Sortie et confusion

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Marion et Isa sont installées sur des coussins confortables.

Assises sur des banquettes de boites de nuit, faites pour relever les jambes des filles qui croisent et décroisent, de manière à attirer le regard du chaland.

Quand je suis dans ces endroits, je pense à un certain humoriste qui disait à sa manière, ‘si l'on drague après trois heures du matin, on ne bénéficie que du reste non voulu par les autres ‘.

Une autre phrase que j'aime répéter ‘je suis magicien, je te saute et tu disparais ‘.

Une fille me l'a raconté, Il n'y a pas que les mecs qui ont le privilège du salace, on a la culture que l'on mérite.

Nous tournons régulièrement dans différents endroits, à musique forte et alcool abordable, et avons tous subi des détresses amoureuses.

Ces petits travers ne peuvent pas faire de mal, l'occasion doublé de larron ou luronne ne pourrait que nous inciter à scruter au cas où cet étal.

El Machino, le nom de la boite ou nous sommes arrivé, fait une présentation de produits pendant un ‘After-Work ‘.

Quand je dit de produits, ils appellent cela ‘soirée des Ambassadrices’; des bijoux, des vêtements où des livres coquins en différents endroits de la salle, présentés par des personnes chargées de vente et promotion.

C'est assez intelligent cela dit, ça permet d'alimenter les conversations et les rencontres devant les stands.

Ne sortant que rarement de ma caverne, je découvre le concept, et puis surtout après, il y avait la fameuse collation.

Toute la salle se transforme en cantine d'entreprise, avec des mange-debouts, ou assis, selon ce que l'on a préempté.

Nous faisons la queue avec nos vaisselles en plastique pour tenter de grappiller quelques échantillons de nourriture à faire frémir le niveau le plus bas de la restauration rapide.

Beaucoup sont là pour caler la quantité l'alcool à absorber plus tard, une bonne partie pour se trémousser sur une musique forte et insistante.

En des schémas croisés, presque tous à tenter de trouver une âme compatissante pour accompagner un moment de solitude.

J'en suis à mon deux ou troisième Ricard, mais je calme la donne, parce je dois conduire au retour. Mes copines ont prévu de dormir chez moi.

J'ai eu ma dose de sexe et désillusion le mois précédent, c'est pourquoi, je me trouve ici.

Je fréquentais sans plus un site gratuit ‘Amiez ‘ qui mettait en relation pour des sorties diverses sur des activités multiples.

A part les marches découvertes, les clubs de tarot ou les sorties champêtres, beaucoup sont en recherche du coup du soir où de la semaine.

Je m'y suis inscrit par hasard, à la suite d'une discussion avec un ami qui occupe certains de ses week-end ainsi.

Alléché par l'odeur et ayant la clavier facile, je suis entré en contact avec pas mal de personnes, platonique quelquefois, sans rien attendre de spécial.

Plus par timidité que chasser à tout prix, j'ai trouvé quelques échanges profitables, et quelques contacts physiques intéressants.

Magali, si je me souviens bien; nous parlons musique, jardinage et lecture; comme sa photo n’apparaît pas sur sa fiche, cela m'arrange de ne pas mêler en plus l'attrait physique.

Je lis un peu, j’aime manier les mots et le double langage. Mon niveau assez bas me permet quand même de faire illusion.

Après des semaines de discussion, elle me donne rendez vous dans Caussade, capitale du chapeau. Une centaine de kilomètres de Toulouse, je suis là bas en une demi heure.

Je dois la récupérer sur un passage clouté à coté de la mairie, pour visiter un élevage d'animaux des environs.

Le jour dit, pour une fois que j'arrive dans les temps, j'aperçois une fille qui poirote sur le trottoir, et me permet de klaxonner.

Elle n'en fait cas et monte dans la voiture après s'être assuré de mon identité, et nous voila parti pour une folle aventure.

Visite insipide je l'avoue, donc retour sur Caussade pour échange d'impressions autour du verre de l'apéritif, il devait être dix neuf heures, c'est le début de l'été.

Je n'ai pas vraiment osé la dévisager, ni apprécier son physique.

Des coups d'œil furtifs, me laissent néanmoins deviner un joli brin de fille, réservée à souhait, et un sourire charmant.

Un petit restaurant de tapas nous permet permet de deviser joyeusement sans à priori.

Un peu plus tard, elle me raccompagne vers des allées ou j'ai garé ma voiture.

Nous nous embrassons poliment comme de vielles connaissances.

J'ai passé une très bonne soirée, et je m'apprête à démarrer.

Magali frappe sur la vitre passager, ouvre la portière et s'assied à coté de moi.

Un élan incontrôlable, sans que nous ne disions mots, nous envahit.

Elle m'embrasse, je l'embrasse, et finalement, ne sachant qui a commencé, nous mêlons nos salives et nos lèvres.

C'est à partir de là que je n'ai plus maîtrisé, parce qu'embrasser, caresser, câliner, je sais faire, mais je ne demande jamais plus, un peu de timidité sans doute.

Elle me propose de venir voir sa ferme, à côté de la ville, avant que je ne reparte chez moi, je n’aurais qu’à la suivre.

Son intérieur, son petit jardin, pour faire plus ample connaissance, avec la résolution de se revoir une prochaine fois plus longuement.

Je promets, ne sachant où je mets les pieds, ça va trop vite pour moi.

Je suis resté la nuit, les jours suivants et des mois, jamais à mon initiative. J'avais trop peur de m'imposer et de lui déplaire, je suis trop facile à m'attacher et de peur de paraître envahissant.

C'est assez étrange comme relation, quand une personne de sa famille vient lui rendre visite, je participe aux repas mais nous évitons les gestes significatifs.

Comme de bons amis, à la fin du repas, je pars comme si je rentre chez moi.

Dès que la personne s'en va, je reviens en catimini partager et démonter la couche commune.

Je dois reconnaître qu'elle a une certaine pratique de la chose intime, ce n'est pas pour me déplaire.

Je me souviens de la toute première fois, nous dînons avec sa fille.

Elle doit la raccompagner dans la soirée pour qu'elle puisse prendre un train après le repas.

En invité extérieur bien poli, je dis au revoir après le café et je repars sur Toulouse pour ne pas m'imposer, rien encore n’avait été convenu.

Je viens juste d'arriver chez moi, quand mon téléphone sonne.

Magali me reproche de n'avoir pas attendu le départ de sa fille pour revenir plus tard.

Les femmes, leurs idées et les non-dits !

C'est assez stressant dans d'autres faits.

Son fils sonne à la porte en soirée, il lui arrive de passer en coup de vent pour dire bonsoir si c'est sur sa route.

Il faut que je me rue dans la chambre d'ami et me coucher dans les draps froids jusqu'au départ de l'importun.

Quelque temps après, je remarque qu'elle possède deux téléphones, et ne veux jamais se déplacer dans Montauban, une ville plus importante, située sur la route de Toulouse.

Elle m'avoue qu'elle a un ex-petit ami qui y vit et qui est des plus possessif depuis leur rupture.

Elle est noyée de messages salaces et orduriers.

Pour couper court, elle a déposé plainte, changé de numéro et de portable.

Elle n'a pas encore rapatrié ses amis sur le nouveau, logique je crois..

Beaucoup de choses paraissent logiques quand on fait abstraction de détails.

Un jour, je suis parti avec mes amies à Hossegor, l'une possède un appartement en bord de plages et vient de subir de nouveau, un revers amoureux.

J'ai un défaut, je laisse rarement tomber mes amis quand il y a un souci.

Après une journée et une nuit de débordements intimes avec ma belle, je pars donc voir les rouleaux Atlantiques, que je préfère à la platitude Méditerranéenne, question de goût.

Je propose à Magali de venir, le couchage étant en surnombre, cela ne pose pas de problèmes, mais quelques soucis avec Pôle Emploi la retiennent.

La fureur de l'océan, les bruits du ressac peuvent poser une âme, j'aime ce vague reposant.

Rien n'est plus humble que le silence de sons connus et les apéros endiablés, une tradition locale, que nous prenons tous les soirs en bord de plage.

Je suis resté une semaine, chacun son tour de garde pour faire la vaisselle, la cuisine et le ménage.

J'ai expliqué et ré-expliqué à mon amie les détours de l'esprit masculin, ce qu'ils veulent, ce qu'ils attendent, ce qu'ils troublent, normal, je pratique depuis des dizaines d'années.

Comment se faire séduire sans jamais se donner, je trahis ma condition de sexe dit fort pour une amie.

Chose étrange, parce qu'il faut quand même un peu de bémol, silence radio de ma belle, ni SMS, ni messages, ni téléphone.

Abonnés absents, alors que mon départ a généré un manque, ou alors je me suis planté quelque part, à n'y rien comprendre.

J'ai merdé quand ?

Je ne suis pas forcément futé, mais je n'ai rien compris.

Quelques semaines plus tard, une réponse laconique, dans le sens, que non, elle n'a rencontré personne ; là, je ne sais plus, nous étions souvent ensemble, chez moi ou chez elle, qu'aurais-je dû voir venir ?

Ce n'est pas mon rôle de relancer, mais cela c'est terminé ainsi, en queue de boudin.

Je n’étais pas vraiment amoureux, mais ça fait quand même un choc de ne pas savoir.

Je n'ai jamais su la finalité, me confortant ainsi dans la méconnaissance du sexe opposé.

‘ VENI VIDI VIXI ‘ , je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu, pour paraphraser Victor Hugo.

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