Prologue

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Il avait un effroyable mal de tête. Comme si quelqu'un lui tapait dessus. Il ouvrit doucement les yeux. Il était dans une grande pièce richement meublé. Il se redressa difficilement. Il était allongé sur un lit. Il observa où il se trouvait. C'était une chambre immense. Tous les meuble étaient propres et aucune pousière ne trainait. Le rouge et l'ocre étaient les couleurs principales.

On toqua à la porte. Il sentit son coeur cesser de battre. La porte s'ouvrit et un homme ayant passé la cinquantaine entra.

- Euh..., bonjour, commenca Arwyn.

- Tss tss. C'est comme ca que tu salues ton père?

« Mon père ? »

L’homme continuait de le regarder. Arwyn se sentit démuni devant ce regard plein d’insistance.

« Qu’est-ce que je dois faire ? »

- Tu as perdu tes bonnes manières ?

- J’ignore comment je dois vous saluer. De plus, j’ignore où je suis.

Son père acquiesa.

- Tu ne te souviens de rien ?

- De quoi ?

- De ton ancienne vie ici avant que cette ordure de roi d’Événia ne t’enlève.

- Non. Je ne me souviens de rien.

Soudain, un jeune homme de quelques années de plus que lui pénétra dans la chambre.

- Je vous l’avais bien dit, père, affirma-t-il.

- Ivain, ca suffit ! Qu’est-ce que tu as contre ton frère ? Je t’avais dit de me laisser seul avec lui.

- Peut-être. Mais vous ne m’avez pas interdit de rester devant la porte.

- CA SUFFIT ! explosa l’homme.

Arwyn se figea. Sa migraine revint.

- Sors d’ici !

- Bien père, dit le jeune homme en jetant un regard d’avertissement à son frère.

Il sortit.

- Ecuse moi Elio.

- Elio ?

- Tu ne te souviens même pas de ton prénom !

- Euh... à Événia, on m’appellait Arwyn.

- Arwyn ?Et puis quoi encore. C’est ridicule ! Oublie Événia. C’est un monde de fou.

Le souvenir de Jaréa lui revint en mémoire.

« Impossible de l’oublier. Je l’aime trop. »

- Viens Elio. Je vais te montrer la beauté de ton monde.

Arwyn se leva. Son père tapa dans ses mains deux fois. Aussitôt, deux personnes entrèrent. Il remarqua qu'ils étaient moins bien habillé que lui.

- Habillez mon fils. Je veux qu’il soit près le plus vite possible, leur ordonna l'homme.

Ils se mirent au travail. Une fois qu'ils eurent terminé, Arwyn les remercia. Ils le regardèrent avec de grands yeux étonnés.

- Elio !

L’adolescent sortit de la chambre.

- Viens !

Son père le guida à travers le palais en lui expliquant plein de choses dont il ne retint pas la moitié. Ensuite, ils sortirent. Un groupe de soldats se mit immédiatement en formation autour d’eux.

« C’est dangeureux de sortir seul dehors ? »

Il eut la réponse quand un paysan armé d’une fourche vint vers eux. Son père le regarda avec animosité :

- Que veux-tu paysan ?

- Votre mort.

Il éclata de rire. Arwyn frissonna.

- Tu peux toujours rêver. Maintenant, écarte-toi si tu ne veux pas finir ta vie dans les minutes qui viennent.

Le paysan hésita mais quand un soldat s’approcha de lui, il se mit sur le bord du chemin.

- Voilà qui est mieux. Viens Elio.

Arwyn commenca à éprouver du dégoût. Néanmoins, il suivit docilement son père. La ville était richement décorée. C’était d’une beauté à couper le souffle.

« C’est aussi beau que le palais d’Hédénia. »

- Alors ? Tu n’as jamais rien vu d’aussi beau, n’est-ce pas ?

« Il ne vaut mieux pa lui parler d’Événia. »

- C’est magnifique, répondit-il.

- Content de te l’entendre dire.

Arwyn remarqua une rue qui donnait sur la campagne. Son père du remarquer son regard car il l’avertit :

- Souviens-toi de se que je vais te dire. Ne t’approche jamais des paysans. Ce sont des gens qui ne sont pas civilisés et qui ne comprennent que la violence.

« Que subissent-ils ? »

- En ce moment, lui expliqua-t-il. c’est la récolte d’une plante rare mais magnifique. Il faut la traiter délicatement.

- Je serai curieux de la découvrir.

Un bruit familier à Arwyn retentit. Le bruit d’un fouet. Il hoqueta.

- Ah. Un paysan rebelle.

« Pour qui se prend il ? »

- Tout va bien ? Tu es pâle.

- Ca va.

Son père le fixa intensément.

- Qu’est-ce qu’il t’a fait ? J’espère au moins que tu étais bien traité.

« Euh... pas vraiment... »

- Il m’a donné à deux parents humains à Événia et j’étais traité comme tous les autres enfants.

- Il a osé te faire travailler ? Où ca ?

- Dans les champs, avoua Arwyn.

- QUOI ? rugit son père. Il me le payera. Dès que je l’aurai attrapper, je lui ferai comprendre l’erreur qu’il a fait en t’enlevant.

Arwyn remarqua alors une affiche. Elle représentait une femme mais dont le visage était recouvert d’un masque argenté. Elle était surnommée Chat d’Argent du fait de son agilité et de la couleur de son masque. Elle était recherchée pour trahison.

Son père était déjà parti en direction du palais. Seul un soldat l’attendait.

« Il faut croire que sa vie est plus importante que la mienne. »

- Votre Altesse ?

Arwyn se tourna vers le soldat.

« Je comprends mieux la réaction de Jaréa. »

- Oui.

- Nous devrions rejoindre Sa Majesté.

- Vous voulez parler de mon père ?

Le soldat eut l’air surpris. Arwyn dit :

- J’ai dit quelque chose de faux ?

- Non, non. Votre Altesse. Je suis navré si je vous ai paru surpris.

- Justment. J’aimerais savoir ce qui vous a surpris.

- Vous me vouvoyez, Votre Altesse.

- Euh... c’est interdit de vouvoyer pour la famille royal ?

Le soldat fronca les sourcils.

- Pas que je sache. Mais, vous savez personne n’a vouvoyé un soldat dans la famille royal. Jamais.

- D’accord, comprit Arwyn. Je retiens qu’il ne faut pas que je vouvoie qui que se soit en présence de membre de ma famille.

- Seulement en présence de votre famille ?

- On m’a appris à vouvoyer une personne que l’on ne connait pas. C’est de la politesse.

Le soldat hocha la tête.

- Je peux vous demander votre prénom ?

- Je m’appelle Kefi.

Ils marchèrent en direction du château en silence. Finalement Kefi demanda :

- Votre Altesse. Puis-je vous poser une question ?

- Bien sûr. Tu n’es pas obligé de me demander la permission.

- J’aimerais que vous me parliez un peu d’Événia. On dit que c’est le monde des animaux. C’est vrai ?

- C’est vrai. Mais les animaux ne sont pas les seuls à vivre à Événia.

- Ah bon ?

- Oui. Il y a des elfes, des fées, des centaures et d’autres peuples.

- Lors de la visite du roi d’Événia, je l’ai trouvé plutôt... pas un très bon roi. Est-ce qu’il l’est ?

- Il n’est plus roi.

- Vraiment ?

- Oui. Ses nièces ont monté une révolte et l’ont détrôné.

- Des nièces. Des filles ont réussi à renverser un roi ?

- Qu’est-ce qui vous surprend ? s’étonna Arwyn.

- Eh bien, expliqua Kefi. Jamais une femme n’a gouverné ...(nom du monde).

- Vraiment ?

Le soldat acquiesa.

- Écoutez Votre Altesse. C’est interdit pour un soldat d’adresser la parole à un membre de la famille royale. J’ai enfreint cette loi et si quelqu’un le découvre, je perdrai mon poste. Faites comme si vous ne me connaissiez pas.

- D’accord. Merci de m’avoir prévenu.

Juste avant de rentrer dans le château, Arwyn vit un enfant s’enfuir avec un petit bout de pain dans ses mains. Aussitôt, des soldats le poursuivirent et l’attrapèrent violemment par les bras. L’enfant se mit à pleurer. L’adolescent se figea.

« Comment peuvent-ils être aussi... violents envers un enfant ? Surtout aussi maigre ? Même si à Carnia je ne mangeais pas à ma faim, jamais je n’ai été aussi maigre. »

Un des soldats lui arracha le bout de pain des mains et le lanca à son propriétaire. Celui-ci eut une mine dégoûté et jeta le bout dans une poubelle.

« Autant laisser le bout à l’enfant ! »

Ce dernier se contorsionna eet dut fait de sa petite taille, résussit à s’échapper de la poigne des soldats. À la surprise de tous, il se jeta sur Arwyn. L’adolescent sursauta mais en voyant les larmes de l’enfant, il comprit qu’il ne cherchait qu’un peu de protection.

Il le prit dans ses bras et le rassura :

- Chut. Calme-toi.

L’enfant se calma. Kefi ainsi que tous les autres fixaient Arwyn avec surprise. Il n’y prit pas garde :

- Comment est-ce que tu t’appelles ?

- Gan.

Avant qu’il n’ait pu dire quoi que se soit, une voix rugit :

- ELIO !

Arwyn ferma les yeux. Il s’adressa à l’enfant :

- Rejoins tes parents.

Il lui obéit. L’adolescent se retourna vers son père.

- Tu peux m’expliquer ? Depuis quand t’intéresses-tu aux paysans ? Qu’est-ce que je t’avais dit ?

- Qu’ils n’étaient pas civilisés et qu’ils ne comprennent que la violence.

Il enchaina sans laisser le temps à son père de reprendre :

- Je ne suis pas d’accord.

L’homme inspira profondément :

- Suis-moi. Sans commentaire.

Arwyn obéit. Il l’emmena dans sa chambre et l’installa sur le lit.

- Écoute. Les paysans sont des êtres inférieurs à nous. Mais pas que eux. Les soldats, les marchands. Tous ceux-là sont inférieurs à toi.

Arwyn sentit une nausée s’installer en lui.

« Comment celui qui est mon père peut-il être aussi différents de moi ? Il ne peut pas être mon père. C’est impossible ! »

- Tu ne peux pas frayer avec eux. Je te pardonne pour cette fois. Mais ne refais plus jamais cette erreur.

Sur ce, il partit. Arwyn s’allongea sur son lit, malheureux. Il se trouvait auprès de personne égoistes, vaniteuses et il n’avait aucune chance de sortir de cette prison. Il pensa à Victoire, qu’il considérait comme une soeur.

« Tu me manques. »

Puis il pensa à Jaréa.

« Je t’aime. Jamais je ne t’oublierai. Promis. »

Il s’endormit.

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