Bobonne à la maison.

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J'ai le sommeil lourd le matin, mais je la sens se lever et partir dans la salle de bain, J'ouvre tout juste un œil pour apercevoir une jolie fesse.

Je distingue des bruits d'eau et me rendors.

Elle me secoue légèrement par l'épaule, et m'embrasse sur les lèvres.

J'essaie de l'enlacer mais elle se dégage en me demandant ou se trouvent l'aspirateur et les produits de nettoyage.

Je me redresse pour ne pas paraître trop abruti, et je regarde la pendule.

Huit heures !!!

__ Tu veux faire quoi à cette heure ? Tu as vu l'heure ?

__ Je me lève toujours tôt et je ne peux pas rester sans rien faire. Je vois qu'il y a du rangement à faire chez toi, ça va m'occuper avant que tu ne me ramènes vers midi, il faut que je rentre, j'ai des choses à faire.

Je me lève également pour ne passer pour un fainéant et lui prépare un café à son goût, c'est-à-dire un expresso noyé dans un bol, alors que pour moi ce sera très serré avec une goutte de lait et des chocolatines.

Encore un point d'achoppement, mais la matinée ne fait que commencer.

Le temps que je déjeune, et retrouve mon neurone coincé au fond du lit, elle a eu le temps de passer l'aspirateur dans le salon, et de faire les carreaux de la baie vitrée.

Elle est en train de s'attaquer à la vaisselle, après avoir nettoyé la table de cuisson, la desserte, rangé les couverts et tout essuyé.

La cuisine tremble encore de son passage, moi ça me prend des jours entiers quand le besoin s'en fait sentir.

__ J'amènerais des produits pour la prochaine fois, et on fera aussi l'aquarium.

Pour ce qui est de l'aquarium, elle a raison, on ne sait plus s'il reste des poissons vivants, tellement les parois sont couvertes d'algues vertes, mais j'avais prévu de le faire un jour prochain.

Procrastinateurs de tous pays, venez à mon secours.

Elle virevolte dans toutes les pièces, juste une petite culotte et un tee shirt qui ne dissimulent pas grand-chose de ses formes.

Nombre de mes vieux torchons viennent de passer de vie a trépas sous forme de chiffons à faire briller.

Je ne suis que son larbin à lui fournir les produits d'entretien, je n'ai pas le temps d'être agacé d'avoir raté une bonne partie de sommeil, elle est avec moi et chez moi.

Sur le chemin du retour qui mène a sa voiture, elle m'explique que son mari s'absente souvent, quelquefois une semaine entière, mais qu'elle a du ménage et de la lessive à faire presque tous les jours, il rentre justement tout à l'heure.

Par respect pour lui, elle ne lui ment pas directement en disant qu'elle va dormir ailleurs. Elle raconte qu'elle est de sortie avec une copine, et que si elle se sent fatiguée, elle dormira sur place sans préciser plus.

Par contre, elle met un point d'honneur a être présente à son retour, que les frigos soient plein et le linge repassé prête à servir Monsieur, comme elle l'appelle.

Je n'en pense pas moins du cheminement de l'esprit féminin, mais je sens quelque chose de flou et de biaisé dans ses explications.

Vraiment quelque chose d'étrange me taraude l'esprit.

Je ne peux que m'en contenter, à mon avantage et le sien je suppose.

J'ai reçu dans l'après midi un message, elle est très heureuse que l'on se soit rencontré, j'étais très content, et que l'on se reverrait le plus tôt possible.

À partir de ce jour-là nous ne sommes presque plus sorti dans les lieux musicaux habituels, elle vient de se rendre compte que sa prestation avec un certain fameux danseur a atténué son image auprès de personnes qu'elle ne connaît d'ailleurs, que de vue ou partiellement, je pense qu'elle en a un peu honte.

Elle a également supprimé son rôle de présentatrice de cartes et produits de bien être pour son institut, les retours escomptés sont infimes.

C'est ainsi, qu'elle est de plus en plus souvent chez moi, soit dans la journée, soit les soirs et les nuits, en fonction des rendez-vous de son salon, et des absences de Monsieur.

Tout l'appartement resplendit de propre, et l'aspirateur commence à donner des signes de faiblesse du fait de l'usage intensif.

À chaque fois qu'elle arrive, elle remplit les placards et le frigo de nourritures et boissons, j'en suis gêné, comme si je ne pouvais faire les courses.

J'évite de dire qu'une chose est en panne, ou que telle chose me manque, parce que le soir même, ou le lendemain, elle arrive avec l'objet en question.

Elle est ainsi, gentille, généreuse et prévoyante.

On ne doit manquer de rien avec elle.

En un autre domaine, le soir venu, nous ne manquons de rien au fil de nos ébats, je ne dis pas que ce soit de l'exceptionnel, mais la douceur et le sentiment priment, une facette que je découvre, de beaucoup plus importante que celles qui ont précédées.

Elle équipe également la salle de bain et autres endroits, de ses produits de beauté et d'hygiène :

__ Je n'aurais plus à transporter mes produits maintenant, j'ai presque tout ici en double.

Il n'y a que ses vêtements de rechange qu'elle continue à amener.

Comme à son habitude, elle retourne régulièrement chez elle au retour de Monsieur pour préparer le gîte et le couvert, je commence à avoir une petite idée de ce qui se passe dans sa tête.

Un jour, je suis en déplacement, Florence me téléphone pour me dire que je suis injoignable jusqu'à maintenant et que Marie-Françoise a tenté de m'appeler, si je ne suis pas là, elle irait dormir chez elle.

Je m'empresse de revenir, elle est toute en vrac et en pleurs, c'est la première fois que je la vois ainsi.

Elle vient de s'engueuler avec Monsieur.

Moi qui pensais, de ce que j'avais compris que c'était du courant, j'avoue que je perds pied, mais sa rancœur et ses larmes sont bien visibles.

J'avoue n'avoir pas tout compris, parce qu'elle jette en flots ininterrompus, toutes ses souffrances passées et ses douleurs présentes, du trop plein de mal être et de son mal de vivre.

Je ne peux que la câliner, et lui envoyer toute la douceur que j'ai pour elle, car elle réussit à s'endormir au calme sur le canapé.

Je pense, qu'elle a dû poser une nouvelle fois un ultimatum de divorce, et que cette fois Monsieur s'est rebiffé.

Marie-Françoise n'aime pas trop qu'on lui résiste, j’ai déjà remarqué.

Je la sais très attaché au matériel, sa maison de deux ou trois cent mètres carrés, sa voitures, celle de son fils qu'elle a acheté, ses habitudes, j'ai appris pas mal de choses en décodant ses dires.

Une chose qui me fait moins rire, sera le jour ou elle me nommera son amant, ce qui est le cas bien sur, mais qui me fera basculer dans le rôle du gigolo de Madame, je ne suis pas vraiment sûr d'apprécier, quoique, il ne faut jamais dire jamais.

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