Le stade de foot

3 minutes de lecture

L'odeur de frites et de bière.

L'odeur de fumigènes et de sueur.

" ALLEZ LES BLEUS !"

On reprend tous en choeur !

" ALLEZ LES BLEUS !"

Cela fait si joli en technicolor.

Les visages hurlant de joie et d'excitation.

" ALLEZ LES BLEUS !"

Choisissons quelques personnes pour les suivre.

Vous savez ? Comme dans un film ?

Le public se sent plus concerné par des individus que par des foules.

Alors SILENCE LE MOTEUR TOURNE !"

" Papa ?! Tu crois que Courfeyrac va marquer ?

- Ben oui, fiston ! Il a intérêt ! Sinon, on perd la Ligue !

- ALLEZ COURFEYRAC !"

Et de répéter tous en choeur :

" ALLEZ COURFEYRAC !"

Un joli match de football. Des bleus contre des noirs.

Qui représentent-ils ?

La France ? Les Français ? Les fans de football ? Uniquement eux ?

Non, non. Il y a plus que cela, plus qu'un ballon et quelques excités.

C'est un point pour la France.

Et on efface de vieilles rancunes en marquant des buts.

" ALLEZ LA FRANCE ! A BAS L'ALLEMAGNE !"

Braves soldats de la nouvelle armée, ils courent et courent et marquent un but.

Le stade rugit de plaisir.

" ALLLEEEEZZZZ !"

Jolis mouvements de foule, le père et le fils se sourient.

Si beaux, si jeunes, si adorables, si doux...

Le père va-t-il se sacrifier pour son fils ?

Mhmmmmm... Voyons cela !

Le stade était un chaos, une prison de feu et de fer.

Les bombes explosives avaient été si bien placées.

Les gradins s'étaient effondrés sur eux-mêmes.

Le feu avait pris et les cris d'horreur étaient montés jusqu'au ciel.

" Combien de morts ?, avait murmuré le lieutenant Pelletier, horrifié par ce qu'il voyait.

- On ne sait pas encore, lieutenant, répondit Fatou Traoré.

- Les secours... sont-ils...

- Dépassés, oui, lieutenant. Mais il y a tellement de blessés.

- Merde ! Regarde Fatou !"

Fatou Traoré leva les yeux, comme tous les policiers fatigués d'essayer de retenir la foule paniquée. Des hommes piétinés, des femmes écrasées sous les pieds de centaines de gens rendus fous de peur, des enfants oubliés dans le piège de métal...

Un drone passait au-dessus du terrain qui avait été transformé en hôpital provisoire...en morgue aussi... Il virevoltait et tournoyait...

" Je vais me le faire !," cria un des policiers.

Et le fusil à drone fut mis à contribution.

Seulement, le drone était bon en vol...du moins la persone qui le manipulait, il dansait dans le ciel au-dessus des personnes qui continuaient à mourir.

Il devait être sur le terrain aussi alors ?

Ou bien au chaud, il voyait tout sur grand écran et s'amusait à faire voler son drone ?

Le policier s'énervait de ne pas toucher la cible. On le remplaça. En vain.

Soudain...le bruit d'un coup de feu retentit et le drone tomba sur le sol, frappé en plein vol par une balle.

On se regardait tous, surpris.

Mais Fatou aperçut Ghost, posté sur un gradin encore en état.

L'inspecteur mort depuis deux cents ans rangeait dans la poche de son long manteau noir un pistolet.

Un pistolet à silex fonctionnant à la poudre noir.

Gageons que les membres de l'équipe scientifique n'y vont rien comprendre.

Une voix s'éleva des gradins détruits.

" PITIE A L'AIDE ! MON FILS ! MON FILS EST BLESSE !"

On se précipita sur le gradin et la voix.

Un homme en sang, un père était apparu.

Il portait dans ses bras un jeune garçon, inconscient et ensanglanté.

" Pitié," murmura le père.

On saisit l'enfant, mais il n'était pas possible de sortir le père de sa prison de métal.

La fragile structure ne tenait plus.

Fatou Traore et les autres policiers furent atterrés lorsqu'elle se mit à vaciller.

On se recula avec l'enfant.

On abandonna le père.

Il fallait que les secours consolident la structure avant de sauver qui que ce soit.

Et le gradin s'effondra.

Tiens ? Le père s'est sacrifié ?

Etonnant.

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