IX

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Sept-heures vingt. Il est temps que je mette tout ça entre parenthèses et que je parte au travail. Je passe un coup de serpillère sous mon bureau et nettoie rapidement ma corbeille souillée dans la baignoire. Puis je me presse de faire ma toilette au lavabo.

Un café express et je file prendre mon bus.

Avachi sur mon siège, indifférent au paysage qui défile comme aux autres passagers qui m'entourent, mes yeux ne scrutent que des images jaillies de mes pensées. Mourir lynché. Être enterré vivant et finir ainsi. Ma thérapie me semble bien cher payée.

Je survivais depuis des années dans la routine de mes angoisses et, quelque part, je me demande si toutes les nouvelles souffrances que je subis en contrepartie de mes phobies, si tous ces souvenirs qui me font flirter avec la folie et qui m'endeuillent sont bien un paiement équitable de ma guérison.

D'ailleurs, y a-t-il seulement guérison ?

Si mon agoraphobie semble appartenir désormais au passé, qu'en sera-t-il de mes autres terreurs ?

C'est morose et fatigué, encore nauséeux, que je pénètre dans le hall de Télcash, comme certains nomment le bâtiment de cette tour presque entièrement dédiée au démarchage téléphonique.

Alors que je passe devant l'ascenseur pour gagner l'escalier, ses portes s'ouvrent sur une cabine déserte, délicatement illuminée et baignée d'une musique de chambre apaisante.

Je prends ça comme un signe et un défi. Personne pour me voir. J'entre.

J'appuie sur le bouton de mon étage et observe dans le miroir, tendu, les panneaux qui se ferment dans mon dos. Je me regarde grimacer en attendant la vague de panique qui m'emportera mais celle-ci se laisse désirer. À la rigueur, en comparaison du cercueil où je suis mort cette nuit, l'ascenseur me paraît même spacieux. Je me souris victorieusement dans la glace. Au-delà de mes progrès inespérés, je trouve même l'expérience et les sensations liées à la montée grisantes. Quand la cabine s'arrête et que ses portes s'ouvrent, je reste un moment face à mon reflet, content de ce nouveau succès et tenté de refaire un tour de manège.

Le visage de Béatrice, s'encadre dans l'ouverture, derrière mon épaule. Et me convainc de quitter mon nouveau refuge. Rougissant d'avoir été surpris en plein milieu d'une inédite crise d'égotisme narcissique, je balbutie quelques politesses.

- Tu ne m'avais pas dit que tu étais claustrophobe ?

- Mais... Je le suis... Ou plutôt... Je l'étais...

Elle me fixe tandis que je bredouille sous son regard dubitatif.

- J'ai commencé une nouvelle thérapie, je lâche dans un murmure. Et ça a l'air de marcher...

Je ne peux en dire plus sans passer davantage pour un cinglé et je tiens vraiment à ne pas gâcher ce début de relation avec Béatrice. Mais je sens qu'elle peine à me suivre.

- C'est la première fois de ma vie aujourd'hui que je prends l'ascenseur. Et je crois que j'aime bien...

Ma confession semble porter ses fruits, mais mes accès de sincérité commencent à me peser. Je décide de faire subtilement diversion en lui demandant si elle va bien. Raté pour la subtilité... Un voile d'inquiétude passe dans son regard, fugitivement, mais elle s'est déjà ressaisie et redressée.

- J'ai mis mon CV et ma lettre de motivation à jour, et j'ai repris contact avec mes anciennes agences d'intérim histoire de préparer le terrain. Je ne peux pas me permettre d'avoir une interruption de salaire.

Je ne trouve rien à y redire. Je me sens responsable de cette nouvelle épreuve que la vie lui inflige, même si elle révèle chez elle des trésors de courage... Les cernes sous ses yeux m'interdisent de la laisser repartir ainsi.

- Comment va ton fils ?

Elle me contemple un instant, les yeux brillants et, alors que je ne cherchais que le moyen de lui montrer mon soutien dans les circonstances désagréables où elle se trouve, je crains d'avoir fait l'erreur de trop, celle qui fera déborder ce vase intérieur que je croyais insubmersible. Mais, contre toute attente, elle me gratifie d'un vague sourire hésitant avant de me répondre.

- Élina va plutôt bien, mais elle a une gastro en ce moment et on n'a pas beaucoup dormi cette nuit.

Une fille. Pas un fils. Ma bévue semble pardonnée. En même temps, puisqu'on n'en a jamais parlé, ce serait malvenu de me le reprocher. Bizarrement, je suis étonné qu'elle ait une fille. J'ai toujours cru qu'elle avait eu un garçon, une sorte de miniature de son père à lui avec qui elle ferait la paire. Quelque part, de découvrir la petite fille derrière la mère me donne de cette femme une image paradoxale de bravoure fragile et vacillante.

Tandis que le silence s'éternise, un signal sonore retentit et je me glisse hors de la cabine entre les portes qui se referment, me retrouvant ainsi beaucoup trop proche de Béatrice. Alors qu'elle commence à se détourner pour s'éloigner vers son poste, ma main s'accroche à son poignet sans que je l'aie prémédité, avec douceur mais fermeté et, tandis qu'elle lève son regard surpris et méfiant sur mes yeux, je m'entends lui promettre :

- Je vais arranger les choses avec Hinergeld, ne t'inquiète pas.

Ses yeux se voilent un moment et sa bouche se crispe. Elle me retire son poignet lentement.

- Merci. Mais ce n'est pas la peine de te donner tout ce mal pour moi.

Puis elle tourne les talons et se perd dans le dédale des boxes avant que j'aie réussi à trouver quoi dire ou faire pour la retenir.

J'ignore pourquoi je lui ai fait la promesse d'intervenir en sa faveur ni même comment je pourrais m'y prendre, mais sa réaction de fuite, cette fierté solitaire face à ce qu'elle a pris chez moi pour de la pitié, m'ont convaincu que je dois absolument faire quelque chose.

Mais quoi ?

La machinerie de l'ascenseur me tire de ma stupeur et je gagne moi aussi mon bureau avant d'être bousculé par le flot de nos collègues. Le ventre noué par notre discussion, les nerfs déjà ébranlés par mes nuits pleines de rebondissements, je me laisse tomber sur ma chaise et fixe d'un oeil morne mon écran éteint.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes que le brouhaha des voix au téléphone me ramène à la réalité et que j'aperçois, dépassant de sous mon clavier, un post-it jaune fluo portant la mention : "Merci de passer me voir à la fin de votre service de ce matin. G. Hinergeld."

Toujours cette politesse tranchante qui me file des frissons dans le dos. Qu'est-ce qu'il a encore inventé pour me pourrir la vie, ce salopard ? C'est peut-être l'occasion aussi de glisser un mot en faveur de Béatrice... Mais que dire ? Ce connard veut virer tout le monde et ne m'a choisi que pour sauver les apparences en espérant que je me saborde tout seul. Quoi que je dise, il sera ravi de me le faire ravaler et de le retourner contre moi. Il faut que je trouve avant midi !

Je sursaute soudain en réalisant qu'il faut que je passe mes appels aussi, comme mes collègues, sous peine de fournir à Hinergeld des armes contre moi. Complètement déconcentré, j'allume mon ordinateur et enfile mon casque, entamant en automate mes clients de la journée.

Empêché de penser par cette tâche routinière mais accaparante, et incapable d'efficacité à force d'être rongé par les soucis, je vois filer la matinée sans trouver une solution à mon problème et en plaçant plus de crédits que d'habitude grâce à ma soumission passive à la feuille de route millimétrée.

Quand arrive la pause, annoncée par des raclements de chaises et une accalmie des voix, je suis épuisé et désespéré. Je n'ose même pas quitter mon poste, de peur de devoir croiser le regard de Béatrice...

Quand la matinée s'achève enfin - déjà -, je tremble de partout, comme en hypoglycémie, ce que je suis sans doute et que doivent aggraver ma fatigue et mon stress, et la nausée me fait tourner la tête.

Pour me donner du courage, en désespoir de cause, je me force à repenser à des épreuves plus dures que j'ai eues à passer : mes phobies, la mort de mon père, la mort de Samba, de Sophia, d'Alim, de Ada, de Hilda, de Shlomo, et de Ernst, ma dernière identité à refaire surface. A bien des égards, j'ai affronté des horreurs qui confèrent à Hinergeld la stature d'une minable bouse de vache dans laquelle je m'apprête à marcher. Du pied droit, de surcroît, puisqu'il prétend s'en prendre à cette pauvre Béatrice qui ne mérite vraiment pas ce sale coup.

Après ce survol polytraumatique de ma vie émiettée, je suis regonflé, triste, toujours désemparé par ce que je dois faire, mais mon tremblement et mon vertige sont passés. Résigné et me sentant plus vieux que jamais, je me mets debout et marche d'un pas traînant vers le bureau de la direction.

La porte étant vitrée, je prends une grande inspiration et, sans marquer d'hésitation, je pousse la porte qu'Hinergeld "m'invite" à franchir d'un hochement sec de sa tête au sourire crispé.

- Bonjour. Vous vouliez me voir, dis-je sobrement d'un ton purement déclaratif.

- Absolument, monsieur Roths. Je voulais savoir si vous aviez réfléchi à notre offre et changé d'avis quant à votre démission.

Je décèle une tension dans sa voix, une sorte d'appétit cruel dont je suis l'objet.

- J'ai réfléchi. C'est décidé. J'accepte la promotion que vous m'avez généreusement proposée.

Après tout, pas de raison qu'il soit le seul à jouer le double jeu de l'ironie. Il accuse le coup en silence un moment, me jaugeant de son regard de reptile, froid et calculateur, à peine dissimulé par un masque chaleureux en trompe-l'œil.

- Très bien, monsieur Roths, très bien. Vous m'en voyez ravi.

Malgré la façade aimable des mots choisis, le ton est grinçant et j'entends entre les mots l'agressivité et la haine qui couvent.

- J'ai discuté de vous avec mes supérieurs, monsieur Roths. Afin de vous familiariser avec vos nouvelles fonctions, nous estimons que vous devez d'ores et déjà vous essayer à l'une des missions qui seront les vôtres : la gestion des ressources humaines.

Je me crispe en tâchant de paraître détendu, mais j'attends avec appréhension la tuile qui va me tomber sur la tête.

- Nous avons décidé de vous confier les entretiens individualisés que nous devons mener avec chacun des employés que nous licencions ou ne renouvelons pas. Ainsi, vous accéderez aux dossiers du personnel et prendrez la mesure des exigences et statistiques du service, tout comme vous pourrez mesurer l'importance cruciale de la maîtrise de la communication pour gérer ce genre de situations.

Mon cœur manque un battement. Il est retors, cet enfoiré ! Me forcer à licencier en personne des agents souvent plus qualifiés que moi alors qu'il sait pertinemment ma difficulté à échanger avec les autres et mon manque d'assurance ! Quel salaud ! A la pensée de la scène que je vais devoir jouer, et en particulier à l'entretien que je serai amené à conduire avec Béatrice, une bouffée de colère m'envahit. Pourtant, c'est avec un calme inattendu que je m'entends lui répondre.

- Mais certainement, monsieur Hinergeld. Je me ferai une joie de relever ce défi et d'apprendre à être à la hauteur de mes nouvelles fonctions. Aussi, pour être plus efficace, j'aimerais profiter du privilège de votre présence pour vous prier de me faire part de votre expérience personnelle. En effet, vous êtes assis bien droit sur votre fauteuil, les pieds fermement ancrés au sol, les mains posées à plat et détendues sur le plateau de votre bureau, et je vois bien que vous assumez vos responsabilités avec sagesse et pondération, avec efficience et dignité. J'entends bien à votre respiration apaisée, à vos inspirations lentes, très lentes, et à vos expirations profondes que vous êtes au poste où vous êtes car vous y êtes parfaitement à votre place.

Comme dédoublé, je m'écoute débiter ma litanie d'une voix grave et posée, et observe avec fascination Hinergeld, passés les premiers instants de surprise, adopter progressivement une position décontractée qui respecte les consignes que j'énumère.

- Parfaitement détendu, votre visage exprime le contentement du travail bien fait et la satisfaction de vous savoir reconnu par vos pairs, par vos supérieurs et vos subordonnés, comme un directeur compétent et un manager avisé. Vos yeux qui se ferment doucement prouvent la confiance que l'on vous fait et dans laquelle vous baignez tranquillement. Vos pieds sont fermement plantés dans la moquette de votre confortable bureau et votre dos, droit et relâché contre le dossier de votre agréable fauteuil, soulage toutes les tensions qui s'amassaient sur lui et sur vos épaules, qui se relâchent à leur tour. Votre cou se détend peu à peu et votre respiration ralentit, lentement, régulière, tandis que vous vous abandonnez avec bonheur à un moment de paix intérieure rare et ressourçant.

Je laisse ma voix s'éteindre et contemple, ahuri mais impressionné, Gerald Hinergeld, le requin sans scrupule et malveillant qui a fait basculer ma vie et celles de tant d'autres de mes collègues dans l'incertitude et l'angoisse du lendemain, qui semble endormi, plongé par la force de ma seule volonté dans une sorte de transe hypnotique que je ne me savais pas capable de susciter. Ou du moins pas dans cette vie. Mais Ernst, au fond de moi, m'a apporté son savoir et sa capacité hors du commun. Grâce à lui, j'ai mesmérisé mon directeur.

Enthousiaste face aux possibles qui s'ouvrent à moi, j'hésite devant le comportement à adopter désormais. J'évacue presque immédiatement les prémices de débat éthique qui s'allument dans ma conscience : Hinergeld est un connard et il n'adore rien autant que pourrir la vie des autres. Je n'ai pas de remords à éprouver, seulement des regrets à éviter. Je dois tirer le meilleur parti de cette situation singulière.

Mais par où commencer ?

L'évidence me saute aux yeux : puisqu'elle m'a donné la force de me ressaisir en nourrissant ma colère, je vais donner la priorité à Béatrice. Mais je dois aussi penser à mes autres collègues...

- Vous m'avez choisi avec intelligence pour assurer la continuité du service en me confiant la formation des nouvelles recrues dans notre nouveau site d'implantation et je vous en suis reconnaissant et vous ne le regretterez pas. Cependant, vous avez réfléchi et compris tout seul, dans votre grande sagesse, que j'aurai de plus grandes chance d'être à la hauteur de ma tâche si je ne suis pas seul à poursuivre votre œuvre sur le terrain. Vous avez pris la décision de nommer un co-responsable à mes côtés, partageant mes missions et mes avantages. Ainsi, vous assurez des économies au service mais vous garantissez une meilleure capacité opérationnelle sur le terrain. Vous avez opté pour Béatrice Réson afin d'occuper ce poste et n'avez que des motifs de vous féliciter de ce choix.

Hinergeld sourit paisiblement et acquiesce doucement, ravi par mon discours qui l'encense.

- Par ailleurs, j'ajoute, afin d'éviter toute tentative de recours aux prud'hommes, mais également dans le souci d'assurer une meilleure image de marque à l'entreprise en cette période de crise économique où les entreprises sont sans cesse montrées du doigt pour leurs délocalisations par une presse qui ne comprend pas les enjeux économiques modernes, vous avez envisagé d'assurer une surprime de licenciement à tous les employés qui nous quittent, afin de les soutenir dans leur reconversion. De même, vous allez les promouvoir auprès des agences d'intérim de la région afin d'aider à leur réemploi. Ainsi, vous vous assurez de leur docilité et de vous gagner la sympathie du public. Quant aux surcoûts, ils seront vite absorbés par les économies réalisées sur les salaires dérisoires versés aux prochains employés. Grâce à ces deux décisions majeures en cette période de mutation du service, vous vous montrez à la fois humain et habile directeur, visionnaire et adroit gestionnaire. Vous n'avez ainsi que des raisons de vous en féliciter.

Songeant soudain que Hinergeld peut éventuellement se retrouver coincé par sa hiérarchie sur de telles mesures, et craignant que les effets de ma harangue hypnotique soient éphémères, je décide de pousser le bouchon et de jouer mon va-tout :

- Afin de faire en plus de toutes ces qualités la preuve de votre réactivité, vous allez dès cet après-midi rédiger les contrats qui officialiseront vos décisions et vous procéderez à l'annonce au service et aux signatures dès la fin de cette journée, avant que tous les employés ne soient repartis.

Réalisant de justesse que, tel un cambrioleur après un casse, je dois effacer les traces de mon effraction cérébrale, je conclus, inspiré en la matière par ma culture des films et livres policiers :

- A présent, vous allez oublier que c'est moi qui vous ai fait toutes ces suggestions. Vous ne vous rappellerez de notre entretien que de m'avoir annoncé ces décisions, que vous assumerez seul face au monde. Quand je vous le dirai, vous sortirez de votre transe hypnotique et vous mettrez immédiatement au travail. Réveillez-vous.

Hinergeld rouvre lentement les yeux en papillonnant des paupières, l'air hagard, pendant quelques instants après que je me sois tu, puis il pose son regard sur moi et, accommodant enfin, revient complètement à la vie.

- Bien. Je pense avoir été clair, monsieur Roths, et vous avoir retenu assez longtemps. Veuillez me laisser à présent, j'ai à faire.

- Bien, monsieur, réponds-je servilement avant de quitter le bureau, jambes flageolantes et sourire incertain.

Je titube jusqu'aux toilettes à travers l'étage déserté par mes collègues du matin et, une fois dans une cabine, je m'écroule par terre et me laisse déborder par le vertige qui monte en moi depuis la fin de mon « contrôle » sur l'esprit d'Hinergeld.

Longtemps, je reste assis au sol, agrippé à la cuvette aux relents de Javel et de pisse, la tête comme sur un tourniquet qui ne s'arrêterait plus. Enfin, au bout d'un temps que je n'arrive pas à estimer, je reprends contact avec ce qui m'entoure tandis que mes sens se stabilisent.

Un néon cliquette au plafond en jetant des flashes clignotants et crus sur la faïence blanchâtre.

Je gagne les lavabos et me force à garder les mains sous l'eau en les savonnant vigoureusement. Je passe ensuite à mon visage, avec plus de répulsion encore, mais je refuse de puer le dégueulis au boulot. J'avale enfin une grande rasade d'eau glacée puis observe mon reflet dans le miroir. Cernes noirs, œil terne, cheveux et habits défaits, peau verdâtre.

Pas glorieux.

Je me donne quelques gifles pour me recolorer la peau, sans grand effet à part me faire mal, et je tente un sourire peu convaincant pour relever l'ensemble. En vain.

Je regagne pourtant mon bureau et, tirant ma gamelle de mon sac, je m'avise qu'elle est vide et ne contient que les traces peu ragoûtantes de ma salade de la veille. Au temps pour moi. J'attrape un fond de paquet de biscuits rassis que j'ai oublié de jeter et une briquette de jus de fruits. Cela fera l'affaire.

Mâchant sans appétit comme on tente de se défaire d'une sensation de bouche pâteuse, je fixe sans le voir mon écran de veille qui fait rebondir lentement l'heure contre les bords de l'écran dans un ping-pong insensé et infini entre des joueurs absents.

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