Plaisir offert

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Elle parcourt son visage de ses doigts, doucement au début, et puis à pleine main. Ce visage. Les changements sont imperceptibles jour après jour, mais aujourd’hui, elle les voit. Le teint, les ombres, des rides qu’elle aime, celle d’un sourire à la fois plus doux et plus affirmé, celui qui habite ses yeux à présent. Et d’autres qu’elle voudrait abolir, les traits de la vie comme la trace d’un crissement de pneus avant la catastrophe.

Il y aura d’autres choses. D’autres choses. Ca ne se nomme pas, tant qu’on n’est pas prête à les voir. Il faut gagner quelque part pour accepter de perdre ailleurs. Pour le moment, la ligne du cou est intacte, enfin en tous cas, elle la trouve belle, comme le creux de la clavicule où une mèche de cheveux négocie un virage charmeur.

Dans le miroir, elle se regarde de profil, rentre un peu le ventre, observe les marques sur ses cuisses, jauge si le mouvement général lui plaît, l’équilibre des formes. Elle se souvient avoir lu un jour que lorsque l’on aime, on voit le détail physique d’une personne, le détail qui nous plaît et l’amour nous permet d’étendre cette beauté à toute la personne. C’est regarder avec les yeux de l’amour.

Elle se regarde avec ces yeux-là, des yeux d’amour et de désir et accroche du regard la teinte d’un mamelon, l’éclat d’un sein, la rondeur du ventre, l’inclinaison de la nuque. Et comme un amant, elle caresse ce qui l’attire, se détend sous ses doigts, enserre sa taille, pétrit d’argile imaginaire ses hanches, et c’est bon. Elle prend soin de son confort, elle a chassé tout jugement, elle se donne du plaisir, elle se guide de la voix, elle tente une caresse intime et revient se cajoler jusqu’à ce que le désir s’installe, jusqu’à ce qu’elle saisisse son sexe à pleine paume, qu’elle sente son suc s’étaler sur le plat de sa main. L’envie d’être remplie traverse son esprit automate, mais pas encore assez impérieusement pour y céder avec passion alors elle poursuit, caresse ses seins d’une main, en pince fortement le bout et l’effleure de va et vient réguliers et rapides qui le font durcir avec délice. Elle glisse à présent l’index et le majeur étirés entre ses lèvres intimes et ce contact huilé, du périnée au clitoris la transporte. Ce bouton bat dans la fourche de ses doigts à chaque passage et son anus se contracte par anticipation alternativement. Elle aime se regarder mentalement, elle aime qu’on la regarde.

Alors elle sort son homme-jouet. Il a entendu ses soupirs, depuis qu’elle a rejoint son lit et il meurt d’envie de la satisfaire. Il est debout sur le lit, entre ses jambes immenses, hypnotisé par le spectacle, bandé et prêt à servir pour combler ce qui palpite au creux de ses cuisses, cette bouche rose et gluante qu’elle frotte avec passion maintenant, entrant le bout d’un doigt à peine dans l’anus et serrant son clitoris dans la fourche de ses doigts lors de chaque passage.

Elle aime se donner en spectacle, ouverte et impudique. Elle n’oserait peut-être pas, avec un amant, mais avec lui elle peut. Il s’approche de la vulve immense en proportion de son petit corps et se laisse envoûter par les bruits de chairs en succion, par les nymphes qui s’ouvrent et se ferment, qui coulent et enduisent les doigts féminins.

Elle est proche de l’orgasme. Elle relâche son étreinte et de sa main trempée, elle plaque son sextoy vivant contre sa vulve. Il est plus ferme que sa main, le relief de ses épaules, de son visage, de son sexe saillant, de ses genoux vient heurter plus fortement son intimité. Ses jambes se prennent entre ses fesses qu’elle a tant écartées et il s’est jeté lui-même sur l’objet de sa convoitise avec dévotion et gourmandise. Il frotte son visage entre ses lèvres intimes, se barbouille de cyprine, pétrit de ses mains la racine des collines formées par sa vulve à gauche et à droite et ce faisant il imprime un mouvement de succion encore plus intense. Elle gémit comme possédée par ce plaisir, par l’élan fanatique qu’il met à l’honorer. Il tente de se ressaisir et donne à ses gestes une direction plus réfléchie. Ses bras plongent de haut en bas et de bas en haut entre le clitoris et les nymphes tandis que sa bouche se régale à saisir son clitoris de manière un peu erratique mais tellement opportune qu’elle crie à chaque fois. Il la caresse de tout son corps, à la manière des masseuses thaïlandaises, et son corps est juste à la dimension parfaite pour sa vulve.

A présent ses bras enserrent son mont de Vénus et le massent, augmentant le plaisir qu’elle prend dans les tournoiement de sa langue autour et sur son bouton d’amour tellement gonflé, tellement bandé qu’il peut le sucer et le pomper. Elle hurle son plaisir, l’inonde de cyprine en jets vaporeux. Cette sensation vient couronner le délire du petit corps à la fois utilisé et acteur, envahi d’odeurs, entièrement enduit, et massé tout autant par les caresses qu’il prodigue à sa géante. L’envie de jouir est si forte pour lui aussi !

Elle n’y tient plus, incapable de garder la maîtrise de ses gestes, incapable de la douceur qu’elle aimerait imprimer à sa main. Elle a besoin d’être prise, emplie, comblée, maintenant !

Elle appuie légèrement sur le dos de son toy et le fait plier facilement tellement il a faim lui aussi de sa grotte, et elle le pousse en elle, tout gluant. La moitié supérieure de son corps pénètre l’antre palpitante, moëlleuse. Il est pressé de toutes parts et les gémissements, qu’elle crie presque, lui parviennent assourdis par les chairs de son amante entre lesquelles il coulisse. Univers rosé, doucereux sur sa langue qu’il sort par moment comme pour prendre de l’oxygène. La grande main lui enserre les fesses et le sexe, un doigt délicatement contracté sous ses bourses et ces contacts sont un délice de plus. Il est comme coupé en deux, à la fois bercé par les spasmes de plaisir de son amante géante, et au contact par ses jambes avec la furie de son désir, chairs chaudes et odorantes d’un côté, fraîcheur de l’air dans lequel il est agité de l’autre.

Elle veut plus, encore plus. Elle le sort en entier, pour se frustrer un peu et pour lui laisser reprendre son souffle, elle le lèche de bas en haut quelques fois, les yeux fous de désir, excitée par le mélange de goûts de sa cyprine et de son liquide séminal qui coule depuis un moment en abondance sur ses doigts. Puis elle le replonge en elle, profondément. L’excitation est telle qu’elle ressent intensément chaque millimètre qu’il parcourt en elle, comme au ralenti, le contact de chaque épaule, de son sexe totalement érigé qui vient frotter comme un soc la glaise de sa grotte. Lorsqu’il arrive au fond et qu’il pose ses mains et sa bouche en un baiser divin, que ses genoux appuient fermement sur les dunes de son point G, elle se met à trembler, séisme de plaisir, submergée par la violence de l’orgasme. Et le monde de son homme-jouet vibre, se contracte, le circlut si parfaitement, épouse si bien les contours de son corps, pressant les chairs autour du sexe tendu qu’il jouit également, ajoutant son sperme abondant aux sucs féminins en une vague parfumée et parfaitement glissante. Il jouit et arque son corps en soubresauts qui projettent son sexe encore plus fort contre les parois de son vagin.

Elle a serré ses cuisses autour de lui. Elle le retient au chaud, elle le garde en elle, avec ce plaisir palpitant pendant encore si longtemps, irradiant tout son corps, ses seins qui ont produit du lait par le passé et qui y ont tant gagné en sensibilité, son ventre convexe, son visage stupéfait de bonheur, ses membres abandonnés gracieusement. Entre deux eaux, flottant dans les nimbes du plaisir, elle rend grâce à ce corps qu’elle trouve trop fatigué mais qui est capable de tant de beauté et d’abandon, et son coeur rebondit vers le petit homme qui l’a honoré.

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