange à chaque caresse, mordillement ou suçotement. Pendant ce temps-là, elle se faisait caresser, avec une tendresse qui la faisait fondre et l'incitait à donner son maximum pour lui donner du plaisir. Les mots que sa Maîtresse soufflait dans ces moments faisaient naître des larmes dans les yeux d'une Margot exténuée, au bout du rouleau. "Je t'aime, ma Servante" lui disait-elle à chaque fois après avoir joui. Avec une telle sincérité qu'elle avait beau fouiller dans sa mémoire, elle ne se souvenait pas avoir reconnu cette franchise chez Thomas, son ex-mari... ni même chez ses parents.

Elle était aimée, vraiment. Mais par une femme qui la tenait d'une main de fer, malgré son gant de velours. Elle ne pouvait néanmoins le nier: cet amour était réciproque. Par moments, elle tentait de le rejeter, mais il revenait toujours à la charge, encore plus puissant, encore plus envahissant. Et en entendant à nouveau ces mots haletés par sa Maîtresse, elle sut immédiatement qu'elle avait raison sur les deux points: elle n'avait pas le choix, certes, mais en plus, elle y arriverait.

Le lendemain, elle put dormir tard. Cette fois, c'était même Madame Solange qui avait préparé le petit-déjeuner.

-- Veuillez me pardonner, Maîtresse, s'empressa de dire Margot, les yeux rivés au sol, sa bouche cherchant les pieds de Madame Solange pour les embrasser. Je ne comprends pas, mon réveil n'a pas sonné.

-- C'est moi qui l'ai éteint, Servante M. Je vais t'amener aujourd'hui à un groupe d'hommes en pleine forme. Il faut bien que tu sois un peu reposée. Et tu l'as bien mérité.

-- Oh, merci Maîtresse. Je vous promets de faire de mon mieux...

-- Comme chaque jour, lui répondit Madame Solange en posant son plateau au sol pour qu'elle mange à ses pieds.

Affamée, Margot se jeta dessus, commençant par l'urine de sa Maîtresse comme s'il s'agissait d'un verre de jus d'orange revigorant. Elle fit une légère grimace, mais enchaîna sur le reste avec envie. De sa chaise, Madame Solange la regardait avec un sourire tendre. Elle reprit la lecture du journal tout en caressant les cheveux de sa Servante.

-- Tu prendras un bain, aujourd'hui. Pas trop chaud non plus, avec toutes ces marques. Et on te maquillera un peu, pour que tu sois présentable.

-- Maîtresse, demanda Margot d'une toute petite voix. Lorsque vous dites un groupe. Combien seront-ils, exactement.

-- Vingt-sept, exactement.

Margot s'arrêta net. Elle fixa sa Maîtresse, espérant la voir rire et l'entendre lui dire qu'elle plaisantait. Mais tout ce qu'elle reçut, c'est un sourcil relevé et une question:

-- Un problème, Servante M?

-- C'est... heu... Non, Maîtresse, aucun problème.

Madame Solange ricana:

-- Et je te promets, cette fois, je n'ai pas choisi les plus vieux et moches. Uniquement des étalons. De tous âges, certes. Il y en aura peut-être quelques uns avec un peu de bedaine, mais rien de dégoûtant, tu verras.

Toute la matinée, Margot sembla être extérieure à son corps. Elle n'avait que ce nombre en tête. Vingt-sept. Vingt-sept hommes allaient lui passer dessus. Chacun son tour, parfois en même temps, sûrement. Comment allait-elle réussir à en sortir vivante?

Elle fit ses tâches avec lenteur, ce qui énerva un peu Madame Solange, et elle reçut quelques petits coups de cravache pour la sortir de sa torpeur.

Ce n'est qu'une fois dans son bain qu'elle eut le sentiment de retrouver son corps. Douloureux, courbaturé, meurtri, mais son corps. Pendant trente minutes que Madame Solange lui laissa dans la salle de bain dont la porte resta grande ouverte, elle eut le sentiment d'être Margot à nouveau. Cette femme coquette qui aimait prendre soin d'elle et plaire aux hommes. Elle chérit chaque seconde passée dans cette baignoire.

Mais Madame Solange avait le don de savoir la remettre dans la réalité. Elle débarqua dans la salle de bain et vida la baignoire en lui intimant d'y rester. Lorsqu'il n'y eut plus d'eau, elle commença à la laver elle-même, la faisant tourner sur elle-même, frottant doucement le savon partout sur son corps. Puis elle la rinça et prit de quoi la raser de près. Enfin, elle lui présenta un objet que Margot ne pouvait déterminer que comme saugrenu. Une espèce de petit gode avec un tuyau au bout.

Madame Solange dévissa la pomme de douche sans un mot et installa l'objet à sa place.

-- Mets-toi à quatre pattes, Servante M.

Margot rougit de tout son corps en comprenant ce qui allait se passer. Elle s'exécuta et grimaça d'avance, en fermant les yeux.

-- Il ne faudrait pas qu'il arrive un accident devant autant de personnes. Cet après-midi doit une apothéose!

Margot sentit la fraîcheur du nettoyeur, puis il s'enfonça dans son séant avec une facilité qui la surprit elle-même. Par réflexe, elle se cambra même, et lâcha un petit gémissement.

-- Regardez-moi cette salope! s'exclama Madame Solange en riant. M'est avis que le plaisir va être de courte durée.

En effet, à peine alluma-t-elle l'eau de la baignoire que Margot se crispa. Elle sentit les petits jets partout en elle. C'était plus de la gêne que de la douleur, mais elle ne résista pas à l'envie de son corps de se trémousser pour se débarrasser de cette sensation désagréable. Elle reçut une simple fessée et elle s'arrêta net. Il ne lui restait plus qu'à prendre sur elle.

À plusieurs reprises, Madame Solange ressortit l'objet, baissa la croupe de Margot et lui écarta les fesses pour faire ressortir l'eau. Puis l'insertion à nouveau, les jets, l'envie de gesticuler, serrer les dents pour se retenir, fermer les yeux pour se concentrer.

C'est avec une caresse d'un doigt sur son anus que la torture prit fin. Madame Solange sortit Margot de la baignoire et la sécha elle-même, tout en lui souriant. Il n'y avait aucun doute sur le fait que le corps de Margot éveillait chez elle des désirs de toutes sortes et Margot appréciait les yeux qu'elle posait sur elle.

Après le déjeuner, Madame Solange maquilla Margot. Très peu. Juste ce qu'il fallait pour camoufler ses cernes de fatigue et rougir ses lèvres pour donner envie à ces messieurs d'y plonger leur queue.

Une demi-heure plus tard, Margot avait rangé toutes les affaires de Madame Solange dans le coffre de la voiture.

-- Nous allons rejoindre les hommes à l'endroit prévu, puis nous partirons directement. Ce soir, tu retrouveras les soirées habituelles. Mais tu seras, toi, quelqu'un d'important, cette fois. Il fera bien nuit quand nous arriverons. Tu n'auras donc pas besoin de t'habiller.

-- Mais si nous croisons des gendarmes, Maîtresse?

-- Crois-moi, nous serons tranquilles! ricana Madame Solange. Tu connais la vie et la famille d'une bonne partie de l'équipe de nuit, non?

-- Oui, c'est vrai, Maîtresse...

Tous ces noms, ces histoires, ces détails de vie étaient ancrés en elle au fil des jours qui avaient passé. Madame Solange l'avait assénée de questions à leur sujet, une vraie lobotomie. Mais maintenant qu'elle connaissait tout cela par cœur, elle sentait le pouvoir que ces informations pouvaient donner à sa Maîtresse. Et c'était quelque chose qu'elle partageait aujourd'hui avec elle. Margot était déjà un peu grisée par le fait de revenir aux soirées avec un statut au-dessus des autres. Géraldine allait-elle lui en vouloir? Elle avait du mal à l'imaginer rancunière, surtout lorsqu'elle verrait l'état dans lequel Madame Solange allait la présenter.

Sa Maîtresse lui avait passé un simple imper pour monter en voiture. Le trajet fut court et Margot découvrit l'endroit dans lequel son "gang bang final" allait se dérouler: une boîte de nuit, ouverte en journée pour l'occasion, comprit rapidement Margot.

Sur le parking, Margot découvrit un bus garé là. Les hommes avaient donc été amenés ici par ce moyen. Margot les imaginait tous assis ensemble, commençant à parler de la femme qu'ils allaient baiser... qu'ils allaient littéralement humilier. Madame Solange la tira par la laisse jusqu'à une porte dérobée derrière le bâtiment. À peine la porte refermée, elle lui retira son imper et la fit avancer dans un petit couloir. Il y avait plusieurs portes, mais c'est celle du fond, face à elles, qui s'ouvrit.

L'endroit était chauffé, tamisé. La salle ne faisait qu'une partie du bâtiment. Il devait y avoir plusieurs ambiances dans cette boîte. Elle repéra rapidement le petit bar, plus lumineux que le reste de la salle, et les vingt-sept hommes qui l'attendaient en buvant un verre.

-- Bonjour messieurs, lança Madame Solange.

Les discussions se turent d'un coup et tous les regards se posèrent de concert sur Margot, nue comme un ver.

-- Bonjour, fit-elle d'une voix timide.

-- Nous allons pouvoir commencer, enchaina Madame Solange en tirant brusquement Margot jusque sur la piste de danse.

Ces choses n'étaient pas là, normalement. Au milieu de la piste, Margot vit un canapé et une table, à hauteur de comptoir. Près de cette table, une caisse en bois que Margot connaissait: c'était celle de Monsieur Bond. Elle eut beau parcourir les hommes du regard, elle ne le vit pas. Il s'agissait sûrement d'un simple emprunt. Il faut dire qu'il ne s'était pas privé pour profiter d'elle alors qu'elle était dans ses cordes, suspendue et impuissante. Mais au fond, ce n'était pas le pire. Margot remarqua rapidement les caméras qui entouraient la scène. Sa Maîtresse souhaitait donc avoir un souvenir de ce moment!

Madame Solange profita du temps que les hommes mettaient à se déshabiller pour lui souffler quelques derniers mots:

-- Je serai tout le temps près de toi. Je suis la seule à pouvoir utiliser cette malle. Profite de ce moment pour me rendre encore plus fière de toi, Servante M. C'est une performance que très peu de femmes ont l'occasion de vivre. Même celles qui en crèvent d'envie.

Tremblante malgré la chaleur, Margot ne réussit qu'à hocher la tête, voyant déjà les premiers s'approcher. Madame Solange s'adressa à eux avec douceur:

-- Vous avez été sélectionnés parce que vous avez déjà prouvé votre bienveillance dans d'autres événements organisés ici. J'attends donc de vous que vous ne déceviez pas notre hôte. La malle est à moi et personne n'y touche. En dehors de ça, vous pouvez lui faire ce que bon vous semble. Allez-y doucement sur les fessées, quand même... Vous voyez qu'elle a déjà pas mal de marques, rajouta-t-elle avec un sourire entendu qui fut suivi de quelques ricanements. Petite précision! Une vidéo sera faite de ce gang bang et comme convenu, vos visages seront floutés. Toutefois, je vous demanderai de bien vouloir signer une décharge autorisant la diffusion du film en dehors d'internet, bien sûr. Les diffusions ne seront que privées.

Le cœur de Margot battait à tout rompre. Elle se sentait comme une gazelle lancée dans la cage aux lions. Chacun d'eux la regardaient avec un appétit féroce. Elle ne pouvait pas nier qu'individuellement, ce genre de regard la transportait. Mais là, il y en avait tant! Sans compter les yeux des caméras!

Elle déglutit difficilement, alors que les deux premiers - deux quarantenaires visiblement aguerris de ce genre de situation - approchaient et posaient leurs mains sur elle. Plaquée contre la table, elle ne put que subir cet assaut qui laissait déjà présager avec quelle force elle allait être prise.

Ses fesses, ses seins, son ventre, son pubis. Ce fut bientôt tout son corps qui fut caressé, malaxé, peloté. Elle regarda sa Maîtresse derrière la table et le sourire qu'elle lui offrit réussit à la sortir de sa torpeur. Par reflexe, elle agrippa chaque main à une queue déjà bandée, sans savoir à qui elles appartenaient exactement, et se mit à les branler énergiquement.

Elle remarqua qu'une bonne partie, ceux qui ne pouvaient pas approcher, se branlaient tranquillement en regardant le spectacle. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua que Madame Solange n'avait pas menti. Tous ces hommes étaient beaux, chacun à leur manière. Il y en avait de tout type: des blancs, des noirs, musclés ou légèrement bedonnant, jeunes ou vieillissant. Leurs sexes étaient aussi différents les uns des autres, et maintenant qu'elle en prenait en main, qu'elle les serrait dans ses poings, elle sentit cette chaleur si significative, celle qui l'envahissait toute entière et la faisait perdre tout contrôle. Elle sentit la salope se réveiller en elle, la bouffeuse de queues qu'elle était devenue. Et la simple idée de recevoir toutes ces verges en elle la fit dégouliner d'envie.

Elle fit un petit pas en avant parmi les hommes et les laissa l'encercler, avant de se pencher en avant. Elle en branlait deux pendant qu'elle en suçait un troisième. Sa croupe fut rapidement prise d'assaut. Des doigts s'enfonçaient dans ses orifices, des mains caressaient les marques sur ses fesses et son dos, d'autres pelotaient ses seins ballant. Sa bouche avalait une queue après l'autre. Les hommes n'étaient plus que des tiges érigées pour son propre plaisir.

Et le premier s'enfila en elle alors qu'elle s'acharnait sur une queue noire fine mais si longue qu'elle n'arrivait pas à en avaler la moitié. Agrippé à ses hanches, l'homme claquait déjà violemment contre elle, enfonçant la bite d’ébène dans sa gorge à chaque fois qu’il la projetait en avant. Elle toussa, voulut tourner la tête pour reprendre son souffle, mais une main s'agrippa à ses cheveux et une nouvelle queue força le passage dans sa bouche.

Cela ne faisait que quelques minutes que les choses avaient commencé et on la baisait déjà par les deux bouts. Elle attrapa deux membres bien durs et fit mine de les branler, alors qu'elles l'empêchaient surtout de perdre l'équilibre. Toute à sa concentration, elle ne vit pas Madame Solange se frayer un passage dans le groupe. Margot sentit une pince serrer son téton droit. Elle tourna un peu la tête pendant que l'homme continuait de baiser sa bouche, et vit sa Maîtresse lui sourire en installant l'autre pince, reliée à la première par une chaîne en argent.

Madame Solange n'eut qu'à tirer légèrement sur la chaîne pour que Margot se relève aussitôt en grimaçant. L'homme derrière elle se retira aussi.

-- Monte sur la table, lui dit-elle.

Margot remarqua que celle-ci avait été baissée. Elle savait déjà ce que voulait sa Maîtresse et s'assit dessus, écartant les cuisses. Mais Madame Solange savait et saurait toujours la surprendre. Une corde dans les mains, elle désigna deux hommes en posant un index sur leur gland turgescent:

-- Vous... et vous... aidez-moi, s'il vous plaît.

D'abord, Madame Solange l'allongea sur le dos, les bras tendus sur les côtés. Elle lui fixa un sur le côté, pendant qu'un des hommes lui fixait l'autre.

-- Maintenant, tenez chacun une jambe de chaque côté de la table.

Ils s'exécutèrent sans broncher. Margot râla de douleur alors qu'on la forçait à faire un grand écart. Madame Solange l'attacha ainsi. À la fin de la manœuvre, Margot avait réussi à s'habituer à cet étirement. Elle qui ne se savait pas capable d'une telle prouesse à son âge! Mais Madame Solange l'avait vue, elle, pendant qu'elle était manipulée par les différents intervenants de sa formation. Elle l'avait vue prendre des postures bien plus douloureuses que cela et savait qu'elle tiendrait facilement le coup.

-- Maintenant, vous pouvez baiser sa chatte. Chacun votre tour.

Margot n'entendit pas les commentaires qui fusèrent dans l'assemblée, mais elle entendit clairement les ricanements. Sa Maîtresse vint près d'elle et l'embrassa avec tendresse, pendant que les hommes se mettaient à la queue leu-leu.

-- Ça va vraiment commencer, Servante M, lui souffla-t-elle alors que le premier, un jeune étalon visiblement habitué aux salles de musculation, frottait son gland contre sa vulve.

Il projeta son bassin en avant et se mit à aller et venir, doucement. Margot ferma les yeux et se mit à gémir, malgré les étirements, malgré la fatigue.

-- Elle n'est pas en sucre, lança Madame Solange en ricanant.

Blessé dans sa virilité, ou simplement obéissant, le jeune homme se mit à pilonner Margot, dont les gémissements se transformèrent en cris aigus. Il n'y resta que quelques secondes, peut-être une minute, et laissa la place au deuxième. Margot aurait aimé qu'il continue, elle sentit une violente frustration monter en elle, mais elle fut aussi vite oubliée que le deuxième la pénétra sans ménagement.

Elle jouit dès celui-ci. Un léger jet de cyprine arrosa le bas-ventre de l'homme et elle entendit sa Maîtresse ricaner:

-- Tu jouis dès le deuxième... Il en reste vingt-cinq!

Et Margot comprit alors que l'après-midi allait être long... très long. Elle perdit le compte des queues qui cognaient contre son utérus avec ferveur après le quinzième, ou le seizième. Il lui semblait d'être en train de jouir en continu, et lorsque le dernier arriva, elle avait l'impression d'avoir la chatte sèche. La pénétration fut douloureuse, sa gorge lui faisait mal à force de crier, hurler.

Madame Solange la détacha et elle put respirer un peu. Elle avait déjà explosé un nombre incalculable de fois et eux n'avait pas versé une goutte de sperme. Un instant, elle voulut dire à sa Maîtresse qu'elle n'avait pas y arriver. Elle était déjà en sueur, sentait son maquillage avoir coulé, ses jambes flageolantes, ses cheveux collants.

Madame Solange lui retira les pinces et la retourna sur la table. Elle prit tout son temps pour lui attacher avec une corde les bras dans le dos, à la manière de Monsieur Bond. Penchée sur la table, la croupe en arrière, elle savait exactement ce qui allait se passe maintenant avant même de sentir les doigts de sa Maîtresse appliquer du lubrifiant sur son anus.

-- À vous messieurs! Défoncez-moi ce joli cul! s'exclama Madame Solange avec un plaisir que Margot avait très rarement entendu.

Margot eut tout juste le temps de prendre sur elle et se détendre avant que le premier ne vienne percer sa rondelle avec enthousiasme. Elle l'entendit clairement dire aux autres:

-- Putain, ça, c'est du cul, ou je m'y connais pas!

Et les va-et-vient commencèrent. Margot grognait, râlait, criait, réclamait même, mais elle n'était plus vraiment là. La tête lui tournait, l'air lui manquait, et elle aurait sûrement tourné de l'œil rapidement sans sa Maîtresse. Les mains de Madame Solange se posèrent sur ses joues. Elle ouvrit les yeux et la vit face à elle, penchée à l'autre bout de la table pour porter son visage tout près du sien.

-- Reste avec moi, Servante M.

Puis elle monta sur la table, passa une jambe de chaque côté du visage de Margot et celle-ci se retrouva nez-à-nez avec la vulve dégoulinante de sa Maîtresse. Elle ne pouvait pas la toucher, pas même en tirant sa langue le plus possible, mais elle la sentait. Et comme une ivresse énergisante, petit à petit, elle reprit possession de son corps. Elle sentait à nouveau les queues se succéder dans son fondement, mais la douleur était partie prenante du plaisir qu'elle ressentait. Elle tenta de se tortiller pour s'approcher du Graal de sa Maîtresse, mais une paire de mains viriles la ramena en arrière pour mieux l'enculer sauvagement.

Son cul était dilaté comme jamais, et une fois le dernier passé, elle s'étonna de n'avoir même pas remarqué ceux qui avaient les sexes les plus larges. Madame Solange s'avança un peu et Margot put enfin se délecter de son goût, le temps de quelques lichettes uniquement.

Car pendant ce temps, Madame Solange avait, d'un simple geste de la tête, donné l'autorisation aux hommes de prendre les choses en main. Une poigne virile l'attrapa par les cordes et la releva pour la diriger vers le canapé.

-- On va la couvrir de foutre! s'exclama un des plus jeunes.

-- Mettez-en aussi dedans, rajouta Madame Solange, non sans malice.

Margot trébuchait, les jambes cotonneuses, mais l'homme la retenait. Elle le vit s'asseoir et comprit qu'il s'agissait d'un des noirs aux muscles saillants et à la queue épaisse. Il la retourna face aux autres et la fit descendre sur son mât qu'il lui planta facilement dans le cul. D'un simple claquement sur sa fesse endolorie, Margot se mit à remuer pendant qu'un autre la basculait en arrière et lui releva les jambes.

Les bras dans le dos, Margot ne pouvait compter que sur la force de ses assaillants pour ne pas chavirer. Rapidement, son vagin fut rempli en même temps. Elle cria, presque plus par réflexe que par douleur, car il lui semblait être anesthésiée. On lui tourna la tête sur la droite et lui fourra une des plus petites bites du lot dans la bouche. Elle aspira, suça, dans l'espoir que plus vite elle les ferait jouir, plus vite ce serait terminé. Dans le même temps, elle se mit à remuer le bassin comme elle put, à contracter son anus et son vagin sur ce queues qui la limaient.

-- Donnez-moi votre jus! cria-t-elle pour se redonner de l'énergie.

Elle ne vit pas un troisième arriver. Elle sentit juste celui qui était dans sa chatte presque tomber sur elle.

-- Oh mon... lâcha-t-elle en sentant le troisième pousser contre sa rondelle déjà dilatée par le noir sous elle.

Pendant de longues secondes, le temps fut suspendu. Elle tenta de respirer normalement, de se décontracter le plus possible. Car il était sûr que, vu comme il poussait, il ne partirait pas de là sans lui avoir fait connaître une triple pénétration.

L'homme prit son temps, celui sur elle ondulait avec douceur, pour l'aider à se laisser aller. Et bientôt, elle le sentit. Son anus se dilata encore plus. Il lui sembla qu'il n'allait jamais s'arrêter de s'ouvrir. Sa bouche s'ouvrit et lâcha un cri qui lui déchira la gorge.

Puis plus rien ne bougeait. Les trois hommes s'étaient arrêtés. Pendant une seconde ou deux, elle les sentit distinctement en elle. Elle pouvait sentir chaque pieu planté en elle. L'homme vautré sur elle lui sourit, juste avant de relancer les hostilités. Elle n'eut pourtant pas le temps de se mettre à crier. Un quatrième, à genoux sur le canapé près d'elle, lui enfourna sa pine dans la bouche. Il ne lui fallut que quelques allers-retours avant de gicler sur son visage, des jets épais et abondants, à peu près en même temps qu'un autre jouissait dans ses tripes, sans savoir exactement lequel. Peut-être fut-ce les deux en même temps, car ils se retirèrent ensemble, laissant l'homme sur elle lui limer encore un peu son fourreau avant de l'inonder à son tour.

Puis d'autres vinrent. Seuls ou par deux. Margot n'était plus que trous béants, bouche y compris, débordants de sperme. Sa peau recevait les giclées épaisses d'hommes en rut venus faire d'elle une chienne que l'on saillit sans prendre son plaisir en compte. Certains jouissaient sans avoir eu l'occasion de le prendre à nouveau. Un d'eux lui avoua que son regard à la fois perdu et suppliant était un tel délice qu'il ne pouvait plus se retenir. Il jouit sur ses seins et l'obligea à lécher son anus, ce qui le fit jouir une deuxième fois.

On la retourna, la prit en levrette, on la remit sur la table, puis au sol. Par moment, sa Maîtresse apparaissait avec un instrument. Elle se souvenait avoir giclé avec son wand qui stimulait son clitoris pendant qu'un homme la sodomisait joyeusement. À un autre moment, Madame Solange lui avait envoyé des petites décharges électriques sur ses seins qui ballotaient pendant une levrette énergique.

Mais ce qui la faisait sourire, allongée sur le sol, et souillée de la tête aux pieds, c'était le regard de sa Maîtresse. Elle était visiblement fière de sa soumise et rien que cette pensée mit Margot debout. Elle n'attendit pas que sa Maîtresse vienne l'aider. Alors que les derniers terminaient de se rhabiller et que des verres étaient servis pendant Madame Solange allait les remercier, Margot se leva d'elle-même et fit péniblement la vingtaine de pas qui la séparait de sa Maîtresse.

Elle se tint près d'elle et ne dit rien, jusqu'à ce que Madame Solange pose un regard remplit de joie sur elle, en disant au groupe d'hommes:

-- Je crois qu'on peut l'applaudir. Peu de femmes ont cette capacité et je suis fière d'être celle qui a révélé ce potentiel incroyable.

Les applaudissements fusèrent. Tous ces hommes qui, quelques minutes plus tôt, semblaient ne pas se soucier de ce que ressentait Margot, qui l'avaient baisée comme si elle avait été une poupée de plastique, lui souriaient, l'acclamaient, même. Margot rougit de tout son corps et voulut se cacher derrière sa Maîtresse.

-- Je vous remercie du fond du cœur, dit-elle timidement une fois le calme revenu.

-- Bien! Désolée, messieurs, mais nous avons de la route. Encore merci pour cet après-midi. La vidéo va vous être envoyée d'ici une vingtaine de minutes dans vos boîtes mail.

Puis elle remit la laisse au collier de Margot et la tira vers la sortie sous les applaudissements de l'ensemble des hommes.

La voiture tournait déjà et avait été chauffée, une serviette sur le siège passager. Madame Solange accrocha la laisse à la poignée de peur puis elles firent route. Cette fois, elles ne s'arrêtèrent nulle part et Margot dormit presque tout du long. Ce sont les lumières de la ville qui la réveillèrent, quelques minutes avant d'arriver dans la cour qu'elle connaissait maintenant si bien.

Elle se sentait lasse, sale, épuisée. Une seconde, elle se demanda si elle réussirait à se relever de son siège, mais elle savait pertinemment que la soirée ne faisait que commencer. Dans la salle se trouvaient les personnes habituelles du samedi soir. Une bonne centaine d'hommes et de femmes qui savaient que Madame Solange revenait avec sa Servante. Ils devaient se poser plein de questions: dans quel état allait-elle ramener Servante M? Avait-elle tenu le coup? Peut-être avait-elle craqué et Madame Solange l'avait renvoyée à sa condition de simple Esclave?

Madame Solange arrêta le moteur, mais ne sortit pas immédiatement. Elle prit le temps d'une ou deux longues inspirations. Elle aussi ressentait de la fatigue. Margot n'y avait pas pensé, mais cette formation avait été intense pour sa Maîtresse, aussi. Elles arrivaient au dénouement et les choses allaient reprendre leur cours. Avant cela, il allait falloir affronter la foule, faire une excellente impression. Madame Solange n'avait jamais le droit de faillir, sa position le lui interdisait simplement.

-- Ma Servante M, commença-t-elle, les yeux rivés devant elle, sur le type qui gardait la porte d'entrée et attendait sûrement que Madame Solange sorte de sa voiture. Nous y voilà, dit-elle après un temps avant de tourner le visage vers Margot. Un dernier effort. Tu es accomplie, et bien que je sache que tu te sentes sale et sûrement humiliée par tous ces hommes qui t'ont prise de cette façon, tu es belle. Tu es magnifique. Plus belle et accomplie que n'importe quelle femme sur cette terre. J'attends de toi que tu entres dans ce bâtiment, dans cette salle remplie de gens que tu connais à présent, le dos bien droit, la poitrine en avant. Nous deux, nous sommes au-dessus de tous ces gens, nous les dominons parce que nous savons qui ils sont, ce qu'ils sont réellement. Eux ne nous connaissent pas, ils sont à des années-lumière d'imaginer notre force. Et ce soir, la puissance que je montre d'habitude sera décuplée par toi, Servante M. Tu vas leur montrer qui tu es, qui nous sommes. Ensemble.

-- Je vais faire de mon mieux, Maîtresse.

Madame Solange ricana. Elle ne se moquait pas, pourtant.

-- Quoi? fit Margot.

-- Tu réponds toujours ça, Servante M. "Je vais faire de mon mieux"... Et ensuite, tu vas au-delà de mes espérances.

-- C'est que... Puis-je parler librement, Maîtresse?

-- Tu peux, Servante M, tant que nous sommes seules dans cette voiture.

-- Je n'ai jamais vécu ce genre de choses avant, alors je ne peux pas savoir comment je vais réagir. Je suis moi-même étonnée de pouvoir articuler des mots intelligibles après ces deux semaines, Maîtresse. Jamais je n'aurais cru pouvoir supporter tout ça.

Madame Solange passa une main sur sa joue collante de foutre et pencha son visage vers le sien pour l'embrasser avec tendresse.

-- Ce qui t'attend là, ici, c'est de la rigolade. Juste deux bonnes heures à faire semblant de ne pas être éreintée.

Quelques larmes coulèrent sur les joues de Margot. Madame Solange lui sourit mais ne prit pas la peine de les essuyer. Pour elle, des larmes d'émotions telles que celles-ci embellissaient encore sa Servante.

-- Allons-y.

Elle ouvrit sa portière et vint détacher Margot, avant de s'avancer vers la porte. Elle prit sur elle, se leva difficilement, mais une fois debout, se redressa complètement. Elle bomba le torse devant sa Maîtresse, releva le menton et hocha la tête pour signaler qu'elle était prête.

-- Heureux de vous revoir, Madame Solange. Tout s'est bien passé?

-- Merveilleusement, Thierry, merveilleusement. Je suis bien heureuse de rentrer, aussi. Ah! Et merci pour avoir géré ce petit problème de façon si efficace!

Thierry sourit en coin avant de lui répondre en les laissant passer:

-- Un peu d'exercice ne fait jamais de mal... à moi, en tout cas.

Margot ne fut pas dupe. Elle savait que l'exercice en question était un passage à tabac d'un client qui avait fait des siennes, ou qui avait des dettes impayées... sans femme ou sœur pour les rembourser. Elles entrèrent dans le couloir et passèrent rapidement par le bureau de Madame Solange pour y déposer ses affaires sans voir personne. Ce fut d'ailleurs bizarrement le cas jusqu'aux portes menant à la salle d'où provenaient des bruits de discussions.

Madame Solange n'offrit qu'un petit regard à Margot avant d'ouvrir les portes. Rapidement, le calme se fit. Tous les regards se braquèrent sur la Servante qui sentait ses jambes prêtes à lâcher sous elle. Les plus éloignés tentaient de s'approcher pour les voir. Un couloir se fit à mesure que Madame Solange avançait vers la petite scène, souriant et saluant les gens au passage. Pour oublier la tension qui l'animait, Margot se récitait ses leçons sur les personnes qu'elle croisait. Elle en oubliait presque son état.

Le sperme collait à sa peau et ses cheveux, chaque muscle réclamait une pause, mais elle avançait, fière, presque hautaine. Les gens se murmuraient des choses à son passage, mais elle n'entendait rien. Elle espérait juste qu'ils soient impressionnés. Elle ne souriait, plus par incapacité que par envie. Mais lorsqu'elle croisa le regard de Géraldine, bouche bée de voir son amie dans un tel état, elle lui offrit le plus doux de ses sourires. Cela lui fit un grand bien de la voir. Et contrairement à ce qu'elle aurait pu imaginer, il n'y avait pas u soupçon de jalousie, ou de rancune sur le fait qu'elle n'avait pas pu lui parler de son nouveau statut. En passant près d'elle, leurs doigts se frôlèrent, et Margot regagna en assurance.

Arrivée sur scène près de sa Maîtresse, elle toisa l'assemblée. Madame Solange avait eu raison. Même la Servante des lieux était au-dessus des invités. Ils et elles étaient impressionnées, et une forme de respect perçait leur regard. Aussitôt, Madame Solange prit la parole:

-- Voici donc ma nouvelle Servante, messieurs-dames. Après une formation intensive, qu'elle a brillamment effectuée, je vous la présente dans ce qu'elle a de plus beau. Fouettée, pincée, griffée, baisée jusqu'à la moelle. Je suis fière de vous présenter Servante M, ma soumise attitrée. Une petite partie d'entre vous auront le droit et le privilège d'en user. Vous savez ce qu'il vous reste à faire et comment vous comporter pour que cela se réalise peut-être. Et afin que vous compreniez la valeur de ma Servante, je vous propose, sans attendre, de la voir en action.

Un écran descendit d'au-dessus de Margot, alors que Madame Solange précisait encore:

-- Ceci s'est passé cet après-midi même. Telle que vous la voyez, elle en revient tout juste. Après une petite sieste dans la voiture, tout de même.

Quelques personnes ricanèrent, mais la plus grande partie attendait avec impatience de voir ce que Madame Solange leur avait préparé. Madame Solange et Margot descendirent pour aller rejoindre les fauteuils. Madame Solange s'y assit et Margot s'agenouilla à ses pieds.

-- Maîtresse? demanda-t-elle d'une voix faible.

-- Oui, Servante M?

-- Puis-je vous demander quelque chose?

-- Hé bien vas-y!

-- J'aurais aimé qu’Esclave G soit à mes côtés pendant le visionnage.

-- Esclave G! appela Madame Solange aussitôt.

Géraldine arriva rapidement, se mit face à Madame Solange, les bras dans le dos, le regard baissé.

-- Tu resteras debout près de Servante M pendant le visionnage. Hors de question que tu t'agenouilles à mes pieds. Et il y a des personnes importantes autour de moi. N'oublie pas d'écarter les cuisses.

-- Bien sûr, Madame Solange, répondit-elle avant de se mettre en place.

Margot attrapa aussitôt la jambe de Géraldine et la caressa avec tendresse. La lumière se tamisa et le film commença sur l'entrée de Margot traînée en laisse par sa Maîtresse et se dirigeant vers le groupe d'hommes. Margot sentit la main de Géraldine se poser dans ses cheveux et lui rendre ses caresses.

Le film dura trente minutes. Plus loin dans l'assistance, on avait entendu des Esclaves se faire prendre. Géraldine elle-même était dégoulinante des doigts qu'elle avait reçus en elle, et son autre cuisse était souillée de foutre chaud d'un homme qu'elle avait branlé dans le noir.

De son côté, Margot était subjuguée par les images. Elle avait rapidement senti la main de Madame Solange lui caresser la nuque, lui faisant ressentir à quel point le visionnage l'excitait. Margot posa sa main sur sa cuisse, mais elle fut éjectée d'une pichenette aussitôt. Pas de tels gestes en public, sa Maîtresse devait toujours garder le contrôle en public. Et sa Servante pouvait sûrement lui faire perdre la tête, songea Margot en souriant en coin.

Elle regarda le film d'abord avec un certain dégoût. Elle n'aimait pas se voir ainsi. Mais au fur et à mesure, sans savoir si elle regardait cela comme si c'était une autre personne, ou alors si elle appréciait finalement de voir ce qu'elle voyait, elle se sentit fière d'elle. La femme qui se faisait prendre ainsi était une femme forte, puissante, endurante. Elle se voyait encaisser les assauts en en réclamant encore, elle vit ses trous dilatés par les trois queues et ricana en entendant la réaction du public. Puis, surtout, elle se vit se relever, aller d'elle-même remercier les hommes. Elle-même était impressionnée par cette femme.

Dès que le film se termina et que la lumière revint, les applaudissements fusèrent. Madame Solange releva Margot et les gens se tournèrent vers elle pour l'applaudir encore. Mais ce que Margot releva le plus rapidement, c'est que tous els hommes sans exception avaient le pantalon déformé par une érection.

Et il était là, son pouvoir à elle. Elle comprit alors son rôle auprès de sa Maîtresse. Elle leur vidait les couilles et sa Maîtresse vidait une partie de leurs portefeuilles. Elle était peut-être la Servante, la soumise, mais elle comprit alors une chose essentielle pour la suite: elles se complétaient avant tout.

-- Puis-je?

Margot fut interrompue par une voix féminine qui s'adressait à sa Maîtresse.

-- J'aimerais tant goûter le résultat.

Margot la reconnut tout de suite. Mademoiselle Mélanie Laspale, alias Mademoiselle Soleil (à cause de son masque), fille de Monsieur Laspale, détenteur des usines du même nom, trois fois mis en examen pour fraude fiscale et trois fois blanchi. Mélanie était promise à un fils d'entrepreneur du même type et était dans ces soirées à chaque fois avec un cavalier différent, qu'elle se tapait sûrement ensuite.

-- Je vous accorde ce plaisir, à vous seule, Mademoiselle Soleil. Passez votre langue où bon vous semble.

-- Merci beaucoup, Madame Solange! s'exclama la jeune femme.

Le fait que Madame Solange lui autorise à elle seule ce privilège signifiait tout simplement que Mélanie avait, lors d'une soirée à caractère aussi pornographique que caritative, fait un don bien plus important que celui nécessaire pour assister aux soirées. Et Margot devina que Mélanie Laspale n'avait pas lésiné sur le chèque. Il lui avait déjà fallu rajouter une belle somme pour avoir l'autorisation de venir avec des personnes différentes.

La demoiselle se jeta d'abord sur les seins de Margot, qui les lui présenta avec un certain plaisir qui la surprit presque. Rapidement, elle descendit le long de son ventre et vint goûter à sa vulve encore douloureuse d'avoir tant été sollicitée. Margot grimaça, mais lâcha un long soupir de plaisir, tout en écartant les cuisses pour laisser la demoiselle faire à sa convenance. La gourmande aspirait littéralement les restes de jus divers qu'elle pouvait et se redressa après de longues secondes, un large sourire aux lèvres.

-- Comme j'aurais aimé être à ta place, Servante M, lui souffla-t-elle avant de remercier Madame Solange.

Mélanie rejoignit son cavalier de la soirée et l'embrassa à pleine bouche. Le jeune homme avec un masque de lune rechigna un peu, mais se laissa finalement faire.

Peu de temps après, Madame Solange prit congé de ses invités. La fatigue commençait à se voir sur son visage et elle amena Margot avec elle, jusqu'à sa chambre.

-- Demain, nous avons un rendez-vous important, Servante M, lui dit-elle une fois assise sur le lit et que Margot ait posé sa tête en haut de ses cuisses. Il va y avoir un changement de capitaine, à la gendarmerie. Et le nouveau est un libertin! ajouta-t-elle en ricanant. J'ai obtenu que l'on se rencontre, tout à fait simplement. Il n'y aura pas de sexe. Mais nous lui parlerons, à lui et sa femme, des endroits à fréquenter dans le coin en matière de sexe.

Margot posait déjà sa langue sur le clitoris de sa Maîtresse et l'aspirait avec tendresse.

-- Oh ma Servante... Continue, juste comme ça. Tu devras te montrer sous ton meilleur jour, et être très attentive. À la fin de cette entrevue, je veux... oh oui... oui... Je veux qu'ils désirent t'avoir pour eux.

Margot ne répondit pas, continua de s'occuper de sa Maîtresse, jusqu'à la faire jouir, toujours avec calme et une certaine retenue. Puis elle leva un regard souriant mais presque déjà endormi:

-- Je ferai de mon mieux, Maîtresse...

Rapidement, elle s'endormit là, la tête sur la cuisse de Madame Solange qui lui caressait les cheveux. Sa Maîtresse resta un bon moment ainsi, profitant de ce calme bienvenu après deux semaines si intenses.

-- Je suis désolée, ma belle Margot, murmura-t-elle une fois certaine qu'elle dormait profondément. Mais tout ceci sera bientôt derrière nous...

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