Sa vie, mon désordre.

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Il est peu arrivé que j'affiche sur mes pages personnelles Facebook, des photos ou des textes autres que généraux.

Je ne considère pas que ce soit un journal intime, à montrer les ragots de ma vie, et encore moins des photos personnelles ou d'amis.

Que je m'affiche avec la copine du moment, surtout qu'elles ont peu défilées dans ma vie, est un manque de politesse et de respect, surtout si le "moment" devient bref.

Je n'ai rien à raconter qui intéresse le monde entier, ni mon quartier.

Quelqu'une vient de s'emparer d'un côté de ma vie, et décide de le nourrir.

Je commence à voir fleurir des instantanés de nos sorties, comme si nous étions en couple, aussi bien sur ma page que la sienne.

Elle m'embrasse, je l'embrasse, je l'enlace, elle m'enlace, elle me tient, je la tiens, et nous dansons enlacés comme deux intimes.

Sans parler de certains de ses commentaires qui peuvent prêter à confusions.

Je tente pour ma part de rester neutre, je suis un peu inquiet de certaines répercussions.

Mes pages sont ouvertes au public, je ne supprime que les photos ou commentaires tendancieux, mais là, je ne sais quoi faire, me voici étalé.

Je n'ai que des amis et des connaissances bien réelles sur ces pages virtuelles, et certains me félicitent de ma bonne fortune.

Ils connaissent ou ont connu mes copines des moments passés, mais dans la vraie vie.

Je ne sais quoi répondre, j'ai mis la main dans un engrenage qui me flatte mais qui mensonge.

Je lui en parle au cours d'une discussion lors de nos fréquentes sorties.

__ Ce n'est pas important, les gens croient ce qu'ils veulent, nous on sait la vérité.

J'avoue être sidéré de sa candeur.

__ Je suis d'accord, mais j’ai pu lire sur ta page, que tu es mariée, tu as des enfants adultes qui font leur vie, tu les as en ami.

Je suppose qu’ils te voient toujours avec leur père dans votre maison.

Et c'est ainsi que je déclenche le début, ou la fin d'un monde, tout au moins à nos petits niveaux.

Nous nous sommes assis, elle m’a raconté.

Elle est mariée depuis des décennies, juste pour échapper à sa famille, elle n'a jamais vraiment aimé.

Cela fait au moins dix ans qu'ils font chambre à part, surtout qu'il est rarement là, dû à des obligations professionnelles ; toutes personnes, toutes choses, il ne voyait qu'objets.

Il a eu de nombreuses maîtresses dont l'une, (je n'ai jamais su si elle disait vrai, nous ne somme jamais revenu sur le sujet), a fait qu'il l'ait mise à la porte, son enfant sous le bras.

Pour son travail à lui, ils viennent de la région parisienne, et se sont installés ici, ce qu'elle n'a pas du tout apprécié, malgré qu'elle trouve la région agréable.

Elle a gagné de haute lutte, le fait de pouvoir être indépendante. C'est pour cela qu'elle sort et s'habille à sa seule initiative, sans devoir se justifier.

Elle vit un enfer sous le toit familial, et joue la bonniche sans qu'il ne lève un doigt.

De toute la maison, elle avait dessiné et prévu les détails. De ce qu'il avait fait, plus rien ne fonctionnait, il n'était pas doué.

Elle m'a même raconté, et là ça m'a gêné, qu'il avait farfouillé dans les comptes personnels et avait ainsi fait des déplacements d'argent, le tout à son insu.

Et elle me dit aussi qu'elle avait menacé pendant plusieurs années, mais rien n'avait bougé, elle en était venu à penser divorcer, et ça il le savait.

C'est pourquoi elle pouvait sans problèmes découcher, dormir chez une amie ou partir en vacances, jamais il ne venait.

J'en apprends beaucoup plus par la suite, la véracité est d'un autre domaine, mais le fait qu'elle puisse dormir au dehors m'intéresse au plus haut point, mais j'en suis bien loin dans mon état d'avancement.

Je viens juste de comprendre qu'elle a besoin de sortir, de se défouler, et pourquoi elle peut facilement s'absenter aussi tard.

Je suis en train d'évoluer sur ma vision, elle me parait beaucoup moins aérienne, je suis en train de m'intéresser plus au contenu qu'au contenant, aussi agréable soit il.

Le fait qu'elle me confie une partie de sa vie, ou tout moins de ce qu'elle m'en dit, me décide à la présenter à mes amis, les vrais.

Pouvoir ainsi évoluer en plein jour, non pas dans une vie factice de lumières et de sons, m'en apprendrons plus sur elle.

J'ai deux secrets espoirs, je m'en suis rendu compte longtemps après.

Leur vision de ma personne :

Je sais que ce sont des gens sains et normaux, avec leurs travers bien sûr.

Nous avons tous subi des coups durs de la vie, mais on continue à vivre et sourire aux amis, parce que c'est important de savoir sur qui compter, et certains en font partie.

Ils ne peuvent que dire du bien de moi, mais mêmes les mauvais côtés qu'ils connaissent, deviennent la marque de fabrique de mon unicité.

Je préfère que ce soit eux qui me racontent, on a tous une version biaisée de sa personne.

Leur vision de sa personne :

Il me revient des paroles de Marie-Françoise que j'ai eu un mal fou à dissiper. Lors d'une visite chez un pote, que je connais depuis plus de quinze ans.

__ Tu m'as amené ici pour qu'ils jugent si je suis acceptable, comme un animal de cirque.

Ce n'est pas du tout ça, je veux voir au contraire si elle peut les accepter, et pourquoi pas s'en faire des amis.

Je sais qu'elle n'a personne de vraiment fiable dans son entourage, elle confond collègues, clients, connaissances, rencontres, avec le mot ami qu'elle utilise à tout va.

Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais ce sont des gens vivants, de vrais personnes qui viennent, partent et se renouvellent au cours de différents repas et fêtes amicales.

Il y a le choix, les affinités se font ou pas, au hasard des rencontres.

Je ne connais personne qui habite en ville, tous vivent au minimum a trente minutes de la foule.

Certains de mes amis ont vécu en ville, pour des besoins professionnels. Ils sont partis s'enraciner dans la campagne ou de petites bourgades, ce qui fait que c'est surtout moi qui me déplace, ils ne veulent plus revenir.

Cela me fait penser aussi, à un début de discussion avec Marie-Françoise.

Elle me dit habiter à la campagne, moi qui lui raconte, rêver d'une maison adossée à un bois avec un petit cours d'eau qui serpente à côté pour y tremper le pied.

__ J'aime la nature, j'habite à la campagne, je côtoie la verdure tous les jours. Le seul souci ce sont les insectes, chacun chez soi, eux dehors, ils n'ont pas à venir chez moi.

__ C'est bien la campagne, c'est agréable mais finalement, c'est toi qui es venu empiéter sur le domaine des insectes, ils étaient chez eux bien avant toi. Tu es où exactement ?

__ On a fait construire à Balma, sur les coteaux.

Ouvrez le ban ! ! !

Je connais bien le village de Balma.

Presque intégré à Toulouse, des champs boisés ont été rasés pour des constructions relativement modernes, alors pour ce qui est de la campagne, je ne vais pas la contrarier sur ce point non commun de nos affinités inexistantes.

J'irais quelquefois manger ou prendre l'apéro chez elle, en l'absence bien entendu de son mari ; avec ou sans quelqu'une de ses connaissances, en tout bien tout honneur.

Effectivement, la verdure se reconnaît à la couleur du gazon et des haies séparant chaque construction de ces villas type ‘nouveau riche ‘, et les quelques points d'eau sont de formes rectangulaires avec plongeoir.

Pour ce qui est des bois, un chemin au bas des propriétés est artificiellement aligné d'arbres pour guider les promeneurs et amoureux de la nature.

Fermez le ban !!!

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