Prologue

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À travers la fenêtre qui se trouvait sur ma droite, je regardais la ville défilé sous mes yeux. Je profitais de ce moment que je n’avais, enfin je crois, jamais vécus; c’est-à-dire prendre le bus. La seule chose que j’avais connu dans ma vie c’est de me faire voyager par des gardes du corps dans des voitures noirs luxueuses. Ça faisait du bien de sentir cette liberté.

Ce midi, j’avais réussi à filer en douce de mon école sans que mes amis me voient. Tout en pensant à cela, je levai les yeux pour regarder le ciel et remarquai immédiatement le teint gris que prenaient tranquillement le ciel. Ça faisait un bail que je n’avais pas vu le soleil. Étrangement, les journées grises n’affectaient pas mon moral au point de vue négatif. Au contraire, ça l’avait stimulé la curiosité que j’avais déjà en moi.

Toujours en regardant par la fenêtre, accotée contre la vitrine, la scène de ce matin se mise à jouer en boucle dans ma tête. Même si c’était assez banal comme découverte, je ne pouvais m’empêcher d’y penser.

**

- Rose, pourrais-tu aller chercher nos manteaux de printemps dans le grenier, je dois les lavés avant que le beau temps arrive, me dit ma mère.

- Mais maman, je dois partir dans cinq minutes… et… en plus je n’y suis allé qu’une fois et ça fait vraiment longtemps. De toute façon, je ne sais même pas où ils sont…, bougonnai-je, n’ayant pas très envie de remonter là-haut.

- Ils sont dans des plastiques, accrocher sur le grand support à vêtements. Tu ne peux pas les manquer, ils sont assez voyants.

Quand elle ignorait mes protestations, je savais que je n’avais pas le choix d’obéir. Donc, comme ma mère me l’avait gentiment demandé, je remontai les marches en poussant un court soupire. Le pas lourd, j’arrivai enfin à l’étage. Je fis quelques pas dans le couloir sur ma gauche et m’arrêtai en plein milieu. Au-dessus de moi, il y avait la corde pour faire descendre l’escalier escamotable qui menait au grenier. Tout en étirant le bras pour tirer sur la petite corde, je me demandais quel était le but d’y avoir ranger les manteaux. On pouvait tout simplement les laisser dans la garde-robe d’entrée. Pourtant, ce n’était pas l’espace qui manquait. Mais ma mère n’aimait tout simplement pas quand la garde-robe est trop remplie. Pendant que je réfléchissais à tout ça, je commençai à grimper dans l’escalier de bois chambranlante. En entrant dans la pièce plutôt humide et froide, je remarquai immédiatement le support à vêtements qui était juste devant moi. Je dû faire quelques pas pour m’approcher et enfin prendre les nombreux manteaux qu’on avait soigneusement accroché. J’avais déjà une bonne pile d’empiler sur mon bras lorsque j’entendis soudain un long et mystérieux craquement provenant de derrière moi. J’arrêtai brusquement de chiffonner les sacs de plastique qui renfermait les manteaux et je fis volteface à l’escalier. Ça m’avait pris quelques instants avant de réaliser que c’était l’escalier escamotable qui était en train de se refermer. Je n’avais malheureusement pas eu le temps de réagir pour retenir l’escalier. Réalisant enfin que j’étais maintenant enfermé ici, je laissai les morceaux de vêtements qui commençaient à se faire lourd sur mon bras tomber au sol et courut vers les marches maintenant rétractées. Agenouillée devant celles-ci, je ne savais pas vraiment comment faire pour les faire redescendre de l’intérieur. Avant de me mettre à paniquer, j’avais réussi à me calmer et faire quelques tentatives pour faire retomber l’escalier. Ça l’avait pris un certain moment, mais à force de manipuler ce tas de bois, j’avais finis par réussir à la faire retomber. Soulager d’avoir trouvé une solution, je me relevai et, le temps d’à peine une seconde, je me fis légèrement aveugler par un reflet de lumière. Je dirigeai les yeux vers l’endroit où j’avais cru apercevoir cette lumière étincelante en fronçant les sourcils. Sur ma gauche, je remarquai qu’il y avait un gros trou dans le mur. Intriguée, je contournai l’escalier et me dirigeai, sans le quitter des yeux, vers ce mur en ruine. Les planches de bois qui servait de mur à cet endroit précis était, tout comme cette pièce, humide et froide. Cependant, en levant la tête, je remarquer que le reste du mur était en meilleur état. Hésitante pendant un court instant, je décidai finalement de me plonger la main dans le trou que la planche cassé formait. Avant que le bout de mes doigts frôle un bâton de métal, j’avais passé ma main dans quelques toiles d’araignées. Le petit bout de métal avait été dur à atteindre, mais quand mon bras fut assez étiré pour le prendre entre deux doigts, je m’empressai de le sortir. C’était une clé. Mais pas n’importe quelle clé. C’était une clé antique. Au bout de celle-ci, il y avait trois espèces d’anneaux attachés sur un cercle. Ça me faisait pensée à une demi fleur qu’un enfant aurait dessiné. Sur le cercle, il y avait la lettre « R » en relief. Soudain, alors que j’étais concentrée à observer cette clé d’un œil très attentif, j’entendis quelqu’un m’appeler.

- Rose dépêche-toi, Chris et moi sommes prêts à partir, me dit la voix de mon père.

J’avais légèrement sursauté et, comme si je tenais quelque chose d’interdit, je la lancé de l’autre côté du mur, là où je l’avais prise. Avant de descendre et quitter le grenier, je m’étais dépêchée à aller récupérer les manteaux que j’avais délaissés sur le sol avant que l’escalier se referme.

En revenant à l’étage principal, je rejoignis ma mère au salon, la pile de manteau empilé sur mon avant-bras.

- Voilà maman, dis-je en m’arrêtant devant elle pour qu’elle puisse me voir.

Ma mère leva la tête et me regarda en souriant.

- Merci ma chérie, tu peux les déposer devant l’escalier du sous-sol.

J’avais obéi à ma mère avant de prendre mon sac et d’aller rejoindre mon père à l’entrée où il m’attendait avec notre garde du corps Christopher Red, qu’on surnommait Chris.

**

Voilà que je gaspillais mon heure de diner à aller chercher cette clé que j’avais aperçut dans un mur en ruine dans mon grenier ce matin. Cependant je ne voyais pas à quel autre moment je pouvais retourner récupérer cette clé. Mes parents m’auraient passé l’un de ses interrogatoires s’ils me surprenaient à y retourner sans raison. Je préférais faire ça en étant sûre de ne pas me faire prendre. Et le moment le plus sûre était évidemment celui de revenir à la maison sur l’heure du midi, car mes deux parents étaient à leur travail, tandis que Chris accompagnait toujours mon père n’importe où il allait.

Sur le chemin du retour vers l’école, je tenais cette clé ancienne dans ma main. Pendant le trajet, je n’avais fait que la regarder en me posant toute sorte de question. Premièrement, est-ce que mes parents étaient au courant qu’il y avait une clé bien enfouie dans un mur en ruine du grenier? Qu’est-ce que cette vieille clé pouvait bien ouvrir? Depuis combien de temps cette clé pourrissait là? J’avais bien envie de pouvoir poser ces questions à mes parents ce soir en revenant de l’école, mais c’était impossible. En fait, ce que je voulais dire, c’est que je pouvais le faire, mais le problème serait le fait qu’ils refuseraient sans doute de répondre. Si cette clé renfermait un de leur secret, je savais très bien qu’ils allaient me l’arracher des mains et qu’ils allaient la cacher ailleurs. J’étais persuadé que cette clé était l’un de ces nombreux sujets qu’il fallait que j’évite de parler avec mes parents. Mes parents me cachaient trop de choses et j’en avait assez. Comme cette histoire de garde du corps. Ma mère avait deux gardes du corps avec elle qui allait la chercher à chaque matin et ils l’amenaient à son travail. Chris s’occupait d’accompagner mon père tout la journée à son travail. Quant à moi, c’était mon père qui était mon « garde du corps ». Lui et Chris allaient me porter tous les matins et me chercher tous les soirs à l’école. On ne pouvait tout simplement pas sortir sans être accompagné. Comme ce que j’avais fait ce midi, partir seule à la maison, ça ne devait pas être sus par l’école, car elle n’hésiterait pas à rapporter ça à mes parents. Il faillait savoir que ces derniers s’étaient arrangés avec tous mes professeurs et certaines personnes de la direction pour me surveiller. Ils connaissaient tous ma situation et, si je sortais de l’école avant la fin de la journée, ils aviseraient sans hésiter mon père. J’espérais seulement revenir au lycée avant qu’on se rendre compte que je n’étais plus là.

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