Les meilleures choses de la vie sont les plus simples

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Qu'est-ce que le bonheur ? Voilà une question bien complexe. Beaucoup l'attendent, pensant qu'il arrivera de son plein gré comme un cadeau de la vie, une récompense pour les plus patients d'entre nous. Certains en rêvent, d'autres l'ont connu et regrettent de ne pas l'avoir reconnu. D'autres encore le poursuivent, à tout prix. Et puis il y a les gens comme moi, qui ne savent pas. Qu'est-ce que le bonheur ? Qu'est-ce qui le définit en tant que tel ? Est-ce la Bonne Heure, celle à qui tout arrive à point, ou bien celle qui faut battre contre la montre du temps qui nous est, nous humains, défavorable ? Est-ce que la Bonne Heure sera notre dernière ?


Ou peut-être a-t-elle été notre première heure, pendant laquelle nous découvrions tout : la vie, les visages de nos familles, l'air frais, l'odeur iodée d'une salle d'accouchement, jusqu'à notre propre voix et même le battement de notre cœur. Si tout cela était vrai, alors le bonheur serait simplement d'exister. Survivre, c'est déjà vivre un peu.


On dit que le bonheur n'a pas de prix ; Pourtant, nous le payons tous, ce prix, à chaque seconde que nous vivons, que nous respirons, que nous pensons. Si le bonheur c'est la vie, alors la souffrance en fait partie. La douleur, le deuil, ces moments où nous perdons le fil et où nous nous demandons qui nous sommes, où nous en sommes, et où nous allons. Le bonheur, c'est aussi de se perdre à l'intérieur de soi, c'est aussi pleurer dans le noir, dans le silence, c'est aussi compter chaque seconde d'une épreuve en espérant la voir passer plus vite. Mais tout vient à point à qui sait attendre, et le bonheur, lui, n'attend pas. Il se fout de savoir si nous sommes prêts à l’accueillir, à le voir, le percevoir même. Le bonheur s'envole à chaque bouffée que l'on prend. Il en profite pour s'échapper de nos corps, pour être libre : nous donnons nos vies pour le bonheur, nos espoirs, nos rêves les plus profonds. Comment peut-on être libre si nous l'attendons ? Pourquoi attendons-nous quelque chose que nous avons déjà ?


Alors saisissons-la, cette Bonne Heure. Car après tout, chaque heure vécue est la bonne heure, chaque minute que nous passons à vivre fait une bonne journée. La vie n'attend pas : elle se vit, voilà tout. Alors, qu'attendons-nous ? Nous n'avons pas le choix : en acceptant de naître, nous avons accepté de mourir, et en acceptant de vivre, nous avons accepté le bonheur.


Mais alors qu'en est-il du malheur, si le bonheur se trouve aussi dans nos souffrances ? Je pense que le malheur et le bonheur sont les deux faces d'une même pièce : le temps. Après tout, certains instants de bonheur peuvent tourner au vinaigre, et certains événements malheureux peuvent nous apprendre des leçons de vie, des évolutions personnelles, des clés de lecture qui nous permettent de percevoir un peu mieux les bonheurs futurs. Le malheur nous détruit pour mieux nous reconstruire, à coups de colère, de peur, de souffrance. C'est un mal pour un bien : comment peut-on connaître la valeur de quelque chose que l'on n'a pas perdu ? Le malheur est l'allié du bonheur, non pas son ennemi. C'est pour cela que bon nombre de personnes ont redécouvert la vie pendant le confinement : ils ont souffert du manque de liberté pour apprendre à se connaître, sans distraction - ou presque. Sans pouvoir aller dehors, ils se sont réfugié en dedans, et ont exprimé leurs sentiments, leurs peurs comme leur bonheur. Ils ont appris qu'il y avait de la joie dans les petits bonheurs de la vie, dans l'odeur d'un café, dans une recette de grand-mère, dans le dessin d'un enfant ou dans les mots de quelqu'un qu'ils aimaient. Et si c'était ça, au fond, le bonheur ? Et si le Bonheur, ce n'était qu'un tas de petits bonheurs ?


Un rayon de soleil. L'odeur de l'herbe coupée. Un message de l'être aimé. Le vent qui hurle contre la vitre. Le regard brillant d'un chien. Le ronronnement d'un chat. D'un moteur. Le parfum des fleurs. D'un bon petit plat. D'une peau. D'un chocolat chaud. De la glace préférée de son enfance.


Et si l'on avait simplement oublié d'être heureux ?

Il est encore temps.

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