Chapitre 10 : Climax

9 minutes de lecture

Le cheval d’Eddie galopait à pleine vitesse, malgré ses vêtements déchirés et couvert de sang, un énorme sourire ornait son visage. Derrière lui des hommes couraient à sa suite, muni de hache, de fourche ou de couteau. Fulbert malgré son âge menait la charge, l’adrénaline lui faisant oublier la fatigue et la douleur, tous ceux capable de se battre le suivait.

— Que font-ils ici ? murmura Elise, interdite.

— Ils ont décidé de prendre leur avenir en main, lui répondit Luke.

— Occupez-vous d’eux, ordonna Livink. Mais ne les tuez pas tous !

Les hommes se détournèrent du trio dans la cour, et se mirent en position pour bloquer l’arrivée des assaillants. Eddie ne s’en soucia pas, et fit même accélérer son cheval davantage tout en agitant son épée enflammée pour maintenir les soldats à distance. Il passa à travers la barrière humaine, pour arriver à la hauteur de Luke.

— Je croyais que tu étais parti, s'interrogea ce dernier, surpris par la présence du chasseur de relique.

— Je ne te pensais pas assez idiot pour les aider, se moqua Eddie. Mais ce type-là, ajouta-t-il en pointant Livink du menton. Hors de question de te le laisser pour toi tout seul.

Le principal intéressé se mit à rire, cela faisait longtemps que quelque chose d’aussi drôle ne lui était arrivé.

— Tu as réussi à te débarrasser de mes hommes ? adjura t-il.

— Oui, t’es le prochain d’ailleurs.

Livink se remit à rire et au même moment on entendit le bruit des armes s’entrechoqué. Les villageois étaient arrivés jusqu’à l’avant-poste.

— Combien de temps vont-ils tenir vous pensez ? Ces idiots n’ont aucune chance contre de vrais soldats.

Luke ne répondit pas, mais savait qu’il avait raison. Les villageois étaient bien plus nombreux, plus d’une centaine, mais leur surnombre ne suffira pas. Pour triompher ils devaient vaincre Livink.

— J'espère que vous ne pensez pas avoir une chance contre moi ? les nargua t'il.

— On ne le pense pas seulement, affirma Eddie en souriant.

— Vous êtes rempli d'illusion, railla Livink. Dans ce monde tout est régit par les reliques, et vous devriez le savoir. Ceux qui n'en possèdent pas ne sont que des moins que rien. Je suis un des meilleurs combattants d'Astria, et je détiens Fulgur, l'une des plus puissantes armes de ce monde ! Quant à vous ? Vous n'êtes rien, ni personne !

— Mais nous sommes trois, dit Luke en réfléchissant à un plan d'attaque.

Livink rit, puis leva sa lance devant lui.

— Même si vous possédiez mon arme, vous ne sauriez même pas vous en servir ! Je vais vous montrer comment utiliser le plein potentiel d'une relique !

Des éclairs commencèrent à jaillir de la pointe de la lance, puis ils s'enroulèrent autour de Livink.

— Que le tonnerre gronde ! Foudroie mes ennemis Fulgur !

On entendit le son de la foudre, comme si puissant orage se déchainaittout autour d'eux. Mais tous les sons provenaient de la lance, tout son pouvoir se déchaînait.

— Libération ! tonna Livink.

La foudre l'entoura entièrement, puis elle explosa dans un flash. Quand l'intensité lumineuse eut suffisamment diminué, le général réapparut. Une lueur jaune l'entourait, et de minuscules arcs éléctriques parcouraient tout son corps. L'homme en face d'eux était bien le même, pourtant il dégageait une tout autre aura. Luke remarqua que ses mains tremblaient, mais il n'arrivait pas à se calmer. Il vit passer sur le visage d'Eddie une émotion nouvelle, de la peur.

— Vous aviez raison, souffla t-il, en regardant sur sa gauche, alors qu'il n'y avait personne. Je n'aurais pas du venir, c'était une erreur.

A qui parle t-il ? pensa Luke. Il fût tiré de ses pensées par des cris derrière lui. Cinq villageois s'étaient extirpés de la mélée, et se ruaient à présent sur Livink, fourche et hache levées.

— Non arrêtez ! commanda Elise affolée, les voyant aller à une mort certaine.

Ils passèrent à côté de Luke et des autres, aveuglés par le général et leur envie de vengeance. Livink les regarda avec tristesse en se mettant en position. L'affrontement ne dura qu'une seconde. L'arme virevolta avec légéreté, Livink était encore plus rapide, plus fort qu'auparavant. Les villageois furent décimé sans avoir le temps faire quoi que ce soit. Les arcs électriques continuaient de courir sur l'armure rouge du général, tandis que cinq cadavres l'entouraient. Il pointa sa lance vers chacun des corps, et des éclairs jaillirent, transformant les restes en cendres.

— Alors ? s'enquit Livink. Etes vous satisfait ? Tous ces morts auraient pû être évités si vous vous étiez contentés de jouer votre rôle. Encore quelques années et j'aurais pu prendre la tête de ce pays, et tout aurait changé ! Mais il a fallu que vous gachiez tout ça, et pour quels raisons ? hurla t-il, le visage remplie de colère. Quelle est la récompense minable qui vous a été promise ?

Livink pointa du doigt le bataille qui avait lieu à l'entrée de l'avant poste, Luke distingua Fulbert au prise avec un soldat, et il vit un autre villageois se faire transpercer par une lance. En un instant il comprit dans quel sens évoluait l'affrontement.

— Bientôt, il ne restera plus personne pour donner quoi que ce soit, dit Livink.

Sho’Ryu couru vers le général, la lame noire dans la sa main droite et la blanche dans l’autre. Il bondit et abattit ses deux katanas verticalement, le manche de la lance bloqua les deux coups avec facilité.

— Je n’ai pas besoin d’une récompense pour les aider, affirma fermement le samouraï.

Livink le repoussa et plongea sa lance en avant, Sho’Ryu dévia le coup avec difficulté, surpris par la nouvelle vitesse de son ennemi.. Eddie et Luke se précipitèrent pour l’assister, attaquant chacun d’un côté. Le général esquiva l’épée enflammé et envoya un coup horizontal sur l’autre. L’amnésique bloqua la lame, mais au moment du contact des étincelles jaillirent entre les deux armes, et il sentit un choc électrique se répandre dans tout son corps.

— Idiot ! cria Livink. Seule une arme magique peut en affronter une autre !

Ignorant l’insulte, Luke revint à la charge, de concert avec ses deux alliés. Ils étaient tous les trois blessés et exténués, tandis que leur adversaire – malgré son âge – ne marquait aucun signe de fatigue. L'amnésique ne savait pas pourquoi, ni comment, mais sa lance semblait lui fournir plus de puissance. Livink bloqua l’assaut et les repoussa de nouveau, cherchant à se débarrasser du plus faible en premier, sa lance fusa vers Luke.

— Bouge !

Sho’Ryu s’interposa, mais il avait été trop lent. Il intercepta le coup avec son katana noir, mais Livink le frappa d’un coup de pied en plein plexus, l’envoyant en arrière. Le général effectua un mouvement de poignet, et le manque de sa lance frappa en plein visage Eddie derrière lui. Il vit volte-face pour l’achever, mais il vit quelque chose foncer sur lui dans sa vision périphérique.

Elle a encore de l’énergie celle-là ? pensa-t-il exaspéré.

La boule de feu était moins grande que les précédentes, mais suffisamment grosse pour lui faire de lourds dégâts. Livink allait la contrer, quand il vit Eddie se relever pour l’attaquer. Réagissant à une vitesse surhumaine, il pointa sa lance en direction du sol et la foudre en sortit, se dispersant dans toutes les directions autour de lui. Par réflexe Luke ferma les yeux, il entendit une détonation et fût propulsé en arrière. Il heurta le sol avec violence, perdant connaissance. La moitié de son bras droit avait disparu, emporté par la magie.

— Vous êtes des vermines tenaces, dit Livink, qui visiblement subissait le contre coup de son attaque. Maintenant c’est terminé.

Il se tenait au milieu du trou qu’avait creusé les éclairs, il en sortit pour se diriger vers Eddie. Elise avait tout donnée dans ce dernier sort, elle luttait pour ne pas s’évanouir. Sho’Ryu se releva difficilement, incapable de se battre à présent, une large plaie était ouverte sur son flanc droit.

— Viens ! hurla-t-il malgré la douleur, mais Livink l’ignora.

— Vous rendez vous compte de votre bêtise à présent ? Si j'avais eu vingt ans de moins, vous n'auriez pas tenu plus d'une minute.

Il s’approcha du chasseur de relique, couché sur le sol, seul son torse qui se soulevait montrait qu’il était encore en vie. La foudre l’avait frappé à plusieurs reprises étant donné qu’il était le plus proche.

On entendait encore au loin le combat entre les gardes et les villageois. Fulbert plongea son couteau dans l’épaule d’un homme, mais quelque chose de froid s’enfonça dans son dos. Il tomba lourdement en avant, il essaye de se relever en s’aidant de ses bras, mais il n’arrivait pas à avoir de la force. Le maire se revit accepter de garder un bébé, tandis qu’un couple en larme s’enfuyait au loin. Le visage d’Elise apparût alors, et les yeux du maire se fermèrent.

La lance se leva, sa lame crépita, comme si l’arme elle-même se délectait de la mort. Livink l’abattit sur le corps inanimé, mais quelque chose l’en empêcha. Une main tenait fermement le manche, empêchant le général de la bouger.

— Que ? dit-il sans trop comprendre ce qu’il se passait.

Il leva le regard pour croiser deux yeux violets, son instinct lui hurla de reculer et Livink fit un bond en arrière pour prendre de la distance. Elise n’arrivait pas à le croire, Luke s’était relevé et se tenait debout comme s’il n’était pas blessé. Son bras droit était intact, et sur le dos de sa main brillait la même marque que précédemment, mais avec une intensité bien supérieure. L'oeil semblait regarder partout autour de lui, comme vivant.

https://zupimages.net/viewer.php?id=21/14/k26u.png

L’amnésique faisait face à un Livink médusé.

— Cette marque ? balbutia-t-il. Comment ce fait-il que tu la possède ?

— Donne-moi ton arme Sho, ordonna Luke.

Le samouraï sembla hésiter une seconde, puis lança son arme, que l’amnésique attrapa avec dextérité.

— Arrêtez tous de vous battre ! hurla-t-il, sa voix retentit comme un grondement, stoppant les affrontements. Regardez le dernier duel de votre chef.

Tous les regards étaient tournés vers Luke, qui dégageait une aura aussi envoûtante que terrifiante. Livink tremblait de colère, il essaya de se calmer mais n’y parvint pas. J’ai peur de lui ? Impossible !

— Mais pour qui tu te prends chien ! hurla-t-il en courant vers son adversaire.

Sa vitesse et sa force furent davantage décuplé par sa relique tandis qu’il attaqua, Luke leva son arme pour parer, et le choc fût si puissant qu’Elise en ressentit les vibrations.

— Crève ! rugis Livink.

Il frappa et frappa de nouveau, ses assauts de plus en plus rapides, mais Luke contra chaque coup sans montrer de difficultés. J'utilise ma relique à sa pleine puissance, comment peut-il me tenir tête ? pensa Livink. Le katana noir dansait entre ses mains, tandis que l’amnésique commençait à gagner du terrain. Il attaqua par en bas et le général lâcha presque son arme en bloquant, il se fatiguait de plus en plus alors que son adversaire le regardait avec calme.

Il me regarde avec pitié ? Moi ?

Livink recula pour mettre créer de la distance, décidant de changer de tactique. Il pointa sa lance, et une sphère commença à se former devant la pointe de l’arme.

— Cette fois ce sera bien plus puissant que tout à l’heure, se vanta le général. Tu penses pouvoir y survivre ?

— Il me suffit d’éviter, répliqua Luke.

Il se contenta alors de marcher vers lui, prêt à mettre fin à l’affrontement. Livink paniqua, puis vit quelque chose se déplacer dans son champ de vision, et il préféra viser dans cette direction. Tout se déroula en moins d’une seconde, un seul éclair jaillit - mais d’une taille et d’une puissance bien supérieur aux autres - en direction d’Elise. Luke réagis sans réfléchir et se jeta devant la trajectoire, sa main droite tendu devant lui. La foudre se stoppa, comme face à un mur, l’étrange marque sur la main de l’amnésique semblait agir comme une protection. Mais il sentit qu’il faiblissait, ses limites se rapprochaient.

Encore un peu ! Se réjouit Livink en son for intérieur. La lance puisait dans son énergie vitale, mais tant qu’il l’alimentait elle continuerait de projeter sa magie. Le général sentit que sa température augmentait de plus en plus, le premier qui abandonnerait perdrait la vie. L'éclair continuait de frapper Luke et le bruit du tonerre était assourdissant. La chaleur augmenta encore davantage, surtout au niveau de sa nuque, Livink cligna des yeux, et l’instant d’après il voyait la scène sous un angle différent. La lance cessa d’émettre l’éclair et elle tomba au sol, rebondissant avec un bruit de métal. Il aperçut une étrange forme entourée de flammes, tandis que sa vue se brouillait.

Le général Livink était mort, sa tête gisait sur le sol. Les villageois hurlèrent de joie. Certains soldats se précipitèrent pour le venger mais d’autres les stoppèrent, plus rien ne les forçant à lui être fidèle. Pour éviter de créer un bain de sang, le vétéran prit la parole, ordonnant de laisser les villageois partir. Les quatre guerriers furent transportés avec précaution, Luke à présent évanoui fût acclamé comme un héros pendant tout le trajet.

Cinquante et un soldats trouvèrent la mort ce jour-là, tout comme trente trois habitants du village, parmi eux le maire, qui perdit la vie un sourire sur le visage.

Annotations

Vous aimez lire Hoghan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0