Mon premier est un félin, mon deuxième est un clown, mon troisième vient après le seau et mon tout est le chapitre six. Mince.

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« Ces robots sont trop nombreux, murmure Rick. Si jamais on arrive à se faufiler dans les écuries, Tempête pourra nous sortir de ce pétrin.

— Tempête ? s'étonne Cathy.

— Oui, Tempête. Mon cheval.

— Tu as nommé ton cheval "Tempête ?"

— Oui.

— Je veux dire... Tu t'appelles déjà Rick "Storm".

— Et alors ? Je vois pas le rapport.

— "Storm" veut dire "Tempête".

— Ah bon ?

— Oui. Et puis c'est peu nul, comme nom de cheval.

— J'aurais pû faire pire. Il est passé à deux doigts de s'appeler "Caramel."

— Mon Dieu, on a eu de la chance.

— Tu l'as dit. J'avais eu l'idée parce que son pelage a des reflets jolis comme tout, et quand je lui fais des poutous...

— Euh... Rick ?

—...Il commence à hennir et je sais pas pourquoi, mais ça me fait toujours penser à du caramel. Un cris sucré, sans doute...

— Rick !

— Et c'est sans compter sur son amour des caramels mous ! Je ferais des kilomètres pour lui en rapporter, c'est qu'il adore ses caramels mous, ce petit canasson...

— RICK, PUTAIN !

— Quoi ? Qu'est-ce qui aaAAH ! »

Les robots tueurs ont formé un cercle tout autour du shérif et de la jeune femme. « Bon, je crois qu'ils nous ont cuits. Et même cir-cuits, vu que ce sont des robots qui nous encerclent...

— T'as pas une arme, ou un truc du genre ? l'interrompt Cathy.

— Si, j'ai un six-coups laser. Mais face à ces cocos-là... Eh ! »

Elle s'empare du revolver à piles du shérif et tire sur les machines létales. Une paire de robots s'effondre au sol pour former une brèche dans la barricade métallique : ne perdant pas une seconde, Cathy saisit ensuite le bras du shérif et le tire vers la sortie du cercle. « Mince, c'que t'es lourd, Rick !

— C'est cette putain de spécialité du coin !

— C'est surtout ton gras du bide !

— Tais-toi, et cours ! »

Ils déguerpissent vers les écuries, talonnés de près par les robots-hoplites (on va dire "roboplites" pour faire plus court.) Une fois arrivé devant le bâtiment miteux, Rick ouvre les larges portes et furète à l'intérieur à la recherche de son cheval. « Tempête ! Où es-tu, Tempête ?

— C'est drôle, ça donne vraiment l'impression que tu te parles à toi-même.

— Tempête ! » répète Rick en haletant.

Un hennissement retentit à l'extérieur des écuries. « Il est dehors, crie le shérif. Mais qu'est-ce qu'il fait dehors ? »

Les roboplites ont à nouveau formé un cercle autour de Rick et Cathy. Il ne semble plus y avoir d'issues... « Nous sommes perdus ! dit Cathy désespérément.

— Eh ! s'exclame Rick. Je viens d'avoir une idée !

— Toi ? Une idée ? Quel oxymore. »

Rick dégaine un second pistolet de son holster, puis le pointe vers le toit. « Mais qu'est-ce que tu veux faire ? Tirer un coup pour rien ?

— Non. Déjà fait y a une heure. »

Il prend une grande inspiration, et d'un air solennel : « Tempête ! Protocole Tonnerre ! »

On entend le cheval rugir au dehors puis des claquements d'acier. Rick presse ensuite la gâchette de son pistolet, dont le canon fait surgir un grappin ! « T'es pas si con, en fait.

— La connerie, c'est pour les communistes. Allez, accroche-toi à moi. »

Cathy agrippe le bras de Rick. Le grappin a traversé le toit et semble s'être planté quelques mètres plus haut. Rick appuie une seconde fois sur la gâchette. La corde se rétracte violemment, et ils se retrouvent propulsés en hauteur à une vitesse prodigieuse. « Attention la tête », dit Rick alors qu'ils s'apprêtent tous deux à briser les bardeaux de bois.

Une fois leurs crânes défoncés par le toit, ils lèvent la tête et Cathy constate avec surprise : « Ça alors, on dirait Pégase !

— Qu'est ce que tu racontes ? C'est Tempête, j'ai activé la commande de vol !

— Je sais. J'ai juste dit qu'il ressemblait à... Peu importe, tu m'énerves. »

Le cheval alezan, maintenant muni de deux grandes ailes métalliques, fait du sur-place dans les airs. Rick continue de rétracter le grappin, puis prend place sur la selle de Tempête. Cathy s'installe derrière lui. « Rick, tu n'avais pas un adjoint ?

— Je l'ai roulé hier, mais je ne l'ai pas encore...

— Le rouler ! Tu n'as pas honte ? Après tout le bien qu'il t'a fait ?

— Bah fallait bien que quelqu'un le fasse ! Comment tu veux que je fume, sinon ?

— Tu lui as donc volé de la dope !

— Mais de quoi tu parles ?

— De Buck. Tu me dis que tu l'as arnaqué.

— Enfin, je parlais du cône que j'ai dans ma poche ! Tu m'as bien demandé si j'avais un joint ?

— Un ADJOINT.

— Ah... C'est vrai qu'il manque Buck. Bon, tant pis. On ira le chercher aux objets trouvés.

— Pas la peine, dit une petite voix qui vient de l'arrière du cheval.

— Buck ! Mais tu es en train de sortir de son a...

— N'eussent-ils pas constatés mon absence, ces braves gens ? dit l'adjoint. Bien sûr que non, Buck est toujours bon pour la déchetterie !

— C'est là d'où tu viens, mon gars.

— Peut-être... Mais je suis un bon détritus ! Un Buck, ça ne se jette pas. Ou plus, dans mon cas. Et puis, si je n'avais pas détaché et sellé Tempête, vous seriez morts !

— Attends, dit Cathy, ça veut dire que tu n'as jamais dormi dans notre chambre ?

— Comment veux-tu que j'y entre ? Le ranch entier était barricadé.

— Mais alors, c'était qui le mec au pied du lit ?

— Je ne vois qu'une seule réponse, Cathy... »

Mince, je pensais en avoir fini !

« C'était ton père ! »

Ouf. Heureusement qu'il est con.

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