Chapitre 12 :

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Sho'Ryu bloqua le coup, désarma son adversaire et pointa son sabre vers son torse. Luke leva les mains pour signifier son abandon. Le samouraï paru légèrement déçu.

— Comment as tu pu manier Kuro aussi bien face à Livink ? questionna-t-il. Les lames jumelles m'ont choisie et portant tu as pu l'utiliser toi aussi, et même mieux que moi !

— Je ne sais pas, admit Luke en haussant les épaules. Je crois que... je n'étais pas vraiment moi même à ce moment là.

Sho'Ryu paru peu satisfait par ces explications. Il ramasse le katana de Luke, admirant sa somptueuse lame.

— Cette lame est vraiment de haute qualité, c'est une superbe arme. Le mercenaire à qui tu l'as prise se nommait Lan'Ru, c'est bien cela ?

— Euh... oui, répondit Luke, surpris. Pourquoi son nom te dis quelque chose ?

— Je connais quelqu'un qui s'appellait comme cela, mais si tu l'as battus, impossible que ce soit la même personne. Tu n'aurais eu aucune chance contre lui.

Merci, c'est gentil ça.

— Vous avez finis de parler ? C'est bon ? les coupa Eddie. C'est à mon tour maintenant !

Il se leva tandis que Sho'Ryu soupira, les deux se firent face, prêt à croiser le fer. Luke regarda ses deux compagnons, tous les deux possédaient des reliques, prenant la forme d'arme magique. Pourtant aucun des deux n'avait pu lutter contre le général.

— Ce qu'il a fait Livink, interrogea t'il. Lorsque la foudre l'a rendu plus fort, c'était quoi exactement ?

— La Libération ? répondit Eddie en levant un sourcil. C'est la "seconde phase", cela permet d'utiliser pleinement la puissance d'une relique.

— Et vous ne savez pas le faire ? se moqua Luke.

— C'est compliqué, grogna le chasseur de relique.

— Tu vois Luke, expliqua Sho'Ryu. Lorsque l'on utilise une relique, elle prend de notre énergie vitale pour s'activer. Pour Eddie cela déclenche l'apparition de flamme, pour moi cela permet à mon sabre noir de trancher n'importe quoi, et au blanc de contrer la magie. Le second niveau d'utilisation s'appelle la Libération, dans cet état la magie de la relique se mélange avec son possesseur, multipliant sa puissance.

— Incroyable, souffla l'amnésique. Et ça n'a aucun danger ?

— Bien sûr que si, c'est pour ça que cet idiot n'ose pas s'en servir, plaisanta Sho'Ryu. A la moindre erreur d'innatention, la relique absorbe toute ton énergie vitale. Tu meurt ou au mieux tu finis amorphe.

— Allez, assez bavassé, l'interrompit Eddie. Ramène toi !

Leurs armes s'entrechoquèrent, et Luke s'éloigna un peu pour s'asseoir à côté d'Elise. Elle était occupé à parcourir du doigt les caractères inscrit sur les pages de son livre, tout en les prononçant à haute voix. L'amnésique ne comprenait pas grande chose à tout cela.

— Et tout cela tu l’as écrit toi-même ? demanda Luke, véritablement impressionné.

— Cela m’a pris presque quatre ans, avoua Elise. Mais si je devais le refaire j’irais bien plus vite ! Il ne contient que deux sorts, celui de matérialiser des flammes et celui de les manipuler.

— Comment connaissais-tu les caractères ? Il existe un genre d’alphabet pour tous ces symboles ?

— Je n’en sais rien, répondit-elle pensive. Au village j’avais des livres qui parlait de magie, mais rien sur la manière d’en créer un. J’ai « écouté » le mana pour l’écrire.

— Le mana ? s’interrogea Luke.

— L’énergie qui parcourt le monde et chacune de ses créatures, si tu y es sensible tu peux l’entendre et même t’en servir.

— La même énergie nécessaire pour utiliser les reliques ?

— Tout à fait.

L’amnésique ferma les yeux pour se concentrer, mais mis à part le son de l’acier qui s’entrechoquait, il n’entendit rien.

— Tu es vraiment impressionnante ! Personnellement je n’entends pas grand-chose...

— Moi aussi tu m’as pris de court, intervint Sho’Ryu. Quand tu m’as montré ton livre je ne m’attendais pas à ce que tu maîtrise aussi bien la magie. Dans mon pays c’est interdit, mais je sais qu’un livre comme le tien vaut une sacrée quantité d’or !

— Ne quitte jamais des yeux ton adversaires !

Eddie s’élança en profitant de l’ouverture de Sho’Ryu, ce dernier bloqua le coup, effectua un mouvement rapide de poignet pour le désarmer, et d’un coup de pied le fit tomber sur le sol. Le samouraï soupira.

— Dix victoires pour moi, zéro pour toi.

— C’est juste de la chance ! dit Eddie en ramassant son arme pour s’en aller. Dès qu’on aura mangé tu verras bien.

— Je suis impatient de voir ça, se moqua Sho’Ryu. Je reviens je vais voir si les pièges ont fonctionné.

Il s’éloigna de la clairière dans laquelle ils s’étaient établis, ils n’avaient pas eu le temps d’atteindre le prochain village, alors ils décidèrent de dormir à la belle étoile. C’était le début de l’été et il faisait déjà des températures agréables même la nuit. Luke regardait Elise feuilleter les pages du livre pour vérifier qu’aucune ne soit abimé. Une idée lui traversa l’esprit.

— Au fait, est-ce que moi je peux m’en servir ?

— Euh... répondit Elise, pris de court par la question. Tout dépend de ton affinité avec le mana, mais ça ne coûte rien d’essayer.

Ils se mirent debout tous les deux et elle lui tendit le livre. Il le prit délicatement, puis attendit ses instructions.

— Tu dois le considérer comme un instrument, expliqua-t-elle. Le mana est déjà en toi, les sorts te permettent simplement de lui donner une forme. Commence par essayer de ressentir l’énergie qui passe en toi, puis essaie de l’envoyer dans ta main qui tient le livre.

Luke se concentra, même si les instructions était assez flou il essaya du mieux qu’il pouvait.

— Respire lentement, imagine comme un tourbillon qui parcoure tout ton corps.

Elle ne m’aide pas beaucoup. Le silence s’installa tendis que rien ne se passait, presque une minute entière s’écoula et l’amnésique commençait à penser qu’il n’y arriverait simplement pas. Quand soudain il sentit quelque chose, le fameux tourbillon était là, il y en avait même un second, bien plus puissant et éloigné. Luke se concentra sur le premier et le dirigea vers sa main gauche, il sentit le livre le lui renvoyer et tendit le bras droit. Elise le regarda avec étonnement. Il va vraiment réussir ? J’ai mis un mois complet à réussir. Une flamme grande comme un pouce apparût, et fût emporter par le vent quasi-instantanément.

— C’était... décevant, déclara Luke en faisant la moue.

— Pour une première c’est déjà pas mal ! le rassura Elise, qui était au fond d’elle heureuse qu’il n’ait pas fait mieux qu’elle. Avec de l’entraînement tu pourras faire mieux !

— Ouais... je pense que je vais te laisser la magie, je n’ai pas l’impression que le moi d’avant ait été douée là-dedans.

Il lui rendit le livre, puis se détourna pour aider Sho’Ryu qui revenait avec deux lapins. Elise cru apercevoir une lueur violette dans ses yeux l’espace d’un instant.

La soirée se passa tranquillement, Eddie ajouta une défaite supplémentaire à son score, et les quatre compagnons discutèrent jusqu’à tard autour d’un petit feu de camp. Cela faisait trois jours depuis leur départ de Vitry.

Roland déambulait sans trop savoir où aller dans les couloirs du château. Les magnifiques tableaux semblaient le regarder d’un air amusé ou qu’il aille. Le conseil n’allait pas tarder à commencer, mais il n’avait aucune envie d’y aller. La situation avec Drocia, le pays voisin, s’était envenimée dernièrement, et toutes ces rumeurs de coup d’état à travers le pays mettaient tout le monde sous tension. Sans trop rendre compte il était arrivé sur un des nombreux balcons donnant sur la ville. Astria était belle , comme toujours, mais ce qu'on pouvait voir par dessus les muraillles l'attirait davantage.

— Quand suis-je sorti d’ici pour la dernière fois ? murmura-t-il.

Son œil bleu admirait le paysage, et le vent passant sur ses cheveux brun coupés court lui fit du bien. Quelqu’un l’appela et son visage d’adolescents presque adulte afficha de l’ennui. Un véritable colosse s’approcha de lui.

— Je suis en retard c’est ça ? dit-il d’un ton las.

— Si vous le savez déjà, je n’ai pas besoin de vous le dire, répondit l’homme en souriant. Le roi Aelioss et les Douzes Altius vous attendent, mon prince.

— Je vous suis Bohort.

Roland se mit à suivre la montagne de muscle, en espérant de tout son cœur que le conseil ne trainerait pas.

Gauvin respirait avec difficultés, son cheval lui écrasait la jambe et il n’arrivait pas à se dégager. Une odeur de sang et de mort lui monta aux nez, lui déclenchant des hauts le cœur. Pourtant tout se passait sans problème, son unité et lui avaient récupéré la lance, puis s'était remis en route. Jusqu'à ce que cet inconnu leur bloque la route. Tout autour de lui ses compagnons gisaient sur le sol, la plupart mort ou agonisant. Une silhouette encapuchonnée s’approcha de lui, Gauvin n’arrivait pas à voir son visage dans sa position.

— Dire que si vous me l’aviez donné directement, rien de tout cela ne serait arrivé.

— Fils... fils de pute ! jura le soldat malgré la douleur.

Il tendit le bras et réussit à attraper l’arme accroché sur le flanc de sa monture, il la pointa vers l’homme qui le regardait de haut. Des éclairs apparurent sur la pointe, mais l’homme posa rapidement la main sur la lame et la foudre fût stopper net.

— Ne touche pas ça ! il décocha un coup de pied dans le bras du soldat, et récupéra la lance. C’est comme donner de la confiture aux cochons, même cet imbécile de Livink n’en était pas digne au final.

Gauvin se contorsionna une fois de plus, pour détacher un couteau accroché à sa ceinture. Soudain le poids qui le maintenant au sol disparut, quelque chose l’attrapa à la gorge et commença à le soulever. L’homme tenait un livre dans sa main libre, sa capuche était tombée à cause du souffle de l’attaque, et le soldat pu voir le visage de son agresseur. Sa peau était grise, comme si un mort se trouvait en face de lui, son crâne était rasé, et l’on pouvait apercevoir des grandes cicatrices parcourir son visage. Deux yeux noirs fixèrent Gauvin, qui ne pouvait que se débattre face à la force invisible qui le maintenait en l’air.

— Néanmoins j’apprécie ta combativité, ne t’en fais pas tu ne vas pas encore mourir.

Gauvin sentit l’étreinte se resserrer et l’air commença à manquer. Avant de perdre conscience, il vit l’inconnu sourire, une lueur violette dans les yeux.

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