Chapitre 42

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     Entre les cours, les devoirs et les “entrainements“ que nous imposent chaque soir monsieur Pirot et madame Notat, Céline et moi n’avons eu quasiment aucuns moments à nous. Il nous a fallu attendre le vendredi soir pour être enfin un peu seules.

    Assise par terre, je suis appuyée contre le corps de la femme et je la laisse me caresser les cheveux. Aucune de nous n’est vraiment bavarde ce soir et je trouve le silence de plus en plus pesant. Finalement, c’est moi qui le rompt dans un murmure à peine audible :

« J’ai peur… »

Peur… Bel euphémisme… Ce qui nous attend demain me terrorise au point que je me sens prête à fondre en larmes à chaque instant.

Céline passe ses bras autour de moi et me presse un peu plus contre elle.

« Moi aussi… » Chuchote-t-elle à mon oreille.

Je pose mes mains sur les siennes et me laisse aller tout contre elle. Nous restons dans cette position jusqu’à ce qu’il soit l’heure pour moi de rejoindre ma chambre et de subir le dernier entrainement de cette interminable semaine.

     Le samedi, quand arrive 14 heures, Jade, Fabien, Anaïs, Céline et moi nous rendons ensemble jusqu’au hangar où aura lieu la préparation. Les autres sont déjà arrivés et nous les rejoignons dans un silence tendu.

Huit gardes sont postés aux environs et on sent à leur posture qu’ils sont prêt à intervenir. Les années précédentes, certains ont visiblement tentés de fuir. Voilà qui n’augure rien de bon…

     Madame Notat et monsieur Pirot nous attendent devant l’entrée du bâtiment. Sitôt que les douze soumis sont réunis, l’homme prend la parole :

« Nous allons vous préparer l’un après l’autre. Lorsque vous entendrez votre nom, vous entrerez dans le bâtiment. La première à passer est Zoé. »

Blême de terreur, la jeune femme suit les deux adultes dans le hangar. Les autres soumis s’assoient par terre et attendent leur tour en silence.

Mon ancienne prof et moi nous éloignons de quelques pas avant de nous asseoir dans l’herbe. La femme attrape ma main et la serre fort.

     Après presque deux heures et cinq élèves, la voix de madame Notat s’élève :

« Céline ! »

Cette dernière se lève et, par réflexe, je sers sa main un peu plus fort pour la retenir. Je croise son regard et ouvre la bouche pour parler. Mais les mots se perdent avant de sortir. Que suis-je censée dire ? Comment puis-je lui donner du courage alors que j’en manque cruellement ? Néanmoins, la femme semble comprendre ce que lui disent mes yeux. Délicatement, elle caresse ma joue avec le dos de sa main libre. Puis, elle libère son autre main, tourne les talons et entre dans cet endroit sombre et lugubre où l’attendent deux psychopathes.

     Désormais seule, je ramène mes jambes contre mon ventre et les entoure avec mes bras. Je pose ma tête sur mes genoux et me concentre pour ne pas pleurer.

Et l’attente recommence, cruelle, terrifiante, interminable…

     Deux autres élèves sont passés lorsque madame Notat appelle finalement mon nom.

Les jambes flageolantes, je me lève et me dirige d’un pas incertain vers l’entrée du bâtiment.

Il faut quelques instants à mes yeux pour s’habituer à l’obscurité des lieux. Quand c’est chose faites, j’aperçois les deux adultes et me dirigent vers eux. A leur côté, se trouvent quatre autres gardes ainsi que de nombreuses cages et caisses de toutes les formes. Toutes sont fermées ou recouverte et aucuns sons de s’en échappe, si bien qu’il m’est impossible de dire lesquelles sont vides et lesquelles contiennent mes amis. Je sens une légère nausée me gagner en songeant que Céline et Jade sont quelque part près de moi, déjà en train de vivre l’enfer.

     Monsieur Pirot consulte sa liste quelques instants avant de déclarer :

« Très bien, commençons par le lavement. »

Madame Notat vient vers moi avec tout le matériel nécessaire. Sans même que je fasse mine de me débattre, deux des gardes se jettent sur moi et m’immobilisent, permettant à la femme de commencer sa besogne. Le tuyau qu’elle m’introduit dans l’anus est bien plus gros que celui qu’elle a utilisé cette semaine, si bien que les deux litres qui composent le lavement passent très vite dans mes intestins.

« Je vais choisir le plug. En attendant, je te conseille de bien serrer les fesses, nous te ferons lécher la moindre goutte qui tombe sur le sol. »

Devant la menace, aussi atroce qu’immonde, je me crispe le plus possible afin d’empêcher toute fuite.

     Les quelques minutes qui suivent sont vraiment très longue et je commence à désespérer de revoir madame Notat avant qu’un accident se produise. Mais elle revient finalement. L’air concentré et terrifié que j’arbore la font rire pendant qu’elle m’enfonce un plug imposant dans le postérieur.

Dans la foulée, elle m’enfonce également un gode muni d’un vibro. Puis elle me fait enfiler une culotte en dentelle rouge qui, malgré son aspect délicat, parvient sans mal à maintenir les objets dans mes entrailles.

    Quelques instants plus tard, madame Notat me pose le fameux bâillon que j’ai porté toute la semaine et ferme les trois boucles derrière ma nuque. Puis, elle insère la pompe et commence à gonfler la boule de caoutchouc. Cette dernière me déforme progressivement les joues et la mâchoire et atteint des proportions vraiment douloureuse. Lorsque l’enseignante s’écarte, je suis réduite au silence le plus complet, condamnée à subir la suite sans pouvoir émettre le moindre son.

    « Bien, passons à la partie amusante de la préparation. »

Le directeur me fait enfilé un soutient gorge en dentelle rouge, assortit à la culotte. Ce dernier a beau être excessivement aguicheur et sexy, c’est la première fois depuis des mois que ma poitrine est couverte et j’en suis soulagée.

Pendant ce temps, madame Notat a rapproché devant moi mes poignets et les a solidement liés entre eux à l’aide d’une fine corde en nylon noire. Elle fait de même avec mes chevilles et mes genoux. Je connais assez le bondage désormais pour savoir que les nœuds seront extrêmement difficiles à dénouer.

     Monsieur Pirot s’éloigne de quelques mètres. Lorsqu’il revient dans mon champ de vision, il pousse devant lui un grand touret de bois de près d’un mètre cinq de diamètre. Le centre de l’enrouleur, situé cinquante centimètres plus bas que les bords, est garnie d’une bonne dizaine de sangles. L’homme entreprend alors de le placer sur une structure métallique qui permettra à l’objet de tourner sur lui-même facilement.

J’ouvre de grand yeux horrifié, craignant de comprendre ce que cela signifie. En voyant ma réaction, la prof de bondage sourit.

« Tu as bien compris. Nous allons forcer ton corps à s’enrouler autour. »

Cette fois ci, je me débats, terrorisée. Mais les quatre gardes et les deux enseignants n’ont aucune difficulté pour me maitriser et me forcer à m’allonger à plat ventre sous le touret, les bras levés devant moi.

« Je sais que ça semble difficile à croire mais ton corps est assez souple pour supporter cette position. » Affirme madame Notat.

Quelqu’un saisit mes jambes et les plaque contre la structure de bois. Je sens une corde être reliée à celle liant mes chevilles. Puis une sangle vient s’ajouter par-dessus et mes chevilles se retrouvent définitivement prisonnière.

« Faites tourner l’enrouleur. »

L’un des gardes actionne le mécanisme et le touret commence à bouger. Je suis trainée au sol vers l’arrière. Mes chevilles, prisonnières, entrainent mes jambes qui se trouvent à leur tour plaqué contre le bois. De nouvelles sangles sont placés sur mes tibias, mes genoux et mes cuisses pour les maintenir contre l’enrouleur.

    Quelqu’un actionne de nouveau le touret et je suis entrainée vers l’arrière une fois encore. Cette fois ci, je passe sous la structure avant d’être peu à peu soulevée par le mécanisme. Je me retrouve la tête en bas pendant que mon ventre et ma poitrine se retrouvent face à mes préparateurs. Mon corps plaqué contre l’enrouleur est obligé d’adopter une position courbée extrêmement inconfortable et douloureuse.

Les sangles sont serrées avec force et s’enfoncent dans ma chair.

     Je tourne une dernière fois afin de permettre aux enseignants de lier ma tête et mes bras contre la structure.

Madame Notat en profite pour m’attacher une petite télécommande dans la main.

« Le gode et le vibro ne fonctionneront jamais ensemble. Dès que tu appuieras sur le bouton, celui qui est allumé s’éteindra et l’autre se mettra en route. »

Dans un sourire froid, elle ajoute :

« Tu ne cesseras pas d’être torturée mais au moins pourras tu choisir comment. »

     La femme s’éloigne et c’est le directeur qui entre dans mon champ de vision. Il enfonce un bout de bois long et rond dans un trou prévu à cet effet près du bord droit du touret. Le morceau de bois passe au-dessus de mon corps avant de s’enfonce dans un second trou sur l’autre bord. Puis l’homme en enfonce un autre dix centimètres plus loin. Et il recommence ainsi sur la totalité de l’enrouleur. A la fin, j’ai l’impression d’être prisonnière d’une minuscule cage de bois.

« Apportez le film plastique. »

C’est madame Notat qui amène l’épais tube à son supérieur. Ce dernier attache l’extrémité du film plastique noir à l’un des barreaux de bois qui me surplombent. Puis il positionne le tube sur un socle prévu à cet effet juste derrière le touret.

Les deux enseignants se placent ensuite de part et d’autre de l’enrouleur et commence à le tourner. Le film plastique se dépose ainsi sur les barreaux de bois, me cachant à la vue des curieux.

     Les couches de films plastiques se succèdent et chacune me plonge un peu plus dans l’obscurité. A force de tourner ainsi, je commence à me sentir nauséeuse. Je ferme les paupières et mord la boule caoutchouteuse dans ma bouche dans l’espoir de faire passer l’envie de vomir.

     J’ignore combien de tours j’effectue ainsi mais lorsque tout s’arrête et que j’ose enfin rouvrir les yeux, je suis dans le noir. L’unique luminosité provient des minuscules trous dans la structure qui me permettent de respirer. L’extérieur m’est désormais totalement invisible.

Pire que tout, le gode se met en route en commence à vibrer à l’intérieur de mon sexe.

Je tente de me débattre mais mon corps est prisonnier de la position qu’a choisi mon maître de stage. Quelques larmes coulent sur mes joues mais je tâche de me calmer. Le bâillon que je porte limite ma respiration et je sais d’expérience que le fait de fondre en larmes ne pourra qu’aggraver les choses.

     L’attente semble durer une éternité. Je sais qu’il restait encore trois élève après moi. J’entends vaguement des voix venant de l’extérieur. A un moment, j’entends même un hurlement mais ce dernier est bien vite étouffé.

J’ai attendu autant que je pouvais avant d’éteindre le gode puisque cela doit allumer le vibro. Mais à un moment, incapable d’en supporter davantage, j’ai appuyé sur la télécommande. Les vibrations sur mon clitoris se sont révélés bien pire que ce que j’imaginais et, le corps plié et déformé, je me suis retrouvée à jouir en silence.

     Enfin, quelqu’un déplace ma caisse. On fait rouler mon touret, me donnant de nouveau la nausée. Puis, on me hisse sur quelque chose. La plateforme d’une camionnette peut-être. Difficile à dire. Par chance, je ne me retrouve pas la tête en bas.

D’autre caisses et cages sont hissés près de moi et j’entends des voix s’interpeller.

Et pendant tout ce temps-là, je ne peux rien faire d’autre que de lutter contre un plaisir de plus en plus douloureux.

     Des heures ? Des jours ? Des années ?

Impossible à dire, j’ai totalement perdue la notion du temps. Tout ce que je sais, c’est que j’ai changé deux fois de véhicules depuis mon départ de l’école. Enfin je crois, la douleur au niveau de mon entre jambe m’empêche de réfléchir clairement. Le gode et le vibro sont devenus un véritable enfer mais je ne peux rien faire d’autre que de switcher de l’un à l’autre. Le reste de mon corps n’est plus que douleur. La position pliée qui m’est imposée est plus douloureuse, plus atroces de seconde en seconde. Et mes intestins plein d’eau supplient qu’on les soulage. Mais à part pleurer, je ne peux rien faire. Même hurler ma douleur et ma rage m’est interdit.

     Le véhicules s’arrête et je suis de nouveau débarqué. Mais cette fois ci, on ne me remonte pas dans un autre véhicule.

J’entends des voix d’homme autour de moi et, quelques minutes plus tard, je commence à rouler. L’homme qui me transporte semble parcourir ainsi des centaines de mètres et je me sens plus nauséeuse que jamais. Enfin, tout s’arrête. Mon cœur bat la chamade tant je suis terrorisée. Ça y ai, je suis arrivée. Mon maître de stage de va pas tarder à me libérer et commencer à profiter de moi. J’ai passé les dernières heures a envisagé les pires scénarios possibles mais je doute avoir l’imagination suffisante pour anticiper l’horreur qu’il va me faire vivre. Mais rien ne vient. L’attente recommence, interminable. Et cette fois ci, j’ai la tête en bas.

     La douleur est devenue si abominable que j’ai des absences. Le sang me monte doucement au cerveau, me provoquant une migraine effroyable. Les hauts le cœur qui me secouent sont stoppé par la bâillon, m’étouffant presque à chaque fois. Et plus que jamais, j’ai perdu la notion du temps. Va-t-il me laisser ainsi durant les deux semaines que durent le stage ? Ce serait sans doute mieux ainsi. A choisir, je préfère garder cette position que de rencontrer celui qui a été suffisamment sadique pour la choisir.

Mais à peine ais-je eu cette pensée que quelqu’un commence à déchirer le plastique au-dessus de mon visage. Un homme m’apparait peu à peu : la cinquantaine, des cheveux poivre et sels et un visage jovial. Mais lorsqu’il me voit, son visage se modifie instantanément. Il devient blême de terreur et se jette en arrière en poussant un hurlement assourdissant.

    Assis par terre à deux mètres de moi, l’homme m’observe avec de grand yeux écarquillé. D’une voix faible, il murmure :

« Oh mon dieu !? Il y a quelqu’un là-dedans !! »

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