Et le vrai premier dans tout ça ?

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Et le vrai premier baiser dans tout ça ? Pas celui avec un oreiller, non, pas le fantasmé. Le vrai de vrai, il était comment ?

Une catastrophe !

Il était une fois, une jeune adolescente. Je ne ferai aucune redite, lisez le chapitre précédent et ainsi, vous aurez une description parlante du physique de la dite adolescente. Une chose néanmoins à connaître à son sujet, cette jeune fille essayait désespérément de rentrer dans le moule, de faire comme tout le monde, d'être comme tout le monde. À cette époque, elle n'avait pas saisi l'importance de l'individualité, de l'originalité, de la personnalité. Non, cette jeune adolescente suivait.

Soirée lycéenne. Une salle, un village, un peu d'alcool léger, un DJ. Bref, quand on a quinze ans, c'est un bal de promo made in USA qu'on s'imagine ! Des heures pour choisir une tenue qui s'était terminée, si ma mémoire est bonne, par une jupe blanche sans poche et un petit débardeur Désigual bariolé. Vous savez, ce designer qui alliait des couleurs que personne, pas même le peintre le plus culotté, oserait mélanger ? Passe-partout mais de qualité, une tenue qui ressemblait bien à cette jeune adolescente. Dans cette salle, le temps passe, les minutes s'égrainent, mais peu osent. Partout sauf sur la piste de danse, pour les loosers, les geeks, comme on les appelle maintenant. Dommage, la jeune adolescente aurait adoré danser à en perdre haleine, mais elle suit, comme toujours. Suivre ceux qui existent, les populaires, comme on les appelle. Intemporel, n'est-ce pas ?

Les groupes se mélangent. Ses amies, charismatiques et séduisantes, abordent un groupe de garçons plus âgés. Ça aussi c'est un cliché n'est-ce pas ? La jeune lycéenne en seconde, attirée par un garçon plus vieux, plus mature... Attirée, j'ai dit ? Pas vraiment. En revanche, l'un d'eux semble intéressé. Sensation grisante, flatteuse, pour une adolescente qui se pense invisible derrière les visibles.

Joueur de foot populaire, que diable trouve-t-il à cette jeune fille insipide qui ne sait jamais quoi dire ? Qu'importe, il l'abreuve de regards équivoques. Irrespectueux ? Non, chaleureux. Un verre, un clin d'oeil, un slow, un flirt. Puis, naturel, un baiser. Pour lui ? Loin d'être le premier, elle le sait. Elle le voyait égrainer les filles dans la cour de récré. Une régulière et d'autres, parfois, quand les choses n'allaient plus. Cette fois-ci, ça n'allait plus et l'autre était nécessaire pour ce garçon incapable d'exister sans poule à ses côtés.

Il se penche. Irrémédiablement. Voulait-elle vraiment d'un baiser dans la pénombre, dans une salle mêlée par les cris, la musique, les rires au loin des amis qui scrutaient ? Voulait-elle vraiment embrasser quelqu'un dont elle ne connait rien ? Elle fantasmait souvent sur ces baisers fougueux, romantiques, épiques. Mais la réalité semblait toute autre. Alors, elle s'avance à son tour. Faut dire qu'il est insistant avec ses mains sur le haut de ses fesses ! Yeux fermés, les lèvres se rencontrent. Enfin. Pas désagréable, mais pas aussi bon que son oreiller, pense-t-elle. Puis, sans prévenir, il franchit la barrière de sa bouche et s'engouffre toute langue dehors. Sans crier gare, la voilà qui tourne. Encore et encore. Vite, beaucoup trop vite, se dit-elle. Jamais elle n'avait imaginer une telle intensité. Qu'il embrasse mal ! Où alors c'est elle qui n'imaginait pas ça comme ça ? Après tout, il a déjà embrassé tellement de filles... C'est toi ma veille qui ne doit pas être bien au clair avec les techniques actuelles, pense alors la jeune adolescente, quelque peu déstabilisée. Quand ce baiser suffoquant va-t-il prendre fin ? Des minutes ? Des heures de torture. En réalité, probablement des secondes, mais déjà trop longues. Bouche insistante, langue écrasante.  

— Ton père est là, il te cherche...

Prière exaucée. Par contre, pourquoi il est là ? On avait dit que c'était la mère d'une amie qui nous ramenait. Qu'importe, elle récupère ses affaires et s'enfuit presque à toutes jambes. Geste pudique de la main pour préciser qu'elle s'en va, elle laisse le garçon pantois, presque déçu... 

 

— Bon, alors avant que tu t'engouffres dans la voiture, c'était comment d'embrasser le célèbre David ?

Comment avouer qu'elle n'y avait pas trouvé son compte devant ses amies populaires vertes de jalousie ? 

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