9 Les répurgateurs.

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Devant le rempart Sud de la ville de Prague, huit individus étaient regroupés les uns près des autres. Leur bloquant tout possibilité de fuite, une centaine d'hommes disposés en arc de cercle les forçaient à se mettre en position défensive. Ces hommes étaient lourdement armés d'épées longues et de masse d'armes, protégés par d'épaisses cottes de mailles sous des armures de plaques de fer. Ces hommes étaient masqués d'un casque complètement fermé à l'exception d'une visière, portant une tunique et une cape blanche marquées d'une croix chrétienne noire. Ces hommes redoutables étaient des moines chevaliers réputés du temps des croisades, et servaient de soldat à l'inquisition : les célèbres chevaliers teutoniques. Devant eux, vingt autres avec des épées et des torches dans les mains étaient devant eux, chacun menant un groupe de chevaliers. Ces hommes étaient vêtus plus légèrement que les troupes qu'ils menaient, portant des brigandines pour protéger leur torse, de longues capes marrons et des chapeaux de cuirs. Ces hommes avaient tous une torche dans une main, des épées fines dans l'autre ainsi qu'un lanterne à la ceinture. Ces hommes étaient les membres les plus craints et les plus dangereux de l'inquisition : les répurgateurs. L'un des vingt hommes s'avança vers les huit personnes qu'ils avaient coincées et s'adressa à eux :

- Mais que voilà donc, de gros rats qui ont voulus se croire plus malin que nous !

- Approche et tu vas voir ce qu'il en coûte de nous prendre à la légère, assassin déguisé en homme d’Église ! Répliqua Konrad.

- Assassin ? Répondit le répurgateur en rigolant. Allons, nous ne faisons que protéger les braves gens des démons comme ces femmes derrières vous, qui forniquent avec le diable et maudissent d’honnête fidèle de notre seigneur.

- Des protecteurs ? Ironisa Siegfried. Des illuminés qui aiment jouer avec le feu et avec les vies humaines.

La tension entre les deux camps étaient explosive mais cela n'aurait rien changé pour les protagonistes. Les répurgateurs avaient en horreur tout ce qui déviait non pas de leurs croyances, mais de leur visions fanatiques. Ils avaient une adoration pour le feu, qu'ils estimaient être à la fois le seul procès et seule punition valable pour purifier leurs opposants. Les lames étaient toutes creusés de sillons, dans lesquels étaient incrustés un mélange de poudre phosphore et d’huile à brûler, afin d'enflammer leurs armes se mettant encore plus en scène comme des envoyés du ciel pour chasser le malin. Ils se considéraient comme ayant tous les droits, et adoraient brûler leurs ennemis comme s'ils avaient accomplis un miracle divin. C'est pour cela qu'ils avaient toujours une torche et une lanterne sur eux, et qu'ils conservaient toujours de l'huile à brûler dans une outre à leur ceinture. Les Krutz les méprisaient et les haïssaient, les voyant comme les véritables démons de ce monde, aimant la mort par le feu et méprisant la vie humaine. De ce fait, même en l'absence de magie ou de suspicion d'hérésie, la confrontation aurait été inévitable. Les répurgateurs n'avaient pas perdu de temps, car durant la joute verbale chacun avait enflammé son arme pour le combat. Leurs adversaires n'étaient pas restés inactifs non plus durant l'échange, Van en donnant l’apparence de jouer les boucliers humains, avait discrètement poussé Anna vers la grille d'acier barrant la sortie. Puis, serrant la sorcière de glace dans ses bras, simulant ainsi un dernier geste d'intimité avec elle avant la mort, il lui murmura une simple consigne à l'oreille :

- Peu importe ce qu'il se passera autour de toi, je veux que tu te concentres sur une seule tâche. Quoi qu'il en coûte, la voie doit être ouverte si l'on veut fuir alors gèle cette grille autant que tu le peux, et surtout vise aussi l’intérieur des barreaux, pas seulement leur surface. Moi je m'occupe de te couvrir, alors ne t'occupe de rien d'autre que de la grille.

Tandis qu'Anna posait ses mains sur la grille bloquant l'accès à la sortie, ce fut Alisia qui lança les hostilités avec l’ennemi. Une sphère lumineuse dans la main droite, et une autre dans la main gauche qui crépitaient toutes les deux, Alisia se préparait à employer les grands moyens. Tous savaient ce qui allait suivre, à l'exception d'Anna, dont les yeux furent cachés en urgence par les mains de Van. Les paumes d'Alisia se rencontrèrent dans un claquement sec et un éclaire suivit, éblouissant alors la plupart de leur adversaires les plus avancés. Ce flash de lumière ouvrit le début de l'affrontement, dont les sorcières se firent une joie de prendre leur revanche sur leurs anciens bourreaux. Aélis ne perdit pas de temps, et tenta de libérer ses équipiers de l'encerclement en lança une boule de feu de la taille d'un rocher sur sa droite. La stratégie était bonne : l'attaque fut à la fois puissante et rapide. Mais malgré tout, cela ne se passa pas comme prévu car le répurgateur qui fut visé contra l'attaque. Le feu de sa lame enflammée s'opposa à la déflagration du sort, séparant l'attaque en deux qui alla toucher les chevaliers derrière l'homme qui les menait. C'était pour ça que les répurgateurs étaient craints : ils savaient très bien combattre pour des inquisiteurs, et savaient aussi contrer de la magie.

Voyant que le feu n'était pas aussi efficace que prévu pour affronter un grand nombre d'ennemis, Alisia passa à son tour à l'attaque profitant que les chevaliers restaient retrait par prudence. Deux sphères de magie aux bouts des doigts, la sorcière lança deux traits de foudre sur le répurgateur face à lui. Cependant, plutôt que de tenter d'esquiver ou de contrer le sort, il attrapa deux chevaliers derrière lui par la tunique et les envoya recevoir les foudres d'Alisia à sa place. Les deux chevaliers teutoniques furent projetés en arrière en recevant la foudre, leurs tuniques brûlées au niveau de l'impact et leurs corps étendus morts sur le sol. Parmi le reste des chevaliers, ce fut la stupéfaction devant un tel spectacle. Quatre des leurs été morts non pas de la main de leur ennemis, mais de leurs chefs inquisiteurs. L'un d'eux permit même de demander des comptes aux répurgateurs :

- Mon seigneur, pourquoi ?

- Vos amis sont près du tout puissant, ils ont accomplis noblement leur mission, répondit le répurgateur. Et maintenant à vous d'en faire autant messieurs, ou devons-nous considérer que vous êtes du côté des démons et des hérétiques ?

- Non, mon seigneur !

Les chevaliers restés en arrière se mirent tous à charger en même temps en direction de la grille, à la fois galvanisés et terrifiés par les répurgateurs. Cependant, ils venaient enfin de commettre l'erreur qu'attendaient les trois guerriers face à eux. Chacun d'eux se mordit le pouce puis imbiba la pierre enchâssée dans leurs armes, et en libéra l'esprit animal qu'elle contenait. Ni les répurgateurs, ni les chevaliers teutoniques n'avaient jamais eût l'occasion de voir les capacités spécifiques des Krutz. Dès les premières minutes où ils aperçurent des animaux spectraux se ruer sur eux , l'effet de surprise sema la panique dans leur rang et désorganisa leur formation. Les forces ennemies furent balayée par un immense dragon qui foudroya tout sur son passage, tandis qu'un lynx entièrement recouvert d'écorce fit pousser des lianes et des fleurs à chacun de ses pas, faisant trébucher une autre partie des chevaliers. Les soldats tombés au sol n'eurent aucune chance de s'en sortir, piétinés par un ours enflammé. Puis, une autre vague de sort fut lancé afin d'essayer d'atteindre les répurgateurs mais sans succès : à nouveau la foudre et le feu furent déviés pour toucher ce qu'il restait des chevaliers teutoniques, quant aux branches de rosier sorties du sol pour frapper les répurgateurs, ceux-ci esquivèrent tout en les détruisant par le feu.

Alors qu'il ne restait qu'une vingtaine de chevaliers encore en vie et capable de combattre, le combat n'était pas à l'avantage des guerriers Krutz. Aucun des répurgateurs n'avait été blessé par ni par les sorts, ni par les esprits d'animaux. Cela, Konrad l'avait très bien compris et c'est pourquoi il avait fait en sorte qu'Anna tente de leur libérer la sortie, et qu'il avait demandé à Van de ne surtout pas combattre mais de protéger la sorcière de glace à tout prix. Cependant, Anna avait du mal à réaliser sa mission, car les grilles d'acier étaient épaisses et cela lui demandait beaucoup d'énergie de détruire la structure, petit à petit par le gel. Cette dernière, épuisé après n'avoir accomplie que la moitié d'un passage assez large, tomba à genoux de fatigue et dû se reposer un moment. Bien de bonne volonté et ayant un grand potentiel, Anna n'en restait pas moins désavantagée par son manque d'expérience et de pratique pour aider ses coéquipiers. Alors qu'il devait rester près d'Anna pour la protéger, Van pensa comme faisant partie de sa mission que de monter en première ligne avec les autres combattants. Lui qui était resté en arrière, frustré de ne pas pouvoir se joindre au combat, il se saisit du prétexte de faire gagner du temps de récupération à Anna pour participer aux hostilités. S'ouvrant le pouce, il libéra l'âme du loup de glace du saphir de sa rapière, et se prépara à lui faire charger les répurgateurs, tandis que Konrad l'interpella :

- Van, arrête ! Ne fais pas ça !

Konrad avait tenté d'empêcher le jeune homme d'attaquer, mais trop tard. Le loup se ruait déjà sur le répurgateur le plus proche, mais celui-ci frappa l'épaule gauche de la créature de sa lame enflammée. Anna, qui regarda la scène le temps d'avoir récupéré ses forces, elle fut surprise par ce qui arriva : alors que la lame de feu entailla l'épaule droite du loup faite en glace, Van reçu également la même blessure sans avoir était touché. L'entaille fut profonde au point d'atteindre l'omoplate du jeune homme, qui s’effondra au sol suite à la douleur. Malgré qu'elle n'ait pas encore récupérée suffisamment d'énergie, elle en eût tout de même assez pour boucher l'entaille et stopper l’hémorragie. Bien qu'Anna ait pu intervenir à temps pour Van, le mal était déjà fait car ce dernier avait dévoilé un point faible de la technique des Krutz : la magie rendait les esprits animaux plus forts mais aussi physiquement touchables. Cependant, ce fut un secret extrêmement bien gardée, et même parmi les sorcières peu d'entre elles le savaient pour éviter que cette faiblesse puisse être révélée si l'une d'elle fut capturé. Car Anna l'ignorait, mais l'âme de l'animal étant liés à celle de son possesseur par un lien spirituel, si l'esprit animal mourrait son contractant mourraient également car il subissait tout dommage reçu par la créature spectrale.

Anna n'était pourtant pas au bout de ses surprises avec les Krutz. Plutôt que d'attaquer directement les répurgateurs une nouvelle fois, Aélis les maintenait à distance par un mur de flammes. Puis, Konrad donna alors un ordre à Anna qui la surprit car il était l'opposé du plan de départ :

- Occupe-toi de Van et surtout n'intervient pas quoi qu'il arrive !

- Mais et la grille ? Demanda Anna.

- Ce n'est plus d'actualité ! Répondit Konrad. Suite à l'erreur de Van, on va devoir tout faire pour qu'il ne reste aucun témoin sinon on est foutu définitivement !

Tandis que les ennemis étaient retenus par le mur de flamme, Konrad, Siegfried et Crona plantèrent leurs armes dans le sol puis sortirent chacun un couteau. Puis, s'entaillèrent les lignes de la mains comme l'avait Van pour extraire et sceller l'âme du loup dans le saphir. La suite parue alors folle pour Anna, qui n'avait jamais entendu la doyenne évoquer ce cas de figure concernant les capacités des Krutz. Sortant chacun une sphère de lumière spectrale de la pierre précieuse de leurs armes, ils la dévorèrent sans hésiter et commencèrent à briller d'une lueur spectrale. Puis, ils se transformèrent en un croisement entre l'humain et l'animal dont ils avaient dévoré l'esprit, tout en conservant l'élément naturel issus de la magie acquise par l'esprit de leurs animaux. Ainsi, Konrad avait conservé une forme humanoïde tout en acquérant des ailes, des griffes et une queue de dragon, ainsi qu'un visage d'écaille le tout parcouru en continu d'électricité visible telle de la foudre collée à son corps. Siegfried se retrouva couvert de poils rouges, posséda les bras et les jambes d'un ours ainsi que sa mâchoire, et était en flamme de la tête aux pieds. Crona quant à elle, avait développée une apparence plutôt mixte : si son corps était devenu entièrement fait d'herbe et de fleurs, ses membres et sa queue de lynx étaient entièrement fait d'écorce solide. Anna fut sidérée de voir à quel point le changement des trois guerriers fut important. Leur taille avait aussi augmenté ainsi que leur musculature, et elle se demandait pourquoi ils n'avaient pas eut recours à cette technique plus tôt.

Cette réponse, ce fut le seconde manche de la confrontation qui allait la lui donner. Attaquant avec force et rapidité, Konrad vola à travers les rangs des derniers chevaliers teutoniques, et les balaya en les foudroyant au contact de ses griffes. Puis, dans la foulée, il envoya sa queue se planter dans le torse d'un répurgateur et le fit s'effondrer au sol, son corps complètement électrocuté faisant stopper net les battements de son cœur. Cependant, il ne vit pas à temps, arriver un second répurgateur dont la lame enflammée lui entailla le flanc gauche tout en le brûlant. Il paya immédiatement son geste quand le bras droit de foudre et d’écaille de Konrad lui traversa brutalement le torse. Crona fut celle qui était la plus en danger en allant au corps à corps sous sa forme animale, car son élément étant le bois et les plantes, elle était très vulnérable au feu des répurgateurs. Cependant, l'ancienne pirate n'avait pas froid aux yeux, n'hésitant pas à bondir d'un répurgateur dont elle avait percé la gorge de ses griffes épineuses, à un autre qu'elle étrangla de sa queue d'écorce. Malgré tout, son corps souffrait de nombreuses brûlures, issus du feu des répurgateurs sur le corps sylvestre de Crona qu'Anna avait éteint de sa magie de glace, malgré l'ordre de rester en retrait et de ne pas intervenir. La clé du combat se trouvait en Siegfried, dont le feu des répurgateur pouvait le contrer mais ne pouvait le brûler lui-même. Cela l'empêcha pas de se faire percer la jambe droite par l'acier de la lame d'un répurgateur, pendant qu'il lui tournait le dos, déchiquetant et brûlant deux autres de ses ennemis face à lui.

Tandis qu'ils finirent par écraser les répurgateurs, non sans mal et sans y laisser des forces considérables, Anna comprit alors pourquoi cette technique de fusion avec les esprits des animaux qu'ils possédaient, n'étaient utilisé qu'en dernier recours. Dans cette forme ils étaient certes extrêmement puissants, mais aussi bien plus vulnérable que protégé derrière le spectre immatériel de l'âme de l'animal. De plus, ils avaient une autre raison qui était tout aussi dérangeante : lorsqu'ils absorbaient l'âme de l'animal, ils partageaient leurs corps avec eux. Plus l'esprit de l'animal passait de temps dans le corps de son hôte, plus ce dernier risquait de perdre le contrôle de celui-ci. C'est pour cela que les trois sorcières avaient cessé de combattre, car il fallait si nécessaire qu'elles puissent maîtriser leurs partenaires sous cette forme. Leurs magies s'étant liées aux âmes des animaux, elles pouvaient ainsi séparer les deux consciences à l'intérieur d'un même corps, bien qu'elles n'aient pas le pouvoir de l'en extraire. Cela, seul les Krutz le pouvaient à condition d'être lucide. Les lignes de la main droite toujours entaillées, un tourbillon de sang se forma à nouveau autour, et chacun en posant cette main sur son torse en retira l'esprit qu'ils hébergeaient pour le renvoyer dans arme.

Anna, sans le vouloir se mit à rire en voyant le résulta. Certes les guerriers Krutz eurent retrouvé leurs apparences humaines, mais la transformation précédente ayant déformée leur corps, ils se retrouvèrent nues comme des vers. Anna se rendit compte qu'elle était la seule à rire, bien qu'accidentellement, alors que les autres sorcières donnèrent des vêtements de rechanges à leurs partenaires. Par chance pour Anna, ses équipières et les guerriers Krutz ne donnèrent pas l'impression d'avoir mal pris le rire de la jeune femme. Cependant, elle se demandait comment fonctionnait cette transformation chez les guerriers et surtout, pourquoi elle n'en avait jamais entendu parler par la doyenne durant sa formation avec elle. Après tout, si elle devait faire équipe avec Van, ne devait-elle pas elle aussi connaître et comprendre cette technique ?elle tenta d'en savoir plus auprès de ses condisciples sorcières, espérant qu'elles accepteraient de lui répondre malgré que ce ne soit ni le bon moment, ni le bon endroit pour poser des questions théoriques :

- Comment ça se fait qu'on ne m'ait pas parlé de cette métamorphose ? Ça aurait pu nous être utile à moi et à Van durant notre dernière mission.

- Parce que ni toi, ni Van ne remplissait les conditions nécessaires pour utiliser cette technique, lui répondit Alisia.

- Les conditions nécessaires ? S'étonna Anna. On est partenaire moi et Van, tout comme vous, alors où est la différence ?

- Tu peux toujours demander à Van, lui les connaît parfaitement, lui suggéra Aélis avec un sourire malicieux. Mais s'il ne t'a rien dit sur le sujet, c'est qu'à mon avis vous n'êtes pas près de pouvoir user de ce pouvoir. Sinon, tu pourras toujours demander à grand-mère Hildegarde en rentrant, mais je te jure que tu vas détester la réponse.

Demander à Hildegarde ? Pourquoi devait-elle demander alors que la vieille dame aurait dû le lui expliquer, étant sa préceptrice ? Cependant, après ce qu'elle avait vu ce soir, sa curiosité pour le sujet ne cessait de brûler en elle, et elle ne pourrait jamais cesser d'y penser si elle n'avait pas de réponse précise sur le sujet. Elle se promit alors de poser la question à la doyenne quand elle serait de retour à la forteresse. Et même si la réponse lui déplairait en effet, cela ne voudrait pas dire qu'elle ne ferait pas l'effort d'apprendre cette technique, peu importe la condition nécessaire si elle pouvait l'atteindre. Au moins, en voyant la scène devant elle et l'absence de gêne ressentie par les guerriers Krutz et leurs partenaires concernant la nudité, elle avait au moins déjà une réponse à sa curiosité, car elle comprenait mieux comment Alisia n'avait eût si peu de gêne et de pudeur à se déshabiller pour lui apprendre à nager, ainsi que le langage cru et osé de ses camarades aux quartiers des sorcières.

Malgré qu'ils se soient enfin débarrassé des leurs ennemis, leur mission d'exfiltration n'était toujours pas finie. Il leur fallait encore quitter la ville sans se faire à nouveau poursuivre par l'inquisition. Anna ayant enfin repris ses forces, et Aélis ayant pris le relais pour s'occuper de Van qui avait retrouvé ses esprits, la jeune femme finit enfin de geler la grille sur une surface suffisamment large pour qu'ils puissent enfin passer une fois la zone de glace brisée. Leur secret protégé de justesse et la voie étant enfin libre, ils s'engouffrèrent dans le passage à travers la grille en s’enfuyant ensemble de la ville de Prague, espérant ne plus revoir un répurgateur avant très longtemps. Ils durent éviter les grandes routes sur leur retour, car la centaine de cadavres qu'ils avaient laissés derrière eux ne pouvait évidement pas passer inaperçue. Les chevaliers teutoniques avaient envoyés presque l'ensemble de leur force à la recherche des fuyards, bien décidés à venger leurs frères d'armes tombés au combat. La traque les força à traverser les zones les plus difficiles d'accès, ainsi qu'à faire de très nombreux détours ce qui doubla leur temps de trajet comparé à celui parcouru pour atteindre Prague. De plus, l'important n'était pas pour eux d'atteindre la forteresse mais surtout de ne pas y être suivi afin de ne pas renseigner l’ennemi sur sa position.

Bien qu'ils n'eurent pas de blessé grave à transporter, ils se retrouvèrent régulièrement acculés malgré leur précaution et les chemins les plus improbables qu'ils empruntèrent. Même quand ils traversaient des rivières et des étangs à la nage pour brouiller leur pistes, leurs ennemis étant à la fois nombreux, et plus rapides dans leurs déplacements car ayant des chevaux, ils finissaient toujours par tomber nez à nez avec une patrouille de chevaliers teutoniques. De plus, ils ne pouvaient même pas éliminer leurs ennemis bien qu'ils en aient la force et les capacités car cela reviendrait à guider leurs ennemis jusqu'à leur base en semant des cadavres tout le long de leur périple. Cela les frustrait de devoir fuir quand ils pouvaient gagner, mais ils n'avaient pas d'autre choix. Après deux semaines à avancer tout en se cachant partout où ils le pouvaient, les portes de la forteresse s'ouvrir enfin pour eux, leur offrant réconfort et sécurité. De plus, leur mission était accomplie avec succès bien que des erreurs furent commises, leur compliquant la tâche et les mettant en danger. Cependant, ils étaient trois groupes à avoir été déployés sur des missions d'exfiltration. Qu'en était-il des autres équipes ?

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