Le rouge et la souille coloraient son teint blême laiteux. Un ruisseau de poussière tachait ses vêtements maintenant ensanglantés. Elle ne bougeait plus.

Je me précipitai sur sa poitrine pour écouter les battements de son coeur. En espérant de toutes mes forces que la vie ne l’a pas quitté.

A l'entente des faibles battements, je m’affalai sur le sol et soufflais de soulagement. Des larmes venaient épouser mes joues.

Elle est en vie.

Cependant, elle doit être soignée maintenant au risque de s’éteindre. Que puis-je faire ?

Sans réfléchir plus longtemps, je passai mon bras droit sous ses genoux et l’autre bras entre ses deux omoplates. Je dois la porter et l‘emmener derrière le mur maria, elle aura tous les soins nécessaires. Je ne contrôlais pas la nausée qui grimpait à grande flèche dans mon oesophage et toute la pression qui me brula les entrailles.

Mais la vérité me frappa en pleine face lorsque je m’effondrai, dans le sol froid, après quelques foulés. Face à cette situation, je sentais mon sang bouillir dans mes veines, prêtes à exploser à tout moment.

L’amertume et l’impuissance me gagnaient en me rendant compte que j’étais faible. La vérité était tellement douloureuse que j’avais senti mon coeur se briser en petits morceaux.

Mais il y a encore un moyen de la sauver.

Est-ce que je peux l’utiliser ?

« Notre clan est spécial … »

Est-ce que ça en vaut la peine ?

« …ne dévoile notre secret à personne … »

Et si c’est pour sauver la vie d’un être précieux ?

«… au risque de périr »

Je voulais hurler à plein poumon, j’étais totalement perdu, que faire ?

Très vite, je cède pour ne pas cacher de précieuse seconde.

Je plaçai mes deux mains sur la poitrine d’Anna. J’inspirai et expirai lentement par la bouche afin de retrouver un minimum de sang froid que j’avais égaré. Je dois me concentrer et vite. Un titan peut surgir à n’importe quel moment et là ça sera vraiment la fin.

Après quelques secondes, une pression enroba mes mains, mes muscles étaient tendus, mes spasmes s’accentuaient. C’était la première fois que je mettais en pratique se lourd secret.

Un frisson de nervosité traversa ma colonne vertébrale.

Les plaies se refermèrent d’une lenteur extrême. Je n’étais pas une spécialiste, je ne pouvais soigner les grosses blessures telles que les organes vitaux.

Je refermais petit à petit les plus importantes blessures, elle ne risque plus rien.

Mon corps était devenu de plomb. Quelle idiote ! Je ne peux même plus bouger, cela a consommé une grande partie de mon énergie. Je suis complètement foutu.

• oh intéressant !

Je me raidis lorsqu’une voix grave traversa mes tempes. Je détournais mon visage et je me levais lentement sous le regard aiguisé d’un petit homme portant une cape verte émeraude avec l’emblème des ailes de la liberté, brodé d’un fil de soie - c’était le bataillon d’exploration.

La gorge sèche, je ne songeai pas à reprendre la parole. Le dénouement de cette situation et les conséquences qui en découlera dépendra de cet individu.