Mon job, ma passion

de Image de profil de AndreaMltAndreaMlt

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Il faut avouer qu’en 3ème lorsque votre professeur principal vous prend à part pour vous demander ce que vous voulez faire plus tard personne ne sait réellement quoi répondre. Certains ne savent pas du tout quoi faire même après avoir quitté le lycée et être entré à la fac. Tandis que d’autres savent déjà ce qu’ils veulent faire depuis petit. Je fais partit de ceux – là. Ceux qui ont la chance d’avoir trouvé ce qui les fait vraiment vibrer au point de se lever chaque matin et d’être heureux d’aller travailler. Je suis professeur des écoles ou institutrice si vous préférez. Depuis l’enfance je m’imagine être devant une classe d’élève à leur apprendre tout un tas de chose, les voir grandir et évoluer au fil de l’année. Alors même si je disais à mes professeurs de collège et de lycée que je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire plus tard, l’envie de devenir maîtresse ne m’a jamais réellement quitté. J’ai néanmoins pris des études qui me permettaient de pouvoir arrêter d’une année sur l’autre au cas où mon envie aurait changé, mais l’idée d’avoir une petite place particulière, aussi infime soit elle, au cours de la vie des enfants a fait que j’ai persévérée.

Et voilà comment chaque jour je me retrouve debout dos à un tableau et face à une vingtaine d’enfants haut comme trois pommes. Ce matin-là les élèves sont étrangement calme, surement l’effet lundi matin. Comme chaque début de semaine j’interroge chaque enfant un à un pour qu’ils me décrivent leur weekend en un mot. Je trouve important de faire participer chaque enfant, comme ça même les plus timides ont le droit à la parole. Dans ce métier il faut absolument prendre en compte les personnalités de chacun. L’un sera plus extraverti que l’autre, ou plus sociable, plus souriant et plus joyeux. D’autres seront plus renfermés sur eux – même. Au final chaque petit être de cette classe se complète. Je trouve également important de faire comprendre aux élèves que chaque personnes dans ce monde à son importance même si celle – ci est différente de nous. J’essaie au maximum de leur apprendre le respect de l’autre.

Après notre petit moment d’échange nous commençons à travailler une matière assez facile, l’écriture. Je dois reprendre quelques fois l’élève perturbateur de la classe mais rien de bien méchant pour le moment. Bien entendu, en bonne classe qui se respect il y a ce petit bonhomme qui tire les couettes des filles, qui tape sur les garçons, enfin pleins de petites choses pour embêter ses camarades. Le plus dur avec lui est de canaliser son caractère et malgré de multiples rendez – vous avec les parents j’ai l’impression que rien n’avance. Des jours je me sens impuissante face à lui alors je le laisse faire et d’autres jours, lorsque je suis moi aussi à fleur de peau, je m’emporte et le sanctionne un peu trop durement probablement. Ce qui a de compliqué également en travaillant avec un jeune public c’est de faire abstraction de ses sentiments personnels. Quand ces sentiments viennent de ma vie privée il est assez facile de mettre le tout de côté puisque je suis dans un autre lieu que mes lieux de « confort » et je suis donc focalisée sur mes activités et les enfants. Me focaliser sur cela me permet de faire abstraction de mes problèmes personnels même s’ils ne disparaissent pas. Mais le plus difficile est de faire abstraction des sentiments que font naître ces enfants. En apprenant à les connaitre certains nous amène de la pitié, de la compassion et tout un tas d’autres émotions plus divers les unes que les autres. Dans ces moments-là laisser ces sentiments est quasi impossible.

Après une matinée bien remplit mais plutôt calme la pause du midi est la bienvenue pour se ressourcer un peu. A chaque pause mes collègues et moi nous retrouvons pour déjeuner tous ensemble. Comme partout nous avons plus d’affinités avec certaines personnes ce qui permet, dans mon métier, de pouvoir combiner des idées avec certains collègues et de faire des activités entre nos classes respectives. Dans l’école où je travaille et malgré la hiérarchie nous avons la chance de tous bien nous entendre ce qui nous permet de faire pas mal de choses en collaboration. Par exemple, la semaine prochaine nous avons organisé un tournois entre toutes les classes avec des mini – jeux de réflexion et de sport répartit sur une journée. J’adore cette ambiance bon enfant que nous avons mes collègues et moi.

Dans l’après – midi nous avons repris le travail avec les élèves. Le début est assez compliqué, ils sont tous un peu fatigué alors dans ces cas – là je leur octroie trente minute de moment calme où certains dorment et où d’autres préfère prendre un livre ou colorier. Après cette petite pause je leur apprends une nouvelle notion de grammaire. Quand je leur apprends quelque chose de nouveau, dans n’importe quelle matière, je fonctionne de la même façon. C’est-à-dire que je leur demande de prendre leur ardoise, de me faire quelques petits exercices très simple sur cette notion et ensuite je les questionne sur ce qu’ils ont compris de ces exercices puis je leur explique clairement au tableau en écrivant la leçon. Je tiens absolument à ce qu’ils écrivent leurs leçons eux – même, je trouve qu’ils retiennent beaucoup mieux quand ils l’écrivent. Après ça je leur redonne des exercices un peu plus compliqué sur cette nouvelle notion. J’adore leur apprendre de nouvelles choses. Les voir tous un par un au fur et à mesure des explications comprendre est génial. Leurs yeux s’illuminent et souvent ils sourient sans s’en rendre compte.

La fin de l’après – midi est assez agité, le cancre de la classe n’en fait qu’à sa tête. Après plusieurs fois à le reprendre je décide de sévir à contre cœur et il se retrouve avec des lignes à copier. La punition classique mais qui a le don de calmer tous les autres élèves également. Vient l’heure du goûter, certains repartent chez eux et les autres partent dans la cour tandis que moi je les surveille. Deux jours dans la semaine je m’occupe de l’étude c’est-à-dire que j’aide les élèves qui restent à la fin des cours à faire leurs devoirs.

En cette fin de journée certains enfants sont épuisés et les esprits s’échauffent légèrement. J’intercepte un début de dispute, une perte de gant, un ballon volant et un bobo sur le genou. Une petite fille se dirige vers moi en pleure, sa petite frimousse est remplit de larmes. Je me mets à sa hauteur et essaie de comprendre ce qu’elle essaie de me dire entre deux gros sanglots. Je comprends que la bande des trois filles plus loin n’arrêtent pas de lui faire des remarques sur ses habits et sa coiffure. Voilà un point qui m’horripile au plus haut point, que des gamines se permettent à un si jeune âge de rabaisser d’autres personnes gratuitement. Je n’arrive pas à comprendre comment elles peuvent être aussi méchante aussi jeune. C’est à cet âge qu’on commence à avoir petit à petit confiance en soi et surtout que l’on retient le plus la méchanceté des autres. Les paroles que nous retenons à cet âge peuvent nous suivre toute notre vie. Je préfère d’abord consoler la petite blonde qui se tient face à moi. Je lui redonne un peu de confiance en elle en lui disant qu’elle est très jolie, qu’elle ne doit pas écouter ce que disent ces filles et tout un tas d’autres choses qui lui redonnent le sourire. Une fois cette mission accomplit je vais voir les trois filles. Je leur explique calmement que ce qu’elles ont fait était de la méchanceté gratuite, qu’on ne tolère pas ça et leur demande d’aller s’excuser auprès de l’autre petite fille puis les punis pour le reste de la pause. Après cet incident l’étude se déroule dans le calme, les parents viennent petit à petit chercher leurs enfants. Quand le dernier élève part je prépare ma classe pour le lendemain et range mes affaires avant de fermer la porte de la salle.

Enfin assise sur mon canapé avec des copies de contrôle sur les genoux je savoure un verre de vin tranquillement. J’adore mon métier, apprendre des nouvelles choses aux enfants est vraiment passionnant. De mon point de vue, dans ce métier, on ne leur apprend pas que des choses basiques comme les mathématiques, lire, écrire et toutes les autres matières. On leur apprend également des choses de la vie comme le respect et la tolérance des autres, que chaque personnes est unique, qu’elle a son importance et qu’elle est égale à nous même si elle est peut – être différente. On leur apprend à avoir confiance en eux, que si ils ne comprennent pas aussi vite que son voisin ce n’est rien… Toutes ces petites choses font que mon métier est une véritable passion pour moi. Et orgueilleusement je me dis que ces enfants à qui j’apprends des centaines de choses dans l’année ne m’oublieront jamais réellement puisque l’on se souvient tous de ses maîtres et maitresses de l’école.

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1 chapitre de 6 minutes
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Table des matières

En réponse au défi

Job de rêve

Lancé par ChevalierPanda

Oui je sais, quelle originalité dans le nom de ce défi.

Bref,
Racontez votre boulot de rêve.
Pas seulement le nom mais aussi les tâches qui font que vous pourriez l'adorer.
N'oubliez pas non plus de mentionner quelques petites choses qui pourrez vous ennuyer ou vous énerver dans ce travail.

Vous pouvez juste faire une description ou raconter une journée type dans ce travail ou une autre façon.

Pas de genre imposé ni de taille même si un chapitre de quelques minutes devrait être assez.

Au plaisir de vous lire :)

Commentaires & Discussions

Mon job, ma passionChapitre2 messages | 2 ans

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