Esclave: théorie et pratique

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La première soirée de Margot, en tant que serveuse, s'était relativement bien passée. Il faut dire qu'il y avait eu une animation imprévue. Émilie, une des Esclaves de Madame Solange, la quarantaine, avec de gros seins "lactés", comme disaient certains, avait eu 17 minutes de retard pour son arrivée. Malgré elle, elle était donc devenue l'attraction de la soirée. Son excuse d'un enfant tombé en panne d'essence n'avait rien changé. Elle fut montée sur scène et fouettée par Madame Solange avec un martinet sous les rires de l'assistance, une trentaine de personnes seulement. Puis elle fut amenée dans une pièce attenante, où allaient et venaient les invités de Madame Solange, à chaque apparemment ravis de leur passage dans cette salle.

Margot n'eut même pas l'occasion de demander à qui que ce soit ce qu'était cette salle avant de se retrouver dans sa chambre avec Géraldine:

-- La salle latex, qu’ils l’appellent. Plutôt une salle de torture, si tu veux mon avis. On peut prendre du plaisir à faire le service, à se faire toucher, même à se faire baiser devant tout le monde. Mais dans cette salle, le plaisir n'a pas sa place. Même les jouissances sont horribles.

Margot s'endormit ce soir-là avec des images de fouet qui lacèrent la peau. Son imagination l'entraînait dans des chemins plein d'angoisse, de douleur et de pleurs. Mais à son réveil, elle se surprit elle-même à repenser aux différentes caresses, aux petits pincements. Elle devait bien s'avouer que les invités de Madame Solange étaient des gens plutôt gentils. Tout le monde lui disait merci lorsqu'elle servait un verre, remerciements presque toujours accompagnés d'une caresse sur ses fesses. Si les premières avaient été humiliantes, elle n'en avait rien montré, et à force de ne pas le montrer, elle en avait retiré un certain plaisir.

Mais Madame Solange l'avait prévenue: les invités sont toujours plus conciliables avec les nouvelles, à leurs débuts. Margot avait pu constater que cela ne durait pas. Les autres prenaient des fessées en guise de remerciement, voire des gifles. Alors qu'elles se penchaient pour ramasser quelque chose qu'une personne avait fait tomber délibérément, elles recevaient encore des fessées, ou des doigts dans leurs orifices, ou encore quelque objet approprié. Et non seulement elles devaient se laisser faire, mais devaient remercier ces personnes. Comme à l'entraînement. Sauf que là, il y avait plusieurs dizaines de personnes à satisfaire constamment.

Après cette expérience, la journée de travail avait été une parenthèse, un rêve. Elle avait bien pensé à s'en aller, à fuir ce lieu et ces gens. Une larme avait coulé sur sa joue en se rappelant ce que Madame Solange lui avait dit si elle faisait cela, et elle s'était empressée de la sécher avant qu'une collègue ou une cliente ne s'en aperçoive.

Le soir-même, Margot arriva dans la cour encore plus stressée que d'habitude. Elle se déshabilla et donna ses vêtements au garde de service puis se dirigea jusqu'à sa chambre en saluant tout le monde le plus agréablement possible.

-- Il va être là ce soir, lui dit Géraldine.

-- Qui ça?

-- L'homme qui te faisait jouir dans la cage.

Margot marqua un temps d'arrêt, ne sachant ce que cela voulait dire. Son stress monta en flèche et son cœur accéléra, en repensant à la fuite... et aux conséquences que cela aurait. Elle était piégée. Par son mari. Elle pouvait bien ressentir des petits moments de plaisir comme la veille au soir, et il lui arrivait même de penser qu'elle pourrait s'y faire. Mais cette sensation d'être emprisonnée, même dans la rue, même à son travail, même lorsqu'elle était avec sa famille ou ses amis. Sa vie était devenue une prison où elle n'avait plus qu'un destin: celui de servir, dans tous les sens que pouvaient prendre ce mot.

Elle eut alors un haut-le-cœur. La nausée monta le long de son tube digestif et elle rendit de la bile en comprenant seulement maintenant que son statut d'Esclave n'était pas un vain mot. Il ne s'agissait pas d'un jeu... Et à force de discussions avec Géraldine, elle commençait à se demander si cette situation était vraiment temporaire.

Géraldine l'aida à nettoyer sans lui promettre que tout allait bien se passer. Margot se dépêcha de se brosser les dents, et elles furent appelées pour le début de soirée.

Les Esclaves se mettaient en ligne et Madame Solange les passait en revue. Elles devaient être rasées, sauf avis contraire de Madame Solange elle-même. Elle s'appliquait à faire pointer les tétons qui ne l'étaient pas et caressait les vulves pour les rendre légèrement humides, avant d'ouvrir les portes aux invités.

Les Esclaves les accueillaient avec de grands sourires. Les invités aimaient que les Esclaves se souviennent de leur nom, s'il leur avait été dit. Alors déjà, les fessées et les claques fusaient, si elles se trompaient ou oubliaient. Margot elle-même reçut cinq fessées et deux claques sur les seins. Mais elle devait continuer de sourire, d'apprendre les noms qui n'en étaient pas, elle le savait très bien. Car toutes ces personnes étaient continuellement masquées, alors pourquoi iraient-elles donner leur vrai nom?

Puis elles se mettaient à déambuler parmi les invités avec leur plateau, servant verres et amuse-bouches. Elle ne remarqua que ce soir-là que s'ils étaient masqués, certains semblaient bien se connaître en-dehors de ce lieu de perdition. Elle faisait de son mieux pour paraître heureuse d'être là, mais elle évoluait, nue, offerte à tous et toutes, avec une boule au ventre."Il" était là, et elle ne l'avait jamais vu. À chaque doigt qui se posait entre ses cuisses, elle espérait et redoutait de le reconnaître.

Ce qui arriva fatalement. L'homme arriva par-derrière, comme lorsqu'elle était en cage. Elle se crispa de tout son être et en perdit le plateau des mains. Heureusement, le dernier verre venait d'être pris, mais la sentence ne se fit pas attendre. L'homme garda ses deux doigts en elle, et l'attrapa par les cheveux.

-- Je... Je suis désolée, bafouilla-t-elle.

Mais la première gifle lui fit comprendre que c'était le genre d'erreur à ne pas faire. Un petit attroupement se fit autour d'elle et chacun, chacune, la corrigea à sa manière. Ses seins reçurent moultes claques, ils furent tirés, elle reçut d'autres gifles, des crachats accompagnés d'insultes.

-- Sale Esclave inutile! lui lança une femme qu'elle jugea de la soixantaine, tout en lui plantant ses longs ongles dans la chair de ses joues.

-- Petite empotée! enchaîna celui qui semblait être son mari (ou du moins son compagnon de la soirée) en lui pressant les seins comme des citrons.

Finalement, Madame Solange apparut devant elle, un large sourire malsain aux lèvres.

-- Je vois que vous avez trouvé votre nouveau jouet, Monsieur Grimm.

Celui ne répondit qu'un petit ricanement, remuant ses doigts dans le sexe de Margot qui lâcha un petit gémissement malgré elle.

-- Tu sais pourquoi il se fait appeler ainsi, Esclave M? Non? En allemand, cela signifie "rage", ou "courroux". Dans une langue germanique plus ancienne, on le traduirait plutôt par "cruel".

Elle marqua un petit temps d'arrêt en lui souriant, lui caressant une des joues striées. Margot tremblait de peur, les yeux presque révulsés.

-- Monsieur Grimm n'est pas du genre à sauter sur toutes les nouvelles. Mais toi, tu lui as tapé dans l'œil dès ta première apparition en cage. Je sens que tu vas passer une soirée mémorable. Enfin... J'espère que tu t'en souviendras.

Elle ricana et fut suivie de l'homme derrière elle, ainsi que de tous les invités qui assistaient à la scène.

-- Dans tous les cas, continua Madame Solange, ton petit week-end à la campagne va te paraître le club Med... Ne t'en fais pas! Géraldine va ramasser ton plateau!

Aussitôt, l'homme retira ses doigts et lui claqua les fesses avec virulence. Margot lâcha un cri aigu mais elle se rendit compte d'une chose, malgré la douleur: il n'avait pas semblé forcer sa claque. La tirant par les cheveux, il la dirigea vers la porte tant redoutée, derrière laquelle se trouvait la salle Latex.

Ils passèrent par un sas qui semblait insonorisé. Elle comprit pourquoi elle n'avait rien entendu la veille, lorsque les gens allaient et venaient. La deuxième porte les conduisit dans une pièce relativement chaude. Pourtant, Margot se mit à greloter.

-- Non, je vous en supplie...

L'endroit était chaleureux. Le sol était doux sous les pieds. Le rouge et noir qui régnait là était un véritable appel à la luxure. Mais tout le reste... Des chaînes pendaient d'une poutre au milieu de la pièce. Il y avait une croix, des sortes de sièges, un pilori. Elle vit une petite cage où la soumise ne pouvait tenir qu'à quatre pattes, recroquevillée sur elle-même. À sa droite, tout un pan de mur était un miroir. Et sur celui opposé étaient disposés nombre d'objets de torture: fouets, martinets, matraques, sticks de différentes matières, cordes, chaînes, menottes, bâillons, blindfolds, des muselières... Dans une armoire ouverte, elle vit des ceintures de chasteté, des godes en tous genres, des pinces aussi diversifiées, des masques en latex qui semblaient recouvrir tout le visage...

Margot sentit sa tête se mettre à tourner, les larmes couler.

-- Non, non, non... Je vous en supplie... Je... Je ne suis pas prête...

Elle tenta de rester sur place mais l'homme la poussa sans mal jusqu'au milieu de la pièce. C'est à cet instant qu'elle le vit pour la première fois, dans le miroir. Il était grand, très grand, et tout en muscles. Il portait un masque qui lui cachait le front et le haut du visage, jusqu'au nez ainsi que ses pommettes. Le bas était couvert d'une barbe dense poivre et sel. Sous sa veste de costume grise, il portait un t-shirt bleu qui moulait ses pectoraux impressionnants.

Elle n'opposa qu'une piètre résistance lorsqu'il lui tendit les bras pour enfermer ses poignets aux menottes qui terminaient les chaînes pendantes. Il prit son temps pour faire le tour de l'esclave, posant ses mains ici et là, appréciant ses formes, soupesant ses seins.

-- Docilité, douceur, et abnégation, dicta l'homme en se plaquant derrière elle, les mains sur les seins. Voilà les trois règles que tu devras atteindre ce soir. J'ai tendance à en aimer une quatrième, mais qui n'est pas à la portée de toutes. Tu veux savoir laquelle?

Margot fermait les yeux, pleurait à larmes chaudes sans gémir, et tremblait de tout son corps. Par réflexe, elle secoua la tête de gauche à droite mais il semblait que la réponse n'arrêta pas Monsieur Grimm:

-- L'endurance... J'aime tellement quand ça dure...


***


Pendant que Margot vivait un enfer, Nicolas ne devenait plus que l'ombre de lui-même. Il avait eu beau contacter ses amis et collègues, leur expliquer la situation sans fard. Tout ce qu'il avait gagné, c'était la solitude. Après tout, ils n'étaient pas vraiment amis. Ils aimaient faire la fête ensemble, se défoncer, ramener des putes et s'amuser. Ce que proposait Nicolas n'avait rien d'amusant. Et ces gens ne les avaient pas contactés, eux. Alors qu'est-ce qui prouvait que Nicolas n'essayait simplement pas de la leur faire à l'envers? Comme par hasard, il serait le seul qu'ils auraient contacté, pris sa femme en gage, en pensant que les autres allaient se mettre sur la paille pour elle? En plus, c'était pas pour dire, mais vu ce que Nicolas leur racontait sur ses parties de jambes en l'air conjugales, ils auraient bien du boulot avant d'en faire une pute comme celles qu'ils avaient baisées!

Le pauvre mari avait bien réagi comme ce qu'il considérait comme viril. Il avait foncé dans le tas... et s'était pris une dérouillée. Ce soir-là, encore plus que les autres, il avait trouvé son appartement désespérément vide. Il avait sûrement mérité qu'elle se barre. Il l'aimait, pourtant. Il n'aimait qu'elle. Mais elle ne méritait pas ça. Par contre, les autres connards méritaient ce qui allait leur arriver.

En dix jours, il réussit à réunir les trois-quarts de la somme qu'il devait à Madame Solange. Enfin... Les trois-quarts de sa partie à lui, soit 15000€. Toutes ses économies. Mais il n'avait aucun remord. Il devait tout faire pour la sortir de là.

Il se rendit donc au bâtiment d'où il avait été jeté comme le dernier des soulards quelques jours auparavant et prévint le garde qu'il voulait voir Madame Solange. Celle-ci le reçut seule, sans aucune crainte.

-- Il déposa l'argent sur la table. Voilà 15000€. Plus que 5000 et je vous aurai remboursé ma part. Je peux vous donner les noms et adresses des autres qui étaient avec moi.

Madame Solange ne répondit rien. Billet après billet, elle compta la somme que Nicolas avait ramené, puis range le paquet dans un coffre-fort derrière son bureau. Enfin, elle regarda Nicolas et lui sourit:

-- Regarde-toi. Tu es maintenant extérieurement la merde que tu étais déjà intérieurement. Tu vas m'écrire les noms et adresses. Mais sache une chose, mon petit Nicolas. Lorsque je charge quelqu'un d'une mission, je n'apprécie pas, mais alors pas du tout, que ce soit un échec. Et je t'ai chargé, toi, de me ramener ce que toi et tes potes merdeux me doivent. Et crois-moi... Nico... Nic... Je peux t'appeler Nic? Je trouve que ça va bien avec le lieu, lui dit-elle avec un sourire. Donc crois-moi, Nic, quand je te dis que quand quelque chose me chiffonne, tout mon entourage a tendance à en être informé. Il m'arrive de me laisser aller à des... pulsions, quand quelque chose me chiffonne. Alors quand je suis en colère... Mais tu ne veux pas me mettre en colère, hein, Nic?

Celui-ci baissa les yeux, tout en sortant un papier de sa poche, qu'il tendit fébrilement à Madame Solange.

-- Laissez-moi la voir, s'il vous plaît. Je vous promets que je ferai tout ce que vous voudrez, mais laissez-moi la voir... Je vous en supplie.

Madame Solange ricana... puis pouffa de rire:

-- Non, mais! Elle est pas mal, celle-là! Wow!! Le valeureux guerrier prêt à tout pour sauver sa princesse. Tu crois pas que c'est un peu tard pour sortir le grand jeu? Quel jour on est, Nic?

-- Jeudi, répondit-il, les yeux écarquillés de surprise.

Madame Solange le regardait avec un sourire radieux, digne de celui d'une enfant le matin de Noël.

-- Ooooooh... Que tu es chanceux, mon petit Nic! Tu vas voir ta femme!

Elle se leva et alla ouvrir la porte. Le garde à la porte, Thierry, que Nicolas avait bien reconnu, sourit de toutes ses dents lorsque Madame Solange lui glissa quelques mots à l'oreille.

-- Je vais te laisser avec mon ami Thierry, Nic. La soirée bat déjà son plein et je m'en voudrais de faire passer une raclure dans ton genre avant eux. Tu devrais pouvoir voir ta femme d'ici quelques minutes. Thierry va te conduire à l'endroit où tu pourras... la voir!

-- Par ici, Nic, lui fit Thierry sur un ton ouvertement moqueur.

Tout penaud, Nicolas le suivit la tête baissée, pour ne croiser le regard de personne. Thierry le conduisit dans une petite pièce légèrement éclairée. Des fauteuils étaient posés face à ce que Nicolas devinait être un écran de cinéma, en plus petit. Thierry lui intima de s'asseoir et une fois fait l'attacha au fauteuil. Nicolas ne protesta pas, mais l'homme prit un malin plaisir à lui expliquer:

-- T'as demandé à voir ta chérie, pas à la toucher...

Puis il repartit en ricanant, fermant la porte après avoir éteint la lumière. Nicolas se retrouva attaché dans le noir pendant de longues minutes. Il repensait à tout ça, espérait que Margot allait bien, qu'elle avait réussi à lui pardonner, ou au moins lui en vouloir un peu moins. Il espérait qu'il lui manquait. Il ne rêvait pas trop, cela dit. Il savait que leur histoire avait pris fin au moment où ils avaient croisé Steph et Max en sortant du restaurant. Mais il voulait lui dire qu'il faisait tout son possible pour la sortir de cet enfer.

Il fut sorti de ses pensées en entendant comme un petit bruit de moteur. Rapidement, il devina que l'écran était en train d'être levé. Une lumière assez vive était visible, venant de derrière. Mais ce qu'il vit ne l'apaisa pas. Il se mit à remuer de toutes ses forces en voyant un homme saisir les seins de Margot, entièrement nue et attachée par les poignets. Puis après l'image, vint le son:

-- Docilité, douceur, et abnégation...

L'homme finit par la relâcher. Nicolas hurlait dans sa cage, mais il était clair que personne ne l'entendait. Margot ne savait pas qu'il était là. L'homme peut-être non plus. Celui-ci se dirigea vers le mur du fond et choisit un instrument avec patience. Il jeta son dévolu sur une cane en bambou et revient près de Margot:

-- Comment t'appelles-tu?

-- Margot, répondit-elle en reniflant.

-- Mauvaise réponse, dit l'homme calmement.

Aussitôt, il fit claquer la cane sur l'arrière des cuisses de Margot. Elle hurla, Nicolas hurla avec elle, le visage remplit de larmes. Il vit ses jambes défaillir, il la vit serrer les dents et se redresser du mieux qu'elle pouvait.

-- Comment t'appelles-tu?

-- Esclave M, répondit Margot, la mort dans l'âme.

À cet instant, la porte s'ouvrit et Nicolas vit Madame Solange arriver avec une autre femme. Celle-ci pouffa de rire en voyant le pauvre Nicolas ligoté au fauteuil, et Madame Solange lui demanda avec politesse:

-- Alors? Ne suis-je pas une femme de parole? Vous la voyez, votre femme!

Elle prit place à gauche de Nicolas, alors que l'autre femme s'assit à sa droite.

-- Arrêtez ça, dit-il d'une petite voix. J'ai compris le message. Je vous promets de vous rembourser dans les plus brefs délais.

La femme à sa droite ricana, alors que l'homme, en face d'eux, caressait la vulve de Margot avec sa cane.

-- Ah oui, dans les plus brefs délais! Ça, j'y compte bien! Pour ce qui est d'arrêter ça, je crains que ce soit impossible. Je suppose que tu as remarqué qu'ils ne peuvent ni nous voir ni nous entendre.

Puis en riant, elle se mit à crier:

-- Monsieur Grimm!! Arrêtez! Ça suffit!

Puis vers Nicolas, d'un air faussement désolé:

-- Ils n'entendent rien. Je vais mieux t'expliquer le message, Nic. Ce que tu vois-là, ce n'est pas une mise en scène pour t'obliger à te presser dans ta mission. Ce n'est pas pour te faire peur. Ce que tu vois, Nic, c'est le quotidien de ta femme. Ce que tu as fait de sa vie. Parce que c'est toi, et toi seul, qui l'a mise dans cette situation. Mais tu as de la chance! D'habitude, nous brisons les Esclaves lors de leur formation. Le temps d'un week-end. Ça nous suffit pour en faire de bonnes Esclaves dociles. Mais ta petite Margot chérie... Elle a tapé dans l'œil de Monsieur Grimm que voici. Je n'ai malheureusement pas l'occasion de suivre les Esclaves dans leur formation, d'habitude. Alors quand il est venu me demander de la briser ici, je n'ai pas pu refuser. Et mon amie ici présente, Madame Gertrude Henry-Besnard... C'est un faux nom, hein... C'est parce que ça fait les initiales GHB. Elle adore droguer les hommes avant de les violer! Bref! Mon amie Gertrude, donc, n'avait jamais assisté à une telle séance. Et je n'avais jamais vu Monsieur Grimm dans cette situation non plus. D'habitude, il s'amuse avec des Esclaves déjà brisées. Là, ça va être pimenté!

Nicolas ne réussit à rien répondre. Il écoutait Madame Solange de loin, rongé par le remord, regardant ce Monsieur Grimm choisir un autre ustensile dans une armoire et poser des pinces, reliées l'une à l'autre par une chaîne, sur les tétons de sa femme qui se mit à geindre de douleur. Nicolas pouvait voir la panique dans les yeux de Margot, mais aussi sa combativité.

L'homme fit tourner une petite molette sur le côté d'une des pinces et Margot serra les dents.

-- Vas-y, lui dit l'homme avec un large sourire. Résiste. Résiste contre la douleur. Résiste-moi...

Mais la pression se fit trop forte sur le téton meurtri de la femme et elle se mit à crier de douleur. L'homme relâcha aussitôt la molette, visiblement content de lui et tenta d'attraper la molette de la deuxième pince. Mais margot se débattait comme une furie. Alors l'homme fit un petit pas en arrière et abattit la cane sur le bas du dos de Margot, avec une virulence qui fit hurler la femme, à s'en déchirer les cordes vocales.

-- Docilité! cria l'homme dans l'oreille de Margot. Docilité! Douceur! Abnégation! asséna-t-il en accompagnant chaque mot d'un coup de cane sur les fesses de Margot qui finit par se laisser pendre par les poignets, le souffle court et les larmes coulant à flots.

-- Ouch... fit Madame Solange près de Nicolas. On dirait qu'elle va prendre cher, ta petite femme. Tu en dis quoi, Gertrude?

-- Que c'est une petite chochotte. Mais ses cris sont jolis. Ils m'excitent! Hihi!

Elles ricanèrent en chœur alors que Monsieur Grimm attrapait Margot par les cheveux pour la redresser. Avec l'aide de la cane, il lui fit écarter les jambes, juste assez pour pouvoir y passer la main.

-- Tu gardes cette position, Esclave M. Quoi qu'il arrive.

Il resta devant elle, sans un mot, puis tendit l'oreille vers elle:

-- Hein? J'ai pas entendu.

-- D'accord, répondit Margot dans un sanglot.

-- D'accord? Tu crois que je t'ai demandé si t'étais d'accord, Esclave?

Il accompagna son courroux de coups de cane sur les flancs de Margot qui se tortilla en criant, mais reprit rapidement la position demandée.

-- Oui... Oui Monsieur... C'est bien compris...

-- Comment t'appelles-tu? demanda-t-il à nouveau tout en tournant la molette de la pince sur le sein droit de Margot.

-- Esclave M, Monsieur Grimm, répondit-elle en serrant les dents. Aaaaaahhhh!!!

Son cri fit retirer la main de Monsieur Grimm, satisfait.

-- On commence à rentrer dans le vif du sujet. Alors dis-moi, Esclave M... Quelles sont les trois règles d'une bonne Esclave?

-- Docilité... Douceur... Abnégation... Je vous en supplie, Monsieur... Ces pinces me font horriblement mal.

-- Et tu voudrais que je les retire? demanda l'homme en jouant avec la chaîne, menaçant de tirer dessus.

-- S'il vous plaît, Monsieur Grimm... Oui... Retirez-les... Je vous promets d'être docile, douce, et de faire preuve d'abnégation...

-- Ouvre la bouche, Esclave.

Margot s'empressa de s'exécuter, ouvrit sa bouche le plus grand possible.

-- Tire la langue.

Margot tira sa langue le plus loin possible, gémissant de douleur. Monsieur Grimm eut alors un sourire en coin, le sourire le plus malsain que Margot n'eut jamais vu, même à la télé... même dans le Silence des Agneaux! Monsieur Grimm releva la chaîne des pinces et la posa sur sa langue.

-- Si tu veux les enlever, fais-le toi-même. Je les poser, déjà... Et j'ai pas entendu de merci, quand j'y pense. Alors tu te démerdes, Esclave. Et fais-le en silence.

Enroulant sa langue autour de la chaîne, Margot réussit à la serrer entre ses dents. Déjà, les pinces relevaient ses seins et tiraient sur ses tétons. Elle gardait les mâchoires serrées, geignait de douleur, pleurait encore, et ferma les yeux pour se donner du courage. Elle baissa un peu la tête, puis la releva le plus possible d'un coup sec.

De son fauteuil, Nicolas vit le visage de sa femme devenir rouge, tirer sur le violet. Ses yeux exorbités menaçaient de se faire expulser comme des bouchons de champagne. Même les deux femmes à ses côtés regardaient cette scène avec une certaine compassion. Nicolas releva même une forme d'admiration dans sa voisine de droite.

-- Elle l'a fait, lâcha-t-elle comme pour elle-même, juste avant que Margot n'ouvre pour hurler de toute son âme.

Elle se laissa tomber, retenue par les poignets, cria encore, pleura, supplia que ça s'arrête... Mais Monsieur Grimm lui intima de reprendre la position. Une fois... deux fois... puis Margot s'exécuta.

Nicolas n'en pouvait plus. Il baissa la tête et ferma les yeux, pour pleurer avec elle. Mais Madame Solange ne le laissa pas s'en tirer à si bon compte.

-- Regarde-la, Nic. Regarde bien ce que tu as fait d'elle. Mais surtout, Nic... Je veux que tu voies comment cette soirée va se terminer.

-- Comment t'appelles-tu? relança Monsieur Grimm.

-- Esclave M, Monsieur, répondit Margot d'une voix lasse.

-- La Trinité d'une Esclave?

-- Docilité... Douceur... Abnégation...

-- Est-ce qu'une esclave docile se fait demander deux fois de reprendre la position?

-- Non, Monsieur Grimm... Veuillez m'excuser, cela ne se reproduira plus.

Arrivé devant elle, il lui sourit de ce sourire qui lui faisait froid dans le dos et une brûlure intense partit d'entre ses jambes. La cane n'avait qu'à peine percé l'air avant de s'aplatir sur ses lèvres, mais il savait apparemment, d'un simple geste du poignet, faire claquer l'objet d'une façon des plus cinglantes. Margot se tordit de douleur, sentit la peau de ses poignets se déchirer, cria à nouveau, puis se redressa, reprit la position, regardant le miroir sans même se voir. La vue floue, elle commençait à ne plus savoir où elle en était, ni qui elle était.

-- Bien... fit Monsieur Grimm en s'approchant d'elle, posant une main. C'est très bien ce que tu viens de faire là. Je te félicite.

Sa main passa dans sa nuque et il serra contre lui. Elle posa sa tête sur son torse et les larmes coulèrent d'elles-mêmes.

-- Tu promets de t'améliorer, Esclave M?

-- Oui, Monsieur Grimm, je vous le promets.

L'odeur de l'homme avait quelque chose de réconfortant pour elle. Il sentait un mélange de parfum et de sueur, le tout musqué comme elle aimait, et sa force, le ton de sa voix, lui donnaient un sentiment de sécurité.

-- Connais-tu une Margot, Esclave M?

-- Non, Monsieur Grimm. Je suis Esclave M.

-- Seras-tu docile avec moi?

-- Je vous le promets, Monsieur.

-- Et avec tous les amis de Madame Solange et Madame Solange elle-même?

-- Avec tout le monde, Monsieur Grimm.

-- Que ferais-tu si, dans la rue, un homme ou une femme te demandait de ramasser son portefeuille qu'il vient de laisser tomber par terre?

-- Je... Je ne comprends pas, Monsieur Grimm.

Margot releva la tête vers lui et regretta aussitôt. Il avait ce sourire malsain qui lui rappela qu'elle n'était aucunement en sécurité dans ses bras.

-- Tu dois comprendre que tu es notre Esclave. Mais pas uniquement ici. Si je te croise dehors, tu m'obéis de la même manière. Parce que si tu ne le faisais pas, qu'est-ce que tu crois que je ferais, une fois arrivé ici? Me venger. Esclave n'est pas un vain mot. Et sais-tu pourquoi nous portons des masques, ici? Pour que les Esclaves ne puissent pas nous reconnaître. Alors à partir de demain, Esclave M, tu repartiras dans ton monde avec une chose en tête: n'importe qui que tu croises dans la rue, à ton travail, même parmi tes amis, tout le monde est potentiellement quelqu'un qui est invité ici, et tu lui dois donc obéissance. Alors je té réitère ma question: que ferais-tu si un homme ou une femme, dans la rue, te demandait de ramasser son portefeuille par terre.

-- Je... Je le ramasserais, Monsieur Grimm.

Puis elle sanglota dans ses pectoraux, et il la serra contre lui en lui tapotant doucement le dos.

-- Il est balaise, hein? lança Madame Solange à Gertrude.

-- J'avoue! répondit-elle en ricanant.

-- Tu vois, Nic? Tu vois dans quel genre de merde tu l'as mise? Mais rassure-toi... Elle sera une formidable esclave. Elle l'est déjà, en fait! C'est un peu comme si... comme si... Tiens! Un peu comme si tu nous avais préparé le travail!

Les deux femmes ricanèrent ensemble, d'autant plus que Nicolas se mettait à pleurer à chaudes larmes, alors Monsieur Grimm détachait presque tendrement Margot.

-- Maintenant, nous allons parler douceur, fit-il en la dirigeant vers un mur où il l'attacha à nouveau à des menottes, mais cette fois à genoux.

-- Non... fit lamentablement Nicolas en voyant l'homme ouvrir son pantalon et en sortir un membre déjà tendu aux proportions dignes d'un étalon. Non, non, pas ça...

Il ferma les yeux, baissa la tête, mais Madame Solange se leva pour passer derrière lui. Elle lui releva la tête et de ses doigts, releva difficilement ses paupières.

-- Oh que si, Nic...

Et sans même que Monsieur Grimm ait besoin de dire quoi que ce soit, Margot ouvrait la bouche, et accueillait le sexe de son tortionnaire. Elle se mit à aller et venir, sans broncher, doucement. Elle le suçait presque comme si elle aimait ça. Lorsqu'elle reprenait son souffle, elle lui léchait le gland. Nicolas crut devenir fou lorsqu'il la vit même utiliser sa technique d'enrouler sa langue autour de son gland, chose qui le rendait fou de désir, lui, et qu'il lui avait appris à faire.

L'homme grognait de plaisir, et caressa les cheveux de l'esclave à ses pieds. De quelques mouvements de reins, il força Margot à l'avaler toujours un peu plus. Nicolas vit sa femme commencer à baver, prendre sa respiration en rythme avec les va-et-vient de l'homme qui lui imposait les gorges profondes les unes après les autres.

-- Alors, Esclave M? On aime ça, les grosses bites? lança-t-il en lui tirant les cheveux pour qu'elle relève la tête vers lui.

-- Oui, Monsieur Grimm, répondit-elle presque sans hésitation. Votre grosse queue est délicieuse.

Nicolas crut mourir. Combien de fois n'avait-il pas rêvé qu'elle lui parle ainsi? Mais à cet instant, cela n'avait rien d'excitant. Madame Solange lui maintenait les yeux ouverts, et c'est ainsi qu'il put voir sa voisine de droite commencer à se caresser.

-- Elle est douée, la petite garce, lança-t-elle pour Nicolas. C'est pas juste qu'elle soit la seule à bouffer de la queue.

Nicolas détourna le regard de sa femme qui se faisait baiser la bouche à grands bruits de succion et haut-le-cœur, pour regarder, apeuré, Madame Gertrude, une main sous sa jupe, et l'autre venant glisser sur l'entre-jambe de Nicolas.

-- Ah non! protesta Madame Solange. Je ne te laisserais pas te souiller sur un tel déchet! Tu peux choisir qui tu veux parmi mes hommes. J'en connais pas un seul qui te dirait non.

-- Et si j'aimais qu'on me dise non? ricana Gertrude tout en retirant tout de même sa main.

-- Ça, je le sais, Gertrude. Mais les seuls hommes que j'ai à te proposer, ce sont ceux payants, de l'autre côté. Et ils ne disent pas souvent non, non plus!

Elles furent interrompues par Monsieur Grimm qui laissa un instant à Margot pour reprendre son souffle, au bord du vomissement.

-- Merci Monsieur Grimm, réussit-elle à prononcer avant de tousser et cracher sur le sol la bave en surplus qui de toute façon coulait abondamment.

-- Tu vas me nettoyer ça, Esclave. On va recevoir des invités, pour l'abnégation.

Margot lui lança un regard d'incompréhension alors qu'il refermait difficilement son pantalon pour se diriger vers la porte. Avant de l'ouvrir, il lui désigna de l'index la bave au sol et lorsqu'il disparut, Margot grimaça en comprenant. Elle se pencha du mieux qu'elle put et lécha le sol, ravalant sa salive de façon à ce qu'il n'y ait plus rien.

Lorsque la porte se rouvrit, elle n'avait pas tout à fait fini. Elle compta huit personnes, en plus de Monsieur Grimm: cinq hommes et quatre femmes.

-- Un gang bang! s'exclama Gertrude. Je crois que je vais attendre un peu, finalement.

Monsieur Grimm attrapa un cheval d'arçon et le plaça au milieu de la pièce. Puis il vient détacher Margot et la fit rejoindre l'objet à petits coups de cane sur les fesses qui lui firent lâcher de petits cris aigus qui amusèrent la galerie. Enfin, il l'installa, allongée dessus, face au miroir, et alla chercher des cordes. À l'aide de celles-ci, il la ligota au cheval, au niveau du ventre, des bras et des jambes, repliées sur elles-mêmes pour que la position soit la moins confortable possible.

Après ces longues de minutes de répit pour Margot et Nicolas, Monsieur Grimm la parole:

-- Faites comprendre à cette empotée à quoi sert une esclave.

Tout le monde se mit à rire. Déjà, les mains se mirent en action. Ses seins qui pendaient de chaque côté du cheval furent assaillis, caressés, claqués, tirés. Sa croupe fut rapidement remplie de doigts qui la fouillaient. Une femme, pourtant, passa devant, un ustensile en main. Elle lui sourit derrière son masque et lui installa un gag anneau, qui l'obligeait à garder la bouche ouverte.

-- Comme ça, tu fais vraiment garage à bites, lui dit-elle, avant de disparaître dans son dos, avec els autres.

Margot commençait à gémir de plaisir, tout en bavant déjà. Elle sentit quelque chose de nouveau la pénétrer et crut d'abord à un sexe, mais lorsqu'il se mit à vibrer, elle se crispa et rua sur le cheval, comme pour tenter de s'en défaire. Aussitôt, elle sentit une décharge électrique lui traverser le corps, qui partit de ses fesses. Elle cria comme elle put et vit le visage masqué et souriant de Monsieur Grimm apparaître devant elle:

-- À chaque erreur, une petite décharge... Ou juste pour le plaisir.

Ce disant, il appuya le bout de sa baguette sous le menton de Margot et elle fut de nouveau traversée par une décharge. Le vibro en elle allait et venait, et elle sentait, bien malgré elle, la cyprine affluer et lubrifier le jouet.

Un homme passa devant elle, le sexe à l'air, déjà bandé. Il attrapa les cheveux de Margot sans un mot et enfonça sa queue dans sa bouche, puis sa gorge. Les haut-le-cœur reprirent de plus belle. Derrière elle, Monsieur Grimm s'amusait avec son engin et lui faisait ressentir des décharges qui, sans le gag, lui auraient fait serrer les dents sur le sexe de l'homme. Mais grâce à l'anneau, il continuait d'aller et venir, râlant de plaisir. Le vibro fut enfoncé dans son cul, sans ménagement, puis mit sur la plus grande puissance. Pendant ce temps, un autre sexe la pénétrait avec virulence.

Respirer. Il fallait juste penser à respirer. N'être plus qu'un bout de viande dans lequel ils allaient déverser leur plaisir. Le cheval remuait sous les assauts de l'homme qui la pilonnait, la bile lui montait à la gorge, mais elle respirait, pour l'instant. Comme de loin, elle vit Monsieur Grimm poser une main sur l'épaule de l'homme qui lui baisait la bouche et il se retira docilement.

-- Il faut qu'elle reste consciente, lui précisa la marmule.

Puis il se baissa vers elle:

-- Comment t'appelles-tu?

-- Es... clave... M...

-- La Trinité de l'Esclave?

-- Doci... lité... Dou... ceur... Ab... né... gation...

-- Et de l'endurance... Je suis sûr que tu es de celles qui sont endurantes...

Elle vit un clin d'œil derrière le masque de l'homme et eut comme un sentiment de déjà-vu. Mais lorsqu'il repartit rejoindre ses amis, Margot se retrouva face au miroir. Elle se voyait, vulgairement attachée, les cheveux en bataille, les joues écarlates, les yeux tout aussi rouges d'avoir tant pleuré, et la bouche ridiculement grande ouverte par le gag. Elle se trouva pitoyable et eut envie de pleurer à nouveau. Puis elle vit le groupe derrière elle. L'homme était aussi rouge qu'elle. Lui semblait ne pas être gêné d'être reconnu, car il ne portait qu'un fin masque sur les yeux. Il embrassait goulument une femme tout en pilonnant le sexe de Margot. Deux femmes jouaient avec le gode dans son anus et ses fesses, alternant caresses et claques. Les deux autres branlaient et suçaient les quatre autres hommes.

De son côté du miroir, Nicolas n'était plus que l'ombre de lui-même. Il ne voulait pas regarder ça, mais Madame Solange l'y obligeait, et lorsqu'il croisa le regard de sa femme, il ne put s'en détacher. De son point de vue, c'était comme si elle le regardait, alors qu'il savait très bien qu'elle ne le voyait pas. Ce qu'il vit, dans ce regard, ne lui plut pas du tout. Il vit d'abord la peur, le dégoût, même. Le dégoût d'elle-même pour elle-même. Puis, petit à petit, le tout se changea. Une sorte de fascination. Elle balançait ses yeux de gauche à droite, scrutait, tout en recevant des coups de boutoir de plus en plus violents. Puis une femme commença à se déplacer vers l'avant de Margot, la jupe relevée, prête à lui présenter sa foufoune abondante bien que joliment entretenue. C'est à cette dernière seconde, avant que le visage de Margot ne disparaisse derrière cette femme que Nicolas comprit à quel point il l'avait perdue, car il l'avait souvent vu ce regard, mais dans bien d'autres circonstances: la détermination.

Margot tendit la langue et se mit à lécher difficilement la chatte poilue offerte. La femme lui retira le gag et dès que Margot put bouger les mâchoires, elle plaqua ses lèvres sur l'énorme clitoris de la femme et le suça avec enthousiasme. Elle jouit en un rien de temps, et Margot la suivit, se laissant aller aux sensations que l'homme et le vibro lui offraient. Presque aussitôt, elle sentit une giclée en elle. Dans un râle profond, l'homme se vida les bourses et se retira d'elle.

La femme qui venait de jouir sur la bouche de Margot prit le temps d'un langoureux baiser pour la remercier.

-- Merci Madame, lui dit Margot. Merci Monsieur pour votre sperme si chaud, dit-elle plus fort presque à la surprise générale.

Margot était déterminée, décidée. Si elle devait finir esclave, elle serait la meilleure des Esclaves! C'était comme lui avait dit son père, alors qu'elle s'était inscrite à un club de gym et qu'elle stressait à cause de la première compétition: "Maintenant que tu y es, ma famille, et que tu ne peux plus te débiner, sois la meilleure! Mets-en leur plein la vue!"

Nicolas regarda les hommes passer les uns après les autres, baisant sa femme par tous les trous. Il la vit sucer des queues et des clitoris avec envie, il l'entendit réclamer du foutre sur sa gueule, remercier Monsieur Grimm à chaque décharge électrique, à chaque jouissance, à chaque claque... Comme si la douleur était devenue aussi plaisante qu'un coup de bite.

Il vit sa femme perdre ses forces, recevoir avec juste assez de volonté pour parler, prononcer quelques mots de remerciements. Les gens sortaient, d'autres entraient. Certaines femmes avaient porté un gode-ceinture et avaient démonté la croupe de Margot comme si de rien n'était.

À la fin, il ne restait plus que Monsieur Grimm. Il la détacha et l'assit dans un fauteuil. Il avait été obligé de la porter. Puis il se branla devant elle. Il cracha son sperme sur ses seins et sortit de la pièce, en ne prononçant qu'un seul mot avant de fermer la porte:

-- Félicitations.

Puis Margot resta seule, affalée sur son fauteuil, dans l'incapacité de bouger, en sueur, souillée de la tête aux pieds. Elle laissa sa tête tomber sur le côté et se vit à nouveau dans le miroir. Elle se scruta sans réaction apparente, puis finit par ricaner et murmurer:

-- Putain, ma belle... Ça, c'est ce qu'on appelle prendre cher!

Elle avait mal partout sur et en elle. Mais elle se redressa pourtant d'un bond en voyant le miroir bouger. Celui-ci se leva, assez rapidement. Elle reconnut d'abord la robe de Madame Solange, qui semblait accompagnée d'une autre femme et d'un homme, tous debout derrière le miroir. Lorsqu'elle vit l'homme se baisser et passer sous le miroir qui montait encore pour venir la rejoindre, Margot se crispa.

Nicolas pleurait, avançait doucement, à tâtons, mais aurait voulu lui sauter dessus, la toucher, l'embrasser, la serrer contre lui et lui promettre que tout était fini, qu'ils allaient rentrer à la maison et reprendre leur vie. Mais il ne fit rien de tout ça. Il resta bloqué à deux mètres d'elle par le regard qu'elle lui renvoyait.

-- Margot, geignit-il en tomba à genoux devant elle. Je... Je suis tellement désolé... Je t'en prie...

Et Margot trouva, Dieu seul sait où, la force de se mettre debout. Il fallait, à cet instant, lui montrer qui était le plus fort des deux, qui était une sous-merde pleurnicharde et qui était solide comme un roc. Elle s'avança vers lui, flageolante, la peau striée, parfois bleuie par les coups. Il releva un visage pitoyable vers elle et elle lui cracha dessus, avant d'aller rejoindre Madame Solange derrière le miroir. Elle poussa l'opiniâtreté à ouvrir elle-même la porte pour laisser passer Madame Solange et Madame Gertrude avant de la refermer.

Elle s'écroula aussitôt la porte fermée. Mais à sa grande surprise, Madame Solange la rattrapa et lui offrit un regard plein de compassion. Elle la remit debout et lui offrit son épaule pour la soutenir:

-- Tu as été grandiose, Esclave M. Vraiment. Viens, je t'emmène à ta chambre. Thierry, fous-moi ce moins qu'esclave dehors et ensuite, occupe-toi de Gertrude. Elle n'en peut plus, là.

-- Bien Madame, répondit Thierry en disparaissant dans la pièce pour aller chercher Nicolas.

Arrivée dans sa chambre, Margot comprit que la soirée n'était pas terminée et que ça n'avait peut-être pas duré aussi longtemps qu'elle l'aurait cru. Sinon, Géraldine aurait été là à l'attendre. Madame Solange l'allongea dans son lit et Margot s'endormit aussitôt.

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