Le cours de natation

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La combinaison de Ney est certes lourde mais ses activateurs lui procurent une force prodigieuse. Évoluant au fond de l'eau trouble, elle est invisible. Contrairement à ce que Mahertis lui avait promis, la sensation de la plongée sous-marine n'est pas comparable à l'apesanteur : ici l'eau la porte et elle ressent toujours son propre poids.

Vingt-quatre kilomètres à bord d'une combinaison ressemblant plus à un sous-marin qu'à un simple maillot de bain et plusieurs kilogrammes d'équipement à son bord. L'eau verte, profonde de près de trois mètres, offre un abri appréciable et le courant aide à la progression.

Tsadir n'avait pu emporter le matériel, beaucoup trop volumineux, entre les traceurs, et leur lanceur, l'antenne de communication pour se connecter au réseau, elle aurait eu du mal à se justifier en cas de contrôle.

Le voyage est plutôt rapide finalement, si on excepte les longs moments d'attente aux écluses. Ney accompagne un navire de plaisance et plutôt que d'attendre à chaque écluse qu'il arrive, elle l'accompagne patiemment en se gardant bien de s'en rapprocher.

La chimère mécanisée arrive enfin au bassin de Limehouse. Plus qu'une dernière écluse et elle pataugera dans les eaux boueuses de la Tamise. Le navire de plaisance ne semble pas vouloir poursuivre son aventure plus loin. Heureusement après une demi-heure d'attente, une sorte de hors-bord emprunte la porte. Ney s'y engage rapidement et constate à quel point l'adjectif “boueux” est approprié. Peu importe, c'était prévu.

Ney commence alors à remonter le cours d'eau, les propulseurs de sa combinaison luttant sans mal contre le courant. Au bout de vingt minutes elle atteint le premier pont Londonien. Plus tard, la chimère éprouve une pointe de rire au moment de franchir le Millennium Bridge, un pont dont le nom évoquait un siècle auparavant la modernité et le futur.

Elle arrive enfin à sa destination, juste après les deux ponts suivants. Émergeant de nuit sous l'antique ponton de la Bargehouse où elle quitte, au sec, sa lourde tenue et récupère le matériel stocké dans un sac lui-même contenu dans un sac étanche. Elle s'équipe du sac à dos qui vient se fermer sur son torse. Enfin, elle active son générateur de foglet qui lui servira de camouflage.

Elle sort de sa cachette, après avoir masqué son équipement qu'elle récupérera plus tard, et escalade le ponton. Elle se dirige ensuite vers la voie ferrée, quatre blocs plus loin.

Bien que modernisée, la voie ferrée fait sourire la semi-renarde par son aspect désuet. Dans les colonies, les rails ont depuis longtemps été remplacés par des tubes sous vide dans lesquels les trains circulent à des vitesses supersoniques, enfin si s'il y avait du son dans le vide bien sûr.

Ney abandonne la voie ferrée au niveau du Royal Festival Hall, un ancien bâtiment en cours de rénovation et elle entreprends l'escalade d'un grand hôtel de luxe proche. Ses pattes geckos n'ont pas besoin de prise et elle progresse rapidement, la seule limite étant la rapidité à laquelle les foglets se réorganisent pour assurer un camouflage parfait.

Une fois sur le toit elle déploie son nuage de foglets pour lui assurer un abri optique où elle pourra se mettre au travail sans avoir à se préoccuper de cet aspect.

Vu l'heure Tsadir doit être en route pour le repaire.

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