Chapitre XIV

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Alors qu'ils mangeaient un peu avant de continuer à s'occuper à nouveau des animaux, Victoire séclaircit la gorge:

-Je vais repartir pour Événia demain ou après-demain.

Un silence pesant s'abattit dans la cuisine.

- J'ai retrouvé Pitoucha et est en train de demander aux animaux s'ils veulent m'accompagner. Je n'ai plus aucune raison de rester ici. Je pensais trouver des réponses mais j'en ai trouvé aucune pour le moment.

- On peut t'accompagner? demanda finalement Angélique.

- tu as de la famille. Tu voudrais les abandonner?

- Ma famille, comme tu dis, ce compose d'un ivrogne et d'une pimbêche qui ne pense qu'à elle. Ils m'auront oublié dans quelques jours. Je te considère toi, ainsi que Sébatien et Kevin comme ma famille.

- Quant à moi, dit Kevin. J'ai besoin d'aller à Événia étant donné que mon père vient de là.

Victoire se tourna vers Sébastien. Il resta silencieux et annonca:

- Je viens.

Sur ceux, il quitta la pièce. La jeune fille fronca les sourcils. Son amie la conseilla:

- Je pense que tu devrais le suivre. Il en a besoin.

Elle eut un sourire:

- Ne pense pas que je ne vous ai pas vu ce matin!

- Euh... J'ai loupé un épisode? demanda Kevin, surpris.

- Je vais te le raconter.

Victoire partit à la recherche de l'adolescent. Elle le trouva devant le refuge, en train de caresser le chiot. Elle s'assit à côté de lui:

- Tu as envie de me dire pourquoi tu veux m'accompagner ou pas? Tu n'avais pas envie de le dire devant Angélique et Kevin?

- Ils n'ont pas à connaitre mes problèmes et mes raisons. Et toi non plus.

- Q'est-ce qui se passe avec toi? Tu peux me parler. Je ne répèterai rien.

Sébastien se prit la tête entre les mains.

- Laisse-moi.

- Parler à quelqu'un peut faire du bien.

Il prit une inspiration chevrotante. Il avoua alors:

- J'ai besoin de prendre du recul. Je me suis toujours senti particulièrement seul. Surtout depuis la mort de ma mère. J'ai changé mais pas dans le bon sens. Je n'étais pas comme ca avant. Mon père n'a plus cessé de me comparer par rapport à avant. Avant, tu étais plus sage, moins bruyant, moins impatient, moins aggressif... Au lieu de se serrer les coudes, on s'est distancés. Tu comprends, j'ai besoin de changer d'air, de prendre du recul. Peut-être qu'alors, mon père comprendra et changera de comportement. Tu vois ce que je veux dire?

- J'ai compris l'essentiel. Je n'ai pas vécu la mort d'un proche. Je n'ai que vécu la séparation de mes proches et la peur qu'ils ne leur arrivent quelque chose. Mais je te comprends.

L'adolescent sourit. Un sourire que Victoire n'avait encore jamais vu. Cela la décontenanca. Elle se racla la gorge:

- Comment refuser de tels arguments?

- En ne les refusant pas.

- Tu veux quand même écrire à ton père? Il lancerait des recherches pour te retrouver.

Sébastien réléchit.

- D'accord.

ils se levèrent mais avant que la jeune fille n'ait pu faire un pas, l'adolescent l'attrapa et la serra dans ses bras.

- Merci. Pour tout.

Elle rougit.

- De rien. Je suis contente qu'on soit rester amis.

- Moi aussi.

Il la relâcha et Victoire vit alors Angélique et Kevin les regarder.

- Je comprends mieux, commenta ce dernier.

- Kev! le rabroua son amie. Tu nous laisses aller à Événia ou pas?

- Vous y tenez absolument et puis, j'aurais été triste de me séparer de vous.

Tous sourirent. Soudain Pitoucha surgit:

- Qu'est-ce que vous faites? Vous m'expliquez? Vous avez un voyage à préparer et vous restez planté là!!!

Tous sursautèrent. La chienne finit par dire:

- Vous êtes vachement coordonés...

Kevin et Victoire éclatèrent de rire.

- J'étais très sérieux. Vous allez vous remuer et plus vite que ca!!!!

Aussitôt dit (ou plutôt ordonné), aussitôt fait. Angélique et Sébastien s'occupèrent des animaux tandis que Kevin et Victoire exploraient les environs pour trouver un portail qui ne se trouve pas en haut d'un arbre.

En fin de soirée, ils n'avaient toujours rien trouvé. Mais la jeune fille put déposer la lettre de Sébastien à son père. Évidemment, elle garda sa forme animale et Kevin aussi. Le policier fut très surpris de voir un faucon crécerelle et une cigogne devant sa porte d'entrée. La cigogne lui déposa une feuille de papier et les oiseaux s'envolèrent.

- Et bien... C'est du jamais vu! Au lieu des hiboux, c'est une cigogne qui t'amène ton courier... Du Harry Potter version alsacienne? rigola son collègue.

Victoire retrouva en fin de soirée, le portail qu'elle avait emprunté pour venir dans le monde des humains. Son cousin déclara:

- Je pense que c'est notre meilleur solution. Les portails pourraient se trouver n'importe où dans le monde. Il est peu probable qu'il y en ait deux dans un même pays.

La jeune fille lui donna raison.

- On rentre?

- D'accord. Je viens de penser à un truc: tu ne peux pas créer un portail pour nous transporter d'un coup à Événia?

- Euh... je n'y ai jamais penser...

- Et tu penses que c'est possible? voulut savoir Kevin.

- Je pense... que oui mais j'aimerais mieux ne pas faire l'expérience.

- Ah bon? Pourquoi?

- Parce que on a une centaine d'animaux à transporter. Malgré le fait qu'on les a soigné, ca prendra un peu de temps. Souviens-toi de mon état après avoir maintenu le portail. J'étais épuisée. Si je veux créer un portail pour aller à Événia, il me faudrait sûrement plus d'énergie! Je serai incapable de tenir. J'en suis certaine.

- C'est vrai que dit comme ca, concéda son cousin.

Ils rentrèrent et expliquèrent tout à leurs amis.

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