Chapitre 5

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En repartant vers la voiture, on croise des gens qui arrivent vers l’hôpital. Plein de gens, seuls ou en groupes, mais tous blessés; c'est Walking dead!! Ils viennent du périphérique. Ils ont fait le même chemin que nous et se retrouvent bloqués au même endroit. Les voitures s'accumulent.

- Bougez vous ! On va être coincés !

Remonter la roue et faire demi-tour. J'ai encore la place de passer.

Une femme s'approche à pied, avec un enfant dans les bras. Sur le passage.

-Eh vous êtes à contre sens !! C'est interdit !!

Je passe la tête par la fenêtre :

- Marcher sur l'autoroute aussi !!

Je fais gronder le moteur et j'avance vers elle. Elle se pousse et je passe.

Elle donne un coup de pied dans la portière en crachant .

- Et si elle ne s'était pas poussée, tu l'aurais écrasée?

- Elle s'est poussée...

Je me mets sur la bande d’arrêt d'urgence et j' allume les phares. Je roule lentement ; il n'y a que quelques voitures qui arrivent dans le bon sens. À la sortie suivante, je peux reprendre le bon coté du périph.

J'ai continué à rouler jusqu'au péage . Il avait brûlé. La structure s'était effondrée formant un barrage infranchissable. Pas en voiture en tout cas.

Alors nous nous sommes arrêtés là.

Nous avons mangé le pain et les clémentines. Dans le fond, il n'est pas si mauvais que ça, le pain de la cantine…

Le soir tombe.

Je laisse Clémence et Lucas et je franchis le péage à pieds.

La carcasse fumante dégage une chaleur agréable.

Je m’assoie hors de leur vue et je sors de mon sac les deux pistolets abandonnés par les policiers. Avec deux chargeurs de rechange.

« Ce n'est pas dangereux, une arme. Ça peut rester 100 ans posée dans un coin sans faire de mal à personne. Mais un jour, quelqu'un va la trouver et là, elle va devenir dangereuse...

On a moins peur d'un truc qu'on connaît alors je vais vous apprendre à vous en servir. »

On avait tiré 5 cartouches chacun, ce jour là . Même Lucas. Il avait à peine 9 ans. Peut être moins.

Je retire les deux chargeurs. J'éjecte les cartouches des chambres. Je complète les chargeurs avec .

Je sais toujours m'en servir !

Je prends une arme dans chaque main et je vise un point sur l'horizon vers le soleil couchant. Quand je presse les détentes, les marteaux claquent dans le vide...

J'avais emmené les pistolets pour ne pas qu'ils traînent la-bas. Mais je suis contente de les avoir avec moi.

« C'est le début de la connerie de se sentir rassuré par une arme. »

-Je suis d'accord papa, mais en ce moment, j'ai pas grand chose d'autre pour me rassurer... alors j'ai bien le droit d'être un peu conne !

L'autoroute est dégagée, fantomatique dans le crépuscule.

Il y a un parking juste après le péage. Je m'approche.

Des véhicules de la société d'autoroute sont garés, dans le fond, devant un local.

Ils ont l'air intacts. La porte du local est ouverte.

- Y'a quelqu'un ?!

Personne ne répond. J'entre.

C'est un espèce de bureau. Il n'y a personne.Une seconde porte donne dans une chambre. Personne non plus.

J'envisage une seconde de nous faire dormir ici...

Je reviens dans le bureau. Il y a une radio qui grésille. Un râtelier ou sont accrochées des clés. Des clés de voitures. Je les prends toutes. Je ressors. J'appuie sur les boutons des clés.

Bingo !

Nous avons le choix entre trois camionnettes.

- Je nous ai trouvé un moyen de transport de l'autre coté., mais il faut partir maintenant, demain il y aura peut être du monde ! Suivez moi.

- Un vrai camping car !

C'est Lucas qui a eut l'idée de mettre le matelas à l’arrière de la camionnette ! Avec les couvertures ; Au moins nous dormirons au chaud.

C'est pas beaucoup plus compliqué à conduire qu'une voiture. En plus, je suis seule sur l'autoroute !

Ce n'est pas très discret comme engin...mais bon...

Je quitte l'autoroute. Je ne veux pas m’arrêter sur une aire de repos, même si on aurait pu y trouver de quoi manger pour demain.

Je finis par stopper la fourgonnette dans un chemin discret.

Il fait nuit.

Lucas dort déjà.

Ce matin, je suis partie au lycée légèrement contrariée à cause de l'éval. de math que je n'avais pas trop révisée. Ce soir je m'endors en ayant conduit sans permis à contresens sur le périph, volé des roues, deux pistolets et une camionnette...

Et dis adieu à maman...

Demain...

Pour mes 7 ans, papa m'avait offert une boite d'allumettes... Maman me l'avait aussitôt confisquée.

Le soir, en venant m'embrasser, il me l'avait rendue.

-Mais c’est dangereux, maman à dit.

-Oui, c'est dangereux si on ne fait pas attention, mais je sais que tu fera attention ; Tu es une grande fille et j'ai confiance en toi.

-Maman, elle a pas confiance ?

-Si, mais c'est maman...elle s’inquiète pour toi... Quand tu aura 18 ans, tu vas passer ton permis de conduire et on va te confier une voiture. C'est beaucoup plus dangereux une voiture, que des allumettes !

-Et maman sera inquiète?

-Oui, très...

-Et toi ?

-Moi aussi, mais je ne te le montrerai pas.

-Ça t’inquiète aussi que je joue avec les allumettes alors ?

-Un peu...

-Mais tu as confiance...

Quand il est sorti et a refermé la porte, j'ai craqué une allumette dans la pénombre... Je l'ai tenue jusqu'à ce que la flamme me brûle les doigts sans la lâcher.

Puis j'ai caché la boite pour ne pas que maman s’inquiète pas et j'ai débranché ma veilleuse.

Le matin, maman a bien senti une odeur de brûlé, mais elle n'a rien dit. Elle avait confiance elle aussi.

« Demain est un autre jour, à chaque jour suffit sa peine... »

Alors je m' endors, moi aussi.

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