Le roi et le robot
Dans les temps reculés, à l’ère des magiciens
Des dragons et des fées, vivait un souverain.
Dans un château immense, bâti de marbre et d’or
Il dénigrait sa chance et en voulait encore.
Mais sa haute bâtisse, la plus grande, la plus belle
Etait fruit de techniques d’une technologie telle
Qu’il était impossible d’en construire une meilleure
Et ce roi irascible sombrait dans la fureur.
Il fit alors appel à un mage de talent
Et mit sous sa tutelle le meilleur artisan
“Je vous donne carte blanche, faites moi un palais
Je prendrai ma revanche, si malheur arrivait !”
L’artisan consciencieux se dit “mais c’est terrible”
Rien n’est plus malheureux qu’une tâche impossible
Le mage quant à lui, petit sourire en coin
Lui dit “non mon ami, vous allez partir loin.
Je vais vous envoyer là où nul ne va
Vous allez voyager dans le temps, rien que ça”.
Sitôt dit sitôt fait, traçant un cercle au sol
La magicien dit “prêt à prendre votre envol ?”
À peine l’artisan eut hoché de bonnet
Que dans un nuage blanc il s’en fût à jamais.
C’est en deux mille deux cents sur une route d’acier
Que le bon artisan apparut tout guilleret
Devant lui un robot, une boîte métallique
Descend de sa Renault, une voiture antique.
Il s’approche de notre homme, le juge du regard
Il est haut comme trois pommes, a des yeux vicelards
Il touche de son fer la peau de l’artisan
Puis inspire de l’air et s'exclame en criant :
“Et t’es qui toi bouffon ? Qu’est-ce tu fous sur ma route ?
Dégage de là pau’ve con, moi j’ai pas qu’ça à foutt’e !”
“Pardonnez moi mon brave, pourriez vous s’il vous plaît
Retirer votre épave, me dire où je pourrais
Trouver un outillage que les Hommes ont construit
Je cherche dans cet âge meilleur technologie.”
“J’cale rien à s’que tu bittes et j’sais pas d’où tu sors
Les humains j’les évite, pour moi y sont mieux morts,
y’a plus d’technologies, y’a qu’des robots j’te dis
Maint’nant casse toi d’ici avant qu’j’te détruis !”
“Vos manières sont ignobles, et vos habits aussi
Vous n’avez rien de noble, me voilà bien surpris
Si vous ne parlez mieux, je dois vous avertir
Qu’en mon ère monsieur, j’eusse dû vous occire !”
Le robot impatient de repartir pépère
Lui dit “impertinent, je vais t’niquer ta mère !”
Une petite trappe s’ouvre, il en sort un laser
Qui touche l’homme et le couvre d’une rouge lumière.
De notre bon héros, il ne reste que des cendres
Quant à notre château, j’ai peine à vous apprendre
Que jamais le bon roi ne fût rassasié
Et que le mage, pantois, fût pendu en été.
Les robots quant à eux, vivotèrent sans fin
Continuant bien heureux, à détruire les Humains.
Vous au savoir perdu, entendez cette aubade.
L’artisanat s’est tu, résistez camarade !
Car la technologie, jamais ne remplacera
Ce que l’Homme béni, peut faire de ses bras.
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