Je n'ai pas besoin de mettre de cher quelque chose parce que tu devrais te reconnaître à travers ces lignes.

Je me souviens de quand nous étions petits. Nous gambadions dehors et roulions dans les herbes hautes sans se soucier de nos jeans devenus verts. Nous rions aux éclats dès que nous nous regardions.

Puis quand nous sommes entrés au collège tout a dérapé...

Nous n'étions pas dans la même classe jusqu'à la troisième. Nous nous sommes retrouvés après trois années sans se parler, sans rire et sans se regarder. Tu avais changé tout comme moi. Mais tu étais mon pire cauchemar. Le garçon qui avait toujours une fille dans son lit le soir. Tu me dégoutais comme un vomi récent.

Tu as commencé à me regarder de nouveau. Mais ce n'était pas le regard rempli de gentillesse non, c'était celui rempli d'une sorte de désir. Mes amies te trouvaient exeptionnel mais pas moi. Je ne te reconnaissais pas dutout.

Tu as commencé par me juger et à porter des propos insultants sur moi. Je voulais décharger ma colère sur toi, te frapper, te tuer.

Puis nous sommes rentrés au lycée. J'avais toujours des pulsions meutrières dès que je te voyais.

Je me souviendrai toute ma vie de ce jour. Une amie m'avait dit qu'elle t'aimait et j'avais ressenti de la jalousie. Depuis la sortie des cours je me demandais si je t'aimais.

Puis je t'ai vu, à moitié défiguré. Tu étais là, à presque allongé contre le mur. Tu m'as remarqué et regardé avec un besoin d'aide énorme. Et je me précipitai vers toi en sortant l'écharpe que j'avais prise pour le matin. Ton t-shirt était couvert de sang. Quand je le soulevais, j'étouffai un cri d'effroi.

Tu avais un énorme bleu sur tes côtes droites et une entaille sur ton ventre. Je te redressais et me fichais de tes plaintes. Je confectionnai un garrot pour ton entaille qui saignait abondannement et j'appelai en ambulance.

Tu me racontas tout et je retrouvais le garçon que je connaissais. Le calme, gentil, drôle et par-dessus tout celui dont j'étais amoureuse car oui je t'aimais.

Encore aujourd'hui je te hais d'être parti à cause de cette soirée trop alcoolisée. Mais je t'aime toujours et tous les jours je pense à toi. Tu avais la vie devant toi mais tu as décidé de l'arrêter d'un coup sans prévenir personne.

Je t'aime