Les lugubres

Une minute de lecture

Nul homme n'est censé marcher dans la lumière ;

Ombre parmi les ombres à la marche sans trève

Et ce brave corbeau aux airs de mauvais rêves

Les témoins sans regard, procession singulière

Chaque jour étendant ses longs bras décharnés

Le malheur, mendiant, ramasse sur le sol

Quelques feuilles d'Automne éplorées, les console

Puis les croque une à une : il était affamé

Parfois entre les tombes érpouvées par le temps

Souffle comme un frisson triste, soupir des morts

Quand des amours passés ils se remémorent

Les vivants de trembler et s'enfuir haletants.

Assis au pied de l'arbre, attendant sans répit

Le Lune qui jamais ne revient à sa vue

C'est lui, roi solitaire, empereur éperdu

Qui tomba amoureux de la dame de Nuit.

Oh, tribunal cruel, garant des lois premières,

Tu nous juge et toujours condamne au cimetière

A rester à jamais dans notre antre de pierre

Nul homme n'est censé marcher dans la lumière

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