Peindre mes mots

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En silence, elle peint. Sur la toile, elle étale ses mélanges. Chaque coup de pinceau tente de reproduire à la perfection celui du maître. Petit à petit, devant moi, se dévoile une copie d’une oeuvre ancienne. Pour le moment, ce ne sont que des exercices. Un entraînement afin d’atteindre le niveau d’un de ses génies de la peinture.

Immobile, derrière la tenture, j’attends. L’air sent l’essence de térébenthine malgré la fenêtre entrouverte. Pourtant, être ici ne me dérange pas. Ce calme, presque apaisant. Le fait de n’entendre que le bruit du pinceau sur la toile, loin du vacarme de la rue ou des cuisines.

En plus, je peux la voir. Elle… Magnifique, avec sa longue chevelure blonde qu’elle a relevée pour éviter qu’elle la gêne dans ses mouvements. Ses courbes harmonieuses, sa grâce lorsqu’elle se penche. Je ne la quitte pas des yeux. Je l’observe. Scrute le moindre de ses gestes, comme si je craignais de louper quelque chose.

Elle recule pour avoir une vue d’ensemble. Son pied vient heurter un bocal dans lequel elle fait tremper ses pinceaux pour les nettoyer. Celui-ci se renverse sur le sol couvert de journaux, en répandant une forte odeur dans la pièce.

– Merde !

Je sors de ma cachette et me précipite pour l’aider à ramasser. Pendant ce temps, elle dépose à regret ses outils de travail.

– Laisse Andrès, je vais m’en occuper. C’est de ma faute.

N’importe qui dans cette maison, m’aurait hurlé de nettoyer. Pas elle.

Je me saisis de sa main douce.

– Tes mains sont trop précieuses, Seraphina. Tu ne dois pas les abîmer.

Elle ricane.

– Parce que sans je ne pourrais plus peindre ?

Son visage est triste. J’aimerais la réconforter.

Mais c’est en silence qu’elle se débarrasse des papiers imbibés dans la corbeille. Je termine tout en gardant un œil sur elle. À nouveau, elle étale du journal sur le sol. Prête à reprendre sa tâche. À ses épaules tombantes, je comprends sa lassitude.

– Je dois peindre… Encore peindre… Des fois, j’aimerais peindre mes mots…

– Tes maux ?

– Peindre de façon libre. Sans aucune contrainte. Peindre avec mon coeur.

Sa main passe sur son front. Elle y trace une ligne blanche. Sans doute ne s’est-elle pas aperçue qu’elle avait de la gouache sur les doigts. Avec un chiffon, je viens essuyer la tache. Enfin, j’essaie, mais j’ai plutôt l’impression que je l’étale.

– Désolée, tu as de la peinture sur le visage.

Son regard se pose sur ses mains. Cela la fait sourire.

– J’ai toujours de la peinture sous les ongles. Parfois, on me fait remarquer que je sens la peinture…

Je me demande qui a pu dire ça. Moi, j’aime tout chez elle. Son apparence, son odeur, les taches de gouache sur sa peau…

– Est-ce que ça va ?

Elle me paraît fatiguée.

– J’aurais voulu terminer aujourd’hui, mais je me rends compte que mon attention décroît. Je suis moins rigoureuse. J’ai peur de tout rater. En plus, j’ai un peu mal au dos.

Seraphina soupire avant de se redresser.

Sans savoir pourquoi j’ose poser mes doigts sur ses épaules pour les masser. Je fais rouler la peau, appuie sur les muscles, caresse sa nuque nue. Je ne devrais pas, mais je profite de la chaleur de son épiderme. Mon regard se plante sous son oreille, comme j’aimerais recouvrir cette peau si sensible de baisers.

Un gémissement me ramène à la réalité. Je crois rêver, mais il provient bien de la bouche de celle que j’admire depuis tant de temps. Ce son est si merveilleux à écouter. Si intime et sensuel. Je ne désire que l’entendre encore et encore, pendant que je lui fais du bien.

Dans mon pantalon, je sens mon sexe qui gonfle de désir. Je ne devrais pas, mais comment me retenir face à un son aussi excitant. Alors je continue de la masser. Je descends le long de sa colonne vertébrale. Au moment où elle retire son t-shirt, je suis le premier surpris. Je la découvre en soutien-gorge. L’envie me reprend plus forte. Je suis à l’étroit dans ce jean.

Comme j’aimerais pouvoir glisser mes paumes sur ses seins. Les caresser, les titiller, sentir durcir le téton. La voir ainsi : si femme, et si séduisante. Mais je n’ose pas. Je me contente de masser son dos, avec application. J’y mets toutes mes forces, tout mon cœur. Qu’importe si j’y passe des heures, seul compte son bonheur.

Trop vite, Seraphina se retourne. Mon attention se pose sur ses lèvres pleines. Si seulement, je pouvais les embrasser. Le temps s’arrête. Nous nous fixons en silence.

– Merci, Andrès.

Je hoche la tête. Son corps se colle à moi. Elle m’enlace. Mon cœur bat la chamade, si jamais elle se rend compte que j’ai une érection… C’est impossible qu’elle ne s’en rende pas compte, proche comme elle l’est.

Je tente de déglutir sans y parvenir. La salive reste coincée dans ma gorge. Pour peu, j’aurais aussi arrêté de respirer.

Seraphina relève les yeux vers moi. Je sens ses seins sur mon torse. Je plonge mes prunelles dans les siennes. Sans comprendre ce qu’il se passe, je vois sa bouche s’approcher. C’est impossible.

Ses lèvres sur les miennes. Son souffle chaud qui m’enivre. Je n’ai que deux possibilités : la repousser ou alors la serrer plus fort contre moi. L’embrasser avec toute la passion qui m’habite. Je ne réfléchis pas. Ma langue vient trouver la sienne, pour danser avec elle. Son bassin se colle au mien pendant que ma main descend sur ses hanches.

Le temps passe trop vite alors que je couvre ses lèvres de baisers. Que je suce le bout de sa langue.

Je sursaute, au moment où je sens les doigts de Seraphina sur mon sexe. Imaginer qu’elle me touche alors que je suis dans cette situation… Je n’aurais jamais osé le penser.

– Ça va ?

Je prends sa main dans la mienne.

– Laisse.

– Mais je voulais te faire plaisir. Tu as l’air d’en avoir envie.

Difficile de nier l’évidence quand je suis aussi dur. Mon érection doit être visible à plusieurs mètres de distance.

Je contre son argument avec le mien.

– C’est moi qui suis à ton service. C’est à moi de te faire plaisir. Enfin si tu veux.

J’ose déposer un baiser au creux de son cou. Elle frissonne contre mes lèvres.

– Andrès…

Avec beaucoup de douceur, je caresse sa poitrine, moulé dans son soutien-gorge. J’aimerais le retirer afin de pouvoir la toucher, mais je ne le fait pas. Je me contente de faire glisser ma langue autour du tissu. Sans que je n’aie rien à demander. Seraphina descend ses bretelles, avant de dégrafer le sous-vêtement.

Ébahi, je la fixe, seins nus devant moi. Elle est si belle. Comment imaginer un seul instant que j’aurais pu la voir aussi peu vêtue ?

Je me reprends. Je dois lui faire plaisir. C’est mon devoir.

Tout en gestes tendres, je caresse ses formes. J’ose poser le bout de ma langue sur ses aréoles orangées. Elle relève le buste comme pour mieux me les offrir. Alors je prends son téton en bouche. L’embrasse. Le léché. Le suce en lui tirant des gémissements. Ces sons qui me rendent fou.

Ses doigts me caressent les cheveux alors que je prends soin de sa magnifique poitrine. Paume sur l’un, je le masse pendant que ma bouche dévore l’autre. Je me sens avide. Avide d’elle.

Mon désir ne s’arrête pas à ses seins. Je laisse descendre ma main le long de son ventre pour glisser sur son pantalon. Sans l’ouvrir, j’appuie sur son entre-jambe. Un nouveau gémissement lui échappe.

En vitesse, elle défait le bouton, puis baisse le jean. Je découvre une culotte en dentelle qui cache son intimité. Mes dents mordent l’intérieur de ma bouche. Si je m’écoutais, je me jetterais sur elle, tel un fou. Sauf que j’ai beaucoup trop de respect. Je me contente de venir me mettre à genoux devant elle. Surprise, Seraphina m’observe.

Mes doigts passent sous l’élastique de sa lingerie. L’envie de la revirer me prend. J’attends. Je plonge mon regard dans le sien. J’y lis beaucoup de désir.

– Est-ce que je peux ?

Elle me sourit. Sans répondre, elle fait descendre le sous-vêtement. Je découvre sa fente. Un fin duvet blond couvre le pourtour de ses lèvres intimes. L’envie de le caresser me prend. De pouvoir glisser ma langue pour trouver son petit bouton. D’entendre les cris de plaisir jaillir de sa bouche.

– Tu es magnifique.

Je fais courir mes doigts sur son intimité.

– J’ai envie de te toucher, de t’embrasser…

– Fais-le, s’il te plaît.

Sa voix est fébrile. J’y perçois tout son désir. Son envie de sexe… Son envie de moi…

Mon pouce vient frotter sur cette jolie petite fente. Je le laisse s’enfoncer tout doucement entre ses lèvres intimes. Il en ressort mouillé. Preuve que Seraphina ne feint pas l’intérêt qu’elle me porte. Comme si cette constatation était le signe, je me précipite pour poser ma bouche sur sa vulve. Ma langue glisse jusqu’à son petit bouton qu’elle lèche en douceur. Gonflé, il me paraît presque dur.

Suite à mon initiative, Seraphine gémit alors que son basin s’agite. Pour mieux la satisfaire, je fais de grands mouvements afin de toute sa fente soit recouverte de ma salive. Ainsi, je me délecte de son jus intime. Je ne pensais pas pouvoir aimer autant l’arôme de sa cyprine. L’envie de la boire totalement me saisit. Mes gestes se font plus rapides, mais je prends garde à ne pas être trop brusque avec son petit bourgeon de chair. Je l’embrasse, le lèche, le suce avec délectation. Sans me lasser…

Comme le désir monte chez Seraphina, j’entre un doigt en elle. Devant l’élasticité de son vagin, je n’hésite pas à en ajouter un second. Cela lui fait pousser un petit cri de plaisir. Son dos se plaque au mur. Ses jambes tremblent. Je continue de la déguster, tout en faisant aller et venir mes doigts. Son corps se cambre. Devant ses réactions, je sais que le bonheur ne tardera pas.

Ses mains collent mon visage contre son intimité, dans un geste vain pour se calmer. J’accélère l’allure, mon index et mon majeur lui font du bien. J’embrasse et suce son bourgeon couvert de ma salive. Son jus trempe mes doigts. J’aime son parfum, sa chaleur, la douceur de sa peau.

Sa fente se crispe. Je la sens si proche de la jouissance. Rien ne peut me détourner de ma tâche, pas même l’érection monstrueuse à l’étroit dans mon pantalon.

– Andrès…

C’est mon prénom qu’elle gémit pendant que je lui fais du bien.

Je retire mes doigts. Une idée me trotte en tête. Ma bouche se déploie sur son intimité. Ma langue vient pénétrer à l’intérieur de sa fente. C’est si bon de la sentir bouger dessus. Je veux lui faire l’amour avec. Je veux qu’elle jouisse alors que je la dévore.

Alors que je la fais aller et venir en elle, Seraphina pousse un cri de plaisir. Son corps se contracte. Un jet de cyprine coule dans ma bouche, et je m’en délecte.

Le cœur battant, épuisée, la reine de mon univers me regarde avec un petit sourire sur les lèvres.

– Andrès…

Sa façon si sensuelle de prononcer mon prénom me procure des frissons. Si je n’étais pas déjà en érection, mon sexe se dresserait d’un coup.

– Ça a été ?

Hors de question qu’elle me réponde « oui » pour me faire plaisir.

– Oui. C’était…

Elle soupire.

– Vraiment très bien…

Je me redresse pour la prendre dans mes bras, elle se laisse tomber contre moi. Ma main caresse sa chevelure blonde.

– Merci, Andrès pour tout ce que tu m’as donné.

Ses doigts trouvent la bosse sur mon jean, me rappelant que je suis cruellement à l’étroit et que j’en souffre. Elle tente d’ouvrir mon pantalon.

– Laisse, ce n’est pas important.

Ses pupilles se plantent dans les miennes.

– Si, ça l’est.

Son ton catégorique me surprend. J’avais oublié qu’elle n’était pas le genre de femmes à se laisser marcher sur les pieds. Le bouton défait et la fermeture baissée, elle fait jaillir mon sexe de sa prison. Pendant quelques secondes, je crains qu’il ne lui plaise pas. Avant que je ne puisse ouvrir la bouche, sa main l’empoigne pour multiplier les vas et vient. Je la sens qui me décalotte, pour livrer à son regard mon gland gonflé de sang.

Je gémis. Jamais, je n’aurais osé croire que ce moment puisse être vrai. Me faire caresser par elle. Surtout après avoir eu le plaisir de lui donner un orgasme. Tout s’enchaîne presque trop vite. Je sens des perles de désir se former au bout de mon gland.

Il faut que je me calme. Je ne peux pas jouir comme ça, devant elle. Hors de question que mon sperme puisse l’éclabousser.

Je prends la main de Seraphina dans la mienne.

– Attends !

J’inspire pour me calmer.

– Tu vas trop vite !

Elle a ce petit sourire en coin, bien taquin.

– Tu veux déjà jouir ?

Comment lui dire que je rêve d’elle depuis toujours ? Que juste pouvoir lui donner du plaisir me provoquerait déjà des sensations incroyables, alors avoir sa main sur mon sexe pour me caresser, c’est trop.

– Oui…

J’ai honte en prononçant ce simple mot.

Elle embrasse ma joue puis mes lèvres.

– Laisse-toi aller !

Pas une trace de jugement, juste l’envie de me faire du bien.

– Non, attends…

Je me sens rougir. Du regard, elle m’interroge.

– Je ne vais pas en mettre partout, dans ton atelier.

Avec cette phrase, j’espère la dissuader d’aller jusqu’au bout. Sauf que c’est mal la connaître. Elle se retourne, s’empare d’un chiffon propre avant de me tendre.

– Comme ça, pas de soucis. Je peux continuer.

À croire que tout est si simple dans sa tête.

– Sera…

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase, elle me fait taire de la plus douce des façons. Ses lèvres chaudes se posent sur les miennes. Je perds pied. Sa main s’agite sur mon sexe dur. Il m’est impossible de lui échapper, mais en ai-je le désir ?

L’excitation est si intense. Ses doigts qui me caressent. J’ai tellement envie d’elle… Le plaisir qui monte de plus en plus en moi. Le souffle court, je sens que je vais atteindre le point de non-retour. Je voudrais l’arrêter, reculer. J’en suis incapable.

Sa main passée derrière ma nuque maintient ma bouche contre la sienne. Je me sens à sa merci. Mais de la plus douce des façons. Mes paupières se ferment. Des gémissements s’échappent de ma gorge sans que je ne parvienne à me maîtriser. Seraphina me serre contre elle, m’accompagne dans mes mouvements. Elle doit savoir que je suis fébrile.

Face aux caresses qu’elle me prodigue, je ne peux rester de marbre. L’envie est trop forte. Elle monte en moi. Incapable de me retenir, je me fige pendant que ma semence jaillit de mon sexe dans un grognement de plaisir. L’esprit vide, je me laisse aller au bonheur.

Après ce déferlement, il m’est difficile de reprendre mon souffle. J’ai l’impression d’avoir les jambes qui tremblent comme si j’avais mis toute mon énergie au service de la jouissance. Comment est-ce possible de ressentir autant de plaisir ?

La réponse se trouve près de moi, qui m’embrasse le cou. Je ne veux pas rompre ce moment, si doux.

– Voilà. Ce n’était pas si difficile et tu te sens mieux maintenant ?

– Oui, mais…

Son doigt sur pose sur ma bouche.

– Ne dis rien. J’ai adoré partager avec toi. Tu es mignon pendant l’orgasme.

Comment peut-elle dire des choses pareilles ?

– J’ai hâte de partager d’autres moments avec toi.

C’est un rêve… C’est impossible.

– Je vais aller prendre une douche. Sort après moi.

Je hoche la tête. Personne ne doit connaitre le lien qui nous unit.

Ses lèvres viennent déposer un petit baiser sur les miennes.

– J’ai hâte de recommencer.

Surpris, je la regarde partir. Il serait bien que je remonte mon pantalon et que je me débarrasse du chiffon sale pourtant, je ne peux détacher mon attention de sa silhouette élancée.

Seraphina, ma reine… Je ferais tout pour te donner du plaisir.

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