Epilogue : un an plus tard...

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Hélène m'a donné rendez-vous à la terrasse du Milton. Dès qu'elle m'aperçoit, elle me fait signe de la main. Je lui tape la bise en toute amitié et m'installe à sa table. Elle semble rayonnante, solaire. Un garçon de café s'enquiert de notre commande.

Qu'est-ce que tu prends ? me demande-t-elle.

Un Monaco…

Et un smoothie mangue-passion pour moi, s'il vous plaît.

Le jeune homme s'éloigne.

Ça fait combien de temps, dis-moi ?

Je ne sais pas, Hélène, peut-être pas loin d'une année. Mais ça a l'air d'aller pour toi, tu es resplendissante.

Oui, je suis plus sereine. Grâce à toi. Je profite pleinement de la vie, de mon célibat. Et je fréquente quelqu'un, épisodiquement. Sans prise de tête ni pression, juste pour le fun. Et t'as vu, j'ai même arrêté la cigarette !

Sourires complices.

Et comment vont tes filles ?

Écoute, tout semble rouler pour elles également. D'ailleurs, elles t'embrassent.

Mon grand étonnement doit se lire sur mon visage car elle s'empresse de compléter sa réplique.

Je leur ai dit que je ne cherchais plus d'appart', mais qu'on était toujours en contact tous les deux...

Nos boissons arrivent ; elle me sourit. C'est étrange mais elle ne m'attire plus autant qu'auparavant. La tension sexuelle, érotique, qui sous-tendait nos rapports s'est évaporée. Probablement parce que je me rends compte que je n'ai plus rien à lui apporter ; ce qu'elle cherche avec un mec, elle est désormais en mesure de le trouver toute seule, sans avoir à faire appel à un professionnel pour la désinhiber. Ça me fiche un coup de l'admettre, mais je ne le lui montre pas.

Et toi, qu'est-ce que tu deviens ?

Toujours pareil, je n'ai pas changé...

Bizarrement, notre connivence s'étiole et notre conversation se fait insipide, même si aucun de nous deux n'est vraiment prêt à se l'avouer. Alors, on fait semblant, intérêts et sourires de façade pour donner le change. Parce que nos univers sont aux antipodes l'un de l'autre et que leur miraculeuse rencontre n'était pas vouée à durer. Nos différences sont à présent trop visibles, trop marquées ; il n'y a que lorsque l'on se met complètement à nu qu'elles tombent et c'est ce qui nous était arrivé, à Hélène et moi. Depuis lors, chacun a tracé sa route ; nos chemins ne se croiseront plus.

Ultime embrassade, aussi sincère que tendre. Il n'est jamais facile d'accepter la fin de quelque chose qui a été et qui n'est plus. Dans l'étreinte, Hélène parvient à me souffler un remerciement empli de gratitude.

Merci, Val, merci pour tout...

De rien, ma belle, ce fut un immense plaisir... Promets-moi surtout de prendre soin de toi et d'être heureuse.

Toi aussi, sois heureux, Val. Tu le mérites...

Nos corps se détachent doucement ; il n'y a plus de désir, c'est fini. Je la quitte comme ça, un peu en demi-teinte, sans me retourner. Parce que je déteste regarder mon passé dans le rétro de mon existence. Moi aussi, j'espère un jour devenir comme Hélène, libéré de cette emprise qui me bouffe et m'emprisonne. Pas oublier mais guérir, et enfin revivre, tout simplement.


FIN

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