Une poisse d'enfer !

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« Jess »

Quatre jours plus tard, je suis en chemin pour la place de la victoire, à midi je déjeune avec Nico, Cassie et Marie. On ne se voit plus beaucoup ces derniers temps, enfin surtout Cassie, elle est toujours fourrée avec son mec. Y’a pas moyen de les décoller ces deux-là.

Quand je les regarde, j’ai l’impression de voir la belle et le clochard dans la scène avec les spaghettis, pareil ! La même façon débile de se regarder.

Bon, je suis ravie pour elle, mais franchement, un peu de tenue quand même, on évite de jeter son bonheur comme ça, à la vue de tous, on pense aux copines merde !

Mais qu’est-ce que je raconte, de mieux en mieux !

Je vieillis putain, je vieillis !

Il manquerait plus que l’idée me prenne de me caser. Je perds la tête !

Quand j’arrive à la station de tram près du palais de justice, je suis interpellé par un jeune.

— Wesh mamzelle, t’as pas un zéro six ?

Je le regarde en haussant les sourcils, dites-moi qu’il n’est pas sérieux. Franchement, il doit avoir quoi ? Seize, peut-être dix-sept ans ! Je peux limite apercevoir une goutte de lait au bord de ses lèvres et je suis presque certaine qu’il est encore puceau.

— Rentre chez ta mère gamin !

Je continue mon chemin en accélérant un peu, histoire de ne pas rater la rame suivante, ben ouais, comme toujours, je suis à la bourre. Je m’apprête à entrer à l’intérieur quand on me saisit le poignet. Je me retourne et me trouve nez à nez avec le petit con d’il y a deux minutes.

Mais c’est qu’il revient à la charge en plus !

— T’es une tepu toi, ça s’voit tout d’suite !

Je regarde par-dessus son épaule et j’aperçois un groupe de jeunes d’environ le même âge. Ben tiens, on veut faire le malin devant ses copains. Voyons voir ce que tu vas répondre à ça. En retard pour en retard, je suis plus à cinq minutes prêt.

— Et à quoi tu vois ça mon grand ? A ma robe courte, à mes talons hauts ? Ou est-ce qu’il y a écrit « baise moi » sur mon front ?

— Ouais, j’vais t’baiser !

J’éclate de rire, c’est plus fort que moi, au moins lui, il aura réussi à me faire ma journée. Non mais franchement, il ne doute de rien à cet âge-là.

— Aller tête de gland, va jouer au bille et reviens me voir quand t’auras du poils aux couilles !

Il me fixe avec un air qu’il tente de faire mauvais, mais honnêtement, il ressemble plutôt à un bulldog qui vient d’ouvrir les yeux pour la première fois. Et derrière ses copains se marre.

— J’vais t’la foutre dans la bouche, verra si t’as autant d’gueules après !

Mais c’est qu’il ne se laisse pas démonter l’ado attardé. Hé bien soit, si c’est ce qu’il veut.

— Hé bien vas-y, baisse ton caleçon que je vois ce que tu as à proposer !

Il ouvre de grands yeux, puis cligne plusieurs fois des paupières. Plus rien ne sort de sa bouche. Quand on attaque le fond du problème y’a plus personne.

— J’attends, lui dis-je. Tu m’as demandé une pipe, assume maintenant, sors le ton asticot !

Il ne dit toujours rien et commence même à se dandiner d’un pied sur l’autre. Ben ouais, petit con, je vais t’apprendre moi, à agresser les gens.

— C’est bien ce que je pensais, que de la gueule. Alors maintenant, tu vas m’écouter attentivement. Ta mère ne t’as jamais appris le respect des femmes ? Elle ne t’as jamais dit qu’il fallait être polie et un minimum courtois ? Non, parce que là franchement, tout ce que tu vas gagner, c’est prendre un vent dans le meilleur des cas ou bien finir avec une plainte au cul pour agression. Alors tu vas réfléchir à tout ça et la prochaine fois, tu tourneras sept fois ta langue dans ta bouche avant de sortir des conneries plus grosses que toi. Compris ?

— Oui m’dame, dit-il en baissant la tête.

Je le regarde de haut en bas. Non mais c’est quoi ce look ?

Un tee-shirt dix fois trop grand, un jogging qui donne l’impression qu’il s’est chié dessus et au comble de l’horreur, il porte des claquettes et des chaussettes. Ajoutez lui un nez rouge et il se fait embaucher dans un cirque !

— Et puis changes de fringues, on attire pas les mouches avec du vinaigre. Aller circule, je ne veux plus te voir.

Il fait demi-tour et retourne vers ses copains qui se foutent de sa gueule. Bien fait, ça lui servira peut-être de leçon.

Maintenant, je dois attendre la rame suivante, je vais encore me faire remonter les bretelles. Bon, ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude. Le panneau lumineux indique trois minutes d’attente depuis au moins cinq.

Putain, mais il s’est perdu ou quoi.

Je commence vraiment à m’impatienter quand une annonce vocale se fait entendre.

« Nous informons nos aimables voyageurs, que la rame B entre l’arrêt Gambetta et le musée d’Aquitaine est en panne actuellement. Veuillez rejoindre une autre station s’il vous plaît. Nous, nous excusons pour la gêne occasionné »

Non mais dites-moi que c’est une plaisanterie. Ce n’est pas possible d’avoir une poisse pareil, je suis maudite. Mais bon sang, pourquoi a-t-il fallu que je me prenne le choux avec ce morveux ? Si j’étais partie sans rien dire, je serai dans ce putain de tram. Maintenant, il va falloir que je galope à pied et en talon aiguille bien entendu. Je fourre la main dans mon sac à la recherche de mon téléphone pour prévenir que je vais avoir beaucoup de retard. Je me demande même, si cela vaut le coup que je fasse le déplacement. A ce rythme-là, quand j’arrive, ils seront au dessert.

Un truc trempé et non identifié est au bout de mes doigts. Mais c’est quoi encore ce bordel ? Je jette un œil à l’intérieur de mon sac à main et me rends compte que le contenu de mon thermos de café est en train de se répandre à l’intérieur. Et bien entendu mon portable a pris cher.

Le karma, ce ne peut être que le karma ! Je suis en train de payer toutes mes années de débauche !

Bon ben, pour le coup de fil c’est raté ! Je réfléchis, il ne me reste plus qu’une seule solution, le taxi. Ce n’est pas que ce soit vraiment dans mes moyens, mais c’est soit ça, soit je peux d’ors et déjà faire demi-tour. Seul soucis, je n’ai plus de téléphone pour en contacter un. La poisse je vous dit ! Un jeune homme passe à proximité, il est peut-être là mon coup de chance. Tout le monde à un téléphone de nos jours.

— Excusez-moi, j’ai eu un petit souci avec mon portable, est-il possible de vous emprunter le vôtre pour contacter une société de taxi ?

Il me fixe en ouvrant de grands yeux. Putain, j’ai un bouton sur le nez ou quoi ? Il finit quand même par fourré sa main dans la poche arrière de son jean pour en extraire son portable.

Alléluia, Dieu existe !

Il me le tend en bafouillant un truc du genre « heu oui, heu bien sûr ». Sans rire, je fais si peur que ça ?

Merde, j’ai étais polie, tout ça, tout ça.

Bref, moins de quinze minutes plus tard, je suis enfin à bord du taxi. Quand il se gare devant le resto, il est quand même treize heures trente, j’arrive à l’heure du dessert c’est sûr et certain là et je sens bien que je vais prendre un de ces soufflons. Mais merde, pour une fois, ce n’est pas de ma faute. En descendant, je les repère immédiatement, ils sont installés en terrasse, sous un parasol rouge, juste à côté des brumisateurs. Il est vrai que ce mois de septembre est particulièrement chaud cette année. Même moi, qui habituellement supporte très bien la chaleur, j’ai un peu de mal. On doit avoisiner les trente-cinq degrés à l’ombre depuis déjà plus d’une semaine, ça commence à faire long et pas un nuage à l’horizon.

Je m’avance vers la table de mes amis et c’est Cassie qui relève la tête vers moi la première. Je croise son regard, qui ne présage rien de bon. Elle m’emmerde, oui j’ai une heure de retard, mais j’ai une très bonne excuse. Je redresse les épaules, prête à me confronter à elle, pour une fois, j’ai des arguments plus que valables.

— Ah quand même, tu nous fais l’honneur de ta présence, dit Nico.

— Désolé, mais j’ai vraiment joué de malchance aujourd’hui.

Je m’assoie à la place rester libre, c’est-à-dire en face de Nico et entre Cassie et Marie.

— Putain, tu pourrais au moins prévenir, merde !

Ça y est, elle me les brise déjà et je suis à peine arrivée. Je regarde ma meilleure amie, qui va finir par devenir ma pire ennemie, si elle continue comme ça. Parce que franchement, je ne suis vraiment pas d’humeur aujourd’hui. La journée est déjà bien assez pourrit, sans quand plus, elle se mette à me faire la morale.

— Ecoute, si je n’ai pas prévenu c’est que je n’ai pas pu ! Mon thermos s’est renversé dans mon sac, niquant mon portable. Le tram est tombé en panne et j’ai dû prendre un putain de taxi pour vous rejoindre. Alors si tu pouvais garder tes réflexions pour toi, tu me rendrais un grand service.

— Ho ça va, ne monte pas sur tes grands-chevaux. Avoue quand même qu’en général tu abuses.

Elle me fait vraiment chier aujourd’hui, non, en fait, ils me font tous chier. Je suis agacée, énervée, exaspérée, au bout de ma life. Et je suis incapable de dire très exactement pourquoi !

— Bon les filles, on est pas là pour se prendre la tête, dit Marie avec un sourire.

Elle a raison, on ne se voit déjà pas beaucoup, alors si en plus on passe notre temps à se disputer. Je croise le regard de Cassie qui soupire.

— Excuse-moi, je me suis emballé, dit-elle.

— Accepter.

Elle me met un coup d’épaule et je finis par rire en la prenant dans mes bras. Putain, j’aime autant cette nana, que je la déteste.

— Bon les greluches, c’est pas que je m’ennuie, mais accessoirement, j’ai du boulot qui m’attends et j’ai une dalle d’enfer. Alors si cela ne vous dérange pas trop, on peut commander ?

Nous tournons toutes la tête vers Nico qui semble à deux doigts de la crise d’hypoglycémie. Celui-là, quand il s’agit d’en rajouter, c’est vraiment pas le dernier. Il faut toujours qu’il en fasse des caisses.

Quand nos assiettes arrivent, je me rends compte que tout compte fait, moi aussi je meure de faim ! J’attaque donc sans attendre mon plat de lasagnes quand Cassie se racle la gorge.

Quoi encore ? Mais qu’est-ce que j’ai encore fait, putain ?

— Au fait, tu étais obligée de te taper Justin ?

Et voilà, la trêve fût de courte durée. Je savais qu’elle ne laisserait pas passer ça.

— Ouais, ben il était consentant, je ne l’ai pas violé non plus !

— Franchement Jess, tu ne pourrais pas te retenir de temps en temps. Un jour, il va falloir que tu m’expliques pourquoi tu agis comme ça.

Dans tes rêves cocotte, mon histoire n’appartient qu’à moi et puis, je n’ai surement pas besoin d’une raison pour aimer le sexe. Elle aussi, elle aime ça.

— Il n’y a rien à expliquer, j’aime juste le cul, comme vous tous je crois.

— Sans doute, mais nous on ne change pas de lit comme de sous-vêtements, dit Marie.

Elle marque un point, mais je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir une explication. Je suis jeune, je veux juste profiter de la vie tant qu’il est encore temps. Je n’ai pas envie de me réveiller un matin avec la bague au doigt depuis vingt ans et une tripotée de gosses, en me disant que je n’ai rien connu d’autre. Et puis, ce qui me fait du bien, ne leur fait pas de mal, après tout. Il est célibataire et consentant, je ne vois pas du tout où est le problème.

— Et sinon, vous n’avez pas autre chose à foutre que de débattre de ma vie sexuelle ?

Nico se penche vers moi, un grand sourire plaqué sur ses lèvres, lui au moins, je sais qu’il me comprend ! Bon ok, il n’a sûrement pas autant de relations différentes que moi, mais il ne crache pas sur la nouveauté et la fidélité ce n’est pas vraiment son fort non plus.

— Et, il est comment ?

Et aussi curieux qu’une commère, bien pire que moi je vous dit !

— Et bien…

— Ha non, sûrement pas, je ne veux pas savoir comment le frère de mon mec baise. Par pitié, épargnez-moi ça !

Cassie met ses deux mains sur ses oreilles en secouant la tête et moi j’explose de rire. Habituellement, elle ne refuse pas quelques détails croustillants et je ne vois pas en quoi le fait que ce soit Justin, fasse une différence.

— Rho, t’es casse couille chérie, pense à moi et fait un effort, merde, dit Nico.

— Je rejoins Cassie, je n’ai aucune envie d’entendre parler de tes histoires de cul, répond Marie.

Par contre, elle déteste que l’on parle de ça. Parfois, je me demande si elle couche avec son mec. Si ça se trouve, ils font ça dans le noir et à moitié habillé, ça ne m’étonnerais même pas d’ailleurs. J’adore Marie, c’est une fille extra, mais putain, qu’est-ce qu’elle est coincée du cul.

— Laisse tomber, on se boira un café en tête à tête, loin de ces deux-là, me répond Nico.

— Ouais, faites donc ça, répond Cassie.

Elle se colle au fond de sa chaise en tripotant sa salade du bout de sa fourchette, je me demande ce qui peut bien la travailler. Je sens bien que quelque chose ne va pas, j’espère juste que ce n’est pas cette histoire avec Justin, ce serai vraiment stupide. Mais Cassie est comme ça, elle se fait toujours une montagne de tout. Chaque petite contrariété ou obstacle se transforme en un mur infranchissable. Il faudrait sérieusement qu’elle apprenne à lâcher du lest et à profiter un peu plus de la vie. Je m’apprête à lui demander ce qu’il ne va pas, quand Nico s’exclame.

— Les filles, regardez un peu ce qui nous arrive.

Nous tournons toutes les trois le regard dans la direction qu’il nous indique. J’aperçois un couple quelque peu atypique. Lui plutôt pas mal, look costard, cravate, bien propre sur lui et elle, les cheveux d’un rouge qui vous filerait la migraine, maquillée comme un camion volé et habillée comme… Ben comme une pute, désolé, mais il n’y a pas d’autres mots. Et croyais bien, que ce n’est pas du tout péjoratif, si la façon de s’habiller définissait une personne, ça se saurait.

Bref, ils s’installent non loin de notre table. Nico se penche un peu vers le centre de la table et déclare à voix basse.

— Je crois que nous avons deux candidats, ça vous tente une petite partie de « qui suis-je » ?

J’adore ce jeu, le but étant d’inventer une vie aux personnes que l’on croise. En général des gens comme ceux-là, qui sortent un peu de l’ordinaire.

— S’il vous plaît, vous n’allez pas remettre ça !

— Rho arrête Marie, ne me dis pas que tu ne trouves pas ça drôle, lui dis-je.

— Si c’est marrant, sauf qu’avec vous, cela se termine en générale par une histoire glauque, complètement tordue ou bien un truc de cul.

— Ben, c’est tout le principe, sinon excuse-moi, mais cela n’a aucun intérêt !

— Aller Marie, lui dit Cassie.

— De toute façon on est trois contre un, tu n’as pas ton mot à dire, répond Nico.

Elle souffle en croisant les bras sur sa poitrine. Et moi, je me marre intérieurement, elle n’a toujours pas compris que plus elle râle, plus j’avais envie de partir dans un truc carrément tordu, juste pour le plaisir de la choquer, de l’emmerder ou de l’outrer !

— Bon qui commence ? Tient Marie, comme ça on part sur un truc que tu veux, dit Cassie.

— Ben franchement, je n’en sais rien. En plus vous savez très bien que je n’ai aucune imagination.

— Bon, je me lance alors, dis-je.

Marie lève les yeux au ciel, mais n’ajoute rien. D’ici moins de cinq minutes, je suis sûre qu’elle sera déjà rouge comme une pivoine. Et rien que cette perspective me donne envie de démarrer fort !

— C’est parti ! Lui, je le vois bien trader en bourse. Sûr de lui, maître de ses émotions, le roi du self contrôle. Elle, c’est une fille un peu paumée, mal dans sa peau qui se cherche encore. Petite différence d’âge, mais rien de bien important. Je dirais qu’ils se sont rencontrés au détour d’une rue, un soir tard, en pleine nuit. Lui, je l’appellerais Marc, il a une bonne tête à porter ce prénom. Je le vois bien dominateur, imaginez-le à poil avec une cravache à la main.

Cassie et Nico éclate de rire, alors que Marie se renfrogne, mais je peux quand même apercevoir un petit sourire en coin. Notre petite Marie aurait-elle des petits penchants de soumise ? Idée à creuser ! Bref, reprenons.

— Elle, je vais l’appeler, mon petit lapin. Ouais c’est bien ça, avec son air un peu effarouché ça lui va bien. Nico à toi.

— Ok, donc au détour d’une rue tu as dit. Il sortait de son boulot tard, un soir d’hiver et elle lui est rentrée dedans à un carrefour, faisant tomber sa mallette contenant des papiers importants. Marc était en colère et il lui a aboyé dessus. Elle, toute timide, n’a rien répondu. Puis, il s’est souvenu qu’il y avait longtemps qu’il n’avait pas baiser. Il lui a trouvait un petit côté exotique avec ses cheveux colorés et ses fringues un peu particulières. Il lui a offert un verre pour se faire pardonner, elle a accepté et ils se sont retrouvés chez lui. Cassie à toi.

La petite subtilité de notre jeu, c’est que les autres doivent continuer sur l’histoire et celui qui parle et choisir à qui il refile le bébé.

— Donc il sont chez lui, appart classe, sobre et élégant, à l’image du trader. Elle est un peu intimidée devant l’assurance dont fait preuve cet homme, mais quelque chose l’attire irrésistiblement chez lui.

Dites-moi que je rêve !

— Non mais tu ne vas pas nous faire le coup de ton histoire quand même ! Putain Cassie, tu nous a habituer à mieux. Epargne-nous les détails cul-cul la praline et passe à l’essentiel, lui dis-je.

— Tu m’emmerdes Jess, un peu de romantisme ne peut pas faire de mal quand même.

Je lève les yeux au ciel en soupirant.

— On s’en fout là du romantisme, on veut juste rire un peu, pas créer une histoire à faire pleurer dans les chaumières.

— Ok, ben continue alors.

— D’accord ! Il lui sert un verre, mais ce n’est définitivement pas un homme qui drague, lui il annonce clairement les choses. Donc sans préambule, il lui expose que ce soir, il va la baiser. Elle est tout d’abord un peu étonné, mais ne dit pas non, non plus. Quand il la regarde, il ne pense qu’à ce qu’il rêve de lui faire. L’attacher, lui bander les yeux, baiser sa bouche. En fait, il veut juste fourrer sa queue partout.

— Putain, baisse d’un ton Jess, je crois qu’ils nous regarde, dis Marie.

Je tourne le regard vers eux et en effet, l’homme regarde dans notre direction. Mais je ne me démonte pas, je lui fais un grand sourire et un petit signe de la main. Il baisse la tête et se retourne aussitôt.

— Ouais, bon, je crois que sur le dominant c’est pas ça dis-je.

Tout le monde éclate de rire.

— Bon, moi ce n’est pas que je m’ennuie, mais, il faut vraiment que je me sauve. Nico, tu rentres avec moi ?

— Non vas-y, je vais prendre un café d’abord, je te retrouverai plus tard.

— Ok, bisous les filles, ça m’a fait plaisir de vous voir.

— Moi aussi je file, dit Marie.

Elles se lèvent et nous embrassent. Cassie part avec son chauffeur, putain, tout compte fait, il y a des avantages à sortir avec un mec plein de pognon. Marie quant à elle, prend la direction de la station de tram et Nico nous commande un café.

— Bon, tu veux que l’on finisse notre petite histoire, lui dis-je ?

Il se penche vers moi, un grand sourire sur les lèvres.

— Non, moi je veux que tu me raconte ta partie de jambe en l’air avec le frère du beau gosse. Et surtout ma vieille, n’oublie pas les détails !

J’explose de rire.

Ce mec est aussi curieux que moi quand il s’agit de plan cul.

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