Ulis et les pissenlits d'or

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Il était une fois un sorcier nommé Darius. Darius était un petit bonhomme un peu bedonnant qui arborait une courte barbe grisonnante et personne en le voyant n’aurait pu se douter de ses capacités de sorcellerie. Ses vêtements même n’étaient pas ceux que portaient ses confrères, il n’avait pas de grand chapeau pointu ni de longue tunique. En voyant ses oripeaux, on pouvait facilement penser qu’à une époque lointaine de sa vie il fut riche, mais il n’en était rien. Ce sorcier n’avait jamais eu aucune ambition extravagante, ne se mêlant jamais d’affaires politiques comme pouvaient le faire nombre de ses pairs, et ses vêtements n’étaient que les restes de sortilèges passés.

Il vivait dans la contrée des Trois Monts, qui s’appelait ainsi car trois hauts sommets en marquaient les frontières, et plus précisément dans le village du Lac Bleu. C’était un endroit paisible, peuplé d’Hommes de bien, pas belliqueux pour un sou et d’autres créatures douces et malicieuses. Aucun mal ne peuplait ces lieux, et c’était d’ailleurs pour cela que Darius avait décidé de s’y installer.

Notre sorcier se plaisait à flâner dans les rues et ruelles, à parcourir les échoppes et parfois, il prenait le temps de s’arrêter dans une taverne boire un peu d’hydromel, mais jamais plus que de raison. Puis il retournait chez lui, une modeste maison faite de bric et de broc bien à l’écart du village, entourée d’arbres et d’animaux en tout genre. Les villageois s’étonnaient souvent en constatant que Darius pouvait s’offrir ce qu’il voulait, ayant toujours l’argent nécessaire, alors qu’il ne semblait pas travailler. Cela souleva quelques soupçons sur son honnêteté, mais faute de preuves, les habitants décidèrent de le laisser vivre en paix, après tout il payait toujours ce qu’il devait et jamais personne n’avait été volé. Ils en conclure que l’argent lui venait sûrement d’un héritage ancien qu’il dissipait au gré de ses envies.

Un jour, un jeune enfant qui avait été chargé par son père de récupérer du petit bois pour le feu s’égara et arriva devant la maison de Darius. Il remarqua alors qu’autour de la maison poussaient énormément de pissenlits. Il en poussait tellement que le sol eut était totalement jaune si quelques touffes d’herbes un peu haute ne s’étaient pas décidées à pousser parmi toutes ces fleurs.

Alors qu’il levait la tête de son grimoire, le sorcier aperçut l’enfant à travers la fenêtre. Celui-ci s’était arrêté devant la maison et marchait à travers les pissenlits vers la porte. Ses vêtements étaient dans un bien piteux état, très sales et troués ils étaient certainement plus vieux que l’enfant qui les portait. La pâleur de sa peau ainsi que sa silhouette témoignaient d’une alimentation insuffisante, et en effet Ulis, c’était son nom, mangeait trop peu pour s’assurer une bonne santé et une bonne corpulence. Suite à un accident de charrette, son père était devenu incapable de travailler, plongeant toute sa famille dans une grande détresse financière, si bien qu’ils étaient devenus pauvres comme Job.

Ulis frappa à la porte, le sorcier lui ouvrit et dû se contenir pour ne pas montrer sa pitié et sa tristesse devant un tel état de décharnement. L’enfant lui expliqua qu’il s’était égaré après avoir marché au côté d’une jeune fée avec laquelle il avait fait connaissance. Celle-ci avait soudainement disparu quand ils entrèrent dans une clairière, laissant Ulis seul et perdu, sans les branchages que son père lui avait demandé de rapporter et maintenant il craignait sa colère.

Darius lui indiqua le chemin pour rentrer au village et lui offrit quelques branches sèches de sa réserve personnelle afin que l’enfant ne rentre pas les mains vides. Ulis s’en alla, emportant avec lui trois petits fagots de bois bien sec.

Le lendemain, Ulis revint et quand il arriva il trouva Darius assis dans l’herbe, au milieu des pissenlits, essayant de déchiffrer un vieux grimoire dont les écrits s’étaient peu à peu effacés. Il se dirigea d’un pas ferme vers le sorcier, et le fit sortir malgré lui de sa lecture.

« Mon père m’a signifié que le bois que j’ai ramené hier était d’une qualité exceptionnelle. Le feu a pris instantanément et le bois a brulé longtemps, si longtemps que nous n’avons pas eu à rajouter de bûche dans la cheminée de toute la nuit, et le feu s’est éteint seulement ce matin en laissant une odeur très agréable dans la maison. Aussi mon père m’a demandé de retourner à l’endroit où j’avais trouvé ce bois et de lui en ramener. J’ai vu votre réserve, elle est bien grande pour un homme seul. Pourriez-vous m’en donner à nouveau ou m’indiquer où je peux trouver ce bois ? En échange je peux vous prêter mes bras, je suis fort et endurant, je peux travailler longtemps. »

Ce discours fit tristement sourire Darius.

« Va dans la réserve et prends le bois dont tu as besoin, tu ne me dois rien en échange, je le fais de bon cœur. »

Ulis lâcha un rapide merci et se dirigea d’un pas pressé vers l’arrière de la maison où se trouvait la réserve. Il chargea ses bras autant qu’il le put puis s’apprêta à partir. Il retourna à l’endroit où se trouvait Darius afin de le remercier et de le saluer, mais celui-ci lui demanda d’attendre un peu avant de partir. Il rentra dans la maison et en ressortit quelques minutes plus tard en tenant un énorme lapin. Le sorcier le tendit à l’enfant :

« Prends-le, je l’ai tué ce matin, mais il est bien trop gros pour un homme seul. Tu n’auras qu’à dire à ton père que tu l’as tué avec une grosse branche ou… Peu importe, tu te débrouilleras pour trouver une explication. »

Ulis accepta le cadeau, un peu gêné mais satisfait de savoir qu’il pourrait manger à sa faim ce jour-là. Il posa le lapin sur le tas de fagots et s’en retourna chez lui.

En réalité, le lapin n’avait pas été tué par Darius. Il n’était pas un grand sorcier, sa magie avait de réelles limites, mais il était très doué pour la transmutation. Aussi, le lapin qu’il venait d’offrir n’était rien d’autre qu’une plume d’oie qu’il avait transformé en un gros lapin, grâce à quelques formules et potions. C’était un sortilège qu’il maîtrisait parfaitement, utilisant souvent sa magie pour se simplifier la vie, cela lui permettait par exemple de ne quasiment jamais cuisiner et il n’avait jamais eu à chasser pour se nourrir.

Les jours passèrent et Ulis revint régulièrement rendre visite à Darius. Au fil du temps, une affection mutuelle se noua entre eux et il leur arriver de passer de longues minutes à discuter. Ulis repartait toujours avec un petit quelque chose que lui offrait le sorcier si bien que sa peau reprit peu à peu des couleurs, et que de la chair commença à s’installer autour de ses os.

Un jour de mai, alors que le Soleil commençait timidement à réchauffer les plantes et les animaux Ulis interrogea Darius au sujet de son mode de vie.

« Comment peux-tu m’offrir autant de choses alors que tu as l’air tout aussi pauvre que le sont mes parents ?

-Je me contente de peu.

-Tout de même, tes réserves de bois sont toujours pleines, tu as toujours de la nourriture savoureuse qui remplit tes placards. Il doit bien y avoir un secret. Et puis tu as toujours l’argent nécessaire pour payer ce que tu achètes quand tu viens en ville. As-tu un trésor caché ?

-Es-tu capable de garder un secret ?

-Je le pense oui.

-Et bien en effet, j’ai un trésor, mais il n’est pas caché. En réalité il est visible aux yeux de tous, et nous sommes en train de marcher dessus.

-Mais, il n’y a que de l’herbe et des pissenlits ici, et il ne me semble pas que l’on puisse régler ses dettes avec des pissenlits.

-Certains le peuvent, laisse-moi te montrer. »

Darius s’agenouilla et saisit une fleur de pissenlit entre son pouce et son index. Délicatement il la découpa, prenant soin de laisser la tige.

« Ouvre ta main. »

Ulis s’exécuta, et le sorcier y plaça la fleur de pissenlit puis referma doucement la main de l’enfant. Il agita lentement ses mains au-dessus du poing serré, fermant les yeux pour mieux se concentrer tout en marmonnant quelques mots. Dans sa main la fleur semblait s’alourdir. Quand Darius eut terminé, il lui indiqua qu’il pouvait ouvrir la main. Alors, stupéfait, Ulis s’aperçut que la fleur de pissenlit avait disparu et qu’à l’endroit où elle se trouvait quelques secondes auparavant se trouvait maintenant une pièce d’or étincelante.

« Tu… Tu es un sorcier ?

-Oui, mais tu dois garder cela pour toi, je ne connais que trop bien le sort que certains réservent à ceux de mon espèce, et je ne tiens pas à finir sur un bûcher.

-Je garderai le secret. Puis-je garder la pièce ?

-Garde la, elle est à toi, mais dépense la intelligemment. »

Le lendemain, alors qu’il s’attendait à voir Ulis arriver peu après l’heure du repas, comme à son habitude, il fut surpris de le voir arriver accompagné d’un grand bonhomme barbu boitant. Rapidement, en voyant les marques et les hématomes sur le corps de l’enfant, il comprit ce qu’il se passait. Cet homme quasiment invalide était son père, et il avait l’air furieux.

« Monsieur, je viens vous rendre ce que mon fils vous a volé.

-Que m’a-t-il donc volé ?

-Une pièce d’or. Je vous la rends, la voici.

-Oh ! Mais il ne me l’a pas volé, je lui ai offerte car il m’a prêté ses bras pour ramasser du bois et assurer d’autres tâches ingrates.

-Alors pourquoi a-t-il assuré l’avoir volé ?

-Je ne saurais l’expliquer. Peut-être est-ce à lui qu’il faut poser cette question.

-Oh ne vous inquiétez pas pour cela, il est déjà passé à la question, et il y passera encore, jusqu’à ce que je sache le fin mot de cette histoire. Au revoir monsieur. Et puisque vous me dites qu’il ne l’a pas volé, je garde la pièce d’or.

-Faites donc. »

En les regardant s’éloigner, Darius eut une grande peine pour Ulis, car il savait ce qui l’attendait. Malheureusement il ne pouvait lancer un mauvais sort sur le père de l’enfant afin de protéger ce dernier, cela lui était interdit. L’Ordre des sorciers, bien des années auparavant avait interdit tous les sorts permettant de nuire à un non sorcier, et les sanctions encourues en cas de non-respect de cette loi étaient particulièrement dissuasives. Ainsi, c’est presque à regret que Darius héla le père d’Ulis.

« -Monsieur, il serait honteux de ma part de laisser votre fils subir les foudres de votre colère pour une promesse que je lui ai demandé de tenir. Si vous le voulez bien, je vous demande d’approcher, et je vous montrerai comment cet or est entré en possession de votre enfant.

-Tiens donc. Le secret va donc m’être révélé. Je vous écoute. »

En voyant le père d’Ulis approcher, Darius savait qu’il s’engageait sur une voie qui le conduirait dans des chemins qu’il aurait préféré éviter. Mais il ne pouvait laisser Ulis subir coups et violence pour garder un secret qu’il lui avait imposé.

Quand ils furent suffisamment proches l’un de l’autre, le sorcier invita l’autre homme à cueillir une fleur de pissenlit. Celui-ci se montra agacé mais malgré tout se pencha, en grognant de douleur, et sans délicatesse ramassa une fleur. En suivant les indications de Darius, il referma doucement le poing autour de la fleur. Comme il l’avait fait avec Ulis, le sorcier agita ses mains et marmonna des mots incompréhensibles. Quand il eut terminé, il ouvrit lui-même la main de l’imposant homme qui étonnamment se laissa faire. Sa mâchoire s’affaissa quand il vit qu’à la place du pissenlit se trouvait une étincelante pièce d’or. Il la porta à sa bouche et essaya de la croquer avec les quelques dents qu’il lui restait et constata que cet or était véritable.

« Voilà donc que mon fils côtoie un sorcier ! Qui l’eut cru ! Je comprends mieux comment vous pouvez vivre sans aucune dette ! Quand je vais raconter ça au village, personne ne voudra me croire !

-Ah non, vous ne devez pas en parler ! Je sais quel sort est réservé aux gens de mon espèce, et je ne tiens pas à rôtir au bûcher !

-Allons l’ami, nous pouvons toujours trouver un arrangement. Je reviendrai demain, on en discutera ensemble. »

Sur ces paroles, il se retira, emportant son fils avec lui. Ulis lança un regard désolé au sorcier avant de s’en retourner et de suivre, malgré lui, son père. Darius les entendit discuter au loin, le père semblait avoir une idée derrière la tête, mais il ne parvenait pas à distinguer précisément les mots qu’il prononçait.

Darius resta coi pendant un long moment avant de reprendre ses esprits. Il fallait qu’il parte, il craignait le bûcher, une réelle chasse aux sorcières et sorciers avait été lancée depuis quelques années par le roi alors en place, et ce coin qui avant lui semblait être parfait lui paraissait soudain moins tranquille. Il prit la décision de réunir ses affaires essentielles et de partir le lendemain matin dès l’aube. Il voyagerait jusqu’à trouver un nouvel endroit où il pourrait s’installer sans craindre le bûcher.

Durant le reste de la journée, il regroupa ses affaires, ce qui ne représentait pas grand-chose ; quelques objets magiques, une bougie, une couverture, deux vieux grimoires, une gourde remplie d’eau et une autre, plus petite, remplie d’hydromel. Il s’installa à son pupitre et, sur du parchemin il écrivit une lettre à Ulis, son seul ami, qu’il devait quitter. Il enchanta le parchemin afin que seul son destinataire puisse le lire puis, la nuit tombante il prit un repas frugal et s’accorda une sieste avant le grand départ.

Il ne trouva pas le sommeil, se maudissant d’avoir ainsi révélé son secret et d’avoir entraîné Ulis dans ses mensonges. Il chercha dans ses souvenirs pendant de longues heures un endroit où il pourrait aller vivre le restant de ses jours, mais ne trouva rien d’équivalent à ce qu’il avait pu trouver ici. Soudain, alors que le sommeil commençait à le gagner, il vit à travers la fenêtre des lumières vacillantes s’approcher. Se plaçant devant la fenêtre il comprit que des hommes, des femmes et des enfants tenant des torches enflammées s’avançaient vers lui. Saisit de panique, il se figea. Ces hommes, si pacifiques semblaient maintenant prêts à le tuer car il été différents d’eux. Il saisit son bâton de marche, son baluchon et se précipita vers la porte. En l’ouvrant, il tomba nez à nez avec Sieur Baudroie, le bourgmestre.

« Ne tentez pas de fuir, cela ne ferait qu’aggraver votre situation. Oh, et rassurez-vous, nous n’avons pas l’intention de vous mettre au bûcher. Pas si vous coopérez en tout cas. Puis-je entrer ? Nous devons avoir une discussion vous et moi. Vous permettez ? »

En écartant doucement Darius de l’encadrement de la porte, il entra dans la modeste demeure du sorcier. La porte se referma derrière eux, et ils restèrent de longues minutes à discuter, les villageois regardant leurs silhouettes au travers du verre des fenêtres essayant de deviner ce qui se décidait.

Le feu des torches commençait à s’éteindre quand le bourgmestre et Darius sortirent de la maison. Levant les mains au ciel d’un air victorieux, Sieur Baudroie annonça fièrement qu’un accord avait été conclu et que quiconque tenterait de passer outre cet accord serait sévèrement puni. Chacun pouvait rentrer chez lui et dormir paisiblement. Tous étaient attendus le lendemain matin ici-même, devant la maison du maintenant Grand Sorcier Darius.

Peu après que le Soleil se soit levé, les habitants arrivèrent dans la propriété de Darius. Le bourgmestre les y attendait déjà. Il les invita à chacun cueillir un pissenlit en suivant les indications que donna le sorcier. Quand cela fut fait, ils se mirent en file indienne et pour chacun d’eux Darius transforma la fleur de pissenlit en pièce d’or. Aux alentours de midi, chaque habitant, Sieur Baudroie compris, avait pu repartir avec une pièce d’or. User de tant de magie dans un temps aussi court avait fatigué le sorcier, et il s’effondra dans son lit où il dormit jusqu’au lendemain matin. Quand il se réveilla, de nouveaux habitants occupaient son jardin et, comme le stipulait l’accord, il fournit une pièce d’or à chacun.

Les jours passèrent, et Darius continuait à transformer les fleurs de pissenlit en pièces d’or. Le marché qu’il avait conclu avec le bourgmestre quelques mois auparavant l’obligeait à accomplir cette tâche pour toute personne qui se présenterait à lui avec une fleur de pissenlit, excepté si cette personne était un brigand ou un guerrier. En échange, il pouvait rester vivre ici sans craindre le bûcher ou une quelconque atteinte à sa personne. Grâce à la magie qu’il accomplissait le village s’était enrichi, le commerce florissant, si bien que plus personne ne craignait la faim ou la pauvreté.

Ulis mit du temps avant de venir rendre de nouveau visite à son ancien ami. La honte le rongeait. Il se sentait coupable des tourments que vivait à présent le sorcier. Quand il revint finalement, il n’était plus l’enfant maigre à la peau si claire que Darius avait connu, la chair et le muscle avaient recouverts ses os, et sa peau avait pris de belles couleurs. Il avait changé, mais Darius le reconnut instantanément et se dirigea à sa rencontre. Ulis fut stupéfait de voir à quel point le sorcier avait lui aussi changé. Sa barbe grisonnante était maintenant bien blanche et ses cheveux étaient tous tombés. Sa peau était marquée par les rides et la fatigue. Ces quelques mois qui s’étaient écoulés semblaient avoir été des années pour Darius.

Les deux anciens amis discutèrent, tentant de se rassurer mutuellement. Quand Ulis aborda les changements physiques qu’avait subi le sorcier, celui-ci lui expliqua que l’utilisation intensive de magie à laquelle il était contraint puisait énormément dans son énergie, si bien qu’il avait vieillit plus vite que le temps lui-même. L’enfant se sentit honteux, responsable de cela et ne cessa de se confondre en excuses. Le sorcier l’interrompit en lui faisant remarquer qu’il aurait pu prendre la fuite s’il l’avait voulu mais qu’il ne l’avait pas fait, et que donc la faute, s’il y avait faute, ne revenait qu’à lui. Quand le Soleil déclina, Darius donna à Ulis le parchemin qu’il avait rédigé pour lui le soir où il avait voulu partir en lui indiquant que pour l’instant aucune écriture n’apparaissait, mais que bientôt les mots seraient visibles pour lui. Les deux amis se dirent au revoir et Ulis promit au vieil homme de venir lui rendre visite plus souvent. C’est sur cette promesse qu’ils se séparèrent et que Darius rentra s’installer dans son fauteuil et regarda la nuit tomber.

Cette nuit-là, la Mort vint emporter Darius et celui-ci ne résista pas, se laissant prendre pour son ultime voyage.

Au petit matin, des cris montèrent dans le village qui avait maintenant des aspects de grande cité. Toutes les pièces d’or avaient disparu, sans ne laisser aucune trace. Ulis comprit ce qu’il s’était passé, son ami était mort. Il courut jusqu’à la maison de celui-ci, se dirigea vers la porte en l’ouvrant violemment pour trouver la dépouille du défunt sorcier. Une larme coula le long de sa joue. Il sortit dans le jardin où les autres habitants arrivant déjà afin de comprendre cette supercherie et de punir celui qui n’avait pas respecté sa part du marché. Tous s’arrêtèrent en voyant réapparaître un par un tous les pissenlits qui avaient été cueillis. Ces fleurs d’or étaient maintenant la raison de leur déplaisir, mais elles satisfirent pleinement les lapins alentours.

Chacun avait pu profiter de la magie du défunt, usant sans y prêter attention son énergie et le faisant vieillir de façon prématurée, mais en mourant il avait emporté tous ses sortilèges avec lui, rendant leur vraie nature aux fleurs coupées.

Avec lui disparut le secret de ce sort, rendant la cité à sa pauvreté ancienne qui n’avait disparu que grâce à de perpétuelles illusions. Pourtant, la légende raconte que ce secret fut inscrit sur un parchemin que le sorcier avait offert. Mais nul ne sait ce qu’est devenu ce parchemin…

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