MPL

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Bonsoir MPL,


Je voulais vous écrire quelque chose de triste, de désespéré, de désolé, quelque chose de larmoyant. Je voulais vous rappeler votre mariage, votre (pardon, là, je ne suis pas encore en mesure d'écrire ce mot, j'ai eu besoin de deux ans pour écrire mariage, alors la douleur de mes entrailles mettra du temps à s'estomper), vous parler de ma souffrance. Mais non ! Hier, je suis allée dans un endroit où nous avions l'habitude de nous retrouver. J'ai senti votre présence, je me suis vu en jeune fille d'avant, d'avant Paris. Celle qui s'amusait à vous résister, à tourner la tête, à ne pas dire un mot mais à bombarder votre téléphone. Vous m'avez manqué. J'ai senti votre doux souffle dans mon cou, j'ai entendu vos mille "je t'aime", murmurés inlassablement tout en couvrant mon visage de baisers. Vous n'étiez pas là mais ce lieu était imprégné de votre présence.


J'ai voulu vous envoyer un SMS, vous dire combien j'avais besoin de vous, combien j'étais désolée d'être insupportable tout le temps. J'ai voulu vous parler de mon regret pour Paul, de ma tristesse quant au départ de K, de cette impression d'être la proie de deux vautours (qui avaient votre âge). Je voulais vous dire combien vous avez été indispensable dans ma vie. Indispensable. À quel point vous avez été, pendant trois ans, le souffle de chacun de mes gestes, de chacune de mes pensées. Mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas eu le courage. Pas eu la force. Et il était tard, et je sais bien qu'avec votre nouvelle situation (d'ailleurs, vous m'avez trop de fois envoyé des photos de votre .., à chaque fois des coups de poignards) il ne faut plus envoyer des messages après 20h. Quelle restriction ! Et dire qu'avant nous échangions jusqu'à trois heures du matin ! Avant nous ne pouvions nous passer l'un de l'autre, il ne se passait pas une semaine sans que l'on fixe deux ou trois rendez-vous ! Rendez-vous compte ? Cela va faire un an que je n'ai pas posé ma tête sous votre menton, si rassurant. Un an que vous n'avez pas effleuré mon dos, sous un gros pull. Un an. Vous me manquez. J'aurai sans doute le courage de vous envoyer un SMS, demain matin. Vous me répondrez. Je pense vous envoyer quelque chose de ce genre "Oh, j'ai vu un chat dans la rue, il était beau", aussi stupide et naïf qu'à chaque fois. Comme j'aimerais au moins entendre votre voix. Votre douce voix. Avant, vous me passiez un coup de fil pour me laisser un mot sur le répondeur, une chanson. Avant Paris, avant la nouvelle.


Mais bon, souvenez-vous comme j'étais irrésitible avec mes sourires, mes yeux scintillants. Comme j'étais belle, svelte, rieuse ! Souvenez-vous des rêves que vous faisiez et du réveil. Souvenez-vous de moi comme la femme fatale, comme la tigresse et j'oublierai comme vous avez été le pire des hommes en me laissant pleurer votre mariage et votre (désolée, je peux toujours pas). En attendant demain matin et mon beau chat dans la rue, je vous souhaite une bonne nuit.


Dormez bien MPL.

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