Raid HM, need de tout

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Greenstar avait déployé ses drones, des robots arachnoïdes semblables à des faucheux dont les huit pattes peuvent se déployer dans toutes les directions pour lui permettre de naviguer parfaitement dans l'espace, se servant du sol mais aussi des murs et du plafond : des engins parfaitement adaptés pour se déplacer très rapidement dans les lieux clos comme les stations spatiales. Pour eux, la présence ou non de gravité n'est pas un facteur significatif tant qu'elle ne dépasse pas les zéro point huit “g” ce qui n'est jamais le cas dans les colonies et les stations orbitales.

Zuko examine la blessure de Trend et s'aperçoit que le projectile de haute puissance à ricoché sur l'exo-armure du cybernétique enfonçant légèrement son blindage intelligent. Les écailles noires de l'armure tentent de se réorganiser pour compenser ces dégâts superficiels.

Tsadir qui avait activé son camouflage thermo-optique a déjà franchis le sas et désactivé le dispositif de contrôle et à l'aide du mode d'intrusion désactive le piège qui leur était tendu, interdisant au sas d'enclencher la procédure de dépressurisation programmée à l'approche de la porte. Ceci fait, elle entaille profondément la porte du sas qui dépasse un peu : ainsi les sécurités standards interdiront quoi qu'il arrive l'ouverture de l'autre côté du sas et par la même occasion l'éjection des personnes actuellement dedans.

Quelques secondes plus tard, après avoir vérifié l'absence de toute présence dans la coursive attenante, elle revient auprès des autres pour leur indiquer que la voie est libre. Elle réactive sa tenue de furtivité et s'avance dans le couloir somptueusement éclairé par la plus grande géante gazeuse du système solaire.

Se servant de son implant, la réplicante cherche à identifier les objets qui se trouvent autour d'elle, en particulier ceux qui se déplacent. Trend, lui tendant une main la rapproche de Zuko qui s'est branchée au réseau filaire par l'intermédiaire de sa console de décryptage.

L'espace virtuel de la Game Master traverse l'intégralité du réseau de la petite station. Ses logiciels détectent rapidement plusieurs contre-mesures et la signature d'une IA forte. Les glaces sont soignées mais Zuko ne compte pas les craquer pour le moment. Elle cherche des informations plus simples : où se trouve la section de commandement et les nœuds répliqués. Le réseau ressemble à un Labyrinthe : en réalité, Zuko réalise qu'il s'agit réellement d'un labyrinthe, mais quelque qu'en soit sa complexité ses sondes l'ont déjà cartographié et l'experte identifie ses cibles prioritaires. Mais avec l'IA en libre circulation, tenter la moindre attaque aurait autant d'effet qu'une lame dans un cours d'eau : seulement vagues et éclaboussures.

Elle indique à l'invisible Tsadir par quelques gestes où se trouve la salle de calcul principal et plus précisément son alimentation. Pendant que la samouraï ira désactiver la source de puissance, Zuko prépare ses agents réseaux pour se déversent comme une forkbomb dans les Noeuds adjacent à l'IA pour l'immobiliser le temps que le courant résiduel des condensateurs et des transformateurs s'évanouissent. Face à une IA forte, ces contre-mesures ne dureront que quelques millisecondes, mais c'est déjà bien assez : si leur adversaire n'arrive pas à transférer plus de dix pour-cents de son entité, le code correcteur ne sera pas suffisant pour la reconstruire et avec des serveurs qui ne répondent presque plus, bonne chance !

La guerrière avance furtivement dans l'espace léger de la station, contournant gracieusement deux cyborgs visiblement en train de discuter d'affaire sans relation avec leur opération. Elle traverse la seconde coursive et accède enfin au panneau du sas d'accès à la section de maintenance. Section non pressurisée évidemment. Tsadir s'équipe de son respirateur, merveille de la technologie capable de la maintenir consciente plus de deux minutes dans le vide spatial. Ses dernières parties organiques en souffriront bien sûr, mais elles s'en remettront bien vite.

Elle entre dans l’exigu sas et injecte des nano-robots, à l'aide de son module d'intrusion, pour pirater le dispositif de contrôle. Après quelques secondes, la porte d'accès derrière elle se ferme silencieusement sans déclencher la moindre alerte. La pression chute rapidement et une fois pratiquement vidée de tout son air, la seconde porte s'ouvre sur un couloir d'accès pratiquement pas éclairé. Sa vision augmentée passe en mode nocturne et elle avance prudemment employant au mieux ses gants geckos. Elle s'arrête quelques instants devant le transformateur d'alimentation du nœud principal et dégaine sa lame.

Le câble est tranché ; le signal traverse le réseau ; les agents se déclenchent et entrent dans des cycles de réplications non contrôlés ; l'IA principale dans un accès de panique lance sa procédure d'upload ; l'étincelle de vie du noyau meurt ; les nœuds adjacents ont résisté et l'IA n'est plus active ; une alerte est lancée à la maintenance ; les drones de Greenstar surgissement dans la station ; Zuko lance le verrouillage des communications et met à Terre le réseau aérien d'un brouillage radio général.

L'assaut est lancé et Tsadir regagne rapidement l'entrée de la section de maintenance et remonte dans le sas qui se referme. La pression remonte lentement et le silence absolu fait place au bruit des combats : le son d'impact d'armes pulseur résonnent dans la structure. Finalement, elle sort de son minuscule sas et profitant de son invisibilité met à terre d'un coup de jambe, deux hommes qui couraient vers le nœud central l'arme au poing.

Le silence revient et une fois Zuko assurée de la sécurisation de la petite installation, elle coupe son brouilleur, permettant à la réplicante de rappeler ses drones. Tsadir revient auprès des autres, sa courte exposition au vide n'aura durée que trente secondes. Trend se tient adossé au mur d'un air satisfait et nonchalant : une opération où il n'a rien eu à faire.

La scène de crime sécurisée, l'équipe peut maintenant enquêter, non sans mettre “au frais” les témoins ou complices potentiels.

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