Chapitre 18 : Conflit

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— Humm... Luke ouvrit lentement les yeux, du bruit l’avait réveillé. Tu te lèves déjà Sho ?

— J'ai envie de visiter un peu cet endroit.

Le samouraï terminait de se préparer, il attrapa son sac, prêt à partir. Luke se mit assis, encore à moitié endormi.

— Tu m'attends ?

— Je descends, répondit-il en hochant la tête.

— Je me dépêche.

Luke se prépara rapidement avant de prendre les escaliers pour rejoindre son ami. Sokann qui se tenait derrière le comptoir semblait au prise avec un Sho'Ryu bougon.

— C'est très mal vu par ici, dit le gérant.

— Que se passe t'il ? intervint l'amnésique.

— Ah te voilà aussi, remarqua Sokann. C'est porter une arme qui est assez mal vu par ici, surtout des reliques aussi précieuse, cela risque d'attirer les voleurs.

— Hors de question que je me sépare de Kuro et Shiro, déclara Sho'Ryu.

— Tu n'arriveras jamais à le convaincre, prévint Luke. Je préfère garder mon katana moi aussi, on ne sait jamais.

— Je vous aurai prévenu, soupira Sokann, soyez prudent.

Quelques instants plus tard, ils voguaient sans réelle objectif dans les rues bondées. La ville était un vrai labyrinthe, des bâtiments en bois plus récent, construit entre les anciens en argiles, bloquaient certains chemins, voir créaient des culs de sac. Tout cela donnait véritablement l’impression d’être dans un véritable labyrinthe. Le fait que de nombreuses personnes dormaient encore sur le sol, certaines en piteux état, rendaient cela encore plus sinistre. Des marchands criaient dans les rues, vendant des produits venant de l'extérieur à des prix exorbitants. Luke n’appréciait pas vraiment les regards qu’on lui jetait, il ne se sentait pas vraiment en sécurité. Sho'Ryu lui mit un léger coup de coude avant de lui chuchoter quelque chose.

— On nous suit.

L'amnésique jeta un coup d'oeil discret derrière lui, et vit trois hommes armés marcher à une bonne distance derrière eux. Ils portaient chacun des tuniques noires ornés de dorures, les distinguant des autres habitants de la ville souterraine vêtu de haillon.

— On se sépare pour se retrouver à l'hotel ? souffla Luke.

— D'accord, ne t'arrêtes surtout pas.

Ils accélérerent tout deux le pas, et prirent chacun une direction différente pour semer le doute chez leurs poursuivant. L'amnésique les avait perdu de vue, quand il entendit une petite voix l'appeler.

— Monsieur ! Monsieur ! Aidez-moi s’il vous plaît !

— Que se passe-t-il ? s’enquit Luke.

Une petit fille tirait sur son pantalon pour lui faire signe de venir, elle pointait du doigt une ruelle juste un peu plus loin. Elle ressemlait à Elise avec ses cheveux gris. Un très mauvais pressentiment s’empara de lui.

— Vite monsieur ! insista l’enfant.

— Dis-moi ce qu’il se passe, où sont tes parents ?

La petite fille hésita, puis chercha du regard quelque chose, ou quelqu’un. Luke vit les trois hommes réapparaître au bout de la rue. Il repoussa l’enfant pour courir, mais ses jambes ne répondirent pas à ses ordres. Il baissa les yeux pour voir quelque chose planté dans sa cuisse, ses yeux commencèrent à se voiler, et sa conscience à faiblir.

Merde.

Sa tête lui faisait terriblement mal, il avait l’impression qu’on lui assénait des coups de poignards sur le crâne. Au prix d’un immense effort, il parvint à ouvrir les yeux. Il était allongé sur le sol froid et humide de ce qui ressemblait à une cellule, il tenta de se relever mais ses bras étaient attachés dans son dos. De l’eau glacé atterrit sur son visage, le faisant sursauter.

— Il était déjà réveillé ! se plaignit un homme.

— C’était pour être sûr ! se défendit un autre. Le poison aurait pu encore faire effet !

— C’est ça, allez aide moi à le porter, ils nous attendent.

Luke n’arriva pas à parler, son esprit était encore embrumé. Deux mains le soulevèrent pour le mettre debout, puis le firent marcher.

— Eh ? Eh ! Tu m’entends ?

— Ça ne sert à rien, il est encore défoncé, laisse-lui le temps.

Ils l’emmenèrent à travers un long couloir sombre, puis il commença à apercevoir de la lumière au loin. A mesure qu’ils avançaient un brouhaha se fit entendre, de plus en plus fort. Les traits lumineux l’aveuglèrent, Luke sentit qu’on lui libérait les mains et il fût poussé en avant. Il trébucha avant de tomber sur le sol, il entendit des rires tout autour de lui. Quand ses yeux furent enfin habitués il comprit, ce qu’il avait pris pour un amphithéâtre était en réalité une arène. Des spectateurs remplissaient les gradins, une grande partie étaient des habitants de la ville souterraine, quand aux autres à la vue de leurs beaux vêtements, il comprit qu’il venait sûrement de la vraie Aria. Luke entendit quelque chose cliqueter à sa droite, on venait de lui jeter son katana.

Qu’est ce qu’il se passe bordel ?

Eddie descendit les marches en baillant, sa nuit avait été agitée, les voix n’avaient pas arrêté de lui parler. Il n’avait pas trouvé Luke et Sho’Ryu dans leur chambre, mais ils n’étaient pas en bas non plus, seul Sokann l’attendait.

— Alors enfin tu te réveilles ? dit-il, agacé.

— Pourquoi ? Quelqu’un m’attend ? plaisanta Eddie.

— Gorlon lui t’attends, il a quelque chose pour toi.

Le sourire s’effaça sur le visage d’Eddie, il connaissait bien ce nom, celui de l'homme qui gérait la ville souterraine dans l'ombre. Il mit la main sur le manche de son épée, qui ne le quittait jamais, même la nuit.

— Tu m’as trahi ? cracha-t-il.

— Tu oses me dire ça ? A moi ? s’esclaffa Sokann. Après ce que tu nous as fait ? Ce que tu as fait à Geoffroy ?

— Gorlon t’as raconté des mensonges, je ne l’...

— Ne perds pas ta salive, je connais la vérité. Tout ça pour cette maudite épée, ajouta-t-il en regardant l’arme de son interlocuteur.

— Ce n’est pas moi qui l’ai tué !

— Je te l’ai dit, inutile de me mentir. Tu devrais plutôt te dépêcher d’aller à l’arène, où tu risques d’arriver trop tard pour voir tes amis.

— Qu’est ce que tu viens de dire ?

Elise apparut au fond la pièce, de la colère pu se lire sur son visage. Instinctivement elle sortit son grimoire de sa sacoche. Sokann leva les mains en signe d’abandon.

— Ne t’en prends pas à moi ! Cela ne les aidera pas.

La porte s'ouvrit avec fracas, et Sho'Ryu pénétra dans le batiment, en un instant il dégaina son arme et la pointa vers Sokann.

— Apparemment ils n'ont pas réussis à attraper le deuxième, plaisanta t-il.

— Qu'est ce qu'il se passe Sho ? demanda Elise, paniquée.

— On s'est fait suivre avec Luke, et on a décidé de se séparer. Visiblement il l'ont eu.

— A l'heure actuelle il doit être au colisée, expliqua Sokann. Je pense que son premier combat ne vas pas tarder à commencer d'ailleurs.

La lame de Sho'Ryu fusa vers la gorge de son interlocuteur, mais ce dernier effectua un bond en arrière avec agilité, pour atterir sur le comptoir.

— Je pense que vous avez mieux à faire que de perdre du temps ici, nargua Sokann.

— Enfoiré de traître, jura Elise. Dépêchez vous on doit allez l'aider !

Elle commença à partir suivit par le samouraï, mais elle se rendit compte qu’Eddie ne les suivait pas. Le chasseur de relique restait immobile, fixant le sol.

— Tu fais quoi ? l'interrogea Elise. Luke est en danger !

— C’est un piège, murmura Eddie.

— Quoi ? Peu importe si c'en est un, on doit y aller !

— Ils veulent m’avoir, si j’y vais ils vont me prendre mes reliques.

Le son d’une claque retentit dans l’hôtel, on pouvait lire de la colère sur le visage d’Elise, mais surtout de l’incompréhension.

— Et alors ? Reprends toi Eddie ! C’est notre ami, on doit l’aider !

— Je n’ai aucune raison de l’aider.

Elle ne répondit rien, il leva les yeux pour croiser son regard, il n’y vit que de la déception et du dégoût.

— Ne me regarde pas comme ça ! hurla-t-il, comme s'il était possédé. Je ne vais pas risquer ma vie !

— Mai...

— Arrête de jouer à l’héroïne ! Ton village, tu ne les as pas aidées par bonté eux ! Tu voulais juste pouvoir partir et vivre ta propre vie ! Tu n’en avais rien faire d’eux ! Pour moi c’est pareil, Gorlon possède une véritable armée ici, tu penses qu’on à la moindre chance à deux ? Non ! Je n’irais pas mourir pour rien !

Il haletait, et de la transpiration coulait sur son visage. Il paraissait soudainement bien plus vieux et pitoyable. Elise ne répondit rien, elle se contenta de faire volte-face pour s’en aller.

— Attends ! Tu vas te faire tuer ! dit Eddie.

— Ne t’en fais pas pour moi, répliqua-t-elle d’une voix monotone. Je sais me défendre.

Sho'Ryu n'avait rien dit, et contenta de regarder Eddie dans les yeux en suivant la jeune femme. Les deux hommes les entendirent s’éloigner en courant, puis plus rien. Sokann reporta son attention sur le chasseur de relique, immobile à côté de lui.

— Tu vas vraiment laisser tes amis mourir ? demanda-t-il.

— Je n’ai pas le choix.

— Qui parle jusqu’à présent ? Qui prend cette décision ? Est-ce la même personne qui a décidé de tuer Geoffroy ?

Eddie tourna la tête vers Sokann, mais ce dernier ne le reconnu pas. C’était bien Eddie qui était en face de lui, pourtant quelque n'allait pas, quelque chose était différent.

— C’est mon père qui fait tout ça.

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