LA !

Le cri n’a résonné que dans son esprit. Les crocs du serpent se défont de la chair tendre de la cuisse amie. Betsi s’en saisit à pleine gueule, jusqu’au fond de sa gorge. Des dents s’enfoncent dans le corps durci par les contractions dues aux léchouilles de Betsi.

Alors qu’elle croque goulument, le jus éclabousse ses babines, ses moustaches et tout son museau se retrouve couvert du liquide visqueux qui gicle de la victime.

Le chien, encore sous l’étonnement et le soulagement de la libération ressentie ne bouge pas d’un poil. Betsi, un peu étonnée par la force du jus qui a jailli pour l’inonder, reste une seconde sans bouger.

Ramsès est le premier à se redresser. Rampant doucement vers son amie, il passe un coup de langue sur le visage salit.

- Sacré serpent rouge, soupire Betsi.

- Moi, je me sens mieux, assure Ramsès.

Betsi sourit. C’était le but oui.