Un matin de début de printemps, Victoire se leva pour prendre son petit-déjeuner et travailler. Elle s’étira et descendit les marches jusqu'à la cuisine.

Comme d’habitude, la table était vide, signe que ceux qui s'occupaient de Victoire étaient déjà partis. Elle prit un morceau de pain et l’avala. Ensuite, elle alla traire les vaches. Elle prit le seau servant à cette tâche devant l’entrée. Elle sortit et entra dans le bâtiment où les vaches dormaient pendant la nuit, du moins pendant les saisons froides.

Ninie, la vache rousse fidèle à son poste se tenait déjà debout dans sa stalle. Victoire lui chuchota :

- Coucou, ma belle ! Comment ꞔa va ? T’as bien dormi ?

- Meuh, lui répondit la vache.

Victoire la chatouilla entre les cornes et se mit à la traire délicatement. Elle fit ensuite de même avec les 9 autres bovidés de la ferme. Après, elle dut sortir les 6 chevaux de course dans le pré car elle devait nettoyer leurs box. C’était un travail épuisant: elle devait enlever tout le foin sale puis en remettre du nouveau. Et pour finir, elle devait remettre du foin dans les mangeoires et de l’eau propre dans les abreuvoirs.

Quand elle eut enfin terminée, le soleil était déjà au zénith. Victoire soupira avec lassitude:

- Je n’en peux plus !

- Je compatis.

Surprise la fille chercha des yeux qui avait bien pu parler. Elle regarda dans toutes les directions, absolument partout. Il y avait juste le chat sur la barrière et les chevaux qu’elle avait replacé dans leurs box.

- Quelque chose ne va pas ? reprit la voix.

Victoire sursauta à nouveau.

« Je suis tellement fatigué que j’ai des hallucinations ! Pourtant j’en ai jamais eu avant... ».

- Quand quelqu’un parle, on le regarde !

- Qui êtes-vous ? s’enquit Victoire, inquiète.

- Tu me connais pourtant, tu me caresses souvent le ventre le soir lorsque tu es épuisé par tous les travaux digne d’Hercule, lui expliqua la voix.

- Pardon ?! Je...

- Tu es amnésique, ma parole ! Je m’appelle Uranus.

- Quoi !

Victoire se tourna vers le chat tricolore sur la barrière.

- Mais tu es un chat ! Je ne peux pas te comprendre !

La fillette se frappa la tête et regarda à nouveau le chat dans ses yeux bleu et vert.

- Je dois rêver, chuchota-t-elle.

- Pourquoi ? Vous êtes un peu étrange les humains, ma parole !

Victoire ne comprenait plus rien. Tout à coup, sa vue se brouilla et des étoiles dansèrent devant ses yeux. Elle sombra dans l'inconscience sans s’en rendre compte.