Un rêve

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Nabil avait grandi dans les bras de sa grand-mère paternelle. Elle vivait avec son fils et son épouse, ou plutôt, c'est eux qui étaient installés chez elle. Ca dépend des mentalités, certains diront que son père n'avait jamais quitté le nid, et avec son épouse s'étaient installés dans la maison de la famille. D'autres verront qu'il était le seul soutien de la famille depuis la mort de son père. Etant l'aîné des garçons c'était à lui que revenaient les terres et le domicile, mais aussi l'obligation de s'occuper de tout ce monde : deux soeurs, un jeune frère, sa mère et aujourd'hui sa femme et ses enfants.

La mamie avait pris Nabil sous son aile, puis, quand ses parents eurent leur deuxième, neuf mois plus tard, ils laissèrent faire.

Il n' était pas proche de ses parents, il préférait sa mamie qui elle n'aimait pas, mais pas du tout sa belle fille, elle lui trouvait tous les défauts du monde, et n'hésitait pas à la critiquer devant son petit fils, qui finit par détester ses propres parents.

Entre haine, insultes, humiliations, la maman de Nabil, sombrait dans la tristesse. Elle pleurait à longueur de journée, sortait de sa chambre pour accomplir ses tâches ménagères, préparer à manger pour toute la Smala, car elle était la bonne à tout faire, ses belles soeurs ne s'occupaient de rien. Après tout, elle était là pour ça.

Puis quatre enfants à la suite, ça te bouffe, les gens commençaient à dire qu'elle était folle, c'est vrai, qu'elle n'était pas nette, quand elle s'enfermait avec ses filles dans sa chambre sans fenêtre toute la journée. Une maison en terre où il faisait trop chaud. Elle avait peut-être peur qu'on lui vole aussi ses filles, qu'on les monte contre elle. Son mari avait essayé de la raisonner,.

- On élève pas des enfants dans une chambre.

Un soir, remonté contre sa femme, qui se laissait aller, et après avoir eu la tête bien remplie, il la tapa, ce fut la première, mais pas la dernière fois.

La vie était un puits sans fin, à l'image de ce trou près de chez eux où ils allaient chercher l'eau, et où de temps en temps s'ils ne surveillaient pas les petits, on en repêchait un, qu'on pleurait après, mais les larmes ne redonne pas l'enfant... Quelle vie!

C'est cela que reprochait Nabil, c'était ce manque de tout ! Ce rien du tout, ce trou.Ce vide, cette enfance sans sucre, ce ventre qui crie famine, et cette tête qui veut aller plus loin.

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