Réponse au défi "L'ascensseur"

https://www.scribay.com/defis/defi/122211752/l-ascenseur

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Me voilà à l'abri de cette averse folle, j'ai à peine le temps de franchir la seconde porte du sas d'entrée de l'immeuble que j'aperçois la porte de l'ascenseur qui commence à se refermer. J'ai eu juste le temps d'interpeler son occupant pour qu'il me retienne la porte, qu'il est charmant.

— Vous montez au combien ? Me demande-t-il avec un regard qui semble à la fois innocent et charmeur.

— Je monte au dixième. Lui annonçai-je un peu essoufflé.

— Ah, bah moi aussi, haha !

Je suis dégoulinant, cette pluie m'a littéralement inondé, je pourrais presque essorer mon polo. Je remarque que cette personne est dans le même état que moi. Sa chemise qui lui colle à la peau, ses cheveux châtains mi-longs qui s'égouttent sur ses épaules lui donnenet un charme romantique, je dirais même que c'en est excitant.

J'ai décidé de faire une surprise à Marie pour son anniversaire, j'espère que le contenu de mon sac n'a pas pris l'eau. J'ai hâte de voir sa réaction.

Un léger soubresaut me sort de mes pensées, puis l'ascension de la cabine s'arrête. Il ne manquait plus que ça ! La panne ! Ce genre d'imprévus a le don de m'agacer, ça ne tombe jamais quand il faut.

Mon voisin de cabine se tourne vers moi, à la fois inquiet et souriant.

— Bon, je pense que l'on va rester quelques temps coincés ainsi, le temps qu'un dépanneur arrive et avec les bouchons sur la route, nous allons devoir prendre notre mal en patience... Vous vous appelez ?

Je suis surpris qu'il me pose ce genre de question, je suppose qu'il cherche à faire passer le temps, je comprends.

— Jérémy et vous ?

— Tom, mais tu peux me tutoyer. C'est la troisième fois que je tombe en panne dans ce fichu ascenseur en deux ans, et pourtant je m'entête encore à le prendre à chaque fois que je viens ici...

— Bon ben, enchanté, d'habitude je prends mon courage et je monte les dix étages à pieds, mais là avec ce temps j'ai préféré la simplicité, à tort visiblement !

Nous discutons de tout et rien à la fois, de la pluie et beau temps. Mais je ne parviens pas à rester concentré, il y a quelque chose qui m'attire chez cette personne, je dirais même que tout m'attire chez lui. Ses yeux verts qui transpercent les miens à chaque fois qu'il m'adresse la parole, sa chemise toujours collée à son torse, son jean slim qui prend les formes de ses cuisses. J'ai chaud, j'ai envie de sentir son corps contre le mien, de sentir ses effluves, son parfum. J'ai envie de poser la main sous sa chemise et d'en défaire les boutons un à un. Je n'écoute plus une seule de ses paroles, je suis parti dans mes pensées les plus perverses, c'est très rare qu'un gars me fasse cet effet.

Le silence envahit la cabine, ça a pour conséquence de me ramener à la réalité, il me fixe droit dans les yeux, il s'est rapproché de moi, un petit sourire se dessine sur son visage. Je n'arrive plus à me contrôler, je fais un pas vers lui. Nos corps sont à quelques millimètres de rentrer en contact. J'écarte sa mèche dégoulinante de son visage d'un geste lent. Ma main descend sur son épaule, puis lentement, se dirige vers son col que j'écarte du bout des doigts. Je retire le premier bouton, puis le second, jusqu'au dernier. Ma main se faufile sous le tissu et y découvre une sensation agréable. Son torse lisse et humide me donne des frissons.

Le tension est palpable, nous sommes tous les deux pris dans des caresses des plus sensuelles, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Nos lèvres finissent par entrer en contact, son ventre totalement découvert viens se coller contre le mien, mes mains se retrouvent sur son dos, toujours sous le tissu de sa chemise, elles descendent avec tendresse jusqu'à arriver à son jean, la souplesse du tissu ne retient pas le passage de mes mains aventurières. Je sens le souffle chaud de sa respiration sur mon cou, ses caresses me mettent dans un état d'excitation intense, je commence à défaire sa ceinture quand un mouvement de la cabine me perturbe, ce même mouvement que l'on ressent lorsque l'ascenseur s'arrête. « Quand l'ascenseur s'arrête !? » pensais-je. Mais ça signifie qu'il se serait remis en route ? Je ne m'en serais pas rendu compte ?

La porte s'ouvre, pris de panique, nous séparons nos corps brusquement, mais trop tard, elle est ouverte.

Une personne se trouve devant nous : Marie, ma petite amie, nous dévisage la bouche grande ouverte et les yeux grands ouverts.

Je m'apprête à m'expliquer lorsque Tom prend la parole.

— Chérie, ce n'est pas ce que tu crois ! Je... Je...

— Comment ça chérie ? Demandais-je étonné.

— Bah oui, c'est ma petite amie, pourquoi ?

Le visage de Marie se décompose, je tombe des nues. Voilà que Tom est le petit ami de ma petite amie ! Marie tente de s'expliquer, mais déçus, nous décidons de rebrousser chemin tous les deux. Tom appuie sur le bouton RDC, la porte se referme, et la cabine entame sa descente.

Nous nous regardons tous les deux choqués, cette situation à la fois déconcertante et cocasse me vaut un petit fou rire. Ça a pour effet immédiat de détendre Tom qui laisse lui aussi échapper un petit ricanement. Sa présence auprès de moi a pour effet de raviver l'excitation qui s'était interrompue brusquement. C'est alors qu'une petite idée me trotte dans la tête.

— Nos soirées respectives sont gâchées, je te propose de venir chez moi, on commandera des pizzas et puis on sera toujours mieux que dans un ascenseur, non ? En espérant qu'il ne tombe pas de nouveau en panne !

Nous échangeons un regard complice, nous voilà arrivés au rez-de-chaussée.