Épisode 15 - Indésirables retrouvailles

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 Le vent souffla dans ses cheveux jusqu’à son atterrissage tout en souplesse. Tokri se releva, satisfait de cette performance qui concluait positivement les progrès des deux dernières semaines. Depuis l'annonce par Gomaki du retour de l'affaire Boost S, Tokri avait redoublé d'efforts à l'entraînement en reprenant les séances en soirée. Le rituel des bains avait grandement aidé son corps à tenir le rythme. Le travail était également le seul moyen pour se purger des sentiments parasites qui remuaient l'adolescent depuis quelques semaines.

 Le Myô affirmait avec fierté que le jeune homme possédait un don avec son Fuuton. Tokri avait perfectionné son Kyouffu et pouvait à présent frapper sur plusieurs mètres, mais également concentrer sa bourrasque à un point précis non loin de lui. En parallèle, l'Utak avait rapidement assimilé un nouveau jutsu. Lorsqu’il parviendra à la coupler à sa première technique, le Genin pourrait tester les combinaisons qui commençaient à germer dans son esprit.

 A la veille du départ en mission, Tokri décida de lever le pied et de conclure sa courte session par une méditation. Le Genin rejoignit l'extrémité du promontoire et prit position en tailleur. Il admira un bref instant la magnificence de la cité du désert, sublimée par son soleil éclatant.

 Tokri ferma les yeux pour profiter du vent tiède qui caressa son visage, relevant avec douceur quelques mèches. Ainsi bercé par son environnement, il se concentra sur ses énergies jusqu’à ressentir au creux de son ventre la familière tempête de son Chakra. Le Genin le ressenti tel un tourbillon qu’il dompta pour la diffuser en une brise apaisante à travers son corps. L’exercice était devenu routinier, lui permettant de laisser vaquer ses pensées vers les membres de son équipe.

 A sa grande surprise, l’Utak s’était rapidement attaché à Kiame. Outre le fait d’être le frère de son sensei, le jeune Myô brûlait du désir de combler son écart avec l’équipe, provoquant un écho au chef d’équipe de son propre parcours. Tokri n’avait pu s’empêcher de le prendre sous son aile et de le conseiller au mieux, découvrant que le garçon était bien peu sûr de lui derrière son apparente fierté. Étant particulièrement efficace à le faire progresser en taijutsu, Tokri l’avait mis en binôme avec Izul pour perfectionner sa maîtrise du Chakra et avec Nika concernant le Katon. Les filles et Sarouh semblaient accepter l’arrivée de Kiame, contrairement à Mutika. Sans être vindicatif, Tokri avait cru sentir une tension du même type qu’envers Sarouh quelques semaines plus tôt. Encore et toujours cette crainte de se faire voler sa place qui poussait l’Utak à multiplier les taquineries pour le rassurer.

 Depuis ses confidences aux bains, Tokri éprouvait de plus en plus d’affection pour le Tsumyo, multipliant les tentatives de rapprochement par une répartie plus avenante et des échanges de regards complices. Bien que meilleur en tout point à l’Utak sur l’aspect martial, la psychée de leur agent de liaison avait été fragilisée par ses expériences passées. C’était l’une des raisons qui l’avait poussé à ne pas interrompre sa chorégraphie avec la Leïl, malgré la jalousie qui l’avait dévoré sur le moment. Le jeune homme soupçonnait Nika de deviner quelque chose. Sans être en froid avec lui, la marionnettiste semblait parfois gênée en présence de Tokri et Izul. Émotionnellement, l’adolescent avait cessé de se mentir. Il était clairement attiré par les deux jeunes femmes. Habitué à donner socialement le change, Tokri faisait au mieux pour ne rien laisser paraître de son malaise. Dans tous les cas, la mission de sa vie lui interdisait toute relation qui serait forcément destructrice pour sa partenaire.

— Tu t’arrêtes des fois ?

 Tokri sursauta, ne s’attendant pas à cette voix. Avec le sentiment de l’avoir invoqué par la pensée, il se tourna vers la kunoichi azurée. De par le sourire amusé qui faisait naître d’adorables pommettes, l’Utak comprit qu’elle était pleinement satisfaite de son petit effet. Coiffée d'une queue de cheval, Izul était habillée légèrement en cette chaude journée : tee-shirt avec bras apparents et short.

— Je mettais au point quelques ajustements avant la mission, se justifia Tokri.

— Ouais ouais, lui répondit Izul en lui tirant la langue.

 Elle s’installa à côté de lui et posa un bac à sa gauche. Izul l’ouvrit, en sortit deux glaces et en tendit une à l’Utak.

— Merci.

— Il faut bien que quelqu’un t’aide à intégrer la notion de repos, la taquina la jeune femme en replacant son éternelle mèche rebelle.

— Dit celle qui a un manuel de genjutsu comme livre de chevet, répliqua Tokri avec un petit sourire.

— J'ai une réputation d'excellence à tenir monsieur, contra-t-elle en ponctuant sa réponse d'un léger coup de poing contre l'épaule de l'Utak.

 La relation entre la major de promo et l’ancien cancre avait grandement évolué en peu de temps. De plus en plus taquins l’un envers l’autre, les deux adolescents s’amusaient à ponctuer leurs vannes par de petites tapes et autres légers pincements et chatouilles. Etonnamment, Izul s’était montré tactile la première. Alors qu'il devenait de plus en plus ami avec le Tsumyo, appelant même l'illusionniste par son prénom, sa relation avec Izul virait donc à une complicité de plus en plus forte. Tokri en était le premier étonné et se doutait qu'il s'agissait d'un moyen pour elle de se changer les idées vis-à-vis du Gensouard. Luttant contre ses sentiments, l'Utak avait accepté la situation avec un plaisir coupable. Ses seuls regrets était de sentir Nika s'éloigner de lui et de sentir le regard de Sarouh pesant sur lui.

— Dois-je comprendre que tu me cherchais ? demanda Tokri d'un faux ton soupçonneux.

— Je voulais juste me reposer dans un endroit tranquille, répondit Izul qui joua l'incompréhension naïve.

— Et ton endroit tranquille est le même que celui où je m'isole ?

— Je peux partir si je te dérange, ricana la Leïl avec un sourire narquois.

— Pas le moins du monde, affirma Tokri en commençant sa glace.

 Il jeta un œil espiègle à son bac et vit qu'il contenait une réserve importante pour une seule personne.

— Amatrice de glace ?

— Je me dépense pour garder la ligne, répondit-elle malicieusement en mettant sa glace en bouche.

 Il y a encore deux semaines, ce genre de réplique l'aurait perturbé. A présent habitué à l'humour provocateur de la jeune femme, Tokri avait remarqué qu'elle adoptait cette attitude quand elle avait besoin de se changer les idées ou en période de stress.

— Pas trop anxieuse pour demain ?

 La kunoichi d'azur sourit à sa question. Tokri était décidément doué pour lire entre les lignes.

— Un peu. Ce n'est pas n'importe quelle mission et le Village nous a préservé en dehors des quelques missions de rang D. J'ai un peu peur de ne pas être à la hauteur…

— C'est le cas de tout le monde, pointa l'Utak. Excepté Gomaki et Sarouh, certainement.

— Même toi ? s'étonna Izul. On ne dirait pas.

— On a tous notre méthode pour gérer le stress.

 Izul opina du chef en reprenant de sa glace. Elle venait de comprendre la raison de son zèle. Être le plus performant possible le jour de la mission était la solution de Tokri pour gérer ses craintes.

— Heureusement que Gomaki nous a offert davantage de repos, continua Tokri en reprenant de sa glace. En particulier pour Sarouh.

— Oui, confirma Izul d'une voix plus basse que précédemment. Il en avait grandement besoin.

 L'Utak se mordit l’intérieur de la lèvre en se maudissant lorsqu'il constata que le regard d'Izul se voilait, se perdant en direction de la montagne face à la leur. Cela confirma l'intuition de Tokri : quelque chose s'était passé entre eux.

 Suite à leur petit numéro de danse, le Genin s'était attendu à les voir en couple dès le début de la semaine suivante. A l'inverse, tous deux s'étaient présentés étonnamment distants. Craignant un retour du père d'Izul, Tokri avait placé Nika en binôme en lui demandant de jauger leur amie. De son côté, il s'était placé avec Sarouh et avait constaté que le Gensouard était tout autant atone avec lui, contrairement à Izul qui se comporta normalement avec Nika. Cette dernière ne constata qu'une légère tristesse chez la Leïl. Le reste de la semaine, les échanges entre Izul et Sarouh continuèrent sur le même ton glacial, se vexant involontairement à tour de rôle.

 Décidé à rectifier son erreur et de redonner du positif à la Leïl, Tokri aborda des sujets plus légers. Revenant sur leurs années à l'Académie, le jeune homme lui raconta moults anecdotes de ses quatre cent coups avec Mutika et des crises de nerfs qu'il avait provoquées dans sa famille. Bien plus sérieuse en tant qu'étudiante, Izul l'écouta et retrouva bien vite le sourire. Tandis qu'elle le fixait en redressant régulièrement ses cheveux, Tokri fit de son mieux pour ne pas se noyer dans son regard d'émeraude.

 Ils décidèrent finalement de passer la journée ensemble. Lorsqu'elle toucha à sa fin, Tokri raccompagna son amie jusque chez elle. Le Genin s'attendait à ce qu'elle lui demande de partir à tout moment et fut surpris de terminer au pas de sa maison. Était-ce un signe de défi envers son père pour lui prouver que sa vie lui appartenait ?

— Merci Tokri, conclut-elle en un sourire qui faillit faire chavirer l'Utak. Une journée sans pression, cela m'a fait du bien.

— Je te remercie aussi. A demain.

 Elle lui adressa un dernier sourire enjouée, avant de fermer la porte sur un Tokri qui rentra chez lui avec un sentiment de légèreté comme il n'en avait jamais connu jusqu'alors.

****

 Bras croisés, un pied posé contre le mur, les mains de Tokri se serrèrent contre ses biceps lorsque l’un des hauts dignitaires tapota à nouveau contre leur bureau. De toute leur attente des retardataires, il ne s’était finalement arrêté que le temps d’un bref échange avec l’un de ses collègues. Afin de conserver son impassibilité, le jeune homme détailla discrètement les présents.

 Izul et Nika tuaient le temps en discutant à voix basse à la gauche d’où était adossé l’Utak. A sa droite, Mutika avait vite compris que son comparse n’était pas d’humeur à tirer la bavette et s’était assis. Tête posée contre le mur, il se tournait littéralement les pouces. Un peu à l’écart, Gomaki avait croisé ses mains derrière son dos, en une posture droite de parfait soldat. Sarouh s’était positionné à l’écart de tous, face aux Chikarates. Bras croisés, il gardait le regard bas pour éviter tout échange visuel, en particulier en direction de Izul.

 Face à eux se trouvaient les représentants du Conseil chargés de l’affaire Boost S. Trois vétérans qui connaissaient Sarouh de ce que Tokri avait compris de leurs échanges. Ne manquait plus que Kiame et les Gensouards.

 Quelques minutes plus tard, le jeune Myô finit par entrer dans le bureau d’un pas nonchalant, les mains dans les poches. Guilleret, il échangea un sourire avec son aîné, qui soupira, et commença à rejoindre Tokri et les filles.

— Vous commencez bien mal votre carrière, aspirant, gronda l’un des hommes avec sévérité.

 Le Genin s’arrêta et haussa un sourcil provocateur à son encontre.

— Au sujet de ? l’interrogea t-il.

 Le représentant, un barbu aux traits creusés par des années de service, écarquilla les yeux de surprise. Il se reprit bien vite et s’emporta :

— Votre retard, soldat ! tonna t-il. Lorsqu’on vous donne un horaire, vous venez à l’heure dite.

— Et bien entendu, vous appliquez ce principe pour les affectations des nouveaux Genins, siffla Kiame avec mépris.

 Izul pouffa de rire, tandis que la Hynomori serra les lèvres pour ne pas en faire autant. Mutika laissa échapper un léger ricanement, tandis qu’un rictus narquois se dessina subrepticement chez l’Utak. Seul Sarouh resta imperturbable. Gomaki soupira à nouveau de dépit et intima leur rang à ses élèves en un regard :

— Cela suffit, Kiame. Rejoins tes camarades, nous reparlerons de cela.

 Sans rien changer à son attitude, le jeune homme rejoignit ses amis comme il l’avait prévu initialement. Tokri lui adressa un sourire de connivence, jugeant que la réponse était méritée. Tenir une morale sur la ponctualité alors que de nombreux Genins restaient encore sans affectation, des mois après la réussite de leur examen, était un comble. Désireux de faire oublier l’incident, le Jounin brisa le silence lourd de reproche qui venait de s’installer auprès de leurs supérieurs :

— Il ne manque donc plus que les Gensouards.

— Ouaip, désolé, répondit une voix masculine derrière lui. On s’y perd dans vos rues qui se ressemblent toutes.

 Au son de la voix, Sarouh avait relevé la tête pour la première fois depuis leur arrivée. Il fixa les deux arrivants, comme abasourdi. Un jeune homme à la tignasse brune en bataille se dirigeait vers lui, tout sourire. Habillé d’un jean noir et d’un marcel bleu foncé, Tokri n’aurait pas deviné qu’il était shinobi s’il l’avait croisé à l’extérieur, malgré sa musculature finement taillé. Il arborait d’étranges tatouages sur ses avants-bras, qui attirèrent l'œil du taijutsuka. Instinctivement, il se demanda s’il s’agissait d’un détail purement décoratif.

 Juste derrière lui le suivait de près une jeune femme au corps athlétique, portant un sabre à son flanc gauche. Vêtu d’un short et d’un crop top blanc, Tokri en déduisit une adepte du combat au corps à corps tant par son style vestimentaire que par ses mouvements fluides et rapides. Il fut surpris d’avoir une vague sensation de la connaître. Ses cheveux bruns étaient détachés et tombaient avec raideur le long de ses épaules. Dès son entrée, son regard se ficha sur Sarouh, un sourire radieux éclairant son visage.

Lorsqu’il fut à sa hauteur, il tendit une main au Tsumyo, qui la fixa un bref instant comme hébété avant de lâcher avec froideur :

— Putain… Pourquoi fallait-il que ce soit vous ?

 Cette simple phrase effaça le sourire du visage de la brune, qui détourna alors son regard du Chuunin aux cheveux bleus et posa une main abattue sur son sabre. Des connaissances de Sarouh avec qui il n’était pas en bons termes, formidable. Tokri échangea un regard avec Nika et comprit que son amie pensait comme lui. Que Sarouh perde ainsi son professionnalisme était un bien mauvais présage. Le Gensouard à la chevelure débraillée ne se laissa pas décontenancer :

— Réfléchis deux secondes. Les illusions semblent inefficaces et il vous faut un renfort au corps à corps. Tu as plus qualifié qu'elle en tête ?

 Il désigna de la tête la brune, qui continua à fixer le sol. L’instinct de Tokri avait donc vu juste. La façon dont elle maintenait la main sur son arme trahissait sa spécialité. Le Chikarate restait convaincu qu’elle ne devait pas être en reste en matière de taijutsu.

 Le garçon adressa un sourire plein de compassion à Sarouh et posa une main sur son épaule.

— Arrête de faire l'enfant.

 En un mouvement d’épaule, le Tsumyo repoussa la main du Gensouard. Furieux, il se dirigea vers les Chikarates et croisa leur regard pour la première fois depuis leur arrivée au QG. Un frisson parcourut l'échine de l'Utak en remarquant que sa pupille s'était élargie puis affinée, lui évoquant l'œil d'un serpent. L'émeraude du Chuunin s'était dissipée pour faire place à une iris dorée, qui s'éclaircissait vers l'extérieur en se tachant de marron sur la couronne intérieure. Un dojutsu ? Sarouh ne leur en avait jamais parlé. L'apparition ne dura qu'une fraction de seconde avant de se dissiper.

— Eh bien, ricana mi-amusé mi-gêné l'un des représentants au crâne dégarni. Quelle ambiance électrique ! Ça va aller pour vous ?

 Il s'était adressé à Gomaki et n'avait manifestement pas remarqué les yeux de Sarouh, qui se plaça aux côtés de Mutika, visage crispé par la colère. Le rouquin l'observait, inquiet. Nika et Izul s'étaient échangés un regard décontenancé. Visiblement, seule la team Gomaki avait remarqué le changement passager chez le Tsumyo. Le Jounin resta impassible, tant à l'iris du Gensouard qu'à la remarque de son supérieur.

— Rien d'insurmontable, assura t-il, imperturbable.

— Nous sommes entre professionnels, ajouta le Gensouard bavard en souriant aux Genins, mais bien plus appuyé à Sarouh.

 Dans ses notes internes, Tokri le classa définitivement dans la catégorie des emmerdeurs. Pour le chef d'équipe, cette petite phrase ressemblait à un dernier pied de nez à l'ambassadeur de la Cascade. Il jeta un œil à ce dernier, qui semblait se retenir de bondir sur son compatriote. Quoiqu'il soit arrivé entre eux par le passé, cela semblait être profond.

 Le dernier représentant, totalement chauve cette fois, se racla la gorge. Bien qu’au centre de la table des gradés, il s’était fait oublier jusque-là. Mais l’Utak avait repéré son regard inquisiteur depuis l’arrivée des Gensouards.

— Trêve d’enfantillage, commença-t-il froidement. Vous êtes tous présents, passons au sujet de notre affaire. Pour rappel, nous sommes tous les trois les représentants du Conseil.

 Il fit un geste à l’attention de Gomaki et des deux Chuunins de la Cascade, qui se placèrent en ligne devant le bureau.

— Chikara et Gensou ont mené une enquête dans leurs bas-fonds respectifs concernant la substance problématique. Messieurs, madame… Je vous laisse vous présenter et exposer le bilan de vos recherches.

 Les Chuunins et le Jounin échangèrent un regard. Dans une tentative d’ouverture, Gomaki les invita à commencer d’un geste de la main. Un regard du garçon amena l’épéiste à relever la tête pour prendre la parole.

— Je me nomme Cacaunoy Marwais. Mon collègue est Chiraku, du clan Mizu.

 Aucune réaction de la part des Genins, excepté par Nika qui hocha la tête comme si cette phrase venait de lui confirmer une pensée. De son côté, Tokri songea qu’il aurait été difficile d’imaginer que la Gensouarde avait été si expressive quelques instants plus tôt. Désormais en totale contrôle d’elle-même et une main toujours posée sur son sabre, elle continua son exposé sans adresser de regard à Sarouh.

— Ce sera bref. Peu de personnes ont été capable de nous fournir d’informations. Si cette substance est produite en masse, elle ne semble pas avoir atteint Gensou. Ni Chikara de ce que votre sensei nous a rapporté.

 Gomaki hocha la tête pour confirmer la précision de Cacaunoy. Discrètement, Tokri observa le Tsumyo. Bras croisés et dos au mur, il baissait la tête. Visage crispé, il se mordait l’intérieur des lèvres de façon peu discrète en fonction de ce qu’il entendait. Des dires des Chuunins et de leurs supérieurs, l’enquête avait été menée sans lui. Les flammes de colère qui animaient ses yeux ne faisaient que redoubler d’intensité au fil de l’égrenage des minutes, amenant Tokri à espérer que le briefing se termine au plus vite.

 L’imperturbable Tsumyo proche du point d’implosion, ce n’était pas le spectacle auquel il s’était attendu en se rendant au QG.

— Vous pouvez disposer, conclut le chauve. Gomaki est en charge de la direction de votre escouade. Si vous avez des questions, référez-vous à lui. Il dispose de l’ensemble des éléments concernant cette affaire. Les Chuunins de Gensou l’assisteront, obéissez à leurs ordres comme aux siens. Nous comptons sur votre discrétion et sur votre professionnalisme sur cette sensible affaire.

 Son regard balaya l’assistance, mais s’appuya particulièrement sur Sarouh et Tokri. Ce dernier détourna le regard et retint un soupir d’exaspération envers lui-même, qui aurait forcément été mal interprété par le vétéran. Concentré sur l’analyse de son collègue aux cheveux bleus, il avait cessé d’écouter leurs explications et avait bien compris que cela n’était pas passé inaperçu.

— Partez sans attendre, ordonna t-il.

 L’équipe hybride quitta le bureau en silence. Lorsque l’occasion se présenta de l’aborder discrètement, Tokri chuchota à leur apprenti-médecin :

— Izul… Tu peux me dire où on se rend s’il te plait ?

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