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Creuser des pirogues est simple. Nous choisissons de grands arbres que nous coupons, puis nous les évidons avec des herminettes, sortes de petites houes tranchantes qui projettent des copeaux de bois, parmi les gouttes de sueur. Souvent, il est nécessaire de nous aider par le feu, lorsque nous sommes fatigués. Le feu est l’ennemi de l’eau, il creuse en noircissant le bois et ce qui reste est durci. Nous faisons de même pour les rames. Les géants nous laissent faire et n’ont aucunement l’intention de nous suivre sur le fleuve. S’ils en avaient eu l’intention, nous n’aurions jamais pu trouver d’arbre à leur taille. Non. Les pirogues ne nous inquiètent pas et les géants nous suivront, passant par la rive. Après avoir fait beaucoup d’essais, ramassé des vivres, nous sommes partis un matin, au temps favorable d’un matin.

Dans le courant nous creusons le fleuve à intervalles saccadés, lentement nous allons vite, car nous allons surement, et le courant nous est favorable. Nous ne voyons plus les géants, qui au début par jeu couraient au bord du fleuve. Mais au bord du fleuve, les obstacles sont nombreux.

« Ramer, L’étrave forte, vague dans l’écume, ma bien-aimée je pense à toi, vers toi je viens, Ramer, Les femmes ne sont pas là, au village derrière nous sont les femmes, et nous allons devant, en bas nous descendons. »

Les herbes et la végétation répétitive du rivage nous quittent comme les femmes, en arrière elles sont restées.

- Ramer, ramer, hoe, ha,

- Ramer,

- Hoe,

- Ramer, ramer ha,

- Ramer, hoe, ha

Je repense à mes épouses.

Là-bas, parmi les femmes, on a sculpté les étraves. Lézard aux larges narines, Serpent à tête carrée, aux yeux fendus, Dragon femelle, Cinq Souffles, Tortue. Croyons nous à cela ? On plaisante à ce sujet, on raconte des légendes, mais on les change aussi, et ça n’a pas d’importance. L’important, c’est l’oeuil. L’ouverture de l’œil. On prend de l’argile blanche mélangée à la résine d’un arbre puis un point blanc est appliqué au centre de l’œil. Alors l’œil est vivant, la sculpture est vivante, et le bois de la pirogue est vivant, et nous savons que nos rames ne travaillent pas en vain.

J’ai vu mon géant. Assis au bord de l’eau. Il a dû marcher toute la nuit. Quand il a vu les pirogues, il s’est levé, puis s’est avancé sur le banc de sable. Un tigre est sorti des hautes herbes avançant vite, et il l’a vu, a pris peur, reculant doucement, et le tigre a cherché un angle d’attaque en tournant autour de lui. Ma pirogue passait emportée par le courant, elle passait, ne laissant entendre que les cris mêlés de la lutte. Un cheval est sorti de l’eau, dans le tournant de la rivière, sur l’autre rive, et j’ai préféré détourner le regard.

Les géants ont-il un nom ? Je lui avais donné un nom. Souvent, je repense à son regard auprès du feu.

Il est curieux qu’aucun de nous ne soit allé à Mû, ait eu cette curiosité. Qu’y a-t-il, là-bas, nous ne saurions le dire, ni ce qui nous manquera ou fera le corps de notre nostalgie. Mais nous savons ce qui se dit. On dit que rien n’est plus grand sur cette terre, qu’il n’y a pas de lieu qui rassemble autant de monde sans que les uns et les autres repartent, comme c’est le cas dans les grands rassemblements, saison propice au commerce, aux mariages, aux palabres, aux commérages. C’est dans ces rassemblements que l’on parle parfois de Mû. On dit : « tu te crois où, à Mû ? » Pour exprimer la frustration ressentie face à un comportement non pas impoli, mais négligent, comme un oubli de la salutation, une absence d’esprit dans un moment important d’une cérémonie publique, chose grave qui peur invalider toute une procédure longue et souvent complexe.

Tout ce que nous savons de Mû est ouï-dire, rumeurs, bruits colportés, légendes, toutes choses incertaines. Mais trop d’indices concordent, et nous avons le pressentiment que nous trouverons là-bas une partie des clés.

Deux semaines déjà que nous sommes partis.

Le soir, autour du feu, le lointain bruissement de Mû vient jeter ses vagues sur le rivage de notre campement, et c’est alors comme une évidence. Nous parlons rarement de Mû. Mais lorsque la conversation retombe, lorsque le feu devient plus faible, Alors Mû surgit devant nous, comme si déjà nous allions dans le temps nocturne des rêves. Certains disent que c’est une ville liquide, qui coule comme l’eau, laissant ses habitants, les reprenant, une ville de rives, de berges, au long des ruisseaux, des fleuves, des cascades. Une ville où tout est fluide, où les oiseaux dans le ciel passent par milliers, dans un ballet incessant de trilles flûtées, caquètements sourcilleux, hululements ironiques, de roucoulis de baladins. Les poissons dit-on sont si nombreux dans les eaux, que l’on pourrait marcher sur leur dos pour traverser à pied sec, et les grenouilles coassent par milliers elles-aussi, en leurs royaumes de roseaux, et les salamandres dans les sources, et les monstres qui gisent tapis aux fonds de la noirceur des profondeurs sont une angoisse qui chasse le sommeil. On dit que tous les animaux de la création ont des représentants à Mû, comme des ambassades, en charge de leurs intérêts, chacun selon son espèce. Et que la loi oblige le fort à protéger le faible, le gros à épargner le petit, à lui laisser une subsistance chiche dont il fera son festin. Mais cette vision n’est pas partagée par tous. Beaucoup disent au contraire que cet endroit est minéral, dur, que tout est cliquètement rythmé, pression, décompression, progression puis effondrement de la matière dans les choses, sans repos et sans nuit. Les maisons se touchent, grimpent les unes sur les autres pour former de longs couloirs, et au fond de ces couloirs sont les chemins des gens de Mû, qui longent les falaises là où le soleil brille. Les hommes habitent là, et les falaises sont creuses, percées de galeries, et jamais rien ne s’arrête de tourner de l’aube au crépuscule, en processions du coucher au lever du soleil, dans un mouvement répétitif, comme une respiration de bête de pierre ou de métal. D’autres disent encore que c’est une ville d’hommes qui marchent en rêvant, comme à côté d’eux-mêmes. Leur esprit coule comme l’eau et tord la pierre ou les animaux pour leur donner leur forme, car ils sont puissants et c’est pour ça que l’on peut voir Mû comme on le voudra, humide ou minérale, animale ou humaine, car cette cité n’est que la force nocturne qu’ils ont capturé en bannissant la nuit. Alors que fascinés par nos visions nous ne disions mot, nous venait clairement à l’esprit que nous étions désormais aux abords de Mû, et que ces visions mêmes étaient une preuve de son appel irrésistible, de sa nécessité inéluctable.

Comment tout cela avait-il commencé ? Y avait-il eu un commencement ? Avant Gen et sa musique, avant les géants, il n’y avait pas de commencement. Aussi loin que remontait ma mémoire et celle d’autres encore, plus âgés, il n’y avait eu que nous et notre vie, toujours la même. Mais Gen avait rejoint les géants dans une forêt sombre et profonde, et il n’avait pas été dévoré. Bien au contraire, il en était revenu avec un géant et il fallait le voir, à califourchon sur son épaule, jouant du violon ! Le village s’est vidé d’un coup, et je crois, il n’était pas très fier de sa petite plaisanterie. Avec le recul, nous aurions dû le tuer sur place, Gen, et briser son violon. Mais il y avait le géant. C’est le géant qui nous retenait, nous tenait en respect. Alors, plutôt que de tuer Gen, de détruire son violon, nous avons voulu l’imiter, obtenir nous aussi ce pouvoir sur les géants. Peu à peu les géants sont entrés dans notre vie et nous dans la leur, et puis nous avons retrouvé une forme de tranquillité. Mais comme chacun le sait désormais, nous ne faisions que préparer l’arrivée de ce qui nous domine désormais et dont nous ne voyons que des apparences fugaces, des signes au matin lorsque nos yeux sont encore plein de brumes, un air froid dans la nuit assombrissant nos pensées, laissant une pointe amère.

La nuit, nous ne pouvons rester sur nos pirogues. Alors nous choisissons un lieu de campement, une île sur le fleuve ou une langue de sable facile à protéger. Voir se dresser chaque soir nos tentes, sous la protection des coques retournées en cercle autour de nous, sous la protection des esprits des pirogues, nous rend fort, et nous aimons le feu, l’odeur du feu, et nous rions, et les géants rient, car la pleine force donne la grande confiance et la joie. Oui, mais dans ces camps de solitude, chacun, une fois seul, ressent sa faiblesse.

Parler des femmes est une chose que nous faisons peu. Il est très clair que l’on ne parle jamais d’elles en général, nous avons toujours en tête quelqu’un de précis, ou bien encore, sans que nous le sachions, c’est une femme encore inconnue de nous, une femme qui viendra, qui parle en nous. Mais souvent, nous parlons avec en tête les femmes autour de nous, quoi qu’on en veuille ou dise. Et comment parler de la femme d’un autre, de sa fille ? Nous ne cherchons pas les problèmes. Je ne dis pas que nous n’y pensons pas et je ne dis pas non plus que nous n’en parlons pas, car d’une certaine manière nous le faisons de façon indirecte, et laissons à chacun le choix de prendre - ou laisser - ce qui est dit. Ainsi, parler à un père des fruits de son jardin est une façon de parler de sa fille, si elle est en âge de se marier, et la conversation peut continuer sans risque pour chacun si aucune grossièreté ou insistance déplacée ne s’immisce. N’allez pas penser que nous sommes prudes. Entre jeunes du même âge il est plutôt question de certains légumes de forme particulière, et qu’un garçon offre à une fille un tel objet ne saurait être interprété autrement. Mais libre à elle d’accepter ou de déclarer qu’elle a ce qui lui faut à la maison.

Ma première femme, je ne l’ai pas choisie. J’étais trop jeune, et ma famille s’est occupé de tout. Mais la seconde, oui. J’ai six enfants. Eux aussi me manquent. Parfois nous péchons. De gros poissons argentés, très bons à manger.

Une légende raconte que des femmes vivent au fond de l’eau, des sorcières, qui peuvent prendre plusieurs apparences. Lorsque des jeunes filles sont à la rivière, il vaut mieux les aborder lorsqu’elles son en groupe, lorsqu’elles se connaissent. Une fille seule, surtout si elle est très belle, et si elle te regarde avec un certain regard, alors il faut t’en méfier. Il faut passer son chemin sans même la regarder, ne pas répondre si elle t’adresse la parole. Les filles étaient allé se baigner, et puis au retour l’une d’elle avait dit « tu es venue avec nous Eina ? Je ne me souviens pas de t’avoir vue sur le chemin. » Elle s’était défendue, « Mais si bien sûr ! Tu ne te souviens pas ? Nous avons cueilli des fleurs de Heiva pour mettre dans nos cheveux. » Quoique ce soit une chose courante chez les jeunes filles, de mettre des fleurs de Heiva dans leurs cheveux, elles ne l’avaient pas fait cette fois-ci. La sorcière devait connaître cette pratique de nos jeunes filles, aussi elle avait dit « J’ai mis des fleurs de Heiva dans mes cheveux. » Mais les jeunes filles n’avaient rien fait de tel, et elle s’étaient éloignées d’elle avec crainte. Mais la sorcière continuait "Qu’avez-vous, n‘êtes vous pas mes amies ? Je suis Eina. » Mais personne ne la croyait, car la crainte était partout. La sorcière fut trainée sur la place du village, on a cherché Eina et la sorcière disait « Je suis Eina » Mais même sa mère et ses frères ne la croyaient pas, car elle disait des choses fausses, comme « Tu me racontais l’histoire de Dê la tortue, Mère » mais la mère ne savait pas, et ses frères ne retrouvèrent pas la cicatrice qu’elle s’était faite en jouant avec eux en sautant sur les rochers, ayant glissé et la cuisse profondément tailladée par une branche cassée. Dans la nuit elle a disparu, alors qu’on l’avait solidement attachée et mise sous bonne garde. Personne n’a rien vu, et les liens n’ont pas été rompus, c’est comme si elle avait glissé hors des liens, laissant les anneaux de corde solidement nouée à terre, inutiles. Au matin, on a retrouvé Eina à proximité du village, morte. Je crois à cette histoire parce que je l’ai vue, et elle était mouillée et avait encore des herbes du fleuve dans les cheveux, alors que le village est loin de la rive.

Je ne sais pas pourquoi je repense à cette histoire. Peut-être parce que je suis sur le fleuve, et que l’esprit de Eina est dans les eaux, et elle me surveille, prête à m’entrainer par le fond.

Le fleuve devient plus large, nous pouvons désormais avancer de front. Notre humeur devient plus large, comme le fleuve, et nous rions en échangeant des plaisanteries. Le delta et ses îles sont bientôt là, et nous savons que Mû est là aussi, sur l’une d’elle.

On dit que la ville de Mû est tellement grande que traverser Mû est comme traverser les Mondes, ou bien encore, comme vouloir compter les étoiles, jetées dans la nuit au hasard, à la manière les gouttes du lait lorsque la mamelle retirée trop tôt laisse le nourrisson tout étonné.

Mais au débouché du fleuve, nous ne trouvons que la mer bien trop vaste, immense sous le soleil. La mer est amère, salée, et ce fut une surprise inconcevable. Quelques traces de pécheurs laissées en deçà du rivage nous laissent irritables, comme des enfants.

Nous remontons un autre bras du fleuve, plus à l’intérieur des terres, là où nous avions entrevu un peuple chien aux maisons de boue séchée. Je les appelle Peuple-Chien car ils n’ont rien de ce qui nous rend humains, et les géants eux-mêmes s’en étaient méfié. Pourtant, vu de près maintenant, ce sont des hommes comme nous. Le Peuple-Chien nous a renseigné. Ils ne savent pas où est Mû, et n’ont pas l’air de s’en soucier. La seule chose qui habite leur esprit est la quête quotidienne de leur nourriture infecte et la crainte de ceux d’en face, la grande île du delta. Ils nous la désignent avec des mouvements brusques du revers de la main, biaisant leur regard de mouvements circulaires, et des roulements d’yeux ponctués de petits rires secs. Si nous voulons y aller, libre à nous. Là-bas, on saurait où est Mû. Quant à eux, il fallait les laisser tranquilles, car notre présence les rendait nerveux, notre façon de parler, notre musique, nos rires et nos plaisanteries ainsi que notre familiarité trop grande avec les géants. Peut-être que nous serions mieux là-bas, peut-être.

Mais pour Mû, ils ne savaient pas.

Le soir, un des rameurs assis dans le sable auprès de son bateau traça des signes du bout de sa pagaie, alignant les formes que nous utilisions pour envoyer un message, ou bien encore rappeler une obligation. Dans les temps anciens, cela prenait la forme de bâtons gravés se terminant par quelques cordelettes. La corde retenait une longue série de coquillages, de pierres trouées ou de petits disques en os. Les os longs des petits animaux sont appréciés car ils sont creux, et faciles à travailler. Sans le bâton et ses cordelettes, on peut encore retrouver le message, car avec le temps le signe et sa série ont pris comme une vie propre, et il est devenu possible de fabriquer la cordelette sur n’importe que support, sans la fastidieuse quête des petits cailloux, des coquillages précieux, sans parler de la chasse aux petits animaux dont nous prisons tant les os. Mais quelqu’un comme Kei, par exemple, avait vu autre chose. Un matin, on l’a retrouvé traçant des formes dans la poussière, utilisant la formule d’une cordelette rituelle d’invocation des ancêtres, et c’est comme si un arbre avait poussé sur le sol de la cour de sa maison, dessiné dans la poussière. Le vieux Kei était un peu choqué, troublé par la puissance de la petite corde enroulée autour de son bâton, et il contemplait sans mot dire, hochant la tête, pendant que la pluie effaçait tout. Le lendemain, il a recommencé pour être sûr, et le même dessin apparut sur le sol. Un autre essaya, avec la cordelette de Kei, puis d’autres encore avec leurs propres cordelettes. Enfin, Kei décida un jour que le bâton et sa cordelette étaient inutiles, et pour le prouver, il dessina une corde avec tous ses signes dans la poussière de sa cour, puis alla à l’autre bout dessiner l’arbre en entier, en suivant les signes dans la poussière. Alors, il leva les yeux, et il eut peur.

Je raconte ça, parce qu’une chose semblable est arrivée . Voyant le rameur tracer des signes, un Homme-Chien s’est précipité. Les Hommes-Chien, comme Kei, avaient pris peur. Il y eu une dispute et tout fut effacé. Les gens de l’île utilisent des signes, dirent-ils. Ils nous voient comme des êtres infectés, sous l’emprise de malins génies qui nous forcent à exécuter des choses néfastes. On comprit qu’ils parlaient sans nous regarder pour éviter toute contamination, et souhaitaient nous éloigner au plus vite. Ils savaient qu’eux aussi, si l’un d’entre eux se montrait faible comme nous, traceraient bientôt des signes dans le sable, et dans leur folie se mettraient à sourire et à rire du rire des possédés, ou alors haussant le sourcil resteraient plongé là en eux-mêmes comme dans un abîme.

. Nous avons vu un animal grêle marcher sur le côté. Il a une carapace dure et les yeux au bout de sortes d’antennes. Deux pattes sont des tenailles, grandes comme la moitié du corps. On ne me croira pas. Mais qui croyait Gen lorsqu’il est revenu de la forêt, et qui croyait Kei ? Parfois sur la plage, il y en a des centaines, et ils laissent de petites traces circulaires, comme un brouillard sur le sable lisse. Puis la marée monte, et tout est comme avant. Devant la mer, le temps n’est plus reconnaissable.

Le royaume des illusions commence là où la vague se retire laissant le sable tiré net comme à la règle. De minuscules mécaniques se poursuivent s’observent se disputent un poisson mort laissant des signes incompréhensibles. Que sommes nous venu chercher ? Qu’avons nous laissé ?

Aucun de mes compagnons n’avait plus l’intention de partir, aucun même ne savait pourquoi nous étions là, et les Hommes-Chiens ont fini par nous accepter. Un jour, je ne vis plus les géants. Un autre jour, je m’aperçus que j’étais seul. Alors au matin je pris une pirogue. Je ne savais pas pourquoi je partais, je savais seulement qu’il le fallait. Peu à peu, m’éloignant de la zone où les eaux du fleuve se mêlent à l’océan, je repris mes esprits. Peu à peu me revinrent en mémoire le village, nos géants, la guerre et le départ loin des femmes, des enfants, le fleuve. Mais ce côté du temps me devenait obscur, et si contrairement à mes compagnons je pouvais encore retrouver en moi ce vers quoi j’allais, je ne savais plus rien des forces qui m’y avaient envoyé.

Le soir même, je vis la ville immense de Mû, et je m’y perdis avant même d’avoir eu conscience d’y être entré.

(...)

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