Un jour, quelqu'un m'a dit qu'il fallait visualiser un monde en harmonie pour éviter que la nature sombre dans le néant. Je l'ai cru mais je viens de réaliser que je n'aurais pas dû, je me suis accrochée à des illusions, rien de plus. Et maintenant, la planète menace de sombrer par la faute des humains, ces êtres stupides ! A quoi servent ils sérieusement?

-Tu insultes encore les humains où tu te remets en question pour la énième fois?

-Je t'en pose des questions, moi?

-Tu viens de m'en poser une à l'instant.

Je poussais un soupir qui en disait long sur mon agacement.

-En quoi ça te concerne au juste?

-Je reste auprès de toi car j'aimerais éviter que tu devienne folle, très chère. Donc je m'assure que tu n'ai pas de pensées meurtrières.

-C'est trop d'honneur que tu me fais, Nevra.

Un rire beaucoup trop arrogant à mon goût remonta de sa gorge.

-Bon, tu me veux quoi? J'imagine que tu ne t'es pas déplacé pour m'énerver.

-Effectivement, je viens te faire mon rapport. Les humains ont commencé à sortir leurs fusils et s'amusent à tirer sur leurs compatriotes et les nôtres.

-Argh... Il faut partir mais on ne pourrait pas essayer de sauver quelques personnes?

-Voilà la Enora que je connais, toujours prête à aider ceux dans le besoin. Voila pourquoi tu fais chavirer les coeurs. Heureusement pour moi que tu es insensible à tout ces crétins d'humains.

Je sentis mes joues s'empourprer mais ne releva pas.

-Mais qui sait? Peut-être me laisseras tu t'aimer un jour?

A ses mots, il s'approcha tel un félin du mur auquel j'étais adossé. La pièce me sembla soudain très petite... Trop petite... Il a eu l'air de remarquer mon embarras car il esquissa un sourire.

-Tu ne m'aimes peut-être pas mais au moins, j'arrive à te troubler, tu ne peux pas le nier.

J'essayais de reprendre une contenance avant de reparler, il s'éloigna de moi pour se remettre à sa position initiale.

-Au lieu de faire le joli coeur avec moi, je te rappelle qu'il faut fuir avant que les hommes décident de nous attaquer, de brûler ma maison ou que sais-je encore.

-Avant de fuir il faudrait peut-être réfléchir à l'endroit où nous pourrions nous réfugier non?

-Hum...Je ne connais pas de lieux où nous serions en sûreté.

-J'en connais un moi, mais il faudra que tu me promettes de garder cet endroit secret.

Le regard qu'il me lança me dissuada de rire devant son air mystérieux et sérieux.

-Je te le promets.

-Très bien, je vais au Royaume du Feu m'assurer que nous pouvons y aller sans danger.

Je hochais la tête doucement. Il se détourna de moi et repartit d'une allure assurée. Je ne pu m'empêcher de penser que s'il était mon ennemi, je serais sûrement déjà réduite en lambeaux.

Argh...Pourquoi il a fallu qu'en plus des ténèbres qui ressortent, les humains s'entretuent? Jusqu'à quand serions nous en sécurité dans cette maison? Mon père avait raison quand il disait que le Royaume du Feu était plus sûr que le Royaume de l'Eau.

C'est peut-être bien la seule chose où il avait raison... Il ne me manque pas, ça c'est sûr; finalement c'est peut-être mieux qu'il m'ait abandonnée. Mais il aurait pu trouver une "demeure" moins délabrée. Jusqu'à quand tiendra t'elle avant de s'effondrer? Je regardais le plafond et remarquais qu'une araignée se balançait. Je me surpris à penser qu'elle avait de la chance.

Chanceux... C'est ce que sont les humains qui habitent sur la planète jumelle de la notre. Peut-être qu'un jour, tout basculera pour eux aussi... Peut-être qu'un de ces jours, il y aura une guerre civile où bien des monstres tout droit sortis de leurs films d'horreurs les attaqueront. On verra bien comment ils réagiront, ce qui est sûr c'est que nous ne les aideront pas. Ils n'auraient pas dû refuser de nous aider.

Enfin... Tant pis pour eux. Il faut que j'arrête de penser à eux, mon départ se profile. Il vaudrait mieux que je prépare quelques affaires avant que Nevra ne revienne.