Chapitre 002 : « Quelques jours avant la rentrée universitaire. »

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Chapitre 002 : « Quelques jours avant la rentrée universitaire. »

« Manoir des De-Laitre, vendredi matin. »

Marc ouvre les yeux et les referme aussitôt, tellement le soleil inondant la chambre est lumineux, presque agressif et annonçant une nouvelle journée de cette canicule qui devient de plus en plus fréquente d’année en année.

Un coup d’œil à son smartphone et le voilà qui se lève d’un bond souple, l’heure plus qu’avancée le rendant déjà honteux de par avance à se présenter devant ces hôtes.

Un message apparait qu’il s’empresse d’ouvrir et c’est en souriant cette fois, qu’il remercie mentalement son meilleur ami de le prévenir de ne pas s’en faire puisque ses parents ne sont pas au manoir.

Il est donc tenté par deux options, celle de se recoucher pour prendre une heure de repos supplémentaire après la nuit blanche qu’ils ont passés, ou celle d’aller le rejoindre pour s’enfermer avec lui dans l’appentis qui sert de bureau à la petite entreprise dont ils sont actionnaires à parts égales avec Louis et Charles depuis sa création trois années plus tôt.

Marc n’est pas du genre à paresser quand il sait que Charles est déjà à plancher sur l’encodage de son prochain jeu, conscient que d’eux trois, c’est incontestablement lui qui apporte le moins de plus-value à la startup.

En effet depuis qu’ils ont trouvés leur publics, les petits jeux qu’inventent Louis se vendent comme des petits pains et il n’a presque plus rien à faire maintenant que Charles a conçu un logiciel de téléchargement et de paiement en ligne encore plus sécurisé que celui des taxes royales qui est pourtant le must en guise de référence.

Il se lève donc en se dirigeant directement sous la douche, pensant avec le sourire à ses deux amis avec qui depuis aussi loin qu’il s’en souvienne c’est à la vie à la mort.

Le timide Louis qui très vite a montré combien il était brillant dès qu’il s’agissait d’inventer des situations à la fois ludiques et amusantes, pour ensuite y mettre des personnages sortis de son imagination, atypiques et attachant, qui deviennent une véritable drogue pour tout ceux de plus en plus nombreux accros aux jeux sur smartphones, faisant de lui le disagneur graphiste le plus recherché par les grosses entreprises d’animations.

Marc sourit en se shampouinant la tête, passant ensuite à Charles qui malgré toutes ses années passées ensemble reste encore d’une certaine façon pour lui un véritable mystère, son talent de développeur et d’encodeur, ayant lui aussi susciter l’intérêt des plus grosses entreprises, qui hélas pour elles cherchent toujours qui peuvent être les talentueux créateurs de cette nouvelle passion pour le jeu de la part des enfants et adolescents des quatre royaumes.

Le secret reste et restera encore longtemps bien garder, car toutes les transactions de la startup se font via un logiciel spécifiquement créer une fois encore par Charles pour maintenir leur anonymat.

L’argent gagné allant en premier lieu sur un compte chiffré d’où leurs noms n’apparaissent pas et après paiement de la taxe royale, se transfère ensuite sur leurs comptes personnels suivant les besoins via un passage sinueux intraçable parmi de nombreuses banques offshores.

Le père de Charles en comprenant l’utilité d’un tel programme a voulu se le procurer et a dû subir le refus sans appel de son fils, avec comme explication qu’un logiciel secret ne pouvait le rester que justement si personne n’en connaissait le secret et qu’une fois installer dans les innombrables entreprises appartenant à la famille De-Laitre, ce secret ne le resterait que le temps de le dire.

Marc est là toujours sous la douche à se frotter les cheveux, quand la baie vitrée déjà largement embuée s’ouvre et qu’une poussée amicale le sort de sa rêverie, se retrouvant face au sourire amuser de son meilleur ami qui maintenant se retrouve nu sous la douche avec lui.

- Charles tu abuses !! On n’est plus des gamins à prendre notre douche ensemble !!
- Pourquoi donc, qu’est-ce qui te gêne ? après tout nous sommes entre hommes et ce n’est pas différent de celles que nous prenant à la fin des séances de sport.
- Sauf que là on est que nous deux et de plus pas au sport.

Devant l’incompréhension visible de Charles, Marc pousse un soupire et se déplace légèrement pour lui faire de la place, souriant néanmoins après quelques secondes en appréciant cette intimité purement fraternel et unique qu’ils partagent avec Louis depuis toujours.

- Je te pensais déjà au travail, ne dois-tu pas rendre le nouveau jeu demain avant le départ au centre royal des brevets ?
- Oui et alors ? cela ne me donne pas le droit de me rafraichir sous cette chaleur infernale ? ou alors…

Charles baisse son regard vers le service trois pièce de son ami avec un sourire égrillard.

- … tu as honte de me montrer le « petit monsieur », enfin je devrais plutôt dire le « minuscule petit monsieur » ! Hi ! Hi !
- Il n’est pas plus petit que le tien d’abord, c’est juste qu’au repos qu’on voit la différence, mais ensuite c’est qui qui pleure de honte ?
- Attend !! Ne me dis pas que tu penses encore à cette fois-là ? nous étions encore en maternel, je te l’avais juste montré parce qu’il était tout dur, mais c’est toi qui cette fois-là a voulu comparer. Ha… je vois…

Marc devient subitement rouge brique devant ce qu’il comprend au ton de voix de son ami.

- Qu’est-ce que tu vois d’abord, je me le demande !
- Tu voudrais peut-être qu’on compare une nouvelle fois après plus de douze ans, tu en penses quoi petit ! Hi ! Hi !

Marc lève la tête pour fixer son ami dans les yeux, il doit bien reconnaitre que depuis l’époque de la maternelle les choses se sont bien inversées et que le mètre quatre-vingt-cinq de Charles domine largement son mètre soixante-douze.

Bien entendu comme il s’y attendait, il ne voit qu’amusement et moquerie amicale sur le visage de son copain, rien de cette conversation ne devant être pris au sérieux, ce qui d’une certaine façon le rend triste sans trop en connaitre la raison.

C’est la sonnerie du téléphone de Marc qui précipite un peu les choses, il sort rapidement de la douche en attrapant la serviette au passage pour aller décrocher.

- Allo Louis !
- ….
- Attends… Charles est à côté de moi, je mets le « main libre ». Voilà c’est bon, tu peux parler.
- Salut les gars, vivement dimanche soir qu’on se retrouve à l’appart. Charles, tu as dû recevoir les derniers graphismes pour le nouveau jeu, j’espère que ce n’est pas trop tard pour toi ?
- Non ça va tout est près, il ne manquait plus que ça pour finaliser le code source.
- Ok, cool ! Sinon j’ai fait comme l’a dit Marc, j’ai mis une annonce en ligne et des affiches sur les murs des deux autres facs près de chez nous, j’ai déjà refusé trois gars de la nôtre qui savaient qui j’étais, je me demande bien qui a vendu la mèche ?
- Sans doute quelqu’un du palais, c’est pour cela qu’il serait bien d’avoir déjà des réponses avant la rentrée du fait que tu vas vite être reconnu pour ce que tu es !
- C’est-à-dire ?
- Un prince de la famille royal, que croyais tu donc d’autre ?
- Avec ta façon pince sans rire de dire les choses les plus simples, je m’attends toujours à tout venant de toi mon cousin. De toute façon ce sera idem pour toi alors nous allons devoir trouver une attitude qui freinera les éventuels élans, qu’ils soient d’affections ou d’envies, sincères ou intéressés.
- Ce n’est pas nouveau pour nous, mais seulement pour toi mon « petit prince ».

Marc lève les yeux au plafond.

- Pffttt !! Le revoilà avec ça, monsieur croit que le fait d’être grand lui donne un avantage sur tout.
- C’est le petit Marc qui vient de parler ?
- Eh !! Tu ne vas pas t’y mettre toi non plus !!
- Mais non gamin !! Bon, je vous laisse, j’ai encore un tas de truc à faire pour que l’appart soit près et normalement les derniers meubles arrivent dans l’après-midi, merci les copains de me laisser seul me démerder de tout.
- Va falloir que tu t’y face mon cadet, il n’y aura pas de domestiques pour te torcher ton petit cul princier, dorénavant il va falloir t’y faire… en douceur si possible ! Hi ! Hi !
- Tu es sûr de ton coup, il me semblait que vous étiez tous les deux d’accords pour me servir, je vais devoir revoir notre charte de colocation, ou tient plutôt changer l’annonce en y mettant la gratuité contre services.
- Fais comme tu veux, je te connais suffisamment pour savoir que tu en serais le premier gêné, je me rappelle d’une histoire racontée par ta mère où il y a quelques années une certaine domestique pas farouche avait voulu…

« Bip-bip-bip »

Marc se tourne vers Charles, mort de rire.

- Il est terrible celui-là ! Hi ! Hi ! Même au téléphone il devient timide à la moindre allusion sexuelle.

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