Une rencontre fortuite

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Il n'y a pas trop de monde en ce début de semaine donc ce fut pas très compliqué de trouver un ticket car le bus n'était pas plein. Je me pose à une place près de la fenêtre, toute la joie du trajet réside dans le fait qu'on laisse derrière nous notre quotidien et toutes les enmerdes qui vont avec tout en ayant pas connaissance de ceux qui nous attendent, on laisse la barque naviguer en contemplant le paysage, les choses défiler devant nos yeux tout en restant immobile la joie de vivre .Je sais pas pourquoi mais à chaque fois que  je voyage des souvenirs de mon premier voyage me viennent en tête, c'est un peu flou mais je me rappelle qu'on est allés à Nono moi mon cousin Youb et nôtre oncle Youb et je me souviens avoir adoré.

Nono est là où vit notre grand-mère, la vieille elle semble si seule depuis la mort de grand-pa, qu'est-ce qu'elle apprécie nous voir, donc elle faisait de nous des rois. Elle nous donnait de l'argent de poches tous les jours, nous préparait ce que l'on veut, nous laissait sortir quand on veut, qu'est-ce qu'elle sait comment nous gâter !!!

- Bonjour puis je m'asseoir à côté de vous ?

- Oui laisser moi juste le temps d'enlever mes affaires…. Vous pouvez vous asseoir.

- Merci dit-elle en s'asseyant, je ne puis m'empêcher de la mater, cette grâce dans la voix, cette façon de sourire vous devez comprendre quel effet ça fait sur un petit puceau comme moi….

Après un long moment de flottement elle décide de me parler, avec les écouteurs j'ai pas pu comprendre ce qu'elle m’a dit 

- Vous disiez ?

- Je disais que vous écoutez quel genre de musique ?

- Heaven and hell 

- C'est qui qui chante ça ?

- Black sabbath tu connais pas ? Comme s’il y'avait grand monde ici qui les connaissent. Je tiens cet amour de black sabbath de lui, je me souviens qu'il aimait nous les faire écouter pendant les dimanches avec toute la clique de musique de son temps les années 70, 80 et même 90 comme il avait vécu à l'étranger vous vous doutez donc qu'il écoutait pas de la musique d'ici tout le contraire de maman qui n'avait d'yeux que pour les musiques du wassoloun.

- Je le connais pas 

- C'est un groupe de heavy metal tu peux essayer si tu veux 

- Volontiers

Je lui passe une oreille puis elle se rapproche très près de moi ont resta un long moment jusqu'à ce que le son se termine 

- t'as d'autres sons de black sabbath?

- Oui 

- Tu peux m'en envoyer, genre les aussi bons que ça 

- Ok, il me restait à lui trouver les chansons qui nous introduisent et nous familiarise avec leur univers musical car black sabbath c’est pas évident.

Je lui sélectionna paranoid, bloody sabbath, war pig, iron man les plus accessibles pour les novices. Bien sûr j'aurais pu y ajouter solitude ou planet capret qui sont des trips dignes des expérimentations pink floydiennes.

- Moi c'est Hadja ?

- Bob 

- avez-vous de la famille à Tanbactou?

Après un long moment d'hésitation je finis par lui dire non, d'habitude je ne parle pas de ma vie avec les inconnus ni avec les proches qui d'ailleurs sont pas si proches que ça !

- C'est peut-être pour ça que je ne vous connais pas

- Vous connaissez toutes les personnes qui vivent à Tanbactou?

- Je connais un paquet. Vous allez pas à Tanbactou?

- Si je vais là-bas mais j'y vais en freestyle, j'y connais personne 

- Tu me connais maintenant ? 

Je lui lance un sourire qui suffit comme réponse 

- Je peux vous inviter chez moi mon père sera ravi de vous rencontrer ?

- Ok merci

Le temps passa nous avons discutés, nous nous sommes tus, dormis, mangé et nous voilà à la gare, je me doutais du fait que celle-ci soit moins grand que celle de ma ville mais à ce point-là !!!! Comme dans toutes les gares les gens se précipitent à l'arrivée, vont chercher leurs bagages

- Tu n'as que ça comme sac me dit-elle ?

- Oui j'ai que ce sac et toi j'imagine que tu n'es pas venu qu'avec ce petit sac ?

- Tu imagines bien 

Elle commença à regarder un peu partout certainement à la recherche de son père, j'essaye de me l'imaginer à partir de la tête d'Hadja j'avoue que c'est très difficile avec les filles, soudain elle dit papa et se dirige vers un homme grand de taille disons très grand le genre qui dépasse easy les 190 cm, il est particulièrement beau avec un air de ressemblance avec Hadja.

Je m'approche timidement des deux qui s'embrassent jusqu'à ce qu'Hadja dit à son père en me désignant 

- Je t'ai apporté un Ami il s'appelle Bob 

- Bonjour Bob moi je suis son père 

- Je viens de le dire papa 

- Ok je m'appelle Hamed (encore Hamed)

Je lui réponds enchanter en lui serrant la main, quelle poigne ce Mr papa !! Pas de comparaison possible 

- Dit donc t'es toujours aussi timides ? Me dit-il avec un très beau sourire, dit comme ça, ça fait un peu gay non ?

- Papa on doit aller récupérer mon sac 

- Ok ...

C'est à peu près comme dans mes rêves, les belles maisons en banco avec de grands portails en bois ornés de figures géométriques en argent ou en fer le sable dans tous les recoins des routes, qui sont souvent en terre, le goudron enlèverai tout le charme. La maison où habite le père d'hadja est assez moderne et dénote de tout le reste, elle est en briques de ciment mélangé avec du sable et du gravier comme les maisons à Bko.

L'intérieur est plus somptueux exotique type oriental, une vieille dame vient à notre rencontre. 

- Bienvenue Hadja comme tu as grandis. (Il a fallu qu'elle dise ça.)

- Bonjour Gemma je suis contente de te revoir. 

- Qui est ce bel jeune homme que vous m'avez emmené ? 

- C'est bob un ami 

- Vous devez être fatigué asseyez-vous je vous donne de l'eau.

- Ce serait avec plaisir Gemma

Après avoir finis de boire, manger, on me montra la chambre que je devrais occuper durant mon séjour puis la veille Gemma me proposa de prendre une douche que je pris volontiers.

Je me suis changé il y'a une bonne dizaine de minutes mais je n'arrive pas à me décider à sortir, qu'est-ce que je fou ici ? Pourquoi sont-ils si gentils ? Ils me connaissent même pas !!

- Toc toc toc c'est Hadja ?

- J'arrive 

- Si tu finis je veux te faire visiter la ville. 

- Ok J'arrive de suite 

(Tu vas sortir visiter cette ville bob et avec cette fille ! Même dans tes rêves les plus fou !)

Quelques secondes plus tard.........

L'ouverture en est encore plus brutal et plus douce que jamais, elle se tenait devant moi, je la savais belle, mais à ce point ? Je crois que ça y est, j’y suis enfin, je ne saurais vous dire que ce qu'elle portait car toute mon attention était sur ces yeux envoûtante et ce sourire unique, j'ai pas l'habitude qu'on me sourit,

Une soudaine envie de pleurer me pris, j'ai presque failli laisser entendre une maman en me jetant dans ces bras mais... Dr Melfi dit que les premiers fantasmes sexuelles d'un homme étaient diriger vers sa mère, et qu'à chaque fois qu'ont tombent amoureux on a l'impression de tromper nôtre mère et qu'on est attiré par des filles qui ressemble à cette dernière, je la crois maintenant. 

La grande mosquée de la ville est un immense tas de banco avec des poutrelles en bois qui servent de supports au toit, grande merveille de l'architecture Monding, elle m'en a longuement parler au sujet de ce bâtiment comme ses multiples cycles de construction et de destruction même si j'avais une bonne base mais ça me faisait plaisir de l'entendre en parlé, vous me prenez peut être pour un obsédé ? Si c'est le cas vous avez jamais été dans ma position.

Avoir constamment envie de voir quelqu'un, de le toucher, saliver à chaque fois qu'on le voit, le coeur serré quand elle est absente ça ne vous dit rien ? 

Bref nous nous sommes promenés jusqu'à la tombée de la nuit.

- Tu crois pas qu'on devrait rentrer ? Il fait nuit.

- t'as peur de quoi ? Dit-elle en montant à toute jambe une dune de sable j'en ai jamais vue d'aussi grande.

- Hé tu montes ou je viens te chercher ? Repris-t-elle. 

Je me suis exécuté vous savez ce que j'ai dit à propos de la dune ? C'était vrai jusqu'à ce que je sois au sommet, une multitude de dunes se dressait devant moi, il y'en avait tellement qu'elles semblaient former des vagues qui s'entre chevauches les unes des autres. Quel spectacle !!!!

- C'est beau non ? Dit-elle, on appelle cet endroit la vallée des dunes.

- J'en ai entendu parler mais je pensais pas que c'était aussi beau. Mais pourquoi ils ont pas précisé que c'était des dunes de sables ?

- Comment ça pas précisé que c'était des dunes de sables ?

- Le nom c'est bien la vallée des dunes non ?

- C'est exact.

- Je me dis qu'ils auraient pu ajouter "de sables". Quand on vient ici on trouve logique que ça s'appelle comme ça car içi on est en plein désert donc inutile de préciser mais pour un étranger c'est différent.

- En quoi cela est-il si important ?

- Je sais pas trop. 

Elle s'étale sur le sable le regard tourner vers le ciel, cette fois j'ai pas attendu qu'elle me dise quoi faire.

- Tu aimes regarder le ciel Lui dis-je, moi J'adore contempler les étoiles.

- Tout le monde aime ça !!

- Je ne pense pas.

- t'as déjà eu une copine ?

- Non et toi ?

- Une copine ? Non, pourquoi t'as jamais eu de copine ?

- Je sais pas trop ! ... En fait je sais, j'ai l'impression d'être pas assez beau pour avoir une jolie fille comme copine.

- Tu y crois ?

- Quand je me vois dans le miroir je me trouve pas si moche que ça, mais le mal est enfoui bien en moi depuis que je suis gamin. (Ton comique)

- J'ai l'impression que tu prends à cœur ce que les autres disent de toi.

- Toi non ?

- Pas autant que toi. 

- Je crois que j'ai le syndrome de MJ ou de Jackie chan en espérant que ça me sert à quelque chose.

- Le syndrome de Jackie chan c'est quoi ?

- Le complexe du gros nez 

- T'as un gros nez toi ?

- Je crois

- De toute les façons c'est relatif, donc c'est pour ça que t'essayes pas de me draguer ?

- Il est aussi trop top pour ça, on se connaît il y'a moins 24 heures. 

- On t'as déjà dit que tu regardais trop de films ?

- Oui tout le temps, d’ailleurs c’est ma seule activité saine.

- Est ce que tu aimerais sortir avec moi ?

- Je crois que tu connais déjà la réponse. 

Elle resta silencieuse un long moment, je me suis levé puis je lui ai dit :

- Il est peut-être temps qu'on rentre, j'ai passé toute la journée assis dans un bus, je crois que je suis fatigué. 

Le retour fut particulièrement calme, nulle parole ne fut prononcée, ont refoulaient tous les deux les mots qui pendaient à nos bouches. Tanbactou la nuit était resplendissante surtout avec pleine lune qui illuminait toute la ville et lui confèrent cette aura mystique qui n'a de pareil.

Les touristes déambulaient encore, ils se promenaient par petits groupes, s'accaparaient des petits restaurants qui vendaient des spécialités locales, ils en raffolaient.......

Après m'être complètement abandonné à mon lit, Je ne peux m'empêcher de penser à la conversation que j'eus avec Hadja, à me dire pourquoi est-ce que je lui ai pas déclaré mon amour. Nous étions restés particulièrement calme tous les deux au moment du dîner jusqu'à ce que Mr papa nous a demander si la petite virée entre amis nous a-t-il fait perdre nos langues, chose à laquelle Hadja répondis qu'ont étaient juste fatigués, ce qui n'est pas fausse en soit.

Demain je prendrai peut-être la route, mais ça ne dépendra que d'elle. Mon cœur me serre, je chasse de ma tête des pensées érotique de moi et d'elle car cette fois ci j'aimerais que ce soit vrai, un amour qui transcende la physique (c’est vrai que je suis un bon poète !!).

Les premières lueurs de l'aube commencent à caresser mon visage, il me faudra un peu de temps avant de retrouver mes repères, avec un petit goût amer d'inachevé, je me recasse le rêve dans lequel j'étais plongé où j'étais marié à Hadja et nous étions heureux. Je nous voyais assis à table dans notre petite maison puis je me suis levé pour cueillir des fruits du pommier dont les branches entraient par la fenêtre puis j'appelais la vache qui s'approcha et se laissa traire à la suite duquel nous mangeâmes, qu'est-ce que j’aurais préféré continuer à vivre dans ce petit paradis créé par mon esprit qui rappelle énormément les temps modernes.

Réveiller j'attends le moment où on viendra frapper à ma porte, mais avant j'en profite pour faire des songes éveillés.

Mon père a dû signaler ma disparition aux autorités du moins je l'espère, il s’est toujours inquiété pour moi peut être un peu trop d'ailleurs. Je me rappelle de brides de souvenirs de temps passé ensemble, lui qui me tenait bien ferme sur ses épaules, lui et moi au ciné pour voir la revanche des Sith mon premier film au cinéma, lui me racontant des histoires, d'Hailey Sellassé, de bob marley et tant d'autres souvenirs qui furent interrompues par le toc toc de la porte et la merveilleuse voix d'Hadja qui n'est pas pour me déplaire.

- Tu vas rester toute la journée dans ta chambre ?

- Non je suis réveillé 

- f'aut que tu fasses ta toilette et viens manger, je t'ais concocté un truc spécial j'espère que ça va te plaire. 

- Ok je sors de suite.

Après m'être brossé les dents, m'être laver la face j'arrive au salon où toute la petite famille était assise et n'attendaient que moi. 

- Bonjour dis-je avec beaucoup de joie et vigueur.

- Bonjour j'espère que t'as bien dormi répondirent Hamed et Gemma, puis Gemma ajouta :

- Assis toi, Hadja s'est levée très tôt pour te préparer du bon Widjila c'est très rare qu'elle cuisine faudra en profiter.

- Oui je dois te remercier elle accepte quasiment jamais de préparer pour moi qui suis son père.

- C'est juste pour aujourd'hui vous emballez pas. 

- je serais très enchanté de manger cette nourriture, et à en avaler autant que possible. 

- T'as intérêt me répondit-elle avec un de ces sourire qui font fondre mon cœur, mais malgré tout j'ai pu soutenir son regard sans passer pour un débile assoiffé de chair fraîche, je lui ai même rendu un sourire en retour, bien sûr le mien était moins à tomber.

Nous commençâmes à manger dans la joie et la bonne humeur...

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