CHAPITRE 9 - Scènes de la vie quotidienne

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Flash-back - Année 2006 dans la maison du couple Martin;


— Hu ! Hu dada ! dit Pierre Martin en claquant les fesses de Caroline comme la croupe d’une jument.

Lentement, sans s’énerver, Caroline s'était retournée vers son mari. D'une main ironique, elle l'avait contré en tapotant son ventre grossissant qu'il qualifiait de temps à autre de " Garde-manger avancé ". Son visage était devenu glacial. Ses yeux étaient haineux.

— Tu te crois drôle, espèce de conne ? interrogea-t-il d'une voix blanche et glaçante. Tu crois quoi ? Tu crois que je t'ai choisie pour ton physique ? Mais tu rêves ma vieille ! T’as vu ta tronche ? D’ailleurs, je vais te dire, la seule chose d’enthousiasmant chez toi, c’est le fait que t'évolues !

— Ah bon ? J’évolue ? Ravie de l’apprendre et de te l'entendre dire mon cher mari, avait souri Caroline, rehaussant un sourcil et s'attendant à recevoir une flopée d'injures.

— Oui, tu es de plus en plus moche, ma chérie, ironise Pierre. Tu as une vraie sale gueule de conne. Méfie-toi, on ne sait pas jusqu’où tu vas évoluer. Tu pourrais finir par faire peur à tous les mioches du quartier !

— Mon pauvre Pierre, si la connerie était cotée en bourse, tu serais poursuivi pour délit d’initié.

— Premièrement, je ne suis pas " Ton pauvre Pierre ", et deuxièmement, je ne parle pas aux connes parce que ça les instruit !

— Pfft... c’est fin. C’est même de plus en plus fin. On peut dire que toi aussi tu évolues. Je dirai même que tu t’améliores dans la connerie. Ta méchanceté va en s'accroissant. Tu devrais penser à faire une validation des acquis, ça pourra t'aider dans l'avenir à te dégoter une autre conne comme moi.

— Ah ça ! Pour être conne, tu es vraiment très conne ! Je peux même dire que j'ai hérité du premier prix avec toi !

— Pierre Martin, j’ai du mal à comprendre comment quelqu'un d'aussi brillant et d'aussi cultivé que toi, arrive à descendre aussi bas dans la bêtise. Mon pauvre ami, tu te rabaisses au niveau de la cave dans l'unique but d'avoir le dernier mot. C'est lamentable... Tu es lamentable...

— Primo, sache que je ne suis pas " Lamentable ". Deuzio, je ne suis pas " Ton pauvre ami ", et tertio, j'aimerais bien savoir " Quand " et " Si ", toi tu comptes t'arrêter d’être conne ?

— J'arrêterai quand tÔi, tu arrêteras de me faire du mal gratuitement et tout le temps. Ok ?

— Non, pas ok, parce qu’à chaque fois que je vois ta tronche de cake, je ne peux justement pas m’empêcher de t'en balancer plein la tronche !

— Tu réalises Pierre ? Tu réalises ce que tu dis ?

— Oui oui, je réalise parfaitement bien. Oh, mais attends, je pense à un truc tout à coup, avait dit Pierre en changeant de ton.

— À quoi ?

— Par hasard, ce ne serait pas toi qui aurais la clef ?

— La clef de quoi ?

— La clef pour fermer ta grande gueule de " conne " ! avait-il répondu en se marrant comme un bossu.

— "Conne" par ci, " Conne " par là. Ça en devient rengaine. Je te pensais capable de mieux. Creuse-toi les méninges pour me trouver un surnom amoureux un peu plus original !

— C'est bien à toi de dire ça. Toi, t’es tellement nulle en blague, que t’as même dû échouer à tes examens d’urine. Hein, Carorira bien qui rira la dernière !

— Je dois avouer, Pierre, que tu es de plus en plus comique. Pour être drôle à ce point, tu as sûrement gobé un clown au déjeuner.

Instruit et intelligent, Pierre Martin était un homme, qui en société, était respectueux, aimable et courtois. Il s'exprimait avec aisance et choisissait toujours ses mots, mais avec Caroline, il avait un langage ordurier. Avec elle, Il était grossier. Il l'a rabaissait constamment en usant de paroles mauvaises, en l'insultant, en lui jetant à la figure des propos orduriers. Le but recherché était de l'humilier encore et encore, de se soulager de sa colère et de déverser sur elle sa haine. 

— Alors, comment te dire " Balai à chiotte ", grommelait Pierre. Tu prends la première à droite puis la première à gauche, et plouf tu te perds et tu disparais de ma vue, madame la grosse conne !

— Oh la là ! Te limiter à " Conne ", est franchement décevant. De toi, je m'attendais à beaucoup plus d'inventivité.

S'il y avait bien une chose que ne supportait pas le narcissique et orgueilleux, Pierre Martin, c'était d'être rabaissé.

— Garde-là pour les autres, ta pitié, espèce de bonne à rien et nulle en tout ! avait-il hurlé. Garde-la pour tous les cons qui croisent ta route !


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