9

Une minute de lecture

Les premiers jours de ma captivité, Chiara est restée des heures à me regarder dormir. Elle avait menotté ma cheville et mon bras droits aux barreaux du lit, elle me caressait le front en chantonnant. Je crois bien qu’elle était encore plus défoncée que moi.

Elle chuchotait des mots d’amour, ti ho ritrovato, amore, non ti perderò mai più, se lovait nue contre moi, per sempre, insieme.

Je me laissais aller à lui caresser les fesses avant de me rendormir en murmurant, sei mata.

Chiara a toujours été inconstante, son administration de médicament suivait son humeur.

Une fois terminé ses boites de benzodiazépines, elle passait forcément à la fluoxetine. Quand elle regrettait de me voir trop assoupi, elle m’enfonçait un index imbibé de speed dans le nez.

Je la suppliais d’arrêter, elle me reprochait de ne pas être drôle. Sei noioso. Je la conjurais de me libérer… elle répétait mai et me léchait.

En m’éveillant, un matin, j’ai repéré le mot MAI écrit à la peinture sur la porte.

En bleu.

Comme le ciel.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Renard . ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0