Jaloux moi ? Jamais !

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J'ai une certaine prescience des mensonges, ou tout au moins des constructions erronées, j'arrive à lire entre les lignes, et je suis en train d'avoir beaucoup de travail avec Marie-Françoise.

Elle reconstruit toutes ses vérités, c'est proprement agaçant. Si elle me raconte une histoire de sa vie, de nouveaux détails ou des rajouts en modifiaient ‘l'histoire dont vous êtes le héros ‘, je ne peux pas mieux expliquer.

Ainsi un jour, nous sommes passés devant un grand bâtiment sur la route de St Orens, village jouxtant Toulouse.

Elle m'annonce fièrement :

__ C'est là que travaille Gabriel, un ancien ami, je regarde si je ne vois pas sa voiture, presque comme la tienne, et c'est lui qui a aussi une Catheram. J'ai dû te le raconter, il s'en sert pour draguer.

C'est déjà agaçant qu'elle me parle d'un ex, mais si en plus, elle cherche à savoir s'il travaille toujours là me fait sortir de mes gonds.

Je suis persuadé qu'elle ne se rend jamais compte de la portée de ses paroles et ses actes. J'en ai des malles complètes à son sujet qui me crispent et me sidèrent surtout.

Ce n'est pas une personne méchante gratuitement, bien au contraire, je me doute bien qu'elle ait vécu des aventures avant moi, surtout que nous ne sortons toujours pas ensemble, un manque de tact sans doute.

Sidérante sans nul doute.

__ Tu veux qu'on aille voir s'il est là ?

J'ai dû lui répondre sur un ton agacé, parce qu'aussitôt elle me dit :

__ Mais tu es jaloux dis donc. C'est fini depuis longtemps.

__ Non, je ne suis pas jaloux, pourquoi donc ? Mais parler d'un ou d'une ex, n'est pas approprié.

__ Tu m'as bien dit un jour que ton ex, ou plutôt, une de tes ex avait eu des soucis l'été dernier. Et encore, j'ai cru comprendre que tu avais une certaine expérience des ex.

__ Que l'on soit bien d'accord.

C'est vrai que je suis jaloux de ses amants passés, et s'il y en eut. Je ne crois pas que deux personnes qui se rencontrent soient restées vierges d'aventures jusqu'au jour béni, mais elle a raison, je le suis et je ne veux surtout pas qu'elle le sache.

__ Si je t'ai parlé d'elle, c'était pour illustrer les méfaits de l'alcool et des cigarettes, c'est toi qui m'a demandé si c'était une ex. Je te signale d'ailleurs, tu m'as posé un jour la question de savoir avec combien de filles j'ai été, ce n’est pas un concours. Mais bon, je t'écoute.

C'est ainsi que j'apprends qu'ils sont restés prés de deux ans ensemble, mais qu’ensemble, ne valait que pour elle. Une chose que je ne comprendrais jamais le sachant, elle était néanmoins contente d'être la préférée du harem.

Encore une des choses sidérantes de sa part.

Elle a mis fin à leur relation, le trouvant un peu trop cavaleur, on le serait pour moins d'ailleurs.

Plus tard, mais je me doutais qu'il y avait à redire dans son récit, j'ai cru comprendre par une tierce personne, que c'est lui qui ne voulait plus ni la voir ni l'entendre, il l'avait exclu de ses contacts téléphoniques, la trouvant trop ‘perchée ‘.

Il lui a donné ce qu'elle voulait de temps en temps, mais ne voulait en aucune manière continuer.

Sachant qu'en plus des promesses qu'elle faisait déjà, elle n'était pas prête à vivre une vie de femme libre.

Il était assez spécial également, n'ayant pas de chez lui, il dormait au hasard de rencontres féminines.

Certaines fois, il faisait ses affaires à l'hôtel, tant qu'à y être, des vêtements dans son coffre et des boites de conserves à réchauffer sur place.

J'ai déjà entendu Marie-Françoise, me parler de l'homme à la Catheram. Mais se greffe maintenant un complément qui ne m'intéresse pas spécialement, surtout dans son rôle de martyre des affres masculines.

Je l'ai souvent soupçonné par la suite, d'avoir eu des regrets pour cette personne, mais je n'ai jamais osé lui demander.

L'affaire était classée, nous continuons notre route vers la campagne d'Auterive, nous sommes invités pour manger à midi chez mon ami Steph, à trente minutes de voiture.

Il a le chic pour donner des surnoms aux gens qu’il aime, c’est amusant.

Il y a ainsi, numéro un et numéro deux, respectivement deux jolies filles apparentées, le sous-marin, rien à expliquer sur ses antécédents, le boxeur et son nez écrasé, et ainsi de suite, moi je n'en ai pas, jamais su pourquoi, et lui non plus.

Je ne sais plus qui se trouve là exactement, mais en général tous les repas se passent avec une bonne dizaine d'intimes, les enfants de mon ami non compris.

Son surnom d'une époque antérieure était ‘Papa poule ‘, pas facile à deviner.

Il eut à élever jusqu'à cinq ou six enfants sous son toit.

Trois sont d'un ancien mariage, et se greffait dessus, selon ses compagnes du moment, un ou deux supplémentaires.

Je n'avais jamais vu ça, et je l'ai connu quand sa femme l'a quitté sans s'encombrer.

Il continuait de travailler pour le châtelain du coin, emportant avec lui la plus petite encore en couches.

Les plus grands des petits, veillaient sur les autres à la maison.

Il y a toujours quatre ou cinq chiens, du genre à grosses dents, une dizaine de chats, des poules, des coqs, canard, oies, cochon vietnamien, une laie, chèvre et mouton nain, pigeons, dindons, .. une arche condensée dans une petite ferme.

Il se restreignait parce que j'ai connu plus.

J'ai ainsi décidé pour un premier contact, d'amener Marie-Françoise en cet endroit qui respire la tolérance et l'amitié sous toutes ses formes.

Nous sommes arrivés en retard, comme à mon habitude, mais j'ai sous la main pour une fois, une fautive que je charge de tous les maux avec humour.

Je pense qu'elle a quelques difficultés à s'adapter à l'humour grinçant de nos hôtes.

Je la sais forte, je n'ai ni à l'aider ni à calmer le jeu, elle s'impose naturellement par sa gentillesse.

Ce n'est pas pour déplaire à ces gens difficiles qui en ont renvoyé plus d'un, je l'ai vu et connu.

Les présentations étant faites, elle a pu au cours du repas et ensuite, discuter de son goût des couleurs, de certaines de ses spécificités.

Elle a amené de nouveaux sujets inconnus dans la discussion, et je vois bien que tous sont intéressés.

Mais le plus fort de tous ces échanges, il y avait toujours quelqu'un qui abonde et complète ses sujets.

Elle parle ainsi des couleurs, de ses cartes, il se trouve justement un peintre en bâtiments dans les convives.

Il lui explique les teintures qu'il adapte aux lieux qu'il travaille. Une école, ce sera doux, une salle d'attente, des couleurs claires, un atelier, quelque chose de vif. J’apprends, et cela rejoint ce qu'elle vient de dire.

Elle vient encore de me sidérer, elle est en train d'apprivoiser ces gens issus de la campagne pour la plupart.

Des personnes qui ne jurent que par le concret, le malléable ou la terre, alors qu'elle, ne voit que par certaines pseudo sciences parallèles, ses cartes de couleur, les mantras et ses huiles essentielles.

Nous sommes rentrés le soir, bien après le dîner, et mon ami Stéphane, pour bien montrer qu'il apprécie sa venue, me dit en aparté,

__ Tu reviens quand tu veux avec elle. Elle est rigolote.

Il lui a trouvé un surnom, Chakra, cela devient officiel, elle vient d'être baptisée par mon ami en une seule visite, j'en étais très heureux.

Je ne sors toujours pas avec elle.

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