Prest et ses hommes, avaient été conduits en salle d'interrogatoire dés leur arrivée au siège onusien. Les solaires cordialement invitées par De-Montergny, attendait son retour dans le bureau du directeur.

Utilisant leurs logiciels de communication informel, elles se mirent d'accord sur la suite des événements et feignant une conversation orale anodine. La féline en profite pour transmettre toutes les informations sur la situation via le micro-émetteur placé la veille.

Le directeur revient et s'assied à sa place. Il leur explique la nouvelle situation : Prest est aux arrêts et l'ensemble de l'ONU est désormais au courant de sa trahison. Ses supérieurs directs sont aussi au courant pour la présence des solaires, mais le rôle de celles-ci dans l'affaire assure la bienveillance de ceux-là.

Reste une grande question : pourquoi cette trahison ? Pourquoi Prest a-t-il aussi trahi Verner et piégé deux solaires sur Terre ? De-Montergny décrit son ancien collègue comme quelqu'un de suffisamment intelligent pour ne pas souhaiter une nouvelle guerre des colonies que la Terre perdrait bien plus rapidement que la dernière fois.

Tout tourne autour de l'enfant et quelque chose à ce sujet ne colle pas. Si l'enfant est bien introuvable, il n'a pas été enlevé sur la route le menant vers l'aéroport, mais bien directement dans l'hôpital où il était depuis plusieurs mois.

La nouvelle de l'hospitalisation surprend les deux femmes : pourquoi Verner ne leur en a pas parlé ? Lorsqu'elles auront accès à une connexion, officielle, avec les colonies, elles lui demanderont.

Prest a suffisamment effacé de dossiers pour qu'il ne soit plus possible de déterminer exactement d'ou venait l'enfant et certainement pas où, ni quand, il a été emmené. Curieusement, l'ancien chef du contre-terrorisme ne semble absolument pas disposé à donner la moindre information sur l'enfant, quelles que soient les négociations pour le moment.

Ney propose de l'interroger, mais De-Montergny explique qu'il n'est pas aussi libre d'agir que ça. « Pour ma hiérarchie, votre intervention serait un nouvel aveu d'impuissance. »

On en revient encore au rapport de force. Ce même rapport de force qui conduisit l'organisation des nations unies à faire la guerre aux puissantes corporations qui avaient commencé la colonisation des autres mondes de notre système solaire. Cette guerre de cinq ans où les colonies gagnèrent à un contre trois milles.

Là encore, le schisme éthique se montre fort : dans les colonies pour une telle trahison, les souvenirs de Prest auraient été confiés à une IA et il aurait tout avoué sans souffrir. Alors que la Terre, “portée” par des politiques populistes, avait rejeté toutes les technologies qui pouvaient réellement améliorer l'homme, les colonies ont développé et utilisé des outils si puissants, comme les IA fortes. Ney elle-même est un tel produit de la technologie, de la science et en fin de compte de l'humanité.

Tsadir propose alors à De-Montergny d'analyser tous les contacts de Prest et le réseau de ces contacts pour déterminer les interactions en son sein et trouver d'autres interlocuteurs plus locaces. Le directeur lui fait alors remarquer que pour un homme de l'influence de Prest, ce fameux réseau doit représenter des milliers de personnes. Ney rétorque qu'un bête système expert pourrait isoler rapidement les nœuds de réseau statistiquement les plus probables. L'homme fronce à nouveau les sourcils.

On en revient encore au même point : les humains ne veulent pas de la technologie des solaires. Mais Ney, qui a parfaitement reçu les signes informel envoyé, volontairement ou non, par le directeur, envoie un nouveau message à Tsadir : « Il fermera les yeux, mais on ne doit pas se faire remarquer. ».

Ney donne le “go” à Mahertis.