Chapitre XXVIII

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Victoire rejoignit Mystère et (cerf). Ils se trouvaient devant une faille qui était légèrement cachée par quelques feuilles de lierre.

- Qu'est-ce qu'il y a? demanda-t-elle.

- Il y a une étrange créature dedans.

La jeune élue se pencha et vit une créature qui ressemblait à un petit humain mais qui possédait de longues oreilles pointues. Il avait les yeux marron. Il avait une peau sombre qui faisait ressortir ses cheveux avec un dégradé allant du blanc au noir. Il semblait apeuré d'être l'attention de plusieurs personnes. Victoire recula.

- Qu'est-ce que... Qui est-ce? lui demanda Arwyn en le découvrant.

- C'est un elfe. La fée m'a dit qu'on les reconnaissait à leurs oreilles, lui répondit Jaréa.

Elle s'agenouilla et voulut lui parler mais il réussit à s'échapper. Il allait s'enfuir quand Pitoucha surgit devant lui. Il recula aussitôt, terrifié.

- Il faut pas avoir peur, lui déclara l'ainée.

Avant qu'elle ait pu ajouté quoique ce soit, un filet tomba sur elle et la chienne. L'instant d'après, ce fut le tour de (cerf). Mystère voulut y échapper mais une main de pierre apparut soudain de nul part et lui emprisonna une patte. Victoire subit le même sort que sa soeur et Pitoucha avec Arwyn. Après un moment de surprise, deux elfes sortirent des bois environnants. Le premier ressemblait beaucoup au petit elfe mais en plus grand. Le deuxième avait les cheveux orange clair et une peau café au lait. Ses yeux étaient orange foncé, presque rouge.

- Papa! s'écria le petit elfe.

- Il n'y a que toi pour attirer les ennuis..., lui reprocha celui qui lui ressemblait tant.

- Ralio! Ce n'est pas le moment de punir ton fils!!! lui rappela le second elfe.

Ledit Ralio ferma les yeux et se pencha ensuite auprès de sa progéniture:

- Retourne à la maison et sans bêtises. Tu en as assez fait pour aujourd'hui.

Il hocha la tête vigouresement et partit en courant. Une fois parti, l'elfe aux cheveux oranges s'avanca vers eux:

- Qui êtes-vous? Que voulez-vous?

Il eut un silence que Jaréa finit par rompre:

- Je suis Jaréa et les deux autres humains sont Victoire et Arwyn.La chienne s'a...

- Je me fiche des animaux! Ils seront livrés au roi pour avoir enfreint la loi les interdisant à venir dans cette partie de la montagne!

Jaréa se tut et se tourna vers (cerf).

- D'ailleurs, depuis quand les humains et les animaux se comprennent-ils? demanda Ralio.

L'autre elfe serra les dents et lui jeta un regard mauvais.

« oh, oh... Il y a une histoire de jalousie en l'air. Ca n'annonce rien de bon pour nous... »

- Vous venez de perdre votre langue? l'elfe aux cheveux oranges.

Arwyn prit la parole:

- Les humains et les animaux peuvent se comprendre si ils passent quelques jours ensembles.

- Tu me fais marcher.

- Non. Je vous assure que non.

- Écoute-moi bien. Les humains parlent presque la même langue que celle des elfes et des autres peuples mais pas avec les animaux. Chaque espèce animal à son langage mais ils se comprennent entre eux. Nous ne pouvons pas les comprendre.

Arwyn allait ajouter quelque chose mais Victoire lui écrasa la main gauche avec son pied.

- Je ne vois pas pourquoi je ferai confiance à des humains, continua-t-il. Ils sont cupide, prétentieux et malhonnêtes.

Victoire vit les sourcils de Ralio se soulever légèrement.

- Que dois-je faire de... nos prisonniers? demanda finalement ce dernier.

- Met les en prison, puisque ce sont nos "prisonniers", se moqua l'elfe aux cheveux oranges.

- Très bien, répondit-il en se crispant.

- Je n'ai pas bien entendu la fin, dit alors son semblable avec une voix pleine d'arrogance.

- Très bien, mon général, ajouta l'elfe à la peau sombre.

- Voilà qui est mieux.

Il y eut un instant de flottement puis Ralio sortit une corde. Il se pencha et enleva le filet retenant Pitoucha et Jaréa. Il les attacha et fit de même pour (cerf), Arwyn et Victoire. Il attacha Mystère sans se soucier du fait que la main de pierre retienne toujours l'étalon.

C'est le général qui posa sa main sur celle en pierre. Il murmura quelque chose. La pierre sembla alors prendre vie et elle s'ouvrit. L'elfe aux cheveux oranges se redressa puis il s'engagea dans un petit sentier que Victoire n'avait pas remarqué auparavant. Ralio le suivit et les prisonniers furent contraint de faire de même.

« Pourquoi est-ce que personne ne tente de s'enfuir? Ralio nous maintient tout seul. À six contre un, on peut s'échapper... »

Vctoire jeta un regard interrogateur à (cerf). Il lui fit signe d'avancer. Elle obéit de mauvaise grâce. Cependant, elle perdit sa mauvaise humeur en découvrant la nature autour du sentier. Ce n'était pas tout à fait la même que celle qu'elle avait vu à Carnia puis dans les environs de Hédénia. Les couleurs étaient plus vives et les plantes un peu différentes.

Ils marchèrent pendant un bon quart d'heure au rythme soutenu de deux elfes. Finalement ils s'arrêtèrent et le général chuchota quelque chose à Ralio. Puis il partit.

Ils attendirent son retour. Au bout d'un certain temps, Pitoucha dit:

- On fait quoi au juste? C'est que... on a des créatures magiques à libérer, nous!!!

Victoire soupira puis croisa le regard de Ralio. Juste à ce moment-là, le général revint vers eux.

- Sa Seigneurie a ordonné de les placer en prison. Il a déjà prévenu Sa Majesté le Roi.

Les deux soeurs frissonnèrent en même temps. Sans leur accorder un regard, les deux elfes les menèrent vers les prisons.

- J'en ai assez de retourner à la case priso, rouspéta Jaréa.

Elle ajouta quelque chose mais le reste se figea dans sa gorge. Victoire se retourna et découvrit la ville des elfes.

En haut d'une colline se dressait un château. Pas comme à Hédénia mais il était tout de même imposant. La ville était juste en dessous.

« Comment ont-ils fait pour que l'on ne remarque rien? »

Les maisons était soit sur un arbre, cachée par le feuillage, ou sur la terre ferme. Victoire remarqua alors l'entrée d'une grotte.

« Ils vivent aussi sous terre? »

Les deux elfes ne leur laissèrent pas le temps d'admirer leur ville et les conduisirent vers une grande et haute tour carrée. Devant la porte de cette tour patrouillait deux autres elfes en armure. Victoire les trouva impressionnants. Ils entrèrent sans problème.

L'intérieur était plus grand que le laissait paraitre l'extérieur. Juste à l'entrée, il y avait un couloir avec deux portes d'un côté et une troisième de l'autre. La jeune élue sentit une odeur de nourriture derrière l'une d'elle.

Ils montèrent au premier étage puis au deuxième. Il était composé un peu de la même manière que la prison d'Hédénia: un couloir au milieu et des cachots de caque côté. Le général les enferma séparément dans chaque cachot. Puis les deux elfes partirent.

Jaréa se colla aux barreaux de sa cellule:

- Je crois que je commence à devenir claustrophobe...

(Cerf) s'approcha à son tour et dit:

- Moi qui pensais bien connaitre Événia... Je commence à me rendre compte que j'ignore encore beaucoup. Après avoir appris que des humains habitaient dans un village, je découvre une ville avec des elfes...

- Les autres peuples doivent aussi avoir une ville rien qu'à eux, remarqua l'ainée.

Victoire soupira puis lâcha:

- Pourquoi est-ce que l'on ne s'est pas enfui? Je veux dire... lorsqu'il nous ont attaché, c'était seulement un elfe qui tenait la corde... Pourquoi est-ce que personne ne s'est défendu?

Un gros blanc s'ensuivit. Mystère déclara:

- J'étais surpris du fait qu'une main de pierre venue de nulle part m'enprisonne. Je voulais en savoir plus. 

- De toute manière, ca n'aurait servi à rien, le coupa (cerf). La corde était fait à partir d'une tige de fleur rarissime. Cette fleur est spéciale car la personne qui a cette corde peut "maintenir quoique ce soit". On l'utilisait pour attraper les animaux très dangeureux.

- On l'utilisait? dirent Pitoucha et les deux soeurs en même temps.

Avant que le (cerf) puisse répondre, une petite voix répondit:

- Oui. Parce qu'il en existe que deux et que Sa Majesté le Roi en a donné un au roi des elfes et en a gardé un pour lui. 

Tous les prisonniers se tournèrent vers le petit elfe. C'était le fils de Ralio.

- Qu'est-ce que tu fais là? lui demanda Arwyn.

- Eh bien... Quand j'ai vu que vous aviez été emprisonnés, je m'en suis voulu... Je vous avais écouté un petit peu. Et du coup... bah je savais que vous étiez en mission et que c'était super important. J'voulais pas vous attiré des ennuis... J'aimerais bien vous libérer mais Papa ne sera pas d'accord.

- Ne t'en fais pas. On n'a pas vraiment besoin d'aide pour s'enfuir. Les deux filles nous sortiront de là très rapidement, lui assura l'adolescent.

- Comment t'appelles-tu? voulut savoir Pitoucha.

- Je m'appelle Tergen. 

Victoire et Jaréa se regardèrent. Le petit elfe prit un air inquiet :

- J'ai dit quelque chose de pas bien?

- Non non..., le rassura la cadette. C'est... tu viens de comprendre Pitoucha!

Tergen ouvrit la bouche puis la referma.

- Vous aviez raison.

Juste derrière lui apparut son père. 

À suivre...

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