Chapitre 18 - Souvenirs douloureux

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Jaelith reprenait lentement conscience. Elle sentait que quelqu'un lui tenait la main gauche. Elle sentait aussi le museau de Feiyl posé sur ses cuisses. La respiration de ce dernier était calme, et elle se doutait qu'il s'était endormi. Très lentement, la jeune femme ouvrit ses yeux azur. Il lui fallut quelques secondes pour que sa vue floue s'adapte à la lumière du jour. Car il faisait jour. Elle jeta très rapidement un coup d'œil à la salle où elle se trouvait. L'endroit ressemblait à l'infirmerie de l'académie, mais en beaucoup plus grand. Il y avait plusieurs lits, chacun recouverts de draps blancs. La fenêtre qui se trouvait non loin d'elle était entre ouverte, laissant passer une légère brise. Le ciel était bleu, vide de tout nuage, et le soleil brillait de mille feux.

Elle tourna alors la tête vers la personne qui lui tenait la main gauche. C'était Elrynd. Il la regardait tristement, ce qui la surprit. Avec une voix faible et endormie, Jaelith lui demanda :

— Vous avez veillé sur moi pendant combien de temps capitaine ?

— Depuis ce matin. On m'a dit que tu avais été blessée.

Il baissa la tête, et avec voix faible et attristée, il murmura :

— Je suis désolé."

Cette parole étonna la jeune femme.

— Désolé pour quoi ?

— De ne pas avoir été là.

Elle savait ce que sous entendait cette phrase. Il aurait voulu la protéger. Et c'était la dernière chose qu'elle recherchait. La jeune femme détourna alors la conversation.

— Où est ce que nous sommes ?

— Dans l'infirmerie annexe à la chapelle de lumière. C'est le père Nilsas qui s'est occupé de toi. Apparemment, tu étais dans un très mauvais état quand... "

Elrynd s'arrêta quelques secondes, et pendant un instant, Jaelith crut voir de la colère au fond de ses yeux.

— Quand le roi t'a ramené ici.

A l'évocation de cet homme, la demie elfe se releva avec difficulté, réveillant Feiyl par la même occasion.

— Est-ce qu'il va bien ? Il était sur le point de mourir quand je me suis sentie mal.

— Je ne sais pas. Ce matin, un messager est venu me dire que tu étais ici. C'est tout ce dont je suis au courant.

La jeune femme s'assit alors sur le bord du lit avec difficulté. Son bras droit avec été bandé et soigné, mais elle avait toujours un peu mal. Elle remit en place sa tunique et sa ceinture, puis se leva tout à fait.

— Jae', tu devrais te reposer encore, le père Nilsas m'a dit qu'il fallait que tu restes allonger jusqu'à ce qu'il revienne.

— Alors vous lui direz que j'ai désobéis.

Elrynd soupira tandis que la jeune fille caressa la tête du dragonnet avant de sortir de la pièce.


***

Dehors, le temps était vraiment ensoleillé. La lumière du soleil lui réchauffa la peau et elle eut l'impression que la douleur s'estompait. Le regard de Jaelith se porta alors sur le donjon. Si elle voulait avoir des nouvelles sur l'état de santé du roi, c'était là-bas qu'elle devait se rendre en priorité.

Il ne fallut pas longtemps à la femme paladin pour arriver à destination. Elle se dirigea alors vers la grande salle de réunion où elle avait déjà été la veille, et intercepta les bribes d'une conversation qui semblait animée.

— ... Ils commencent à devenir de plus en plus dangereux ! Ce matin j'ai dû faire face à une créature que je n'avais jamais vue avant !

— Mon roi, quelle doit être la priorité ? Les membres du culte de l'ombre ou les dragons ? Le général Uchen est partit au nord pour s'en occuper, mais j'ai reçu un message de la ville de Bergen. Ils ont été attaqués par un dragon noir...

Jaelith s'arrêta à l'entrée de la salle, observant de loin. Freyki était là, discutant avec les généraux Lutz et Arhan. Le père Nilsas se trouvait là aussi. C'est Lutz qui venait d'annoncer la terrible nouvelle. Le roi hurla.

— Un dragon noir ? Et qu'est-ce que vous attendez pour partir là-bas ?

— J'y ai déjà envoyé bon nombre de mes hommes majesté.

— Vous avez cru que quelques hommes seraient suffisants ? Prenez tout un détachement avec vous et partez immédiatement là-bas ! On ne doit pas laisser cette monstruosité faire plus de dégâts...

— A vos ordres...

Le général salua les personnes présentes avant de sortir. Il fit un signe à Jaelith qu'il venait de voir à l'entrée. Cette dernière parut surprise, mais par politesse, le salua à son tour avant qu'il ne disparaisse dehors. C'est alors que le prêtre la vit.

— J'avais formellement interdit à ce qu'on vous laisse sortir de la salle de soins jeune fille.

Tous les regards se tournèrent vers elle, puis, confuse, elle s'approcha.

— Veuillez excusez ma désobéissance, mais je devais vérifier quelque chose.

Tout en achevant sa phrase, elle s'approcha de Freyki. Ce dernier fut surprit lorsqu'elle posa sa main gauche sur son torse, le palpant sans aucune gêne. Elle demanda :

— Je ne suis pas folle ! Vous avez bien été blessé ce matin au niveau de la poitrine... Vous saigniez abondamment ! J'ai même cru que vous alliez y rester !

Le roi posa sa main sur celle de la jeune femme tout en lui souriant.

— Je vais très bien. Vous avez fait du très bon travail.

— Moi ?

— Y'avait-il quelqu'un d'autre à nos côtés ce matin ?

Jaelith baissa la tête. Elle se rappelait vaguement avoir imploré la lumière, mais elle n'était pas sûre et certaine que cette dernière lui avait répondu. L'état satisfaisant du roi lui prouva qu'elle avait réussi.

— Et vous ? Ce bras va mieux ?

Instinctivement, la jeune femme porta la main à son bras droit, et Freyki retira la sienne.

— Oui... La douleur est presque partie.

— J'espère que vous avez eu le temps de vous reposer. Parce que je vais avoir besoin de vous et de votre capitaine.

— Pardon ?

Elle écarquilla les yeux de surprise.

— Comme je le disais avant votre arrivée. Les membres du culte des ombres sont de plus en plus dangereux. Vous avez bien vu ce matin ce que l'un d'entre eux a été capable de faire...

Il faisait allusion à l'étrange créature qui ressemblait à un dragon venant tout droit des ténèbres. Jaelith frissonna. Son interlocuteur continua.

— J'aimerai en finir une bonne fois pour toute avec ces... Malades. Imaginez qu'ils ouvrent une sorte de portail comme celui qu'on a vu ce matin et que des centaines de monstres arrivent dans notre monde. Ce serait une véritable catastrophe.

— J'en conviens, certes, mais en quoi est que je... Est-ce que nous servirons, mon capitaine et moi-même ?

— J'ai observé le combat de ce matin, malgré l'état désastreux dans lequel j'étais. Ces créatures ont une faiblesse toute particulière face à la lumière... Il n'avait aucune chance face à vous.

La jeune femme se sentit flattée. Pourtant, elle n'était pas sûre de pouvoir réitérer l'exploit d'abattre à nouveau un de ces monstres si ils se présentaient devant elle. Freyki tourna la tête vers le général Arhan.

— Trouvez-moi le repaire de ce culte. Prévenez moi dès que ça sera fait, est ce clair ?

L'homme acquiesça à son roi, puis s'empressa de sortir de la salle. Ils n'étaient plus que trois à présent. Le père Nilsas toussota avant de saluer son roi et de prendre congé à son tour.

— Je suis désolé de vous laisser, mais la lumière m'appelle.

Pendant quelques minutes, le seul bruit que l'on pouvait entendre était ceux de ses pas s'éloignant petit à petit. La jeune femme se trouvait à présent seule avec Freyki.

— Jaelith...

Elle leva la tête. Il continua :

— Dites-moi... Qu'est-ce qui vous a poussée à devenir paladin ?

— Eh bien... La lumière je dirais...

— La lumière ? N'était-ce pas plus simple pour vous de suivre la voie de la prêtrise ?

La demie elfe secoua la tête.

— Non, je ne crois pas... Je pense que si je suis devenue paladin, c'est parce que j'ai voulu suivre les traces de ma mère.... Mais je me doute bien que je ne serais jamais aussi forte qu'elle...

— Votre mère ?

Elle acquiesça d'un signe de tête. Le roi semblait étonné. Il murmura comme pour lui-même.

— Comme celle que j'ai vue...

— Vous avez déjà vu une femme paladin auparavant ? Alors ça devait être elle... Elle est... Morte pendant le terrible combat qui l'opposa à Lieran.

— Je suis désolé.

A cet instant, Jaelith se sentit terriblement seule. Elle repensa à sa mère. Qu'est-ce que cette dernière penserait d'elle si elle la voyait aujourd'hui ? Freyki la sortit de ses pensées.

— Je ne comprends pas votre manière de penser...

— Pardon ?

— Votre mère a été assassinée par un dragon, et pourtant...

Il soupira.

— Pourtant vous n'avez aucune haine contre ces créatures. Je me demande si c'est de la bêtise ou...

— J'ai beaucoup voyagé avant de devenir paladin. Ce n'est pas la première fois que je vois des dragons.

Freyki haussa les épaules.

— Vous et moi n'avons pas la même vision de ces créatures. Les dragons sont et resterons une menace pour ma part. La personne qui me fera changer d'avis n'est pas encore née.

Jaelith secoua la tête.

— Alors vous resterez aveugle toute votre vie... Comme tous les autres...

Un long silence s'installa entre eux. La jeune femme fini par se détourner de Freyki et commença à prendre le chemin de la sortie, quand il l'arrêta en lui tenant le bras.

— Jaelith... Votre mère... Son nom... Quel était son nom ?

La jeune femme fut surprise d'une telle question, mais elle répondit.

— Palia Librevent.

Une lueur de déception passa dans les yeux de Freyki.

— Librevent... C'est donc à elle que vous rendiez visite quand nous nous sommes rencontrés au cimetière ?

Jaelith écarquilla les yeux de surprise et secoua la tête.

— Non... Pourquoi me demandez-vous ça ? Sa tombe se trouve là-bas ?

Freyki lui prit la main et ne la lâcha que lorsqu'ils arrivèrent dans le cimetière de la cité. L'endroit était désert. Seul le bruissement du vent dans les arbres se faisait entendre. D'un léger signe de tête, le roi fit signe à la jeune femme de le suivre. Ensemble, ils marchèrent dans les allées. Elle regardait les dates sur les tombes qui semblaient, au fur et à mesure qu'ils avançaient, de moins en moins entretenues. Elle pensa que les gens oubliaient vite leurs morts. Un peu plus loin, Freyki poussa le portail en fer rouillé d'un carré regroupant les morts de la grande bataille contre les dragons. Rapidement, elle le rattrapa, sa respiration se faisant de plus en plus rapide.

Le roi s'arrêta, arrivé à destination. Il se tourna vers Jaelith, un triste sourire sur les lèvres. Le nom de sa mère était gravé dans la pierre.

Palia Librevent.

Elle tentait de retenir ses larmes, mais ses dernières coulaient le long de ses joues pâles.

Elle se laissa tomber à genoux devant la tombe de sa mère et laissa libre cours à sa peine. Freyki s'agenouilla à ses côté, posant sa main sur l'épaule frêle de la jeune femme. Il savait ce qu'elle ressentait, puisque cette douleur le suivait depuis des années. Jaelith tourna son visage plein de larmes vers lui et se jeta dans ses bras, ces pleurs redoublant d'intensité.

— Jaelith...

La main du jeune homme caressa ses longs cheveux couleur de blé. Ils restèrent ainsi pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'elle se calme enfin.

— Jaelith...

Elle leva la tête et ses yeux trempés rencontrèrent ceux du roi. Ce dernier soupira.

— Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude... Même si au fond, ça ne me dérange pas de vous prendre dans les bras.

Jaelith, confuse, relâcha la tunique de Freyki qu'elle tenait fermement et se releva. Ce dernier fit de même.

— Je suis désolée...

— Il n'y a pas de quoi...

— Je ne serais jamais aussi forte qu'elle si je passe mon temps à pleurer...

— Vous n'êtes pas ce qu'on peut appeler une faible femme. Vous me l'avez prouvé ce matin.

Freyki semblait sérieux.

— Cessez donc vos flatteries. C'est très gentil à vous d'essayer de me remonter le moral mais...

— Ce ne sont pas de paroles en l'air. Je le pense sincèrement.

Un léger sourire apparut sur le visage de la demie elfe. Elle murmura :

— Merci...

Elle sécha ses larmes d'un revers de la main gauche et prit lentement le chemin de la sortie du cimetière. Le jeune homme avait envie de la suivre, mais il resta planté là, sans savoir que faire. Il tourna sa tête vers la pierre tombale et repensa au passé.

***

Amenez les blessés par ici !

La voix puissante de Gareth Libram surpassait les bruits des combats qui avaient lieu à l'extérieur. La salle du trône était devenue en quelques heures un lieu de rassemblement pour toutes les personnes blessées, et il y en avait beaucoup. Le prêtre Nilsas, qui avait vu son supérieur mourir sous ses yeux quelques heures auparavant, avait courageusement reprit la suite des opérations.

Freyki se trouvait aux côtés de son père, l'air hagard. Cela faisait plusieurs jours qu'il dormait par à-coups, incapable de fermer l'œil plus d'une heure sans qu'une nouvelle attaque n'ait lieu. Le roi Tyrian lui ordonna de rester ici avant de prendre avec lui plusieurs hommes.

Il voulait tuer la dragonne qui avait laissé les membres de son clan semer mort et destruction sur la cité.

Père ! C'est trop dangereux !

Freyki le suppliait de ne pas mettre sa vie en danger. Mais les suppliques du jeune garçon, qui n'avait que quatorze printemps, étaient vaines. La décision de Tyran était prise.

Si la dragonne tombe, alors ils tomberont tous avec elle !

Le regard de son père était rempli d'une fureur qu'il n'avait encore jamais vue auparavant. Gareth avait posé sa main sur l'épaule de Freyki et tenta de le rassurer.

Ne vous inquiétez pas mon prince, nous ferons tout pour protéger votre père...

Puis il se retourna pour appeler l'un de ses camarades paladins.

Palia ! Venez vite avec moi, nous devons protéger le roi !

Très bien.

La jeune femme l'avait rapidement rejoint, et tout deux suivirent Tyrian qui allait sortir de la grande salle.

Freyki se demanda s'il devait les suivre. Devait-il désobéir à son père et prendre le risque d'y aller lui aussi ? Nilsas était trop préoccupé par les blessés qui arrivaient tout le temps sans lui laisser le temps de se reposer, il ne verrait pas sa disparition. La décision du prince était prise.

Mais alors que le roi allait sortir, le mur qui se trouvait à sa gauche s'effondra, et Lieran apparut. Surpris, personne ne bougea, et cette dernière saisit alors Tyrian dans sa gueule sans que personne ne puisse faire quoi que ce soit. Freyki hurla. Les paladins et les chevaliers qui se trouvaient là attaquaient la terrible créature d'ébène, en vain. Lieran s'acharnait sur le corps désarticulé du roi dont les cris s'étaient arrêtés depuis quelques minutes.

C'est à cet instant qu'il l'avait vue. Elle. Cette guerrière aux longs cheveux blonds.

Elle s'était jetée dans la mêlée, tentant elle aussi d'arrêter la dragonne.

La créature aux écailles noires lâcha le corps sans vie de Tyrian sur le sol. Freyki s'était jeté sur lui en pleurant. Lieran repoussa tous les chevaliers qui l'attaquaient et s'approchait dangereusement du jeune garçon qui, trop préoccupé par la mort tragique de son père, n'avait pas remarqué le danger. Freyki releva la tête vers la dragonne, paralysé par la peur. Elle allait le dévorer ? Elle allait le tuer comme son père quelques instants avant ?

Le jeune prince ferma les yeux. Il aurait tant voulut que tout ce qui se déroulait sous ses yeux ne soit qu'un rêve ! Gareth s'était relevé, comme tous les autres combattants à cet instant, et chacun observait l'étrange scène qui se déroulait sous leurs yeux. Devant Freyki, déterminée, la jeune guerrière aux cheveux d'or venait d'utiliser la lumière pour créer un bouclier magique autour du prince et de son père.

Profitant de la surprise de Lieran, Palia courut vers le dragon et planta son épée profondément à l'intérieur de son œil gauche. La dragonne hurla de douleur. La femme paladin, qui avait beaucoup de mal à maintenir sa position tant la créature bougeait, hurla :

Prenez le prince et fuyez ! Vite !

La guerrière aux cheveux d'or lui fit un signe de tête et s'approcha de l'adolescent dont elle prit le bras.

Il ne faut pas rester ici.

Mais mon père...

Les larmes coulaient le long de ses joues et il tremblait comme une feuille. Il venait de perdre son père, et la douleur qui l'habitait à cet instant était immense. La guerrière l'aida alors à se relever.

Vous ne devez pas rester ici. C'est...

Un horrible cri de douleur inonde la salle. Tous deux se retournent et découvre avec stupeur la femme paladin sous l'une des énormes pattes de la créature aux écailles d'ébène. La guerrière s'était mise à hurler. A cet instant, Freyki ne savait pas si c'était de rage, ou de tristesse.

Quoi qu'il en soit, elle n'avait pas attendu plus longtemps et s'était jetée sous la gorge du dragon, profitant des attaques des autres personnes présentes. Elle avait enfoncé son épée jusqu'à la garde, puis avait remonté jusque sous sa gueule, laissant là une ouverture béante. Lieran se vidait de son sang tout en se débattant, cherchant encore à tuer quelques personnes avant sa mort. Mais tout le monde s'était éloigné.

La dragonne Lieran, qui avait mis la citée de Goldrynn à feu et sang n'était plus de ce monde.

***

La pluie qui commençait à tomber doucement sortit Freyki de ses souvenirs. Levant la tête vers le ciel, il laissa les gouttes d'eau frapper son visage déjà trempé. Il se sentait seul.

Le roi se demanda à partir de quel instant de sa vie il avait été maudit par le destin. Tout ceux qu'il avait aimé étaient mort ou avaient disparus.

Il repensa, à ses parents, à sa femme, à cette guerrière aux cheveux d'or. Cette dernière lui avait promis qu'elle reviendrait, sans lui dire son nom, sans lui dire d'où elle venait. Il ne savait rien d'elle.

Rien du tout.

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